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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les immigrants dans la cité : les sciences sociales et la question de l'autre au Québec” (1995)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Mikhaël ELBAZ “Les immigrants dans la cité : les sciences sociales et la question de l'autre au Québec”. Un article publié dans l’ouvrage sous la direction de François Trudel, Paul Charest et Yvan Breton, La construction de l’anthropologie québécoise. Mélanges offerts à Marc-Adélard Tremblay. Chapitre 21, pp. 293-308. Québec : Les Presses de l’Université Laval, 1995, 472 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 15 août 2007 de diffuser cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

À l'aube du troisième millénaire, réfléchir sur la place des immigrants au Québec, c'est penser simultanément la fabrique de l'État québécois et mettre sur le tapis la relation inextricable entre État et citoyenneté, culture, langue et démographie, transnationalisation des échanges matériels et symboliques dans un espace dont la nationalisation demeure inachevée. 

Ces thèmes sont traversés de représentations fluctuantes et contradictoires sur les valeurs et les normes qui fondent le bien commun dans une société incertaine qui n'a cessé depuis trois décennies de redéfinir son statut politique, ses emblèmes de ralliement, son rapport tendu entre l'histoire, la mémoire et le présent. 

Les sciences sociales ne sont pas à l'abri de cette tension dans la délimitation de leur objet d'analyse ainsi que des thèmes, des paradigmes et des méthodes qu'elles ont privilégiés ou occultés. La question immigrante comme tant d'autres questions sociales a toujours constitué un terrain privilégié où s'affrontent des visions et des divisions sur la différenciation subjective et matérielle qui institue une société. Il n'est pas étonnant qu'au Québec comme ailleurs le débat soit tramé tant par le mythe de la fondation que par l'écart qu'on a établi entre soi et les autres, la politique de l'identité culturelle et les pratiques de structuration du social. 

En intervenant dans ce débat [1], j'ai moins le souci d'établir un bilan exhaustif des recherches menées depuis une décennie sur les minorités ethniques que d'interroger les concepts et les notions que nous utilisons, les discours paradoxaux que nous énonçons quand nous parlons de l'Autre, de sa singularité et de son humanité. À la manière de Bourdieu (1982), il faut prendre au sérieux Ce que parler veut dire quand nous procédons à des nominations et à des classements dès que nous nous heurtons à la diversité ethno-culturelle. Je ne ferai par conséquent que formuler des questions et débusquer quelques certitudes plutôt que d'offrir des prévisions. Les seules options que je dégagerai, à la fois éthiques et politiques, portent sur les principes qui assurent la transaction entre « eux » et « nous » dans une démocratie plurielle mais non pluraliste.


[1] Une première version de cet article a été soumise lors du colloque du Regroupement québécois des sciences sociales à Montréal, en octobre 1990. Je tiens à remercier Denise Helly, Ruth Murbach et Yvan Simonis pour de nombreuses discussions qui ont infléchi ma réflexion dont, il va de soi, j'assume ici la seule responsabilité.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 5 décembre 2007 5:52
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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