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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

CULTURE, no 18, intitulé : “L'aménagement urbain. Promesses et défis. (1991)
Présentation


Une édition électronique réalisée à partir du texte de la revue QUESTIONS DE CULTURE, no 18, intitulé : “L'aménagement urbain. Promesses et défis”, sous la direction de Annick GERMAIN. Québec : Institut québécois de recherche sur la culture, 1991, 272 pp.

[9]

Questions de culture no 18

Présentation

par
Annick GERMAIN

Où s'en va donc l'urbanisme — et plus largement l'aménagement urbain — aujourd'hui au Québec ? Quelles perspectives nouvelles a-t-on ouvertes depuis une dizaine d'années ? Les pratiques locales québécoises se distinguent-elles des grandes tendances de la planification urbaine en Europe et aux États-Unis ? Quels sont les obstacles sur lesquels bute encore l'urbanisme québécois ? Quels défis attendent l'aménagement de demain ?

Telles sont les questions, à consonance de bilan, qui sont à l'origine de cet ouvrage. Si les urbanistes tendent de plus en plus à prendre la plume, les ouvrages de synthèse demeurent encore fort rares. Ils le sont davantage à traiter de l'aménagement urbain au Québec, sujet qui n'a guère suscité de réflexions d'ensemble si l’on excepte quelques essais publiés dans l'un ou l'autre magazine professionnel, ou les testaments spirituels légués par des praticiens au terme de leur carrière. La disparition de la revue de la Corporation des urbanistes, L'Urbaniste, n'est pas non plus étrangère à la discrétion de la profession sur la scène culturelle québécoise. Il s'agit pourtant d'une profession dont les effectifs ont considérablement grossi depuis dix ans et qui peut désormais s'appuyer sur un solide réseau d'institutions d'enseignement.

Mais l'urbanisme est une profession encore jeune au Québec, et en tant que telle elle éprouve certaines difficultés bien compréhensibles [10] à se doter d'un corpus propre d'expériences et de connaissances. L'existence d'un tel corpus est pourtant une des conditions essentielles de son essor comme discipline autonome. Une profession doit en effet pouvoir s'appuyer sur une tradition et sur une expertise locales qui toutes deux se forgent à travers l'accumulation d'expériences. Ce besoin d'accumuler les savoirs et les savoir-faire locaux, de les soumettre à un certain travail réflexif, de les diffuser, d'en débattre, bref de forger une véritable culture urbanistique, est vital dans un domaine récemment délivré de l'illusion scientifique. Il y a quinze ans, on pensait encore que les clés de l'urbanisme devaient être trouvées dans quelque méta-théorie de la planification et les règles du succès professionnel dans une heureuse alliance entre science et pouvoir. Cette approche rationaliste allait consacrer l'hégémonie à la fois des technocrates dans les appareils administratifs et des sciences économiques et sociales en planification, mais aussi l'éclatement de la profession, désormais tiraillée par les rivalités entre intellectuels et praticiens.

Aujourd'hui, l'expérience retrouve ses lettres de noblesse, et l'aménagement au Québec a désormais assez d'ancienneté pour que l'on puisse en faire non seulement l'histoire mais aussi la critique.

On ne trouvera pas dans les pages qui suivent l'état de l'art de l'urbanisme québécois en cette fin de siècle. Les contributions réunies ici présentent plusieurs facettes de l'aménagement urbain contemporain au Québec, ses échecs, ses réussites, ses défis, sans jamais cependant prétendre épuiser le domaine ou en parcourir le champ de manière exhaustive. Chacune aborde à sa manière un thème logé au cœur même de l'aménagement des métropoles et des villes petites et moyennes. Certaines font la synthèse de dossiers particuliers, comme l'aménagement du Vieux-Port de Montréal, la mise en valeur du patrimoine en région ou la revitalisation du centre-ville de Trois-Rivières, d'autres traitent de nouvelles approches en aménagement, comme le design urbain, d'autres encore explorent de nouveaux domaines d'intervention, des équipements culturels aux terrains vagues.

L'article de Jean-Claude Marsan nous plonge d'entrée de jeu dans ce qui ressemble de plus en plus à une interminable saga, le réaménagement du Vieux-Port de Montréal. À vrai dire, il s'agit d'un [11] dossier historique si l'on en juge par sa longévité ! C'est aussi le dossier honteux de l'aménagement, car depuis quinze ans s'y accumulent échecs, erreurs, inerties et politicailleries. Témoin des impuissances de l'urbanisme montréalais et du partenariat intergouvernemental, le Vieux-Port est aussi le havre de bien des espoirs de renaissance de l'arrondissement historique. Lieu stratégique, lieu magique, il ne laisse pas indifférente la population montréalaise, qui se prononce fermement sur sa vocation d'espace public lorsqu'on la consulte et qui, en attendant un grand plan toujours à venir, s'approprie tant bien que mal ce vaste espace aux aménités douteuses. Bref, le dossier du Vieux-Port incarne tous les dilemmes et les défis de l'aménagement contemporain et c'est bien ce qui lui confère tant d'intérêt. Jean-Claude Marsan nous donne également des éléments de comparaison qui nous permettent de situer l'expérience montréalaise par rapport aux projets réalisés dans les grandes villes du continent sur des sites de nature relativement semblable.

Nous quittons ensuite Montréal pour aller voir ce qu'il advient du patrimoine à l'extérieur des grandes agglomérations. Gérard Beaudet propose une pérégrination sans complaisance sur les sentiers du patrimoine, qu'il soit industriel ou agricole ou encore coïncide avec le cœur des petites agglomérations. On a souvent dit que le patrimoine le moins spectaculaire donne lieu aux aménagements les plus innovateurs. C'est peut-être vrai si l'on pense à l'étonnante renaissance de Lowell, Massachusetts, ancienne capitale de l'industrie textile. La preuve reste hélas ! encore à faire quand on procède au bilan des opérations de mise en valeur du patrimoine urbain en région au Québec. Ce n'est du reste pas seulement le patrimoine architectural historique qui semble avoir été négligé, mais aussi tout le tissu urbain de nos villes et de nos villages. Et ce que nous montre en fin de compte Gérard Beaudet, c'est que le respect et la valorisation du patrimoine peuvent inspirer une tout autre vision de l'aménagement urbain.

Aurèle Cardinal et Hélène Laperrière nous en donnent un bel exemple avec le cas du réaménagement du centre de Trois-Rivières. Comme tant d'autres municipalités, cette ville fut un moment tentée par l'approche expansionniste proposée par un promoteur immobilier, mais parvint à lui préférer ce que les Européens appelleraient une reconstruction de la ville sur elle-même. Renonçant aux tentations d'un [12] gros projet immobilier en périphérie, Trois-Rivières a choisi son centre-ville ancien comme lieu privilégié d'arrimage de ses politiques de revitalisation urbaine. Le patrimoine n'est donc plus seulement un enjeu de nature culturelle, puisque le parti de compter désormais avec les atouts d'un centre-ville ancien engage une redéfinition de l'organisation de la vie urbaine dans son ensemble. Cette étude de cas nous permet donc de saisir l'importance des changements de perspective engagés dans la pratique de l'aménagement contemporain quand il est à son meilleur.

L'article de Denise Piché resitue ces nouvelles approches dans le cadre de l'émergence d'un nouveau courant d'aménagement : le design urbain. Elle en définit les contours et en rapporte l'émergence à l'opposition — qui va peu à peu se cristalliser à la fin des années 1970 — à ce qu'elle appelle l'urbanisme de planification, versant urbanistique du Mouvement moderne en architecture. Puis elle en suit les traces à la fois dans les manuels, qui prolifèrent depuis quelques années, surtout aux États-Unis, et dans les projets urbains mis de l'avant à Québec, qu'il s'agisse du centre-ville ou des banlieues. Ces traces, elle les interroge tant du point de vue de leur consistance culturelle qu'en fonction de la sensibilité à la vie quotidienne des futurs usagers qui s'y manifeste.

Le texte de Jean-Paul Guay s'attaque (le mot n'est pas trop fort) au même sujet, mais dans une optique plus polémique. Il faut voir que le design urbain est un sujet bien en vogue en Amérique du Nord. Si l'histoire de l'urbanisme peut être présentée comme une succession non cumulative de courants et de modèles investis des espoirs de la profession, en voilà bien le dernier fleuron. S'agit-il d'une simple mode et à ce titre d'un engouement passager, ou au contraire avons-nous affaire à une tradition avec laquelle renouer ? S'agit-il d'une fuite en avant, ou à l'inverse d'un retour de valeurs un temps négligées par l'urbanisme technocratique de l'après-guerre ? Les questions provocantes de Jean-Paul Guay sont certainement salutaires dans un domaine où un contexte de crise professionnelle rend dangereusement séduisantes les nouvelles doctrines... ou leur critique radicale !

On peut parler de crise de la profession dans la mesure où les anciennes manières de faire et de penser ne semblent plus satisfaisantes ou alors sont saturées, et où la nature des nouvelles commandes [13] sociales n'est pas encore très claire. La période de rattrapage en matière de schémas et plans d'urbanisme semble tirer à sa fin. Que se profile-t-il alors à l'horizon ?

Pour terminer cet ouvrage, il a paru intéressant d'explorer des voies relativement inédites au Québec. A priori, les arts et la culture ne constituent pas vraiment des objets neufs pour la planification. Mais à bien y regarder, la municipalisation de la culture, pour reprendre l'expression de Philippe Urfalino, est un phénomène contemporain. Il n'y a pas si longtemps la culture était, pensait-on, du ressort exclusif des gouvernements supérieurs. Aujourd'hui, les villes les plus dynamiques se soucient de leur politique culturelle, non plus seulement de sports et de loisirs. Bien plus, l'idée que l'aménagement urbain a une mission à l'égard de la culture et que celle-ci peut appuyer celui-là, sans être nouvelle, s'avère centrale dans bon nombre de stratégies d'aménagement. À l'étranger, on ne compte plus les opérations de revitalisation urbaine réussies qui ont misé sur la valorisation d'équipements culturels : parmi les plus connues, citons Montpellier [1], Portland et Baltimore [2]. Au Québec, cette tendance est encore très récente et on commence à peine à appréhender les équipements comme partie prenante d'un paysage culturel. Il faut donc d'abord faire l'état des lieux avant d'élaborer des politiques d'intervention. C'est le propos de Daniel Latouche, qui dessine la géographie culturelle de Montréal après s'être demandé, au préalable, s'il est possible (littéralement) d'aménager la culture.

Enfin, il reste à parler... des restes ! Perla Korosec-Serfaty s'interroge sur ces délaissés que sont les terrains vagues, ces non-lieux. À Montréal, les friches ont la particularité d'encombrer non pas la périphérie urbaine, comme dans la plupart des villes, mais bien le cœur de la cité ! La question de leur aménagement pose d'abord celle de leur perception, de leur représentation, et, au-delà, celle de notre lecture des paysages en général. Car ce ne sont pas des espaces vides. Le regard attentif peut y déceler diverses formes d'appropriation riches d'enseignements sur nos rapports aux lieux. Constats souvent troublants pour des urbanistes qui auraient sans doute préféré n'y voir que des espaces libres et donc entièrement disponibles. L'aménagement contemporain est décidément un domaine en pleine mutation, qui interpelle sans cesse les professionnels et leur impose une redéfinition continuelle des manières de penser et de faire.

[14]

Le choix des textes qui composent ce livre repose précisément sur la volonté de témoigner du renouvellement des perspectives engagé par l'avènement d'un nouveau paradigme en aménagement. Aussi est-il bon de situer l'émergence de ce paradigme et de présenter les enjeux sociaux, politiques et culturels qui définissent le champ dans lequel il se déploie, en guise d'introduction aux textes qui suivent.

L'ÉMERGENCE
D'UN NOUVEAU PARADIGME ?


Depuis une dizaine d'années, on assiste en effet à la substitution progressive d'un ensemble d'idées et de projets au programme de l'architecture et de l'urbanisme portés par le Mouvement moderne. Il est encore difficile de baptiser cet ensemble. Faut-il le qualifier de postmoderne [3], comme on a eu tendance à le faire en architecture ? Si le terme désigne simplement ce qui succède au modernisme, voire s'y oppose, il qualifie probablement avec une certaine justesse les courants d'urbanisme de la fin des années 1970. Ceux-ci sont effectivement issus de la critique des fondements sur lesquels s'est bâtie la planification de l'après-guerre, dominée par une vision « moderniste » de la ville. Mais depuis, la notion de postmodernité a fait couler beaucoup d'encre et a suscité nombre de polémiques hors du domaine de l'aménagement. On se rend compte aussi que l'architecture contemporaine présente souvent plus de continuités que de ruptures avec les principes de l'architecture moderne et qu'il serait donc bien imprudent de décréter la mort du Mouvement moderne. Bref, aujourd'hui, l'utilisation du qualificatif postmoderne soulève plus de difficultés qu'elle n'en résout.

Il faut donc rappeler, avec Jean-Paul Guay, les principaux axes autour desquels se sont renouvelées les perspectives de l'aménagement urbain depuis bientôt vingt ans, et qu'à sa manière ce livre veut représenter.

Tout a commencé avec les controverses sur le patrimoine, dans le sillage des opérations de rénovation urbaine des années 1960. Certes, la notion de patrimoine n'était pas étrangère à la pensée de l'Avant-garde des années 1920, bien au contraire. Mais il ne s agissait pas en l'occurrence du même type de patrimoine. Celui que Le [15] Corbusier traitait avec grand respect correspondait à ce qu'on appellerait aujourd'hui les monuments historiques. Celui que les comités de citoyens, aidés de quelques architectes soixante-huitards, ont défendu avec acharnement contre certains promoteurs immobiliers était au contraire leur patrimoine, celui des quartiers, et celui de leurs élites et de leurs grandes demeures. D'un côté la grande architecture institutionnelle, de l'autre le cadre de la vie quotidienne bourgeoise ou populaire, le tout réuni, confondu à l'occasion, au sein de luttes urbaines qui ont changé le paysage politique de nos villes.

En fait, comme le montre bien Gérard Beaudet, la notion de patrimoine n'a cessé de s'élargir, de l'architecture à l'urbain, au point d'englober le tissu des quartiers anciens. Ainsi s'est déclenchée une autre polémique, celle de l'articulation des fonctions urbaines entre elles, l'enjeu devenant l'intégration ou la ségrégation spatiale des lieux d'activité. Il ne s'agissait plus en effet de s'insurger simplement contre la démolition de maisons victoriennes, mais de s'opposer à la relégation de la fonction résidentielle à la périphérie du centre-ville au profit d'immeubles à bureaux de plus en plus envahissants. À Montréal, ce débat avait déjà été soulevé à la fin des années 1950, à l'occasion du premier grand projet de rénovation urbaine au centre-ville, les Habitations Jeanne-Mance. Mais la controverse a surtout pris de l'ampleur à l'occasion du projet Cité-Concordia, qui menaçait les habitations du quartier Milton Park, en périphérie de l'hyper-centre de Montréal.

Depuis, la morphologie du tissu urbain lui-même est devenue en/eu d'aménagement. L'autonomisation des rapports entre l'espace « plein » que constitue le cadre bâti et l'espace vide que constituent les rues et les places selon le programme urbanistique du Mouvement moderne est remise en question au vu de ses incidences sociales : désertion des lieux publics, augmentation de certaines formes de délinquance, insécurité, etc. L'architecture moderne avait dans un sens tourné le dos à l'espace public urbain polyvalent de la ville ancienne, préférant dissocier dans l'espace des fonctions (sociabilité, circulation, etc.) dont la cohabitation engendrait pourtant une certaine synergie. Ces critiques ont ouvert la voie à l'émergence du design urbain, comme le montrent Jean-Paul Guay et Denise Piché.

Les coups portés par ces choix à l'animation urbaine, garante d'une relative sécurité des usagers dans les espaces extérieurs, et à [16] l'attrait des lieux centraux au-delà de leur utilisation fonctionnelle sont rapidement venus fournir un argument supplémentaire à ceux qu'inquiétait la croissance des coûts d'infrastructures et de transport liés à la préférence donnée à l'extension urbaine sur la densification du tissu urbain existant. Le procès de l'aménagement urbain moderniste a donc rejoint les critiques formulées contre l'étalement urbain et plus généralement contre les visions expansionnistes du développement urbain [4].

Entre-temps, la crise économique favorisait, comme cela a toujours été le cas dans l'histoire de l'aménagement, des interventions plus modérées mais aussi un brassage d'idées qui, l'un dans l'autre, ont induit un renouvellement des attitudes et des pratiques urbanistiques au début des années 1980. Il faut dire que plus fondamentalement ce changement, qui prend des allures de nouveau paradigme en aménagement même s'il est encore prématuré d'en arrêter tous les attributs, coïncide avec des évolutions socio-économiques importantes qui modifient progressivement le tissu social de nos villes et dont l'aménagement urbain devient en fin de compte un enjeu.

L'AMÉNAGEMENT URBAIN,
UN ENJEU SOCIAL,
POLITIQUE ET CULTUREL


Qu'on les baptise « yuppies », nouvelles classes moyennes, gentrificateurs ou empty nesters, de nouvelles clientèles sociales ont lentement mais sûrement modifié l'image que l'on se faisait des modèles d'habitat et de la culture urbaine portés par les résidents des villes centrales. Indépendamment de la mesure statistique des phénomènes dits de retour en ville, il est facile de s'entendre sur le constat des modifications radicales survenues depuis une bonne dizaine d'années dans les rapports au logement des habitants des quartiers centraux et dans les aspirations collectives à l'égard du sort des centres-villes, et ce même dans des agglomérations de taille moyenne.

Ces nouvelles clientèles, que l'on peut caractériser minimalement comme des populations à capital culturel élevé, sont certainement des acteurs importants de la revitalisation urbaine qui a touché nombre de zones centrales dans des villes grandes et petites. Que ce [17] soit sous forme de pratiques de restauration résidentielle, de consommation culturelle accrue ou de participation à la tertiarisation des économies, elles sont partie prenante des transformations urbaines importantes dont l'aménagement urbain assure la transcription spatiale. Si les politiques de revitalisation urbaine ont eu autant d'impact, pour ne pas dire de succès, c'est qu'elles tombaient à point nommé, dans une conjoncture marquée par la montée de nouvelles clientèles toutes disposées à acheter de nouveaux modes de vie. Ces clientèles ne se comportaient pas seulement en consommateurs avertis, mais aussi en catégorie sociale en émergence, à la recherche de supports d'identité collective. Un cadre de vie très urbain et de qualité pouvait jouer ce rôle en devenant leur image de marque et en favorisant ainsi leur reconnaissance sociale (leur distinction, pour reprendre la terminologie de Pierre Bourdieu [5]).

Évidemment, ce genre de raisonnement soulève l'éternel dilemme de la poule et de l'œuf. Il y a quinze ans, les analystes de la scène urbaine accordaient volontiers une efficacité sociale aux politiques urbaines et leur reconnaissaient le pouvoir de transformer le visage social d'un quartier. Aujourd'hui, on serait plus enclin à souligner, sans plus, les coïncidences ou les concomitances entre périodes de renaissance urbaine et montées de nouvelles classes moyennes [6], sans préjuger de la nature exacte de la causalité. Quoi qu'il en soit, entre le réaménagement de l'espace social et celui de l'espace urbain s'opèrent un certain nombre de liaisons. L'aménagement urbain joue ici avec empressement le rôle qu'on attend de lui.

Si l'urbanisme est porteur d'enjeux sociaux proportionnels à la place des modes de vie dans la recomposition de nos structures sociales [7], il est également devenu un enjeu politique important. À Montréal, une campagne électorale s'est jouée sur ce qui s'avérait le seul thème susceptible de réunir une grande diversité de clientèles politiques. Rappelons que les derniers jours de l'administration Drapeau ont été marqués par la tenue d'un sommet réunissant pour la première fois toutes les forces vives de la société civile montréalaise, sommet au cours duquel s'est dégagé un large consensus sur la nécessité de doter le centre-ville d'un plan directeur d'urbanisme. Une fois porté au pouvoir, le Rassemblement des citoyens et citoyennes de Montréal (RCM) a donc fait de ce plan une priorité de son mandat, [18] et la ville a maintenant, pour la première fois en ce siècle, un schéma d'aménagement de l'arrondissement Centre, rebaptisé quartier Ville-Marie.

Plus fondamentalement, plusieurs analystes s'entendent pour constater que les villes redeviennent des lieux politiques importants et que la démocratie y progresse de façon substantielle. En aménagement, les « usagers », ces grands oubliés de l'urbanisme fonctionnaliste, qui avait la prétention de connaître leurs besoins à leur place, sont désormais consultés à l'occasion de séries d'audiences publiques parfois longues et coûteuses. Denise Piché rappelle fort à propos l'importance prise par les besoins sociaux dans les préoccupations du Mouvement moderne. Mais les usagers n'étaient guère vus alors comme des acteurs avec lesquels il convenait de dialoguer.

Par ailleurs, l'aménagement peut à l'occasion se retrouver opposé au développement (c'est souvent le cas lorsque l'on discute de projets de tours à bureaux), alors que le paradigme moderniste épousait volontiers les exigences de la croissance économique. Aujourd'hui, le dossier du Vieux-Port de Montréal témoigne à souhait de l'hégémonie d'un « urbanisme promoteur » entièrement asservi au développement immobilier, et Jean-Claude Marsan nous montre bien à quel point ces finalités sont difficilement conciliables avec celles que les citoyens, inlassablement, mettent de l'avant depuis quinze ans. Il nous rappelle aussi que ce genre de dilemme sous-tend l'essentiel des débats sur le plan du centre-ville et que l'absence de vision urbaine globale risque de coûter cher à une ville dont le statut de métropole est de plus en plus contesté.

Mais c'est surtout sur le plan culturel que s'est opérée, au cours des années 1980, la démarcation progressive entre l'aménagement urbain et le Mouvement moderne. Par le biais de l'histoire, les controverses sur le patrimoine architectural ont largement contribué à réintroduire les préoccupations culturelles dans les problématiques de l'aménagement. L'architecture a été la première touchée.

Que ce soit en pratiquant la référence ou la citation comme exercice de style (ce qu'illustre le retour des colonnes, des portiques...) ou en se servant d'elle comme pierre d'angle pour édifier une théorie de l'architecture, les architectes ont retrouvé dans l'histoire une source d'inspiration [8]. On peut s'interroger à bon droit sur les effets de cette [19] « historiophilie » eu égard à leur créativité. Le magazine publié par l'Ordre des architectes du Québec, ARQ Québec, regorge de protestations et de réactions offusquées face à tout élément susceptible d'altérer les conditions de la créativité architecturale. Autrement dit, on est pour le respect du patrimoine mais on ne veut pas que ce dernier puisse dicter les paramètres de la ville contemporaine, dont les architectes sont bien sûr les seuls interprètes qualifiés ! On pourrait également s'inquiéter légitimement des conceptions de l'histoire que charrie cet usage souvent désinvolte d'un matériau mis à plat, dépouillé de son historicité. Néanmoins, place est désormais faite à l'étude minutieuse des traces laissées par l'Histoire dans le tissu urbain, et d'une manière ou d'une autre les architectes ont à cœur d'inscrire leurs œuvres dans l'héritage collectif.

