RECHERCHE SUR LE SITE

Références
bibliographiques
avec le catalogue


En plein texte
avec Google

Recherche avancée
 

Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF

Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
 

Collection « Les sciences sociales contemporaines »

L'essor des sciences sociales au Canada français (1964)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre de M. Jean-Charles Falardeau, L'essor des sciences sociales au Canada français. Québec: Ministère des Affaires culturelles, 1964, 67 pp. Collection: Art, Vie et Sciences au Canada français, no 6. [Autorisation formelle accordée par l'éditeur du Gouvernement du Québec, Les Publications du Québec, 22 mars 2004].

Avant-propos


Les sciences sociales sont toute récentes au Canada français. Dernières venues dans l'enseignement universitaire, elles datent de moins de trente ans. Elles sont au stade de la première expansion mais d'une expansion qui déjà réalise la pleine maturité. Notre pensée et nos recherches sociales sont synchroniques avec celles des autres pays. Elles se reconnaissent cependant à quelques traits irrécusables. À quoi tiennent ces traits ?

À la différence des sciences de la nature, les sciences sociales ont un objet qui est très près de la conscience, des expériences, des préférences et des engagements de ceux qui les pratiquent. Elles sont des modes de connaître objectivement et méthodiquement les réalités humaines collectives et les forces qui les animent. Chacune d'elles pose à ces réalités une ou des questions spécifiques auxquelles elle tente de répondre par un discours et des théories qui lui sont propres. Il reste que ceux qui s'adonnent à ces sciences, historiens, psychologues, économistes, anthropologues, sociologues et autres, sont membres d'une société donnée et qu'ils ne peuvent dissocier cette appartenance de leur activité scientifique. Dans tous les pays ou les sciences sociales sont graduellement apparues, à la suite des sciences de la nature, au cours et surtout à la fin du XIXe siècle, en France, en Allemagne, en Angleterre, aux États-Unis, les spécialistes de ces sciences ont choisi dans leur société même les principaux problèmes qui ont été la matière de leur interrogation: les sociologues politiques allemands ont cherche a établir les facteurs qui fondent l'unité de l'état; les géographes humains de France se sont préoccupés d'identifier les conditions qui définissent et caractérisent une région, un «pays»; les sociologues américains ont inlassablement analysé les processus d'élaboration des grands centres urbains et les causes de tensions et de conflits interethniques. Aussi bien, tous ont poursuivi leurs investigations à partir d'une tradition intellectuelle qui était celle de leur milieu.

Pour autant, l'histoire des sciences sociales dans une société est inséparable de l'histoire des forces sociales qu'elles ont eu pour fonction d'interpréter. Elle est inséparable de l'histoire générale de cette société de l'histoire des idées dans cette société, - pour tout dire, de l'histoire des conceptions que cette société s'est faites d'elle-même.

C'est là tracer le plan idéal d'une histoire des sciences sociales au Canada français. Un volume entier y suffirait a peine. Notre ambition est plus modeste. Nous nous contenterons, dans un cadre restreint, d'esquisser quelques-uns des traits qui ont caractérisé le retard, l'apparition, les débuts et le premier essor de ces sciences dans notre milieu. Pour faire comprendre cette évolution, nous ne pourrons nous retenir de la mettre en relation avec certains états du milieu social qui lui a servi de terreau. Et non seulement avec le milieu social immédiat et contemporain, mais avec des états antérieurs de notre société qui permettent d'expliquer le présent.

Les spécialistes des sciences sociales de notre génération se substituent en quelque sorte à ceux qui, au cours de notre XIXe siècle et jusqu'à une époque récente, ont assumé la responsabilité de définir et de canaliser le destin canadien-français. Il faut connaître ceux-ci pour comprendre ceux-là. Au surplus, il y a eu parmi ces chefs de file intellectuels du passé, des penseurs hardis et novateurs qui, en avance sur les courants de leur époque et quelquefois très informés de l'une ou l'autre des sciences sociales telles qu'elles existaient alors, ont été littéralement les précurseurs de nos entreprises et de nos réussites actuelles. Nous les évoquerons longuement, non seulement pour rendre hommage à des pionniers, mais parce que nous retrouvons chez eux des préoccupations qui ressemblent souvent aux nôtres. Ils nous servent, à défaut de tradition intellectuelle, de pôles indicateurs sinon de modèles.

Pour ces raisons, un tableau de l'essor de nos sciences sociales peut se décomposer dans les quatre volets suivants: 1. Les précurseurs du XIXe siècle; 2. la première phase d'un XXe siècle qui fut lent à démarrer; 3. les débuts institutionnels, durant les années 1930-1940; 4. la situation actuelle et les orientations d'avenir.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Charles Falardeau, sociologue, Université Laval Dernière mise à jour de cette page le Mardi 23 mars 2004 06:55
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref