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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir du livre de Jean-Paul Desbiens, Sélection de citations. Dernière escale. Journal 2004-2005. Une présentation et une sélection de Laurent Potvin, frère mariste, Château-Richer, Qc. Chicoutimi: Les Classiques des sciences sociales, août 2011, 39 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 20 janvier 2005 de diffuser la totalité de ses publications.]

Présentation
Sélection de citations.

Présentation

Par Laurent Potvin,
frère mariste, 15 août 2011.

Écrire son journal personnel,  c’est se provoquer à la réflexion, au retour sur le contenu de ses rencontres et de ses lectures afin d’en extraire une sorte de  condensé. C’est un exercice d’acrobatie en ce sens qu’il faut communiquer au document écrit ce qui est valable et qui mérite  d’intéresser les lecteurs éventuels afin qu’ils en retirent un certain profit. Il est normal  qu’un intérêt  véritable se dégage de tels échanges.

Il me semble que Jean-Paul Desbiens serait  d’accord avec cette introduction mienne qui répond à cette question implicite : pourquoi écrire un journal?

« Dernière escale » nous fait connaître  la dernière étape des journaux de Jean-Paul Desbiens. Pour établir la « Sélection de citations » dont vous entreprenez la lecture,  j’ai effectué mon choix personnel dans cette masse de pages noircies au fil des jours et des mois de deux années : 2004 et 2005. Au cours de ces deux ans, Jean-Paul Desbiens a choisi en toute lucidité de cheminer comme le voyageur qui se dirige vers sa dernière  escale.  Une expression qu’il a choisie  dans un réalisme qui lui a été reproché par certains de ses amis car il   nous confie leur réaction. C’est qu’il  se rendait bien compte lui-même – on le perçoit clairement en parcourant les pages de son journal -  que les malaises s’accumulaient chez lui, limitant ses déplacements et son autonomie. Visites aux médecins, séjour à l’infirmerie communautaire, séjour à l’hôpital, médication augmentée…autant de signes qui lui laissaient entrevoir une fin plus ou moins prochaine…  Nous nous rendons compte de ce fait car, aux derniers mois de 2005, certains jours, il se contente d’écrire quelques lignes.   Ce laconisme, ce qui est rare chez lui,  nous fait mesurer qu’il était conscient des  limites que son état lui imposait, même s’il  acceptait sereinement  de faire face à de telles limites.

Le fait est qu’il souhaitait pouvoir reculer une échéance qu’il appréhendait : ne plus tenir son journal comme il le faisait depuis tant d’années!  Il voulait  pouvoir continuer de « parler au monde » selon une expression qui lui était chère.

« Dernière escale » se termine donc le 31 décembre 2005. Jean-Paul Desbiens confiait, au jour le jour, son journal à son ordinateur. Madame Claudette Nadeau l’aidait occasionnellement à cette tâche comme elle l’avait fait auparavant pour préparer la dernière toilette de plusieurs de ses journaux avant de les confier aux bons soins des éditeurs choisis.  Comme Jean-Paul Desbiens est décédé le 23 juillet 2006,  plusieurs mois de son journal ont été établis en faisant toujours usage de son ordinateur.  Après son décès, ces pages-là ont été extraites de son ordinateur de même que  les autres sections de son contenu par notre Service des archives. Ce  journal portant sur les sept premiers mois de   2006 nous ferait connaître ses dernières paroles consignées là durant ses derniers mois de vie ici-bas.

Sera-t-il possible d’avoir accès un jour à cette tranche ultime  du journal de ce religieux diariste, éducateur et philosophe de chez nous?   Ces « Novissima verba.  Janvier-juillet 2006 »  constitueraient un document de première valeur.

Laurent Potvin

Château-Richer, Québec.

15 août 2011.


