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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Diéyi DIOUF, Quelle méthodologie pour l'archivage et la diffusion électronique
de la documentation scientifique et technique dans le contexte d'une université africaine ?:
le cas de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)
. (2009)
Introduction générale


Une édition électronique réalisée à partir de la thèse de doctorat de Diéyi DIOUF, Quelle méthodologie pour l'archivage et la diffusion électronique de la documentation scientifique et technique dans le contexte d'une université africaine ?: le cas de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Thèse de doctorat en Sciences de l'Information et de la Communication, Université de technologie de Troyes, 2009, 259 pp. [L’auteure nous a accordé le 12 novembre 2015 l’autorisation de diffuser en accès libre à tous ce texte dans Les Classiques des sciences sociales.]

[28]

Introduction générale

[29]

I – Problématique
1.1 Contexte
1.2  Intérêts
1.3 Objectifs de l'étude
1.4 Hypothèses de recherche
1.5 Résultats attendus

II - Méthodologie
2.1 Revue de la littérature
2.2 La collecte des données


La relation entre la publication scientifique et les communautés des chercheurs, suscite de plus en plus de réflexions et d'actions. Notre société dite « de l'information », fortement mondialisante n'épargne aucune politique stratégique. La publication mobilise les recherches fondamentales et appliquées dans plusieurs disciplines, eu égard à l'importance de son lien d'avec l'avenir de la production scientifique. À cet égard, il faut se rappeler la prise de conscience de la communauté internationale à travers l'adoption d'initiatives et la tenue régulière de rencontres et d'activités impliquant tous les acteurs de l'édition scientifiques (éditeurs, chercheurs, professionnels de l'information documentaire etc.). La tenue du sommet mondial de la société de l'information à Tunis en 2002, les initiatives de Budapest 1 et 2 etc. en font foi. L'accroissement de la production documentaire mondiale opposée à la chute vertigineuse du pouvoir d'achat et des abonnements aux revues scientifiques dont le monopole demeurait jusque là entre les mains des grandes maisons d'édition, a donné droit aux chercheurs, d'évoquer les prix faramineux des articles provenant de leurs propres recherches. Le spectre de « boom documentaire » selon lequel, la production scientifique croit à une vitesse beaucoup plus rapide que sa diffusion, nécessite que les chercheurs trouvent des mécanismes de publication de leurs travaux ou de les prendre en charge eux-mêmes à travers une organisation participative comme les archives ouvertes institutionnelles, les sites collaboratifs ou personnels.

Par ailleurs, point n'est besoin d'être éditeur pour se rendre à l'évidence du déséquilibre entre le flux de documents de toute sorte à publier et les moyens à disposition des communautés scientifiques. Les difficultés des chercheurs du Sud à faire face aux prix exorbitants des revues n'étant plus à démontrer et la production exponentielle des résultats de recherche sans précédent, il en découle l'épineuse problématique de la visibilité des résultats de recherche dans les universités africaines où l'édition papier peine encore à faire valoir sa mission. Si la production scientifique ne souffre d'aucun frein majeur venant des chercheurs, leur publication elle, pose problème aujourd'hui, vu la multiplicité des modèles, des supports et pratiques opérées dans le domaine. Lorsque ces pratiques se socialisent, se généralisent puis se particularisent et finissent par donner à l'édition une forme concurrentielle sans garantie sécuritaire, le phénomène est sujet à réflexion surtout pour les professionnels de l'information documentaire dont le métier semble indissociable au document sous tous ses formats. Au Sénégal comme partout en Afrique, la publication des travaux académiques reste sujette à caution pour le développement de la recherche. Cette activité jadis traditionnelle, émerge et [30] contribuerait de manière exponentielle, à la visibilité de la production scientifique des chercheurs. En effet, l'édition électronique est devenue de nos jours, une activité qui drainent un nombre croissant d'acteurs sur le plan national comme international, tous décidés à rendre visible et accessible la production des chercheurs.

Depuis une vingtaine d'années environ, l'édition scientifique connaît une ère toute différente de celle dite « classique », parce que fondée sur la gratuité et le bénévolat. La conséquence a été une riposte musclée de certains éditeurs, face à la pléthore de sites en accès libre et gratuit sur la Toile. De ce fait, les innovations techniques et technologiques ont marqué fort le pas, avec l'apparition de nouvelles pratiques d'indexation basé sur le web 2.0. Les conditions de production, mais surtout d'accès à l'information scientifique et technique (IST) sont restées malgré tout obsolètes pour certaines communautés de chercheurs, en l'occurrence ceux des pays en développement, que nous les avons perçu comme un défit d'analyse bibliothéconomique sur lequel, il convient de se consacrer en vue de contribuer à une meilleure compréhension des mutations et à la mise en place de systèmes adaptés aux réalités africaines.

En Europe, l'édition scientifique a atteint un niveau culminant de pratiques et de méthodes qui ont largement permis la mise en ligne de centaines de millions de ressources et de sites web auxquels, les chercheurs peuvent accéder librement et/ou publier leurs productions scientifiques. Cependant, la réalité en est tout autre au Sénégal où, rappelons-le, l'édition papier peine encore à faire valoir sa mission pour contrecarrer le phénomène dit « fracture numérique » entre le Nord et le Sud. Palier cet écart informationnel à travers la mise en place d'outils tels que les archives ouvertes, demeure un processus assez complexe avec les moyens limités dont disposent les universités en général et les bibliothèques universitaires en particulier et partant, une difficile mise en œuvre durable pour des systèmes pareils. Cependant, il faut comprendre les phénomènes et les dynamiques technologiques en vue d'envisager des solutions pérennes de maintien de ces systèmes. Les initiatives en matière d'édition électronique doivent à notre sens, être conjuguées mais pas de manière isolée. Les mesures prises pour répondre au phénomène de valorisation de la production académique ont des conséquences directes sur la notoriété des chercheurs.

