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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Francis Dupuis-Deri, “Lettre à ma soeur militaire qui part en Afghanistan.” Un article publié dans Le Devoir, Montréal, édition du vendredi 15 juin 2007, page A9— idées. Suivi de : “Réponse à mon frère qui s’oppose à mon déploiement en Afghanistan.” Un article publié dans Le Devoir, Montréal, édition du mercredi 20 juin 2007, page A7— idées. Par Catherine Deri, officier logistique au sein des Forces canadiennes. [Autorisation accordée par l'auteur de diffuser cet article dans Les Classiques des science sociales le 14 juin 2007.]

Francis Dupuis-Deri [Professeur, Département de science politique, UQÀM], Lettre à ma soeur militaire qui part en Afghanistan.” Un article publié dans Le Devoir, Montréal, édition du vendredi 15 juin 2007, page A9— idées. 

Suivie de : 

Catherine Deri [Officier logistique au sein des Forces canadiennes], Réponse à mon frère qui s’oppose à mon déploiement en Afghanistan.” Un article publié dans Le Devoir, Montréal, édition du mercredi 20 juin 2007, page A7— idées.


Francis Dupuis-Déri
professeur, Département de science politique, UQÀM. 

Lettre à ma soeur militaire qui part en Afghanistan.” 

Un article publié dans Le Devoir, Montréal,
édition du vendredi 15 juin 2007, page A9— idées.
 

 

Mots clés : armée canadienne, Forces armées, Afghanistan (Pays), Canada (Pays) 

Le 22 juin, toi qui es capitaine dans l'armée canadienne, tu participeras dans la ville de Québec aux festivités du 22e régiment, basé à Valcartier, qui doit partir pour se mêler dès cet été à la guerre en Afghanistan. On vous aura dit que vous partez pour aider à consolider la paix (en faisant la guerre ?) et protéger le peuple afghan (en occupant et en bombardant son territoire ?) contre des combattants venus de l'étranger (et vous, d'où venez-vous ?). Combien d'entre vous reviendront dans des cercueils ou avec des blessures et des handicaps physiques et psychologiques ? Combien d'entre vous seront devenus des assassins ? 

En plus de politiciens voulant bien paraître dans les médias, des familles de plusieurs militaires assisteront aux festivités et à la parade du 22 juin pour exprimer leur « fierté » et leur appui à leur proche militaire. Je me rendrai moi aussi à Québec, mais pour manifester contre la présence de l'armée canadienne en Afghanistan. La coalition Guerre à la guerre (www.coalition-valcartier-2007.resist.ca) organise en effet une manifestation, et j'espère que nous serons nombreux à protester.  

Une guerre injuste 

Ma soeur, tu dois savoir que vous allez dans un pays profondément divisé par une guerre civile qui se poursuit depuis presque 30 ans. L'armée canadienne participe à cette guerre civile en prenant parti pour une faction, celle des dirigeants qui gouvernent aujourd'hui ce pays dont le nom officiel est « République islamique d'Afghanistan ». 

Bien sûr, l'ancien régime des talibans imposait son pouvoir de manière injuste et brutale, surtout pour les femmes. Mais selon le rapport 2007 d'Amnistie internationale, « des atteintes au droit international humanitaire et relatif aux droits humains ont été commises [en Afghanistan] en toute impunité par toutes les parties au conflit, que ce soit les forces de sécurité afghanes et internationales ou les talibans ». L'armée canadienne commet de nombreux méfaits graves en Afghanistan, dont tuer des civils et remettre des prisonniers à des tortionnaires. 

Les politiciens qui gouvernent aujourd'hui la République islamique d'Afghanistan et que l'armée canadienne protège contre leurs ennemis sont en grande majorité des chefs de milice qui ont perpétré des crimes de guerre : viols en masse de femmes, tortures et exécutions de combattants et de civils. 

Selon une féministe afghane, le gouvernement est présentement contrôlé par des « misogynes, antidémocrates et réactionnaires » et par de « distingués trafiquants de drogue » (voir le site de l'Association révolutionnaire des femmes en Afghanistan : www.rawa.org). De plus, ces dirigeants sont profondément corrompus, détournant en toute impunité des millions de dollars destinés à l'aide humanitaire. Pourquoi l'armée canadienne devrait-elle se porter à la défense d'un tel régime ? 

Peut-être parce que le sang qui coule là-bas, le vôtre et celui de vos ennemis, a une grande valeur aux yeux des élites des États-Unis, ce voisin puissant et très influent du Canada. Peut-être aussi parce que des propriétaires et des actionnaires de compagnies de matériel militaire convertissent en millions de dollars chaque litre de sang qui coule, ce qui expliquerait tous ces contrats très rentables octroyés -- souvent sans appel d'offres -- par l'État canadien depuis le début de cette guerre pour de la quincaillerie meurtrière. Peut-être parce que des politiciens, dont le premier ministre du Canada, Stephen Harper, tirent un profit politique à visiter les militaires canadiens en Afghanistan, ce qui expliquerait qu'ils aiment s'y faire filmer et photographier par les médias. 

Vous ne partez tout de même pas là-bas pour accroître la sécurité du Canada, les experts ayant convenu que les pays occidentaux engagés dans les guerres en Afghanistan et en Irak courent aujourd'hui plus de risques d'être la cible d'attentats, sans compter que les sommes englouties dans la guerre pourraient être investies plus adéquatement pour répondre aux vrais besoins de la population. Ni pour le bien des enfants afghans, que vous tuez parfois et dont vous devez bombarder le village et emprisonner ou tuer les parents pour leur construire des écoles. Ni pour les femmes afghanes, elles aussi victimes de la guerre et toujours opprimées par les politiciens que vous défendez. 

En vertu de la loi actuellement en vigueur dans la République islamique d'Afghanistan, des femmes sont en prison simplement pour avoir parlé en public à un homme qui n'est pas leur époux ou un membre de leur famille, d'autres pour s'être sauvées du domicile de leur époux, ce qui est illégal pour une femme mariée. Et les femmes ayant eu une relation sexuelle hors mariage peuvent être lapidées, selon la loi (pour d'autres renseignements critiques sur la politique en Afghanistan, voir les sites du collectif Échec à la guerre [www.aqoci.qc.ca/ceg/] et Bloquez l'empire - Montréal [www.blocktheempire.blogspot.com]). C'est cet État que vous voulez défendre ? 

Refuser de participer à la guerre 

Je viens de visionner le film Sir ! No Sir !, un documentaire qui brosse le portrait des mouvements de milliers de militaires des États-Unis qui ont refusé de combattre au Vietnam dans les années 1960 et 1970. Dans une armée, rompre les rangs est un geste lourd de sens, qui implique un sentiment de trahison envers ses camarades... L'armée encourage cet esprit de corps, cette solidarité entre militaires, et méprise celles et ceux qui peuvent sembler manquer de courage. 

Mais ne faut-il pas aussi du courage pour quitter une armée que des politiciens lancent dans une guerre injuste ? Aujourd'hui encore, des militaires refusent de participer à la guerre en Afghanistan et en Irak ou en reviennent dégoûtés et quittent l'armée (ce qu'indique le site www.valcartier2007.ca). 

 Je me suis mis à rêver que tu quittais l'armée toi aussi et que nous marchions ensemble à Québec le 22 juin, contre la guerre. Parce que cette guerre canadienne est injuste ; parce que je t'aime. 

 Perry O'Brien, technicien médical de l'armée américaine en Afghanistan, a été choqué de voir défiler à la clinique de Kandahar « enfants mutilés, civils traumatisés, soldats morts ». Il est devenu objecteur de conscience quand il a appris que cette guerre tuait plusieurs milliers de civils par année. Katherine Jashinski, membre de la Garde nationale au Texas, a refusé d'être envoyée au Moyen-Orient et a dit : « Mon obligation morale envers moi-même et envers le monde était plus importante que n'importe quel contrat que j'aurais pu signer. » 

Ivan Brobeck, un Marine des États-Unis, a quitté l'armée après une mission en Irak. Il a expliqué : « En Irak, je me suis trouvé à faire partie du problème plutôt que de la solution. J'étais le problème d'une ville ordinaire, dans la vie de gens ordinaires [...]. Tous ces insurgés, comme on les appelle, ce ne sont pas des insurgés. Ce sont des gens qui n'ont plus rien. Il y avait cet homme qui était en colère parce que nous avions tué sa famille. [...] Il voulait une revanche, j'imagine. Cet homme n'est pas un insurgé, il est tout simplement désespéré. » 

Et toi et tes frères et soeurs d'armes, ne seriez-vous pas des insurgés -- des résistants -- si l'armée afghane occupait une partie du Canada, bombardait ses maisons et emprisonnait et tuait ses habitants ? 

Ma soeur, après avoir visionné le film Sir ! No Sir !, encore ému par tous ces témoignages d'objecteurs de conscience et par ces images d'archives où on les voit s'organiser et manifester contre la guerre, je me suis mis à rêver que tu quittais l'armée toi aussi et que nous marchions ensemble à Québec le 22 juin, contre la guerre. Parce que cette guerre canadienne est injuste ; parce que je t'aime.


Catherine Deri
Officier logistique au sein des Forces canadiennes 

Réponse à mon frère qui s’oppose
à mon déploiement en Afghanistan.”
 

Un article publié dans Le Devoir, Montréal,
édition du vendredi 20 juin 2007, page A7— idées.

 

Mots clés : Forces canadiennes, soldats, Francis Dupuis-Déri, Forces armées, Afghanistan (Pays), Canada (Pays) 

Ce texte constitue une réplique à la « Lettre à ma soeur militaire qui part en Afghanistan », publiée dans Le Devoir du 15 juin dernier sous la plume de Francis Dupuis-Déri, frère du capitaine Catherine Déri. 

 

Vendredi passé, tu as publié une lettre m'étant adressée et exposant tes arguments contre l'implication militaire canadienne en Afghanistan. Certains croiront que ta missive m'atteint personnellement ou que tu te sers de ta soeur pour « sensationnaliser » ton message. Moi, je comprends que c'est plutôt la décision politique que tu remets en question sans viser les soldats directement -- quoique tu souhaiterais qu'ils prennent davantage position sur le sujet. Il t'est déjà arrivé de contester ouvertement des décisions. Par contre, celle-ci a un impact direct sur ta vie personnelle puisque moi, ta soeur, je ferai partie des 2500 militaires canadiens qui se déploieront cet été dans ce pays qui a vécu des décennies d'instabilité. 

Les valeurs canadiennes 

Je respecte la passion que tu démontres pour tes convictions et je t'encourage à faire plein usage du principe de liberté d'expression pour les communiquer. Cet acte démocratique est une des valeurs chéries par la population canadienne. C'est une liberté fondamentale qu'on souhaite à tous les habitants des pays où les membres des Forces canadiennes sont déployés. Nos soldats ont toujours participé à l'effort global de stabilisation et sont reconnus à travers le monde comme des militaires d'une grande compétence. Je suis fière de faire partie de cette équipe, et c'est un honneur pour moi que d'être sélectionnée pour des missions outre-mer.

 

 

Tu te demandes pourquoi je m'en vais en Afghanistan. J'y vais parce que j'y ai été invitée par les Afghans! Le Canada fournit des troupes, comme le font aussi 36 autres pays, dans le cadre d'une mission autorisée par les Nations unies. Toutes nos opérations ont lieu avec le consentement du gouvernement afghan. Ce gouvernement, maintenant constitué d'hommes et de femmes, comporte selon moi une majorité d'individus dont les intentions sont nobles. Les personnes d'influence qui émergent des pays en guerre n'ont certes pas toujours un passé reluisant, mais nous unissons nos efforts avec les leaders en place qui désirent la même chose que nous : permettre au peuple afghan d'aspirer à un avenir meilleur. 

Tu veux savoir si je suis obligée d'y aller ou si je suis volontaire. Le port de l'uniforme est un engagement à la fois professionnel et personnel, manifesté par un profond désir de participer à toute la gamme d'opérations, au pays comme à l'étranger. Ceux qui ne sont pas volontaires ont toujours l'option de choisir une autre profession que celle de militaire. Les exemples de soldats refusant de s'impliquer que tu fournis dans ton article sont tous des cas de l'armée américaine. Je ne connais aucun militaire canadien assumant des fonctions à temps plein ayant décidé de quitter l'organisation pour devenir objecteur de conscience. 

Que faire pour aider l'Afghanistan ? 

Te souviens-tu quand nous étions tout petits ? Tu jouais à conquérir le monde avec tes soldats en plastique pendant que je dessinais mes rêves sur la porte du frigo. Trente ans plus tard, je porte un uniforme militaire et tu illustres tes espoirs dans les médias. Ma profession me permet de contribuer activement à la réalisation de mes rêves et des tiens en m'impliquant pour aider les peuples en détresse. L'Afghanistan a vécu très peu de périodes d'accalmie mais regorge d'hommes, de femmes et d'enfants qui partagent les mêmes espoirs que nous. En tant que professeur de science politique, dis-moi donc comment on peut venir en aide aux pays disloqués de l'intérieur ? Combien de politiciens ont songé au sort de l'Afghanistan et à sa valeur stratégique sans pour autant que l'avenir des Afghans ne s'améliore ? Voilà ma chance, comme pour mes 7 500 confrères qui m'ont précédée, de faire quelque chose de concret pour aider ces gens à fonder des bases solides en matière de sécurité, de gouverne et de développement. 

Contrairement à ce que tu laisses entendre, les progrès sont palpables en Afghanistan. Parfois, on peut douter de la transformation, préférant plutôt se concentrer sur les incidents sanglants qui attirent les médias. Toutefois, sur le terrain, des réalisations se matérialisent chaque jour. Dans ce pays complètement détruit par la guerre, on mesure les progrès un pas à la fois. Notre mission sera de longue haleine, et il nous arrive de connaître des revers, mais les exemples suivants sont très encourageants. 

Dix aéroports régionaux et nationaux ont été remis en service ; 83% de la population a maintenant accès à des services de santé ; plus de cinq millions d'enfants (dont un tiers de filles) fréquentent à nouveau l'école ; plus de 1 000 écoles ont été construites et emploient 45 000 professeurs qualifiés ; des femmes siègent aux comités de développement communautaire de 17 000 villages ; 52% des routes ont été asphaltées et 82% du réseau routier est ouvert au trafic ; un million de mines antipersonnel ou antichar ont été détruites ; des milliers d'arbres ont été plantés à Kandahar afin de redonner vie à cette ville ; l'armée et la police afghanes ont des effectifs de plus de 80 000 personnes. 

Je me demande quel serait l'impact du retrait de nos troupes sur le progrès déjà entamé. Je veux faire partie de ces réalisations et j'espère que mon espoir sera contagieux. Les réalisations canadiennes se retrouvent au site suivant : http://geo.international.gc.ca/cip-pic/afghanistan/menu-fr.aspx. 

Et les talibans dans tout ça ? Les soldats canadiens se trouvent dans la région la plus troublée de l'Afghanistan. La difficulté d'instaurer la sécurité dans la province de Kandahar est un défi de taille. Nos soldats ont donc été impliqués dans des opérations de combat contre ce groupe extrémiste qui menace grandement les efforts de stabilisation. Sache que nos opérations respectent les conventions internationales et les lois du droit des conflits armés. Nous ne sommes pas en Afghanistan pour tuer des talibans mais bien pour sécuriser la région afin de permettre la reconstruction des infrastructures et des institutions et de redonner à la population la possibilité de rêver. 

Les sujets tabous 

Tu as peur pour moi et tu t'inquiéteras quand je serai loin d'ici. Qu'est-ce qu'une petite soeur peut bien dire à son grand frère pour le rassurer ? Moi aussi, j'ai peur, et mes confrères aussi, mais ça ne nous empêche pas d'agir. Cette crainte est saine, c'est ce qui me gardera alerte pour prendre la bonne décision au bon moment. Nous nous entraînons depuis six mois pour cette mission. Les volets physiques, psychologiques et techniques ont été abordés dans notre préparation. Je me déploierai avec des camarades d'expérience sur qui je peux compter. Mais malgré tout cet entraînement et le meilleur équipement de protection, il est évident que certains risques ne peuvent être évités. C'est le triste sort qui a été réservé aux 57 militaires qui ont perdu la vie en Afghanistan depuis 2002. 

On dit que le fait d'aborder la mort entre nous est un sujet tabou ; moi, je crois que c'est une réalité avec laquelle tout soldat doit composer. Il n'y a rien au monde qui puisse justifier la perte d'une soeur pour un frère ou d'un enfant pour un parent. Mais si le pire devait m'arriver, comprends que je me serai assoupie en faisant ce que j'aime. Pour reprendre les paroles de la mère du caporal Shane Keating : « Un homme qui est prêt à sacrifier sa vie pour une cause est un homme extraordinaire. » Au cours de la prochaine année, il y aura 2 500 militaires qui voudront faire 2 500 actes de bonté pendant leur séjour en Afghanistan. Nous voulons tous faire la différence à notre façon pour « aider les Afghans à s'aider eux-mêmes ».  

Le soutien de la population 

Les implications internationales de nos soldats canadiens sont des contributions qui méritent la reconnaissance de la population. Nous ne pouvons pas passer à travers cette épreuve professionnelle sans le soutien de nos familles et de nos amis. Quoi que tu penses des intérêts sous-jacents à cette mission et de l'ampleur de l'injustice de la situation, j'ai besoin de ton soutien moral. C'est cet appui qui permet au soldat de marcher un kilomètre de plus quand il est épuisé, de garder son sang-froid devant un frère d'armes qui s'écroule ou de faire preuve d'humanité dans des circonstances dangereuses. Lors de moments difficiles, et j'ai la certitude qu'il y en aura, j'aurai aussi besoin de ton appui, mon frère. 

Je te saluerai à Québec le 22 juin prochain alors que je défilerai devant toi avec mes confrères militaires et que tu manifesteras contre cet événement en regardant passer la parade. Même si nous sommes dans des camps opposés, je sais que le lien qui nous unit est plus fort que ces divergences d'opinion. Je le sais parce que tu as eu le courage de publier une lettre dans les journaux pour m'exprimer tes pensées ; je le sais parce que, dans le fond, nous rêvons tous les deux à la paix mondiale ; mais surtout, je le sais simplement parce que moi aussi, je t'aime.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 17 novembre 2007 16:21
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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