A


Adorer

« En entrant dans la chapelle ce matin, je me faisais la réflexion qu'adorer est propre à l'homme. Certes, les saints du ciel et les Puissances des cieux adorent Dieu sans cesse. Mais l'homme sur terre peut seul adorer sans voir la Gloire de Dieu. »

Amitié et fête

« L’ingrédient de l'espérance, qui doit faire partie de la « recette » d'une fête, c'est l'assurance de la fidélité. Dans une fête digne de ce nom, on mise sur une suite. On fait fond sur l'amitié. »

Anges gardiens

«Par rapport aux hommes, les anges sont provisoirement supérieurs, comme le précepteur ou la gouvernante est supérieur à l'héritier. Je note aujourd'hui une antienne de l'Office : Le Seigneur donne mission à ses anges de garder les héritiers du Royaume. Marie, la reine des anges, est de la race des hommes. »

Anniversaire

« Ce matin, 4 juillet 2004, Gérard rappelle  qu'aujourd'hui, c'est le 400e  anniversaire du premier établissement des Français en Amérique du Nord. Selon les sources dont je dispose, c'est en 1524 (donc il y a 480 ans) que l'Italien Verrazzano, au service de François 1er, avait choisi le nom Acadie, qui veut dire « beauté des arbres ».

Archives : mes volumes

« Pour démarrer cette nouvelle tranche de mon journal, j'ai l'idée d'aller voir ce que je notais le 1er janvier dans les volumes déjà publiés. J'ai accès à mes archives sans devoir recourir à la Loi sur l'accès à l'information ! »

Archivistes, rions un peu

« Mentionnant le mot « archives », je cède à la facilité : l'autre soir, un confrère saluait notre archiviste en l'appelant « archivieux ». À quoi l'archiviste répondit : « archivice ». 

Armoiries de Benoît XVI

« Les armoiries de Benoît XVI. Sur  l’écu, figurent le Maure couronné, la coquille et l'ours qui représentent respectivement l'universalité de l'Église, « sans acception de personne », le pèlerinage ou « la marche permanente » des baptisés et « la bête de trait » au service de Dieu. La devise est tirée de la troisième épître de saint Jean : Cooperatores simus veritatis : Coopérateurs de la vérité. »


B


Bibliothèque Jean-Paul Desbiens

« À brûle-pourpoint, Bernard Lamy, D.G. du Campus,  me dit qu’il envisage de donner mon nom à la bibliothèque du Campus…… Je réponds que, d'habitude, on donne le nom d'un mort à une rue ou à un édifice ! J'ai à l'esprit l'ironie dévastatrice du psaume 48 : Ils croyaient leur maison éternelle, leur demeure établie pour les siècles ; sur des terres ils avaient mis leur nom. Au demeurant, je demande de dormir sur cette proposition qui m'honore par ailleurs. »


C


Censure

« Toute censure est contre-productive. Dans la parabole de l'ivraie, Jésus interdit la « censure » : En arrachant l'ivraie, vous risqueriez d'arracher en même temps le blé (Mt 13, 29). Les anges de Dieu s'occuperont de l'affaire in novissimo die. »

Chrétien devant la politique

 « Faute d'une Transcendance, l'homme est un ennemi pour l'autre. Le chrétien est une personne. Jamais, jamais, le chrétien ne sera totalement immergé dans le politique. Et voilà pourquoi les États commencent toujours, ou en viennent rapidement, à supprimer les personnes. Et voilà pourquoi les chrétiens sont promis à redevenir une minorité. »

Citoyen et individu

« Veut, veut pas, chacun est un individu ; veut, veut pas, chacun est un citoyen. Et ceux qui ne sont pas « citoyens » sont des SDF (sans domicile fixe). Ce n'est pas leur choix. C'est le fait des brassages contemporains. Et ce FAIT explique le NON des peuples, démocratiquement consultés par référendum. »

Claude Ryan

« Il va de soi que toute la « classe politique » était présente aux funérailles de Claude Ryan. Tout le monde s'entend pour reconnaître l'engagement de Ryan pour la chose publique, sa rigueur intellectuelle, la confession de sa foi catholique. »

Commerce admirable

«La liturgie, la savante liturgie, nous parle de l'admirable commerce : O admirabile commercium. De quel commerce s'agit-il ? De quel échange ? L’échange de notre pauvreté contre la richesse infinie. Je ne me priverai pas de citer encore Alain : Noël, c'est la puissance qui refuse force.  Qui ne montre même pas sa force. »

Croissance

« La croissance est une fonction de tout l'organisme. Et quand un organisme a atteint sa taille adulte, il doit encore se nourrir pour réparer l'usure de chaque jour. »

Crois-tu cela?