Ainsi, les problèmes de publication sont inextricablement liés à la visibilité des résultats de recherche. Pour que le développement des archives ouvertes soit pérenne, la dimension technologique doit être inévitablement intégrée dans l'ensemble des politiques et stratégies de l'enseignement supérieur en Afrique.

[31]

Négliger la publication des travaux académiques aura des conséquences néfastes sur le facteur d'impact et ce rapport demeure la clé de voûte entre l'état, les autorités académiques et les communautés de chercheurs. Les intérêts qui gravitent auteur de l'édition scientifique ne vont pas tous dans le sens de l'accès libre aux ressources documentaires produites au sein des universités africaines, mais comment justifier un tel phénomène ?

Ce travail a été formulé sur la base d'un constat tel qu'il est pratiqué de nos jours à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). En tant que telle, la publication scientifique relève d'un secteur important qu'est la recherche où interagissent plusieurs catégories d'acteurs. Comment les archives ouvertes sont-elles perçues par les chercheurs de l'UCAD ?

Si telle est la situation, comment envisager la participation des différents acteurs (État, chercheurs, éditeurs, professionnels de l'information documentaire... ?

Ces interrogations ont été les nôtres au cours des enquêtes et à l'issue des entretiens sur l'indexation participative. De plus en plus, la publication est perçue en Afrique comme une activité qui intègre le corps des chercheurs et celui des bibliothécaires. Ainsi, les archives ouvertes grignotent petit à petit l'activité des éditeurs sans aucune prise en charge effective des politiques ou des universités. Les autorités académiques et politiques devraient à cet effet, offrir aux chercheurs et/ou bibliothèques universitaires, un cadre et des conditions de publications acceptables pour la valorisation de la production scientifique dans les universités.

Cela nécessite de rechercher des solutions pour le traitement, la conservation pérenne, la préservation et la diffusion des ressources documentaires produites au sein des universités africaines.

Un regard sur le contexte socio-économique actuel de ces universités africaines nous est paru opportun de nous préoccuper de la question des archives ouvertes, des implications des autorités universitaires et des autres acteurs. C'est dans cette optique que nous nous employons à cette étude sur les implications des pouvoirs politiques et universitaires dans la mise en place de dépôts institutionnels au sein des universités africaines pour aider à la valorisation des résultats de recherche.

Des observations empiriques opérées sur certains portails ont stimulé nos interrogations sur les archives ouvertes en Afrique. Sur l'archive institutionnelle « HAL », nous avons découvert un mode de dépôt direct par les auteurs, soumis à une identification.

Sur Del.icio.us ou Flickr par exemple, le dépôt est plus relax et ne procède d'aucune contrainte d'ordre protocolaire.

[32]

Enfin, la dernière considération pour le choix du présent thème, tient à la nécessité de disposer de résultats dans le domaine des archives ouvertes, particulièrement de la mise en ligne gratuite des travaux académiques à l'UCAD ; un complément, sinon un cadre pratique pour les archives. Notre étude devrait nous amener à éclairer les difficultés des bibliothèques et des chercheurs africains, afin que les politiques et décideurs puissent éventuellement en tenir compte dans l'élaboration de leur politique de développement.

L'étude présente dans sa première partie, une ébauche du thème qui permet de passer en revue les concepts fondamentaux utilisés et de définir un cadre théorique de référence, source d'inspiration de notre problématique qui porte les objectifs, les hypothèses de recherche et le cheminement méthodologique emprunté.

Dans la première partie, nous nous consacrons à un état des lieux dans le domaine des archives ouvertes en vue de déterminer leur évolution à prendre en compte, les bibliothèques et les chercheurs en tant que communauté spéciale d'acteurs pour le développement.

La deuxième partie de l'étude présente les résultats de nos enquêtes et l'analyse des données liées aux hypothèses de recherche.

Quant à la troisième partie, elle présente le modèle d'archivé que nous préconisons pour la valorisation des travaux académiques à l'UCAD.

[33]

I - Problématique

Le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC), reposant sur l'informatique et les télécommunications a profondément bouleversé les besoins et comportements des utilisateurs mais également, les pratiques des professionnels de l'information documentaire. Aujourd'hui, tout utilisateur et particulièrement tout chercheur peut accéder facilement à l'information, ce qui n'était pas jadis le cas où, pour avoir une quelconque information, il fallait se rendre à la bibliothèque, consulter les fichiers manuels, faire appel au bibliothécaire/documentaliste pour espérer voir sa requête satisfaite. La plupart du temps, l'information pouvait être signalée mais non accessible car, le texte intégral pouvait ne pas être disponible au sein de la structure documentaire. Le cas de figure décrit ici appartient désormais au passé. Présentement, le chercheur, par une simple interrogation sur un moniteur ou un ordinateur connecté à l'Internet peut non seulement connaître l'existence de tout document répondant à sa recherche mais également y accéder en temps réel. Cette révolution de la gestion et de la communication de l'information a aussi un impact de taille dans les structures documentaires, à savoir les dépôts d'archives, bibliothèques et centres de documentation. Ces centres spécialisés dans la fourniture de l'information documentaire sont appelés à jouer d'autres rôles en intégrant l'édition, la publication et la diffusion de l'information pour pouvoir non seulement conserver le public qui les consultait de par le passé, mais également améliorer leur rendement.

Cette nouvelle vision dans la gestion de l'information a pris naissance certes, dans les pays du Nord mais, elle commence aussi à être une réalité dans ceux du Sud, particulièrement au sein des universités et centres de recherche.

Le Sénégal, au sein du continent africain reste marqué par une prise de conscience de ses autorités aussi bien politiques qu'universitaires, des enjeux des technologies de l'information. Le Président de la République du Sénégal, son Excellence Maître Abdoulaye Wade, a eu à manifester sa volonté de promouvoir les technologies de l'information et de la communication au sein du pays. Ainsi, il s'exprimait en ces termes à la tribune des nations unies sur les technologies de l'information en juin 2002 : « Le Sénégal technologique est en marche et a pour ferme résolution de rester au milieu et non sur les bords des autoroutes de l'information » [1] Les autorités académiques ne sont pas non plus en reste. Au sein du campus [34] universitaire, a été initiée une campagne « un universitaire/un ordinateur » pour permettre à la fois aux enseignants-chercheurs, étudiants, personnels administratif technique et de service, de s'équiper en matériel informatique afin d'améliorer leurs conditions de travail et d'accès à l'information scientifique. Dans le même sillage, la bibliothèque universitaire a fait l'objet d'une rénovation et d'une extension grâce à un projet de plusieurs milliards de franc CFA financé par la Banque mondiale et le gouvernement du Sénégal.

La chance du Sénégal réside dans l'engagement de ses autorités pour le développement des technologies de l'information qui se matérialise par un environnement technologique favorable car, il dispose d'une société de télécommunication performante [2], d'opérateurs privés, de compétences à la fois au niveau des ingénieurs en télécommunication et des spécialistes en sciences de l'information. Les propos d'Annie Chéneau-Loquay (2006) l'illustrent bien : « Les télécommunications sont un secteur en plein bouleversement dans le monde et en particulier en Afrique sous le double effet de la libéralisation des économies et de la modernisation des techniques » [3]. Les professionnels de l'information sont formés au sein même de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, à l'École de bibliothécaires archivistes et documentalistes (EBAD), dotant ainsi le pays de spécialistes en information documentaire compétents et ouverts aux technologies de l'information.

Toutes ces raisons nous amènent aujourd'hui, dans le cadre de l'amélioration de l'accès à l'information des chercheurs de l'Université Cheikh Anta Diop, à nous interroger sur la méthodologie à mettre en place pour l'archivage et la diffusion électronique de la documentation scientifique et technique, en collaboration avec l'Université de technologie de Troyes (UTT).

Malgré les avantages certains dont dispose le pays, des interrogations ne manquent pas de se poser. Les chercheurs n'étant pas toujours au fait de l'évolution des technologies de gestion de l'information, restent très souvent réfractaires au partage de l'information en libre accès. Ceci nécessite un changement de mentalité et de comportement de la part des producteurs de l'information scientifique.

En quoi les archives ouvertes peuvent-elles renforcer la visibilité des travaux scientifiques des chercheurs sénégalais ?

[35]

Les archives ouvertes ne constituent-elles pas une forme de concurrence du système éditorial traditionnel ou au contraire un modèle complémentaire ?

L'université Cheikh Anta Diop est-elle aujourd'hui suffisamment outillée pour soutenir ce genre de projet ?

La bibliothèque universitaire sur laquelle repose ce projet, réunit-elle toutes les ressources humaines, techniques et financières, pour permettre non seulement son expérimentation mais également, sa mise en branle effective pour l'intérêt de toute la communauté universitaire d'ici et d'ailleurs ?

Une telle étude, basée sur une expérience dans un pays du Sud à partir d'un pays du Nord dont l'environnement technologique et humain est loin d'être comparable, suscite nombre d'interrogations dont l'une des plus importantes porte sur les outils de mise en place d'une archive ouverte.

Les professionnels de l'information, bien qu'étant suffisamment formés aux techniques documentaires, parviendront ils à intégrer ces nouvelles pratiques de gestion et de diffusion, liées aux archives ouvertes sans grandes difficultés ?

Autant d'interrogations qui vont nous habiter tout au long de ce travail dont le contexte, les intérêts et les objectifs méritent d'être précisés.

1.1 Contexte

La modernisation des techniques de production et de gestion des documents engendrée par le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC) a considérablement modifié les besoins et comportements des lecteurs, particulièrement ceux des enseignants-chercheurs et étudiants. La cause directe est l'immense prolifération de portails documentaires et de publications scientifiques, accessibles gratuitement à travers l'Internet. Désormais, l'accès à l'information scientifique et technique ne passe plus uniquement par les voies traditionnelles spécialisées à cet effet. Il se pose alors la question à savoir, quelles stratégies devraient adopter les universités, les laboratoires de recherche et structures documentaires, pour s'approprier les nouveaux outils leur permettant de moderniser les schémas actuels de diffusion de l'IST ? C'est dans ce contexte imbibé de « technicisé » que les archives ouvertes ont fait leur apparition dans les années 2000, en tant que nouveau modèle de l'édition scientifique, inscrit dans le mouvement du libre accès à l'IST.

[36]

1.2  Intérêts

Les intérêts liés à notre thème de recherche sont de plusieurs ordres :

- besoin crucial de valorisation ;
- absence de visibilité ;
- intérêt de partage du savoir ;
- nécessité de citation par les pairs etc.

Il est communément reconnu que les chercheurs africains rencontrent d'innombrables difficultés à se faire publier ailleurs que dans le continent, entraînant ainsi la marginalisation de leur production scientifique. Ce qu'il convient de corriger.

À l'UCAD, un dépôt institutionnel s'avère plus que nécessaire dès lors que de la visibilité des résultats de recherche, dépend la carrière et la notoriété des chercheurs. Eu égard à la faiblesse de la production de contenus signalée dans les pays du Sud, ce travail sur les archives ouvertes qui constitue un champ presque vierge en Afrique, pourrait être perçu comme une contribution.

1.3 Objectifs de l'étude

Plusieurs objectifs sont visés à travers cette étude.

1.3.1 Objectif général

L'objectif général poursuivit dans cette étude est la mise en évidence des enjeux des archives ouvertes dans le processus de publication et de valorisation des résultats de la recherche à l'UCAD. Cet objectif général devrait être éclairé à travers les objectifs spécifiques suivants :

1.3.2 Objectifs spécifiques


  • Évaluer l'impact des archives sur la recherche ;
  • susciter la prise de conscience des chercheurs et spécialistes des sciences de l'information sur les enjeux des archives ouvertes ;
  • analyser les formes de mutation engendrées par les TIC dans le domaine de la publication
  • concevoir un outil approprié à la publication des travaux académiques.

Notre démarche est guidée par des hypothèses de recherche qui nous ont orientés au cours de nos investigations.

[37]

1.4 Hypothèses de recherche

Les informations recueillies participeront à la vérification des hypothèses qui sont entre autres :

  • la méconnaissance des rudiments de base des nouveaux systèmes d'édition électronique par les chercheurs ;
  • l'apport des archives ouvertes pour une meilleure visibilité des chercheurs et de leurs productions scientifiques ;
  • L'implication des professionnels de l'information documentaire dans le processus de mise en place des archives ouvertes.



1.5 Résultats attendus

Les années 2000 ont été marquées par l'implication des autorités sénégalaises dans le processus de développement des TIC pour essayer de réduire, voir d'éradiquer la fracture numérique en mettant en place, une politique de sensibilisation sur la solidarité numérique. Au niveau de l'UCAD, les autorités ont été très sensibles au manque de visibilité des travaux académiques et la BU a adhéré au réseau Cyberthèses-Cyberdocs en 2002 ainsi qu'au projet "Database of African ThEses and Dissertations" (DATAD), regroupant la production scientifique de la plupart des universités africaines. La politique technologique de l'état en matière de TIC mérite d'être suivie par des études techniques en vue de doter les structures documentaires d'outils et de moyens de réalisation des actions entreprises. Les résultats suivants devront être obtenus grâce à la présente étude :

1) L'existence d'un document méthodologique sur les orientations et les enjeux d'une archive ouverte institutionnelle ;

2) La production d'un modèle d'archivé ouverte ;

3) La sensibilisation des autorités universitaires et des chercheurs sur l'impact des archives ouvertes pour la recherche ;

4) L'enclenchement de la réflexion sur les archives ouvertes au sein de la communauté universitaire.

[38]

II - Méthodologie

S'agissant de la méthodologie, nous l'avons voulu la plus précise possible dans la mesure où, elle constitue une étape fondamentale de la recherche. Nous fondant sur la spécificité du sujet, la méthodologie a été élaborée sur plusieurs paliers, à savoir : la recherche documentaire, le questionnaire et les interviews.

2.1 Revue de la littérature

Plusieurs sources documentaires nous ont servi dans cette revue de la littérature. Elle regroupe d'une part, des documents de la littérature grise tels que les thèses, les mémoires et les rapports de recherche. Des ouvrages dans divers domaines à savoir, les sciences de l'information et de la communication, l'informatique, l'ingénierie des connaissances ont également fait l'objet d'une consultation. D'autre part, nous avons utilisé des textes réglementaires et des articles de périodiques en rapport avec le sujet. L'usage des TIC n'étant pas la préoccupation d'une seule discipline, une recherche documentaire croisée nous a offert la possibilité de partager des visions riches de leur complémentarité et de leur diversité sur la mise en place d'une archive ouverte et le rapport avec les communautés de chercheurs. Ces sources ont été obtenues soit à la bibliothèque universitaire de l'UCAD et dans certains centres de documentation à Dakar. Nos différents séjours en France et plus particulièrement à l'Université de technologie de Troyes (UTT), ont été fructueusement utilisés pour collecter des publications. Le Service commun de la documentation de l'UTT nous a été d'un grand apport. Les dépôts institutionnels de certaines universités, l'Internet, les bases de données en texte intégral ont également été des sources privilégiées de collecte de données bibliographiques. Des sites d'archives ouvertes très utiles notamment ceux de l'Open Access, le consortium Couperin, Hal, archivSic, ArXiv etc. ont tous fait l'objet d'une attention particulière dans ce travail.

Afin d'être au fait de l'actualité des archives ouvertes, nous nous sommes inscrite également aux deux listes de diffusion RTP/doc et Bibliodoc.

Enfin des séminaires sur la publication électronique, le web 2.0 et les logiciels libres ont enrichi notre bibliographie dans de la réalisation de cette thèse. Parmi ces différentes sources, nous évoqueront celles qui ont le plus attiré notre attention.