Mais ce n'est pas tout. Se libérant progressivement d'un programme fonctionnaliste qui asservissait la conception des formes aux impératifs des besoins et des fonctions, l'architecture s'est (re)donné une nouvelle mission, celle d'être un espace de représentation, c'est-à-dire de parler de nos rapports au monde, et non pas seulement de se prêter à des usages. À ce titre, elle revendique le même statut culturel que des arts visuels comme la peinture et la sculpture. En d'autres termes, l'architecture redevient un art, et qui plus est, un art en représentation, puisqu'il est aussi question de représenter l'architecture, de la mettre en scène. Certains diront même que l'architecture est devenue bavarde, ou que les architectes sont devenus bavards, interposant leur discours entre leur œuvre et son destinataire. L'architecture est désormais quelque chose qui se lit, au sens propre comme au sens figuré.

Cette tendance se manifeste aussi en architecture de paysage, où le programme tente de se libérer de la prise en considération du contexte, des besoins des usagers, des contraintes du site, etc., sans pour autant les nier, afin de faire prévaloir une logique de l'expression aux termes de laquelle, par exemple, une place publique est une œuvre d'architecture à contempler en tant que telle et en tant qu'espace narratif. Dans le cas notamment de la future place Berri, dans l'est du centre-ville de Montréal, le design proposé cherche plus à provoquer l'imaginaire des futurs usagers et à « raconter Montréal » à travers une composition évoquant la montagne, le fleuve et les « plateaux [20] minéralisés », qu'à satisfaire les besoins de confort des utilisateurs ou à compléter les fonctions urbaines qui ceinturent l'emplacement. La fonction culturelle de l'espace public est ici convoquée au premier plan.

Il y a lieu de se demander si ce mouvement d'autonomisation du design par rapport à la dynamique de l'environnement ne risque pas d'induire des compositions architecturales très « narcissiques » ou niant la prise en considération des besoins des utilisateurs à force de se libérer d'un programme fonctionnaliste. Si la forme ne suit plus la fonction comme au temps de Le Corbusier, quel rôle jouera désormais la fonction dans le processus de composition architectural [9] ? À quelles conditions les fonctions culturelles et sociales du design peuvent-elles être complémentaires plutôt que rivales ?

Il faut constater que ces questions n'ont pas (encore) engendré de courant en urbanisme, même si la faveur grandissante dont jouit le design urbain laisse présager un certain virage culturel dans une profession qui a plutôt eu tendance à s'enfermer dans un rôle technique. Le mot d'ordre du design urbain consistant à valoriser l'esprit du lieu (genius loci) débouche presque inévitablement sur des considérations relatives à l'identité collective. Quelle est-elle, comment la visibiliser, voire comment redonner aux citadins des lieux auxquels s'identifier, comment rendre les lieux signifiants, voilà des préoccupations qui pour l'heure n'interpellent guère les urbanistes. Acquérir la capacité de lire les paysages comme forme urbaine mais aussi comme production collective, ainsi que le propose Perla Korosec-Serfaty, constitue un défi qu'ils ne sont peut-être pas encore prêts à relever.

Par contre, l'activité culturelle est devenue un secteur d'intervention fort prisé par un certain urbanisme promoteur, pour reprendre l'expression de Jean-Claude Marsan. Tant en Europe qu'en Amérique du Nord, on l'a vu, la renaissance urbaine passe souvent par l'aménagement de la culture. À Baltimore, à Portland ou dans le Vieux-Montréal, c'est l'érection d'un équipement culturel majeur qui a impulsé les opérations de revitalisation urbaine. Et c'est la présence — plus diffuse mais tout aussi efficace — des activités artistiques qui est à l'origine de la reconquête de Soho, ancien quartier industriel de Manhattan. Dans cette dynamique interactive où le rôle moteur est partagé, la contribution de l'aménagement à la culture ne se réduit [21] pas à une politique d'équipement, car c'est tout le tissu urbain qui est convoqué pour fins de mise en valeur culturelle, comme le montre bien Daniel Latouche. La politique de la ville de Montréal sur les parcours culturels exprime fort bien cette tendance [10].

L'AMÉNAGEMENT URBAIN
ET SES PROFESSIONS


Le dernier enjeu qu'il faut évoquer dans ces pages est de nature professionnelle. L'urbanisme a, au Québec, à peine trente ans. Les manuels d'histoire situent sa naissance comme discipline au tournant du siècle [11]. Mais il faudra attendre plus d'un demi-siècle pour voir poindre ici les signes avant-coureurs de la naissance d'une profession distincte tant de l'architecture d'édifices et de paysages que du génie municipal de travaux publics. En fait, l'urbanisme professionnel se développe avec la Révolution tranquille, et son destin paraît d'emblée étroitement lié aux gestes institutionnels que pose un système politico-administratif alors en plein essor. Dans les années 1960 et 1970, le sort de l'urbanisme semble suspendu à l'adoption de législations [12], à la création d'organismes de planification à l'échelle nationale et régionale (tel l'Office de planification et de développement du Québec) et à des réformes administratives importantes sur le plan local (création des communautés urbaines, des municipalités régionales de comté, etc.) [13]. L'essor de l'urbanisme de planification semble donc relever au Québec de facteurs principalement institutionnels, comme si son destin était lié à celui de l'État. Mais ne dit-on pas aussi aux États-Unis, à la même époque, que le métier de planificateur urbain est, après celui de cosmonaute, l'un de ceux dont la promotion repose le plus sur la croissance des appareils d'État ?