« À titre de provincial, j'avais  demandé que l'on ajoutât sur le monument de granit de Saint-Gédéon (Lac-Saint-Jean), la phrase de saint Jean : Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu ? (Jn, 11, 26) Voilà bien la question ultime à laquelle Jésus ne s'est pas dérobé. Il est mort avec cette question. Il lui fut répondu. Tel est le fondement, mais non pas l'évidence, de notre foi. »


D


Dédicace : Bibliothèque Jean-Paul Desbiens

« Il faut rendre hommage aux frères qui ont conçu et réalisé le Campus Notre-Dame-de-Foy. Et pour s'en tenir à la bibliothèque, souligner le fait qu’ils ont voulu en faire le cœur du pavillon de l'enseignement, ne ménageant ni l'espace ni l'équipement. Je dois mentionner ici que le « fonds ancien » de la bibliothèque est constitué principalement par la mise en commun des « fonds anciens » des bibliothèques des communautés fondatrices !

Demain

« Et alors, vieille outre, qu’adviendra-t-il de toi ? Je ne m'inquiète pas outre mesure. Quand le temps viendra, la grâce de Jésus me suffira. Justement, la messe du jour nous rappelle que saint Paul est à Rome, à sa demande, d'ailleurs : il a fait valoir son titre de citoyen romain, pour échapper aux Juifs qui voulaient le lyncher séance tenante devant le représentant de la loi romaine. »

« Deuil. Le premier

« Peut-on se fabriquer l'idée (car ce ne serait qu’une idée) du premier deuil, pleuré par la première  femme, pleurant le premier mort ? Péguy s'y est essayé, et je ne connais rien de plus réussi, dans son immense poème Ève (240 pages dans la Pléiade). »

Discours

« Bernard-Henri Lévy écrit que ce qui restera de Derrida, c'est l'idée que la jeunesse d'un discours se mesure au grand âge de ses citations : non pas le neuf contre l'ancien, la grâce de l'inspiration contre le poids de la tradition, mais une parole dont l'originalité est proportionnelle à la quantité d'autres paroles qu'elle a traversées, relevées, et qu’elle s'est incorporées.  Cette remarque fait tout à fait mon affaire ! »

Doctorat honorifique

« Le 2 avril, je recevais un appel téléphonique de la faculté des sciences de l'Éducation de l'UQÀM me demandant si j'accepterais un doctorat honorifique de cette université. Je réponds que oui. Mais il fallait faire vite, c'est-à-dire envoyer dare-dare mon curriculum vitae et une photo récente. Je fais le nécessaire. »

Don du temps

«À notre Infirmerie, si vous devez vous rendre à un hôpital, un confrère vous y mène et vous attend le temps qu’il faut. Le don de son temps est un don qui passe inaperçu. Des millions d'êtres, principalement des femmes, auront donné leur temps à l'insu de tous et d'elles-mêmes. »

Droit passif, droit actif

« Le concept de « droit de mourir » est insensé. Un droit, en effet, est actif ou passif. J'ai le droit (actif) de vote, encore que ce droit est conditionnel ; j'ai le droit de vote à 18 ans, mais un enfant n'a pas le droit de vote. Je n'ai pas le droit  de piloter un Boeing, parce que je n'ai pas acquis la compétence à cette fin ou même parce que je suis daltonien. J'ai le droit (passif) à l'éducation, mais ce droit correspond au devoir (pour les parents, la société) de me l'assurer. »

Éducateur de son peuple

« Éducateur, F. Marie-Victorin le fut par son souci de la vulgarisation. Il ne s'est pas contenté d'herboriser et de classer les plantes pour la seule communauté de ses pairs de par le monde ; il a voulu rejoindre les jeunes et l'ensemble de ses concitoyens en créant des organes de vulgarisation : les Cercles des jeunes naturalistes, par exemple ; en utilisant un médium alors naissant (la radio) ; en fondant le Jardin botanique. Il fut un éducateur de son peuple. »

Église polycopiante

« Mes souvenirs se superposent. Je ne suis pas capable de réciter tel verset de telle hymne de l'Office sans penser à telle réflexion que me fit, à Rome, tel confrère, un Français, sur « l'Église polycopiante ». Nous étions, lui et nous tous, inondés chaque jour de « nouveaux cantiques »,

