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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Bruno DEVOS, LA FACE CACHÉE DE L’OPUS DEI.
Documents secrets: les vérités qui dérangent
.
(2009)
Épilogue


Une édition électronique réalisée à partir du livre Bruno DEVOS, LA FACE CACHÉE DE L’OPUS DEI. Documents secrets: les vérités qui dérangent. Les Presses de la Renaissance, 2009, 147 pp. [Autorisation de l'auteur accordée le 15 décembre 2014 de diffuser ce livre, en accès libre à tous, dans Les Classiques des sciences sociales.]

[123]

Épilogue


L'Opus Dei a été fondée par des catholiques aussi fervents que conservateurs. Elle est devenue une organisation totalitaire qui présente toutes les caractéristiques d'une secte. Les citations présentées montrent cependant que l'absolutisme était en germe dès le début. Il s'est accru au fil du temps. Les idéaux proposés ne sont pas mauvais en eux-mêmes, mais l'exigence de totale soumission défigure le message évangélique. Il suffirait d'exercer selon l'exemple de Jésus lui-même la compassion, l'indulgence ou la bienveillance pour assainir cette situation. Malheureusement, le fondateur leur préférait la « sainte intransigeance » et la « sainte oppression ».

Ce danger ne touche pas seulement l'Opus Dei, il concerne de nombreux mouvements ecclésiastiques adeptes d'une spiritualité autoritaire qui nie la liberté et l'autonomie de la personne, le plus souvent au nom d'une obéissance dévoyée, aliénante et manipulatrice.

Anselm Griin définit ce concept dans son livre Une autre approche de la spiritualité :

Une spiritualité autoritariste s'enracine dans les idéaux auxquels nous aspirons et les buts à atteindre par la prière et l'ascèse. Ces idéaux naissent à force d'étudier les Saintes Ecritures, l'enseignement moral de l'Eglise et de nous projeter nous-même dans notre imagination. Voici les principales questions que pose une spiritualité autoritariste : à quoi doit ressembler un chrétien ? Que doit faire un chrétien ? Comment doit-il se comporter ? Une spiritualité autoritariste naît donc de l'aspiration à devenir toujours meilleur, à monter toujours plus haut, à s'approcher toujours plus près de Dieu. Cette spiritualité s'est essentiellement incarnée à travers la théologie morale de ces trois derniers siècles ainsi qu'à travers une ascèse transmise depuis la Renaissance. La psychologie contemporaine reste assez sceptique face à ce type de spiritualité qui peut conduire l'individu à sa propre déchéance. Quand on s'identifie à de tels idéaux, il arrive fréquemment que l'on étouffe en soi tout ce qui ne leur correspond pas. Ce qui provoque chez l'être humain sa propre déchéance et sa maladie. Cependant la psychologie n'a rien à reprocher à la spiritualité non autoritariste des premiers moines : car il est certain que l'on ne peut trouver sa vérité intérieure que par la connaissance de soi [1].

[124]

Le concile Vatican II avait amorcé une réflexion sur le bien-fondé de nombreuses pratiques acceptées jusque-là et encouragé l'adaptation et la rénovation de la vie religieuse (voir le décret Perfectae caritatis du 28 octobre 1965). Quarante ans plus tard, des institutions continuent à vivre une spiritualité qui met toujours autant l'accent sur l'effort personnel et l'obéissance aveugle aux directeurs. L'exemple de l'Opus Dei montre la dangerosité de ces pratiques qui ne doivent pas être tolérées. Une vie de prière, de sanctification du travail, la direction spirituelle, la fraternité, un certain apostolat, la référence à la morale, poussés à l'extrême, deviennent toxiques.

Sans intervention extérieure, cette organisation continuera à mettre des personnes en danger, sous couvert d'une mission d'Église.

Nous osons espérer que la publication de ce livre encouragera les autorités compétentes à intervenir.



[1] Éditions WAM, Cracovie 2005, p. 6.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 21 décembre 2014 11:13
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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