Nathalie Pignard (2000) dans son Mémoire intitulé : « Les nouvelles formes de publication scientifique sur Internet : la remise en cause du modèle éditorial traditionnel » expose les [39] principales évolutions générées par l'apparition des nouvelles formes de publication scientifique sur Internet au sein du paysage éditorial et de la communauté scientifique. Dans son étude, Pignard analyse comment ces nouvelles publications remettent en cause le système éditorial classique et redéfinissent aussi bien les rôles de l'éditeur que du chercheur. L'étude fait également état des nouveaux modes d'échange qui émergent sur l'Internet et qui proposent une approche différente du rôle de la publication dans la communauté scientifique. L'auteur estime que cette remise en cause se situe à deux niveaux. Economiquement, les chercheurs contestent les prix élevés des abonnements pratiqués par les éditeurs commerciaux alors que sur le plan scientifique, ils désapprouvent les délais de publication souvent très longs.

Nous estimons que ces nouvelles formes de publication visent essentiellement à fournir à la communauté scientifique, un accès rapide et gratuit aux travaux des chercheurs et peuvent être considérés comme des alternatives aux difficultés du système en place, à savoir les revues traditionnelles.

Quant à Daniel Bourrion (2006), à la suite d'une enquête en ligne et des entretiens semi-directifs, a consigné les résultats de sa recherche dans un papier qui a pour titre : « Les chercheurs en Lettres et Sciences Humaines et les Archives Ouvertes ». Il s'agit de la perception que les enseignants-chercheurs en Lettres et Sciences Humaines des universités françaises peuvent avoir des archives ouvertes. L'étude met à jour les obstacles empêchant ce public de diffuser sa production dans les archives ouvertes. Bourrion propose également quelques solutions aux bibliothèques, pour initier et accompagner une meilleure utilisation des archives ouvertes.

Les solutions proposées par Bourrion semblent pertinentes dans l'environnement français qu'il a étudié. Cependant, les obstacles paraissent plus accentués dans les universités africaines à plusieurs égards.

Dans un mémoire intitulé « Représentation dynamique des archives ouvertes : de l'acteur à la description de documents », Aurélie Cordier (2006) affirme quant à elle, que les archives ouvertes sont un nouveau modèle de l'édition scientifique qui permet d'accéder librement et gratuitement à des documents scientifiques et techniques en texte intégral. Par ailleurs, l'auteur place la description du document au cœur de son analyse et soutient : « dans tout système de recherche d'informations, la description des documents est essentielle ». Elle a abordé la description des documents dans le contexte d'archivage électronique en libre accès [40] pour voir si elle est adaptée aux acteurs et à leurs besoins. Les besoins des utilisateurs pouvant avoir des usages différents à des moments distincts, surtout qu'ils varient au même titre que les attentes en fonction de la communauté en question. Enfin, Cordier a élaboré un modèle pour la représentation dynamique des archives ouvertes qui associe un modèle acteur et un modèle de description de documents. L'objectif visé dans sa méthodologie est d'adapter les informations fournies par le système tel que la description de documents en fonction de chaque acteur. La description constitue un volet important dans la construction d'une archive ouverte. C'est pour cette raison que nous avons associé les utilisateurs potentiels du modèle d'archivé que nous concevons pour l'UCAD afin qu'ils soient directement imprégnés des pratiques à y opérer. La familiarisation des chercheurs avec ce type d'exercice peut réduire le taux d'erreur dans les archives ouvertes car, nul n'est mieux placé qu'un auteur pour indexer sa publication.

Hélène Bosc (2006) a fait un papier portant le titre : « Les archives ouvertes dans le monde : le modèle à suivre. Pourquoi ? » dans lequel, elle affirme que le libre accès constitue un acquis récent, mais désormais largement partagé. Elle décline ainsi deux alternatives liées au mouvement du libre accès :

  • la création de revues alternatives, substituant au classique modèle « abonné-payeur », un nouveau modèle éditorial « auteur/institution-payeur » dans lequel, l'auteur ou son institution paie pour être publiés mais, la diffusion est ensuite gratuite et en libre accès ;

  • « l'auto-archivage des publications » par le biais duquel, les auteurs déposent leurs travaux dans des « dépôts institutionnels », hébergés en local par leur institution de rattachement et/ou dans des archives disciplinaires accessibles gratuitement via Internet.

Cette étude révèle « bien que leur mise en œuvre suscite de nombreuses interrogations sur les plans économique, juridique, technique et organisationnel ces dernières années, on note via différentes étapes et des textes fondateurs importants, la montée en charge vers des solutions du libre accès (Open Access) et l'intérêt croissant des universités, du monde de la recherche et des organismes de subventionnement pour ce mouvement ». Ce qui justifie encore l'intérêt combien grandissant de cette thèse.

Philippe Quéau (1998) évoque dans son document « Identité culturelle et éthique de l'universel », la quadruple révolution que provoque l'entrée dans la société de l'information :

- la révolution technique ;

[41]

- l'apparition de l'alphabet ;
- l'invention de l'imprimerie ;
- la virtualisation.

Force est de reconnaître que les trois premières révolutions ont positivement marqué leur époque. Nous osons espérer sans risque de nous tromper, que la virtualisation que nous vivons aujourd'hui, sera également d'un grand apport à tous les secteurs de la société et plus particulièrement celui de l'information.

Dans son étude « Les archives ouvertes dans le contexte scientifique : l'exemple d'ArchiveSIC », Gabriel Gallezot (2004), aborde plusieurs sujets sur les archives ouvertes en commençant par les définir en ces termes « des réservoirs de textes, généralement auto-archivés, en accès libre, sans barrière économique et juridique, intégrant ou non des protocoles d'interopérabilité ».

