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Questions de culture no 11
Sommaire
LE CADRE INSTITUTIONNEL DE
LA RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT AU QUÉBEC.
Les tendances et le problème de la relève
Charles H. Davis et Raymond Duchesne
Le système québécois de la recherche-développement (R-D), défini à partir des trois grands secteurs qui le composent (universités, gouvernements, entreprises), traverse, depuis la fin des années 1970, une période difficile. L'accent est de plus en plus mis sur les finalités économiques de la science, plutôt que sur des finalités sociales ou culturelles. Par ailleurs, le secteur universitaire est entré dans une période de croissance nulle, sinon de décroissance, et la croissance de la recherche au sein du secteur gouvernemental est surtout consacrée aux technologies de pointe. En fait, l'essentiel du développement de la recherche au Québec semble devoir désormais reposer sur le secteur industriel.
Dans ce contexte, les auteurs examinent succinctement le problème de la relève scientifique.
LA RECHERCHE EN SCIENCES PHYSIQUES
L'heure des défis
Gilles Beaudet
Le recyclage scientifique dans les sciences physiques s'est établi, au Québec, dans le milieu des années soixante et s'est maintenu depuis à un niveau de calibre international. Des difficultés pointent à l'horizon dans le renouvellement du corps de chercheurs. Depuis dix ans, il n'y a pas eu [14] d'embauche (ou très peu) de nouveaux professeurs, de sorte que le corps professoral vieillit et devra être remplacé avant la fin du siècle. La suggestion est lancée d'augmenter légèrement le nombre de chercheurs d'aujourd'hui pour pallier cette éventualité. La qualité de nos étudiants actuels ainsi que la formation qu'ils reçoivent demeurent une garantie pour l'avenir.
FORMATION DES JEUNES CHERCHEUR(E)S
ET DÉVELOPPEMENT DE L'EMPLOI SCIENTIFIQUE
Entrevue avec Maurice L'Abbé
Thérèse Hamel et Pierre Poulin
À titre de mathématicien et de président du Conseil de la science et de la technologie, Maurice L'Abbé nous livre, en entrevue, son opinion sur les conditions souhaitables pour la formation de jeunes chercheur(e)s et le développement de l'emploi dans les mathématiques et les autres domaines de la science.
JEUNES CHERCHEUR(E)S EN SCIENCES SOCIALES
Évolution des modes d'accès à la carrière
Réjean Landry, Francine Descarries-Bélanger et Vincent Lemieux
Cet article tente de reconstituer et de refléter l'évolution des conditions d'accès à la recherche en sciences sociales qui règnent depuis environ vingt-cinq ans. D'abord, la période des années soixante, au cours de laquelle la recherche était conçue en termes d'efforts et d'activités réflexives. Puis la période des années soixante-dix, au cours de laquelle la recherche a été progressivement associée à des « extrants », à des résultats tangibles. Et enfin, plus près de nous, la période contemporaine, où la recherche en sciences sociales tend de plus en plus à désigner des activités subventionnées plus élaborées, menant obligatoirement à la production et à la diffusion de résultats. Cette évolution de la conception de la recherche affecte la formation des jeunes chercheurs, leur recrutement, ainsi que le financement de leurs activités de recherche. À chacune de ces étapes de la conception de la recherche correspondent des exigences différenciées au niveau de la formation, du démarrage en recherche et des conditions d'acquisition de la permanence d'emploi.
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PLUS DE DOCTORATS EN SCIENCES
Une urgence pour le Québec et le Canada
Fernand Labrie
Le Canada et le Québec ont misé jusqu'ici sur la richesse assez exceptionnelle de leurs matières premières pour assurer leur développement. Ils doivent maintenant se tourner vers les produits de haute technologie, qui accaparent une part de plus en plus grande du marché mondial. Il faut donc assurer la formation d'un personnel scientifique hautement qualifié et plus nombreux pour permettre à nos industries d'atteindre un niveau concurrentiel sur le plan international. Or, l'aide canadienne à la recherche et au développement est insuffisante; nos gouvernements ne semblent pas reconnaître le rôle moteur de la recherche dans l'économie. La situation actuelle requiert une action concertée des universités, des industries, des gouvernements et des étudiants eux-mêmes. De plus, la population doit être davantage sensibilisée à l'importance de la recherche pour l'avenir du pays.
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