Église, problèmes actuels
« Les catholiques sont présentement braqués sur plusieurs problèmes relatifs à la sexualité ou à l'administration de l'Église : avortement, contraception, célibat ecclésiastique, euthanasie, ministère des femmes. Il est probable que ces crises seront surmontées à plus ou moins brève échéance et que l'on s'étonnera plus tard que ces crises aient seulement eu lieu. C'est dans la patience que l'on possède son âme, c'est-à-dire qu’on l'embrasse d'un regard plus élevé. »

Épitaphes apocryphes

« Un ami m'a envoyé plusieurs dizaines d'épitaphes apocryphes, gravées dans la pierre, toujours amusantes. Je note celle que rapporte Christian Courtin : Ci-gît un homme qui a su s'entourer de gens plus intelligents que lui. Ou encore : Il était célèbre pour sa notoriété. »

Escalade dangereuse

« Il y aura toujours un pur qui trouvera un plus pur qui voudra le purifier. »

Étymologie

« En matière d'étymologie ou autres glissements sémantiques, je note que Henri-Irénée Marrou ne rate pas une occasion de déterrer l'étymologie des mots. Il pouvait se le permettre, puisqu’il connaissait son français, mais aussi le latin, le grec, l'allemand, l'anglais, l'hébreu. »

Euthanasie, avortement

« L’avortement et l'euthanasie touchent les deux bouts de la vie. Le droit ne peut se prononcer pour un bout sans toucher l'autre. La VIE (il faut bien mettre les lettres capitales) n'appartient à personne ; elle est donnée et reçue. Elle est transmise. »

Ex-voto

« En ce qui a trait aux ex-voto suspendus aux murs des lieux de pèlerinage, ce sont des tableaux, des figures, des objets, des plaques portant une formule [218] de reconnaissance en accomplissement d'un vœu, ou en remerciement d'une grâce obtenue. »


F


Femme

« Rilke écrit que les femmes « n'exerceront qu'un temps des métiers d'hommes ». Il écrivit cette lettre en 1904. À 100 ans de distance, témoins que nous sommes de la lutte des femmes pour pouvoir être soldates, pompières, policières, on pourrait penser que Rilke n'a rien vu venir. Mais qu'est-ce que 100 ans dans l'évolution des mœurs et des mentalités ? »

Fête et amitié

« L’ingrédient de l'espérance, qui doit faire partie de la « recette » d'une fête, c'est l'assurance de la fidélité. Dans une fête digne de ce nom, on mise sur une suite. On fait fond sur l'amitié. »

Film « Les choristes »

« Je vais voir le film Les Choristes. L’action se passe en 1949, dans un pensionnat pour adolescents abandonnés et considérés comme irréformables. Un surveillant, musicien raté, vient d'y être assigné. Il entreprend de les « réformer » par la musique. Dès les premiers jours, il commence à former une chorale avec eux. Il s'agit d'un film à petit budget, admirablement composé (c'est le cas de le dire) et admirablement joué. Je pleure durant la presque totalité du film, et je déteste ça (car les voisins se rendent compte de cela).

Foi

« À qui fallait-il davantage de foi : au centurion romain qui crut en la divinité d'un crucifié ? Aux rois mages venus de loin pour se retrouver devant un bambin vagissant ? À Marie, qui était loin de tout comprendre, mais qui faisait crédit à la Parole ? Au fidèle d'aujourd'hui qui, au moment de la Consécration, voit encore moins que Marie, les mages ou le centurion ? »

Foi et doute

«On ne peut douter que sur la base d'une certitude. Celui qui douterait que la terre est ronde aurait quand même la certitude que la terre existe. La foi est une certitude ; elle n'est ni une évidence (devant une évidence, on n’a pas besoin de foi) ni le résultat d'une démonstration. La foi est compatible avec le doute, avec l'épreuve du doute. Credo, Domine : adiuva incredulitatem meam : je crois, Seigneur, viens au secours de mon incrédulité. (Mc 9, 24) Je fais cette invocation à chaque messe, après l'Élévation. »

François d’Assise

« Fête de saint François d'Assise, 4 octobre. François d'Assise est le seul qui ait  su vaincre l'islamisme par sa nudité même : les Franciscains sont les seuls qui soient demeurés à Jérusalem sans interruption, malgré les horribles souvenirs laissés par les Croisés. »