Il décline les enjeux des archives ouvertes en termes d'accès ouvert aux publications scientifiques, d'accès simplifié, de partage de connaissances et de recherche croisée (interopérabilité des archives, développement de services associés etc.), mais aussi de support de mémoire scientifique en lançant le postulat « Online or Invisible ».

Dans une autre communication collaborative « Conception d'une Archive ouverte en sciences de l'information et de la communication (SIC) : le sens de la technique », Gallezot et al, (2007) posent les jalons de la conception et de la mise en œuvre d'une archive ouverte de publications scientifiques. Pour mieux faire comprendre le processus conceptuel associé au développement des archives ouvertes, les auteurs analysent les enjeux liés au développement de ce type de dispositif en mettant l'accent sur l'architecture, l'organisation et le fonctionnement.

À premier coup, un acteur peut s'imaginer que la mise en place d'un dispositif de publication en ligne soit simple lorsque qu'il ne prend pas en compte les paramètres techniques. Par ailleurs, la conception fait appel, surtout dans le cas des archives ouvertes, à plusieurs compétences pouvant aller du chercheur à l'informaticien, en passant par le bibliothécaire.

Jean-François Lutz (2007) dans « La palette des archives ouvertes : les archives disciplinaires », décline une catégorisation de ces nouveaux outils. Il soutient : « Loin d'être monolithique, le paysage des archives ouvertes se compose de plusieurs types [42] d'archives que l'on peut schématiquement regrouper en trois familles : archives disciplinaires, archives centrales et archives institutionnelles » [4].

Il renseigne que ces trois catégories ne s'excluent pas mais, sont au contraire complémentaires car, chacune d'elles répond à des besoins différents. Elles peuvent et doivent coexister mais, ne pas s'ignorer.

Avec la globalisation surtout dans le domaine du numérique, l'exclusion d'un secteur pour un autre nous semble une erreur irréparable car, les disciplines se croisent et s'associent de plus en plus malgré leur diversité.

Vézina Kumiko (2007) dans son étude « Libre accès à la recherche scientifique : opinions et pratiques des chercheurs au Québec » a fait un sondage web basé sur les résultats de l'étude de Swan et Brown « la publication en libre accès, les habitudes de recherche et d'auto archivage des chercheurs en Grande-Bretagne ». Cette étude qui a fait un tour d'horizon sur plusieurs travaux a pour objectif, de documenter les opinions et habitudes des chercheurs québécois au sujet de l'accès libre aux articles scientifiques.

Les résultats recueillis démontrent que la majorité des chercheurs sont familiers avec le concept d'accès libre à l'information scientifique, 27 % d'entre eux ont déjà publié dans un périodique en libre accès, le même nombre est familier avec le concept d'auto-archivage alors que seuls, 2 % ont auto-archivé leurs ouvrages scientifiques dans des archives ouvertes ou dans des dépôts institutionnels. L'étude révèle également, que la majorité des chercheurs sont intéressés par l'accès libre à l'information scientifique mais, ils manquent d'information surtout en ce qui concerne leurs droits. C'est ce qui explique le taux important de réticence surtout à l'endroit de l'auto archivage. A travers cette étude, Kumiko tente également de sensibiliser les bibliothécaires à mieux comprendre les enjeux liés à ce nouvel environnement et de s'y préparer pour le futur.

Toutes ces raisons font que l'auteur propose que les bibliothécaires prennent une position de leadership pour promouvoir le libre accès de façon éclairée, tout en répondant aux principaux points de résistance des chercheurs.

[43]

2.2 La collecte des données

Ce travail s'appuie sur deux modes d'enquêtes par questionnaire et par entretiens semi-directs. Nous avons mené ces enquêtes dans le but de mieux sensibiliser les chercheurs aux enjeux des archives ouvertes qui constituent un nouveau mode de publication en Afrique, plus particulièrement au Sénégal. L'intérêt de ces investigations est de recueillir le point de vue de la population cible sur la question de l'accès libre et gratuit à l'information scientifique. Les enquêtes que nous présentons dans cette étude ont été réalisées à Dakar (Sénégal) entre décembre 2006 et mars 2007.

2.2.1 Les enquêtes

Le sondage principal a été mené auprès des enseignants-chercheurs et étudiants de troisième cycle sur la base d'un questionnaire. En ce qui concerne les interviews, un guide d'entretien nous a permis de les réaliser avec l'aide d'un appareil enregistreur.

2.2.1.1 Le questionnaire

Notre souci a été de disposer de données qualitatives et quantitatives en nombre suffisant. Pour atteindre cet objectif, le questionnaire se compose de questions fermées et de questions ouvertes pour des entretiens semi directs. Les questions fermées ont permis de recueillir des informations d'ordre statistique. Les questions ouvertes quant à elles, ont concerné des sujets où l'opinion de la personne était nécessaire.

Le questionnaire a été d'abord testé auprès d'une dizaine de chercheurs qui ont une certaine connaissance des dépôts d'archives ouvertes avant son administration au public. L'enquête a porté sur plusieurs aspects liés au mouvement du libre accès mais dans l'exploitation, nous avons ciblé trois points à savoir :

  • les pratiques documentaires des chercheurs de l'UCAD ;
  • la contribution et l'impact des bases de données et outils sur l'accès des chercheurs à la documentation scientifique ;
  • l'avis des chercheurs sur les nouvelles formes de publication, particulièrement l'accès libre et gratuit à l'information en tant que « bien public » par rapport au droit d'auteur.