Aujourd'hui, les enjeux institutionnels sont moins déterminants pour l'évolution de l'urbanisme, même si le débat sur la redéfinition du partage des pouvoirs entre paliers de gouvernement semble plus lourd de conséquences qu'autrefois. C'est que la profession jouit maintenant d'une certaine maturité et d'une relative notoriété grâce auxquelles elle peut désormais voler de ses propres ailes et canaliser ses préoccupations sur des questions de contenu plutôt que de légitimité ou de cadre institutionnel. On revient donc à des questions [22] d'aménagement urbain qui débordent largement le cadre des plans d'urbanisme ou plutôt n'en sont pas nécessairement dérivées, et qui transcendent jusqu'à un certain point les frontières professionnelles, dans la mesure où il devient difficile de repérer où s'arrête le mandat de l'architecte et où commence celui de l'urbaniste. Rappelons-nous qu'au début du siècle tous les grands plans de ville ont été faits par des architectes (ainsi, Daniel Burnham réalise le plan de Chicago, en 1909) et par des architectes de paysage (à la même époque, Rickson Outhet signe celui de Montréal). La division du travail au sein des professions de l'aménagement est d'ailleurs en pleine redéfinition (et dans les faits les producteurs d'art public ont de plus en plus tendance à joindre les rangs de cette grande famille). Bref, si l'urbanisme est désormais une composante essentielle du champ de l'aménagement urbain, il n'en est pas le tout. Inversement, l'aménagement urbain ne recouvre qu'une partie de l'urbanisme, qui comprend aussi des démarches de planification sectorielle où l'espace entre parfois fort peu en ligne de compte.

Ce qui pourrait être interprété comme une simple querelle de terminologie est lourd de sens quant à la définition des orientations et des méthodes qui structurent aujourd'hui les interventions sur l'urbain.

Ainsi, le retour en force du design urbain dans les grands dossiers de l'heure témoigne de la priorité donnée à la forme urbaine sur les processus de planification sectorielle dans les stratégies d'aménagement. Les urbanistes en sont en principe partie prenante, mais ni plus ni moins que les architectes et architectes de paysage. En fait, les architectes ont une longueur d'avance car ayant déjà, à travers la critique du Mouvement moderne, redécouvert l'architecture urbaine par l'étude des typologies et morphologies de la ville traditionnelle, ils ont pris la place laissée par les urbanistes et se sont approprié le domaine de la conception des formes urbaines. Bref, au Québec du moins, le design urbain n'est guère le royaume des urbanistes jusqu'à présent [14].

L'aménagement des espaces publics en constitue un bel exemple, du moins à Montréal. En effet, les premières places proposées par l'administration du RCM sont d'abord l'œuvre de designers, qu'il s'agisse d'architectes, d'architectes de paysage ou même d'artistes. Il [23] en va de même pour certains projets de réaménagement de rues et de trames (tels les projets concernant la rue de la Commune et le Faubourg Saint-Laurent). Aux États-Unis, on a tendance à faire du design urbain une discipline autonome, avec ses penseurs, ses praticiens vedettes, etc.

Si ce rôle de premier plan est confié aux professions de design et non pas aux planificateurs formés à l'enseigne des sciences humaines ou des techniques de la gestion (comme aux beaux jours de la planification régionale portée par les technocrates de la Révolution tranquille), ce n'est pas seulement l'issue d'une rivalité professionnelle où s'est jouée l'hégémonie d'un type de savoir-faire. C'est que l'idéologie du développement garant de croissance et de bien-être est en maints endroits supplantée par celle de la reconstruction de la ville sur elle-même, pour reprendre cette expression consacrée en Europe. La ville doit être reconstituée, son tissu réparé, ses trous bouchés, et toute addition de bâtiments doit pouvoir contribuer à cette entreprise. Le travail sur la forme urbaine devient donc prioritaire, sans être pour autant une fin en soi.

Par ailleurs, l'ère postmoderne a fait de la fusion entre l'esthétique et l'économie une de ses marques de commerce, si l'on ose dire. L'image urbaine devient donc partie des ingrédients d'une opération de développement réussie. Le discours sur la qualité du cadre de vie fait largement écho à ce qui pourrait bien devenir la tyrannie de la représentation.

