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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Jean ELLEZAM, L'invention de la femme. (2008)
Résumé


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Jean ELLEZAM, L'invention de la femme. Montréal: Les Éditions sociologie, 2008, 438 pp. [Livre diffusé dans Les Classiques des sciences sociales avec l'autorisation de l'auteur accordée le 3 octobre 2016.]

L’invention de la femme

Jean ELLEZAM, L’invention de la femme,
Édition Sociologie, 2008.

Résumé

Il s’agit d’une étude sociologique dont la thèse centrale s’énonce ainsi : la femme en s’inventant, principalement en transformant son corps, son apparence et sa spécificité sexuelle, va socialiser l’homme. Ses instruments de persuasion sont la séduction par le plaisir, la magie et la force des tabous, toujours respectés par les hommes naturellement superstitieux. La femme protège. Les peuples premiers craignent cet être féminin auréolé, fantasmé, idéalisée. Protégée céleste, porteuse de plaisirs multiformes et variés, la Sage, non seulement, donne la vie, mais parraine, soigne, nourrit, adoube, interprète le Ciel. La femme sacralise le monde pour en tracer les bornes spirituelles, les respects communautaires, les attentions sociales indispensables à la survie du groupe. Cosmogonie efficace, la femme invente les divinités pour imposer une sagesse capable de taire l’agressivité masculine et d’adoucir les relations sociales. Les femmes sont donc à l’origine des premières religions. Pour ce faire, l’écriture, qu’inventent les femmes, bien avant les hommes, est toute entière inscrite dans cette fonction d’intégration. Décrire les volontés du Ciel justifie les désirs de douceur, d’harmonie immédiate de la vie quotidienne et du partage. Cette écriture vivante s’inscrit manifestement visible dans les objets du quotidien : poterie, statuettes, instruments, accessoires, vêtements, … L’idéographie sont des peignes, des spirales, des rond, des serpents, des points encerclés, etc. Sont absent, les lignes droites et les pointes.

Antérieurement au monothéisme masculin s’exerce universellement le monothéisme féminin (Terra Matera, la Déesse Mère, …). À la générosité des femmes, naturellement enclines au don, puisqu’elles donnent la vie et s’en portent garantes, s’oppose l’égoïsme masculin dominant qu’il faut bien domestiquer, arrimé. Les femmes socialisent par la médiation de l'au-delà avant que cet au-delà ne devienne l’instrument de la puissance masculine et guerrière. Le martial prêtre-roi antique cumule les fonctions symboliques capables de justifier l’esclavage et l’appropriation exclusive.

L’écriture originelle, universelle, féminine, nourrit de la proximité vécue, s’oppose aux écritures masculines postérieures comme le cunéiforme et le hiéroglyphe, qui se présentent à tort comme écriture première. Confusion logique, ces manuscrits masculins, qui invalident et taisent l’écriture des femmes, poursuivent des objectifs radicalement différents. Cunéiforme et hiéroglyphe sont une grammaire de comptabilité et de sacerdoce spécialisé conférant un immense pouvoir au prêtre-roi. Écriture de pouvoir, elle se propose aussi bien de compter les esclaves, la superficie des territoires conquis, que le tribut arraché, les calculs d’architectures grandioses qui sanctifient et rehausse  l’Élu. Aucun pouvoir durable ne peut fonctionner exclusivement à la violence crue, un corpus idéologique est toujours à l’œuvre. Pour cheminer l’obéissance se couvre partout d’une violence symbolique. La hiérarchie ne signifie-t-elle pas sacré (hiéro), et pouvoir (archi)? Une société matristique, distribue, donne par nature. Elle n’est pas en demeure de laisser des traces, contrairement à une société patriarcale, qui prend. Cartel possessif, cette dernière doit créer l’empreinte par la puissance de l’ancêtre.

Cette écriture sacrée, sacrificielle, inédite change de sens. Elle est impressionnante parce que invisible, socialement séparée, secrète, cachée, dans le tabernacle. Procédurale, n’approche pas qui veut; protégée, elle est interdite au profane, et, devient l’apanage de l’élite en procession exigeant prosternation. La cosmogonie païenne et vivante des femmes, librement évaluée, doit maintenant obéir à une parole masculine imposée, univoque, inévitables, inaliénable, morte, puisqu’elle n’a de contact avec le vivant que par le texte divinisé. La cosmogonie devient théologie. Au passage la théologie a pillé, transgressé et aseptisé la croyance féminine ancestrale de paix, de plaisir, de justice originelle et d’égalité. Maintenant, en interprétant Dieu le prêtre peut dire ce qu’il est souhaitable de taire, de dire, de faire, de penser et de vivre. Au nom de Dieu, l’ordre social dominant masculin se sacralise. Il est voulu par Dieu lui-même en personne.

Contre une analyse exclusivement marxiste qui considèrerait le prolétariat comme unique Sujet de  l’histoire nous préfèrerons inscrire les femmes en tant que Sujet fondamental de l’histoire.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 8 novembre 2019 9:34
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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