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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Conclusion. Des mots pour dire la maternité.” (2002)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Francine Descarries Avec la collaboration de Christine Corbeil, respectivement sociologue, département de sociologie, UQÀM directrice de l'Alliance de recherche IREF/Relais-femmes, d’une part, et professeure à l'École de travail social de l’UQÀM, d’autre part, “Conclusion. Des mots pour dire la maternité.” Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Francine Descarries et Christine Corbeil, Espaces et temps de la maternité, pp. 523-538. Montréal : Les Éditions Remue-Ménage, 2002, 543 pp. [Avec l'autorisation de Mme Descarries accordée le 24 juillet 2006.]

Introduction

Les études réalisées au Québec au cours des dernières années sur le thème femmes, familles et travail sont unanimes à reconnaître l'importance économique et la pertinence sociale de l'insertion des femmes en emploi. Pour notre part, les recherches que nous avons menées (Descarries et Corbeil 1996, Corbeil et Descarries 1997) nous renvoient à une réalité complexe dans laquelle se conjuguent la volonté des femmes de préserver les avantages économiques, sociaux et personnels que leur procure le travail salarié et leur indéfectible attachement à la famille, en particulier à la relation maternelle. Et cela, en dépit du maintien de la division sexuelle du travail au sein des familles, du peu de sensibilité de la culture organisationnelle à l'égard des responsabilités familiales, et de l'inévitable poids de la double tâche qui pèse sur la quotidienneté des mères-travailleuses et marque encore, plus souvent qu'autrement, leur trajectoire professionnelle. 

Une fréquentation assidue des discours et des pratiques des mères québécoises en emploi révèle en effet que la plupart ne conçoivent plus leur vie autrement qu'à travers la dualité de leur identité maternelle et professionnelle. Reste à voir maintenant comment interpréter ce double attachement, mais surtout comment faire place, théoriquement et stratégiquement, à la relation maternelle comme lieu d'accomplissement personnel, sans freiner pour autant la progression des femmes en emploi et la diversification de leur mode de vie [1]. La prise en considération des représentations que les mères-travailleuses entretiennent à l'égard de la relation et du rôle maternels, de même que celles qu'elles partagent à l'égard du travail salarié peut vraisemblablement nous éclairer à ce sujet. En nous demandant si ces représentations s'accordent avec les projets d'autonomie et de réalisation de soi auxquels les mères que nous avons interrogées aspirent de toute évidence, nous avons voulu identifier ce qui, dans leur discours, relève d'une idéalisation de la réalité maternelle ou d'une adhésion à des schèmes traditionnels, d'une part et ce qui, d'autre part, traduit une volonté de faire sens de leur vie et de s'inscrire dans la modernité des nouvelles pratiques familiales et professionnelles. 

Une telle connaissance est en soi déjà fort pertinente en raison de sa valeur documentaire. Mais il nous semble surtout qu'elle est un préalable à la mise à jour d'un modèle d'interprétation qui, tout en étant sensible à la diversité et à la pluralité de l'expérience contemporaine des femmes en tant que mères et travailleuses, favoriserait une analyse holistique et non polarisée de celle-ci. Elle est, de plus, un prérequis à l'introduction dans nos réflexions futures d'observations, de nuances et d'aménagements qu'appellent non seulement les contradictions et les paradoxes mis en évidence, mais encore la dialectique de la relation mère et travailleuse.


[1] On peut mesurer la distance qu'il reste à franchir quand on s'attarde au non-dit et au double sens implicites dans une question comme celle que nous avons relevée dans un récent sondage de Statistique Canada sur les Attitudes à l'égard des femmes, du travail et de la famille présenté dans Tendances sociales canadiennes à l'automne 1997, à savoir, « Êtes-vous d'accord ou non avec l'énoncé suivant : Avoir un emploi, c'est très bien, mais ce que la plupart des femmes souhaitent réellement c'est un foyer et des enfants ».


Retour au texte de l'auteure: Francine Descarries, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 4 février 2007 11:58
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



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