Enfin, il faut évoquer une fois de plus la résurgence de l'amour de la ville, de ce goût de l'urbanité qu'expriment plusieurs catégories sociales en choisissant d'habiter dans la ville centrale et non dans ses banlieues. L'animation urbaine devient la première qualité des lieux que l'on recherche. Il ne s'agit plus de cette vie communautaire qui a mobilisé toute une génération en réaction à l'anonymat et à la fragmentation des espaces de la vie urbaine. Ce qui est valorisé désormais c'est, pour reprendre les termes de jean Rémy, l'art de la communication dans la distance, c'est-à-dire l'urbanité [15]. Pouvoir côtoyer les autres sans s'engager, se sentir partie d'un tout sans obligation de loyauté ou de participation, savourer le plaisir de la coprésence sans être nécessairement grégaire, voilà qui définit assez bien la sociabilité contemporaine permise par les espaces publics. C'est bien [24] là que se construit l'urbanité d'une ville. Ces espaces en sont donc, jusqu'à un certain point, le révélateur. Or, écrit Pierre George, « la ville ne peut réapparaître en tant que composition urbanistique que si elle existe comme réalité sociale » [16]. C'est dire, si besoin en était, que les professions de l'aménagement sont tributaires des progrès de la culture de la ville dans la culture de la société en général. Le mot de la fin est donc toujours donné par les citadins !

[25]

NOTES

[26]


[1] Georges Frêche, «Les équipements culturels au cœur de la renaissance urbaine», dans A. Germain et J.-C. Marsan (sous la direction de), Aménager l'urbain de Montréal à San Francisco. Politiques et design urbains, Montréal, Méridien, p. 135-146.

[2] Robert H. McNulty, R. Léo Penne, Dorothy R. Jacobson et Partners for Livable Places, The Return of the Livable City. Learning from America's Best, Washington, Acropolis Books, 1986.

[3] Annick Germain et Jean-Paul Guay, «Urbanisme. Le défi post-moderne», Continuité, n° 29, automne 1985, p. 24-27.

[4] En Italie, la ville de Bologne avait, dès les années 1970, choisi délibérément la croissance zéro pour mieux contrôler les conditions de sa propre planification. À la même époque, en Amérique du Nord, il était impensable de dissocier planification et croissance économique et spatiale.

[5] Pierre Bourdieu, La distinction, Paris, Éditions de Minuit, 1979.

[6] Peter Borsey, The English Urban Renaissance. Culture and Society in the Provincial Town 1660-1770, Oxford, Clarendon Press, 1989; Jean Rémy, «Retour aux quartiers anciens», Recherches sociologiques, XIX, 3, p. 297-319.

[7] Il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire sur le nouveau statut théorique conféré aux notions de genres et de modes de vie, et partant aux questions urbaines qui en sont le cadre, dans les analyses récentes des changements sociaux. Ainsi Alain Touraine établit-il un lien entre la décomposition des déterminismes sociaux sur lesquels reposaient les théories matérialistes et la réapparition de la notion de mode de vie (Alain Touraine, Acteurs sociaux et mutations urbaines, Paris, Délégation à la recherche et à l'innovation, ministère de l'Équipement, du Logement, des Transports et de la Mer, UTH 2002, 1990).

[8] Voir le numéro spécial de la revue Continuité, «Post-modernisme: le sens de l'histoire?», n° 29, automne 1985.

[9] Magali Sarfatti Larson, «Emblem and Exception: The Historical Definition of Architects's Professional Role», dans Judith R. Blau, Mark E. LaGory et John S. Pipkin (eds.), Professionals and Urban Form, State University of New York, 1983, p. 40-86.

[10] Daniel Latouche, Annick Germain et Francine Dansereau, Formes et lieux de l'expression culturelle, Montréal, INRS-Urbanisation, 1988; Daniel Latouche et Sylvie Lacerte, Les parcours culturels de Montréal. Propositions d'action, Montréal, INRS-Urbanisation, 1989.

[11] Françoise Choay, L'urbanisme, utopie et réalité, Paris, Seuil, 1965.

[12] On se souviendra par exemple des péripéties qui ont marqué le cheminement de la Loi sur l'urbanisme et l'aménagement du territoire depuis la Commission La Haye, en 1969, jusqu'à son adoption, en 1979.

[13] Jacques Léveillée (sous la direction de), L'aménagement du territoire au Québec, Montréal, Nouvelle Optique, 1982.

[14] Annick Germain, « Architectes 'urbatectes' et urbanistes zoneurs : des frères ennemis ou le design urbain comme enjeu professionnel », ARQ Québec, n° 50, 1990, p. 77-80.

[15] Jean Rémy, « La ville cosmopolite et la coexistence interethnique », dans Albert Bastenier et Felice Dassetto (sous la direction de), Immigration et nouveaux pluralismes. Une confrontation de sociétés, Louvain, Éditions universitaires, 1990.

[16] Pierre George, « Urbanisme et société », Encyclopædia Universalis.



Retour au texte de l'auteur: Fernand Dumont, sociologue, Université Laval Dernière mise à jour de cette page le mercredi 24 octobre 2018 13:46
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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