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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Jacques DUFRESNE,Regard critique sur les sciences sociales au Québec (1984)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Jacques DUFRESNE,Regard critique sur les sciences sociales au Québec”. Un article publié dans Continuité et ruptures. Les sciences sociales au Québec, tome II, chapitre 33, pp. 597-603. Textes réunis par Georges-Henri Lévesque, Guy Rocher, Jacques Henripin et al. Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1984, 670 pp. (t. 2 : pp. 311-670). [Autorisation accordée par l'auteur le 18 novembre 2005.]

Introduction

J'ai accepté de venir ici parce que c'était pour moi une occasion de critiquer de l'intérieur ceux qui, depuis bientôt trente ans, ont le monopole de la critique au Québec. La qualité des exposés d'aujourd'hui me désarme un peu, je dois l'avouer. Pour faire ma critique j'aurais pu me mettre sous la protection de Michel Foucault, Gilbert Durand ou Fernand Dumont et rester à ce niveau. J'ai préféré me placer au niveau journalistique dont je commence à prendre l'habitude. Je vais tâcher de faire apparaître des liens entre certaines failles de la pensée québécoise, telles qu'elles se manifestent dans la vie courante, et l'esprit des sciences sociales. Ce sera ma façon de parler au nom du monde indéfinissable de la culture. 

L'homme libre ne s'excuse jamais. je suis enchaîné à cette pensée qui m'est venue un jour où je réfléchissais sur les méfaits des sciences sociales. je ne m'excuse donc pas d'adopter le ton de la polémique devant cette savante assemblée. 

Dans le premier livre que j'ai ouvert en vue de cette rencontre, j'ai trouvé à la première ligne cette phrase : « Les sciences sociales et sciences humaines sont dans une mortelle impasse. Il est banal de le constater et il faut tout le talent de Michel Foucault pour vous intéresser à ces funérailles de tant de prétentions et d'alibis. Ailleurs nous avons montré que les débordements du réductionnisme condamnaient les sciences de l'homme à perdre l'homme en route, à le troquer contre les épures vides du formalisme ou contre le non-sens de l'explication causale. » Ce livre paru en 1975 s'intitule Sciences de l'homme et tradition et son auteur est Gilbert Durand. 

Dans le dernier ouvrage de Fernand Dumont, l'Anthropologie en l'absence de l'homme, je trouve des phrases de ce genre : « Faute d'un tel monde, celui de la Cité, faute de la parole qu'il permettait, nous en sommes réduits à chercher un rapport au monde par réduction » et ailleurs : « Les traditions se dispersant, on s'est mis à écrire l'histoire. Les modèles de comportements étant devenus aléatoires, on a fait de la psychologie. Du vide créé pour une éventuelle science de l'homme, ce n'est pourtant pas une science de l'homme qui nous advient. Une fois commencée l'entreprise va plus loin que l'homme : au système, au langage, à la technique. » 

Le bilan est assez sinistre : les uns disent que l'homme est mort et d'autres qu'il est absent. Si les sciences sociales et humaines sont dans une telle impasse, dans quel état doit donc se trouver la culture québécoise, qui est sous leur tutelle depuis près de 30 ans ? 

Je répondrai à cette question de deux manières : d'abord par un témoignage personnel, conformément à ce qu'on m'a demandé de faire ; en second lieu par quelques considérations théoriques.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 16 avril 2006 7:03
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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