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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Bruno DEVOS, LA FACE CACHÉE DE L’OPUS DEI.
Documents secrets: les vérités qui dérangent
.
(2009)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre Bruno DEVOS, LA FACE CACHÉE DE L’OPUS DEI. Documents secrets: les vérités qui dérangent. Les Presses de la Renaissance, 2009, 147 pp. [Autorisation de l'auteur accordée le 15 décembre 2014 de diffuser ce livre, en accès libre à tous, dans Les Classiques des sciences sociales.]

[2]

Avant-propos


L'Opus Dei, ou Œuvre de Dieu, a été fondée en 1928 à Madrid par un prêtre catholique, Josémaria Escriva de Balaguer. Il souhaitait former une élite de laïcs capables de propager l'idéal chrétien dans les milieux intellectuels. Pour répondre à ce vœu d'excellence, un membre de l'Œuvre de Dieu - de « l'Œuvre », comme on l'appelle plus communément - doit mener une vie exemplaire, alliant réussite professionnelle et vie consacrée.

Pour mener à bien cette mission, le fondateur, tout en invitant ses « enfants » à mener une vie de chrétien ordinaire, leur impose une ascèse digne des ordres monastiques les plus austères, les incitant à de longues heures quotidiennes de prière, de méditation et de mortifications.

Grâce à une stratégie expansionniste très dynamique, l'Opus Dei s'est répandue de façon foudroyante en Espagne et dans le monde entier. À ce jour, elle compte officiellement plus de 88 000 membres, dont 78 % se trouvent en Espagne et en Amérique latine.

On peut regrouper ces membres en cinq catégories :

Les numéraires : laïcs, ils vivent ensemble dans des centres, exclusivement masculins ou féminins. Les numéraires s'engagent à rester célibataires et donnent l'intégralité de leur salaire à l'Œuvre.

Les numéraires auxiliaires : femmes laïques, elles vivent dans les centres de l'Opus Dei et se consacrent au service des numéraires. Elles ne sont autorisées à suivre des études qu'en rapport avec leur fonction d'auxiliaire. Elles ne perçoivent pas de salaire et, dans certains pays, n'ont droit ni à un contrat de travail, ni à la sécurité sociale. Elles ne peuvent se déplacer que sous l'escorte d'une numéraire.

Les agrégés : laïcs des deux sexes, ils ont les mêmes obligations que les numéraires (engagement au célibat et don de la totalité de leur salaire) mais, pour des raisons économiques, sociales ou de santé, n'habitent pas dans les centres.

Les surnuméraires : hommes et femmes laïcs, ils ont la possibilité de se marier et habitent dans leurs propres logements. Ils soutiennent financièrement l'Œuvre, selon leurs moyens.

[3]

Les prêtres de l'Opus Dei : numéraires ordonnés prêtres pour les besoins de l'Œuvre, ils n'appartiennent pas au clergé diocésain. Ils sont les seuls à pouvoir occuper les charges les plus hautes dans le gouvernement interne.

Le message de l'Opus Dei s'appuie sur « la sanctification de la vie ordinaire ». À l'instar de certains courants spirituels, comme le hassidisme ou le bouddhisme zen, l'Opus Dei propose une recherche constante du divin dans le quotidien. Enfant de Dieu, tout homme est appelé à vivre chaque instant de son existence dans sa confiance et son amour. C'est mu par cet idéal que l'on entre dans l'Œuvre. L'Église a approuvé cette spiritualité et les moyens proposés pour la mettre en pratique : elle a même canonisé en 2002 le fondateur de l'Opus Dei, que l'on doit appeler désormais « saint Josémaria ».

Si l'Opus Dei est tolérée, c'est probablement parce que l'apparence qu'elle présente aux responsables de l'Église est radicalement différente de ses pratiques réelles. Ses messages officiels rassurent, les quelques livres qu'elle publie sont soigneusement délestés de tout ce qui pourrait prêter à controverse. Cette communication édulcorée continue à attirer de jeunes laïcs de bonne volonté, désireux de rejoindre une institution dévouée aux âmes et à la société.

Pourtant, nombreux sont ceux qui quittent l'Œuvre en état de choc. Quant à ceux qui restent dans l'organisation, beaucoup présentent des symptômes de dépression, d'épuisement chronique ou des troubles psychosomatiques. Pourquoi une organisation, qui se targue de porter au monde un si beau message évangélique, produit-elle tant de fruits amers ?

Par excès de zèle - et peut-être pour d'autres raisons plus obscures -, l'Opus Dei radicalise les principes fondamentaux du christianisme. Les vertus deviennent des exigences intransigeantes, accompagnées d'une obligation de résultat toujours plus grande. L'évolution spirituelle d'un individu se mesure à l'accomplissement d'une multitude de règles aussi précises que rigoureuses. Une telle pratique engendre une fatigue qui peut aller jusqu'à la perte d'identité.

Le mode de fonctionnement de l'Opus Dei est codifié dans des documents internes qui n'ont pas été communiqués au Vatican. Ces documents, conservés dans des armoires fermées à clef situées dans les centres et au siège de la Prélature, sont enfin livrés à la sagacité du lecteur dans cet ouvrage, à travers de larges extraits fort éloquents, et sur un site Internet qui en prolonge la lecture [1].



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 21 décembre 2014 11:11
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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