Ce choix se justifie d'autant plus que notre travail vise entre autres objectifs, à démontrer l'importance et la nécessité de mettre en place une archive ouverte institutionnelle au sein de l'UCAD, faute de pouvoir améliorer les outils en place, dont les protocoles ne permettent aux auteurs que la recherche, à l'image de Cyberdocs-UCAD. C'est pour parer ces difficultés que [44] nous avons jugé important que les utilisateurs potentiels (enseignants-chercheurs et doctorants), devraient constituer les acteurs directs du modèle à concevoir pour l'UCAD. Enfin, nous avons privilégié une diffusion sous format papier dans le but de collecter le maximum de réponses fiables.

2.2.1.1.1 Contenu des questions

Le questionnaire comprend trois parties :

  • la première concerne l'identification de l'enquêté : (profile, genre, âge, spécialité)

  • la deuxième partie est relative aux pratiques documentaires des chercheurs (outils, sources, moyens...)

  • la troisième est consacrée à la connaissance, à l'utilisation des revues électroniques et des archives ouvertes mais aussi au droit d'auteur et à la propriété intellectuelle.

Les questions ouvertes laissées à l'appréciation des enquêtes nous ont offert l'opportunité de recueillir des contributions, orientations ou recommandations pouvant aider à l'identification précise d'autres informations à intégrer dans le modèle à préconiser.

2.2.1.1.2 Administration du questionnaire

Trois méthodes ont été adoptées :

La première consiste à envoyer le questionnaire par courrier électronique à l'adresse des publics ciblés. Cependant, c'est une méthode peu efficace puisque rares sont les utilisateurs qui répondent à ce type de collecte d'information malgré la sensibilisation qui a été menée en leur endroit. Ce qui s'est traduit par une perte de temps énorme au vu du nombre insignifiant de réponses obtenues. Cette méthode nous a semblé peu pertinente, raison pour laquelle, nous avons utilisé une deuxième qui a consisté à interroger directement certains chercheurs. Elle a été efficace, en plus des réponses au questionnaire, nous avons même recueilli des conseils pratiques.

La troisième méthode a été imposée par les enquêtes eux-mêmes qui soutenaient ne pas disposer de temps pour répondre sur place, mais seraient en mesure de le faire si nous leur laissions le questionnaire. Cette méthode nous a également apporté très peu de réponses. Néanmoins, nous avons noté une bonne volonté de la part de certains chercheurs qui ont rempli le questionnaire, malgré la nouveauté du sujet dont certains termes leur étaient méconnus. Nous avons aussi fait du porte à porte auprès de certaines personnes ressources.

[45]

2.2.1.1.3 Dépouillement du questionnaire

Effectué grâce au logiciel Excel, le dépouillement a permis de cerner les maux qui « gangrènent » la valorisation des résultats de recherche et qui ont pour noms : absence d'un environnement technologique et juridique propice, de formation, de moyens matériels etc. Les données statistiques et d'opinion ont été traitées et soumises à l'analyse qui nous a permis de dégager deux types de réponses :

  • des réponses aux questions courtes (avec alternative fermée), ont permis de faire une analyse quantitative de premier niveau et de transcrire directement les résultats en pourcentages sous la forme de tableaux ;

  • des réponses aux questions libres et ouvertes regroupées thématiquement, ont donné lieu à des résumés de l'idée générale. En lieu et place des pourcentages comme pour le premier cas, ce choix nous a semblé judicieux dans la mesure où, nous nous intéressons plus à leurs attentes qu'au nombre de personnes ayant répondu. L'analyse et l'interprétation du questionnaire se feront plus amplement dans le troisième chapitre de la deuxième partie de ce travail, consacré aux pratiques documentaires des chercheurs de l'UCAD. Mais auparavant, nous dégageons quelques informations liées au questionnaire afin de donner un aperçu sur la population interrogée.

2.2.1.1.4 Données liées à l'enquête

Les données liées à l'enquête par questionnaire portent sur quatre agrégats : le profil, le genre, l'âge et la spécialité des chercheurs.

- Éléments de profil

Sur un échantillon de 150 questionnaires administrés, nous avons recueilli au total 67 réponses réparties comme suit : Enseignants-chercheurs : 52 Doctorants : 15

- Genre et âge

Les résultats portant sur le genre et l'âge des répondants ont donné les pourcentages suivants : Hommes (70, 15%), femmes (13, 43% et 16,42% d'abstention.

Chez les hommes, l'âge varie entre 26 et 59 ans alors qu'il se situe entre 25 et 54 ans chez les femmes (voir le tableau 1).

[46]

Tableau 1 : Répartition de la population interrogée

Genre

Age

Nombre de réponses

Pourcentage

Hommes

Entre 26 et 59 ans

47

70, 15%

Femmes

Entre 25 et 54 ans

9

13,43%

Sans réponse

----------

11

16,42%

Total

----------

67

100%


- Spécialité

Tous les enseignants-chercheurs et doctorants ayant répondu à l'enquête sont de l'UCAD. Nous avons recueilli diverses spécialités à l'image des différents départements qui composent les facultés, les écoles de formation et instituts rattachés à l'UC AD (voir tableau 2).

Tableau 2 : Domaines disciplinaires des enquêtes (spécialité)

Sciences médicales

Sciences et
techniques

Sciences de
l'information et de
la communication

Lettres
et sciences
humaines

Sciences juridiques
et politiques

Embryologie

Informatique

Bibliothéconomie

Lettres modernes

Droit administratif

Médecine

Biologie végétale

Documentation

Littérature française

Droit privé

Microbiologie

Chimie

Informatique documentaire

Littérature africaine orale

Biochimie

Sciences des matériaux

Sociologie

Immunologie

Biochimie

Sciences de l'éducation

Physiologie

Biologie

Pédagogie

Education Motrice

Chimie organique

Littérature française du 20e siècle

Sciences de la vie (Santé)

Génie des procédés

Orthopédie

Photochimie

Cardiologie

Chimie minérale

[47]

Chirurgie dentaire

Biotechnologie

Physiologie appliquée

Botanique forestière

Neuroscience


2.2.1.2 Les interviews

Les considérations théoriques abordées dans le guide d'entretien, nous ont permis de construire un canevas en rapport avec nos attentes. En effet, nous avons élaboré une liste de questions, puis sélectionné celles que nous avons jugées plus pertinentes pour les confiner au sein d'un guide d'entretien.

2.2.1.2.1 Le guide d'entretien

Le guide d'entretien a servi à collecter les données auprès des membres de l'échantillon composés de personnes ressources (éditeurs de revues en ligne, enseignants-chercheurs impliqués dans l'édition en tant que rédacteurs en chef ou directeurs de publication). A partir des thèmes ciblés, les entretiens ont été ouverts en vue de recueillir au maximum les opinions des interviewés. Ils ont porté pour l'essentiel sur l'accès libre, le droit d'auteur, la publication gratuite des résultats de recherche, les rapports entre les nouveaux modèles de publication et le système éditorial classique. Ces entretiens se sont déroulés individuellement.

2.2.1.2.2 Population interviewée

L'échantillon témoin des interviewés est constitué d'une dizaine de personnes composée d'enseignants-chercheurs opérant dans l'édition, d'éditeurs scientifiques, de directeurs de publication et de rédacteurs en chef de revue en ligne ainsi qu'un juriste spécialiste de la propriété intellectuelle.

2.2.1.2.3 Méthode d'exploitation des données

Les entretiens ont duré en moyenne vingt (20) minutes au cours desquels, nous avons d'abord enregistré les conversations sur support audiovisuel qui sont ensuite transcrites en notes pour enfin extraire l'essentiel de l'interview. En d'autres termes, il s'agit de la transcription, de l'analyse et de l'interprétation. Par ailleurs, ces trois étapes ne sont pas radicalement séparées, [48] elles se sont déroulées plutôt en alternance. Cette démarche est d'autant plus pratique que les entretiens ne se sont pas déroulés le même jour.

2.2.1.3 Limites et difficultés rencontrées

Cette étude recèle un certain nombre de limites et difficultés car, en analysant les expériences effectuées dans le domaine des archives ouvertes, nous nous apercevons que le public-cible est souvent composé d'enseignants-chercheurs et d'étudiants qui, en fait, jouent un rôle fondamental dans la société, mais demeurent une infime minorité de la population africaine en général et sénégalaise en particulier. Notre étude a été donc dimensionnée à l'intérieur de cette minorité pour ne traiter que des utilisateurs potentiels de l'archive à préconiser. Parmi les obstacles qui ont entravé les enquêtes, nous pouvons citer entre autres :

  • le vide documentaire et expérimental en rapport avec le sujet sur le territoire sénégalais ;
  • les différences sociologiques, technologiques et environnementales entre le lieu d'étude et le lieu d'expérimentation que sont les universités de Dakar et de Troyes ;
  • les difficultés à rencontrer les personnes ressources « piégées » entre les enseignements, la recherche et les voyages d'études ;

En outre, tout au long des enquêtes, les réponses des chercheurs aux différentes questions ont très souvent fait allusion au droit d'auteur et au plagiat. Cependant, nous estimons que leurs inquiétudes peuvent être apaisées dans le cas des archives ouvertes institutionnelles car, les documents sont le plus souvent annotés de la mention « Tous droits réservés », du signe (©) ou bien placés sous licence "Creative Commons" (CC). En réalité, la publication d'un document sur le site d'une institution constitue déjà une protection du moment. L'étude de mise en ligne des ressources scientifiques, particulièrement celles en accès libre et gratuit a fait naître beaucoup d'espoir au niveau des chercheurs de l'UCAD. Comme le confirme Evelyne Mouillet (2004) : « l'accès direct et gratuit en ligne à non seulement l'information pertinente, mais aussi et surtout au texte intégral des documents référencés, est le souci quotidien des chercheurs quel que soit leur environnement documentaire et plus encore si celui-ci est difficile ».

La lecture de cette importante bibliographie enrichie par les données recueillies au cours des enquêtes, nous amène à aborder l'état de l'art sur les archives ouvertes, en vue de les replacer dans leur contexte d'émergence.


[1] Discours du Président Wade du Sénégal à la réunion de l'assemblée générale des Nations unies sur les technologies de l'information et de la communication au service du développement (New York, 17-18 juin 2002). http://www.osrris.sn/article826.html (Consulté le 20/08/2007)

[2] Le Sénégal occupe l'une des premières places en Afrique pour la qualité et la puissance de sa connexion. In : Internet : Cyberespace et usages en Afrique/Adoul Ba, 2003, p. 114

[3] Chenay-Loquay, Annie, 2006. - Disponibilités et usages des technologies de la communication dans les espaces de l'échange au Sénégal- p. 4 http://www.polis.sciencespobordeaux.fr/resultats/Livre_enjeux/Annied.pdf  (Consulté le 20/05/2007)

[4] Jean-François Lutz, 2007. - La palette des archives ouvertes : les archives disciplinaires. https://journeeao.wordpress.com/ (Consulté le 06-05-2008)



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 1 octobre 2016 16:34
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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