Frère Untel revient à la charge

« Le 7 juin 2004, Le Soleil publie l'article « comprimé » sous le titre Le Frère Untel revient à la charge. Le 9 juin, Le Devoir le publie presque intégralement sous le titre : Éparpillement, inertie et solutions. Je préfère ce titre, car je suis fatigué du « Frère Untel ». Par contre, le journal ne mentionne pas que François est cosignataire. »

Fusions municipales forcées

«L’essentiel des « fusions municipales forcées », par exemple, se serait produit naturellement et à moindres frais financiers et sociaux. Mais il fallait que le PQ mette sa mèche dans une blessure qu'il avait faite. Miracle ! La plaie s'ajustait à la flèche ! »


G


Gratuité, son éloge

« Dans Le Devoir du jour, je lis un texte de Christian Rioux intitulé Éloge de la gratuité.
« Je lui écris : Je vous lis régulièrement. J'admire la simplicité et l'élégance de votre écriture. Mais surtout, vous nous ouvrez une fenêtre originale sur la vie en France et en Europe. Je vous lis gratuitement, en ceci que je ne suis pas obligé de vous lire. Par contre, je ne vous lis pas « gratuitement », puisque je suis « intéressé » à vous lire et je paie mon abonnement. »

Grégoire XVI

«Le cardinal Ratzinger est le successeur de Jean-Paul II, et qu'il est Allemand. Le récent conclave fut donc celui des cardinaux boomers : ils sont tous nés après la fin de la guerre mondiale. L’auteur les appelle plaisamment « eurocardinaux ». On a déjà l'euro, l'eurailpass, les eurocrates, les eurochèques, etc. »


H


Homme et femme : observation

« Je remarque aussi  au CLSC (comme c'est le cas dans un terminus d'autobus ou dans un grand centre commercial) que les hommes sont tenus en laisse par leur compagne. La femme s'arrête, bifurque, repart, et Fido suit. »

Homosexualité et ambiguïté

« Jacques Attali écrit : ... plus de la moitié des êtres humains n'ont toujours pas le droit d'aimer des êtres du même sexe. L’affirmation est pour le moins ambiguë. La moitié des habitants des pays énumérés par lui ne sont certes pas homosexuels ! »

Humanisme, violence  et pardon

« Daniel Baril parle d'humanisme. Et si on lui demandait : Qu'est-ce que l'homme ? Il dit aussi que le pardon est un sentiment humain. Cela n'est pas évident en Palestine ni en Irak, pour s'en tenir à l'actualité. Comment refuser la violence sans pardonner ? »


I


Îles évadées

« Dans Le Soleil du jour, je note : Qu'est-ce qu'un bateau ? Une île évadée (Jean-François Beauchemin). Bien dit. Mais vu que la surface de la terre est, aux trois quarts, formée d'eau, faudrait-il dire que les cinq continents sont une flottille de bateaux évadés ? »

Infirmerie communautaire

« Quant à l'équipement de notre infirmerie, il est du dernier cri, bloc opératoire en moins. Notre infirmerie n'est quand même pas un hôpital. »

Islamisme et Franciscains

« François d'Assise est le seul qui ait  su vaincre l'islamisme par sa nudité même : les Franciscains sont les seuls qui soient demeurés à Jérusalem sans interruption, malgré les horribles souvenirs laissés par les Croisés. »


J


Jardin Botanique

« Avec le frère Blondeau, en mémoire de Marie-Victorin, et selon l'instruction de Notre-Seigneur, considérons les lis des champs : considerate lilia agri. (Mt, 6, 28) Sauf erreur, c'est la devise inscrite au fronton du Jardin botanique.»

Jean-Paul II décède

« 2 avril 2005 : L’agonie, la mort, les obsèques, la succession de Jean-Paul II.   Les journaux traitent abondamment de ces divers sujets. »

Jésus, sa mort

« Revenant sur la question posée par le Time Magazine, Why did Jésus have to die ?  je me dis que Jésus devait faire l'expérience ultime, c'est-à-dire mourir. Et mourir d'une mort ignominieuse, dans la foi nue, l'amour bafoué, l'espérance déçue. Il est le premier-né d'entre les morts, afin qu’il ait en tout la primauté (Cf. Col 1, 18). »

Journalistes

« En 2004, une soixantaine de journalistes ont été tués ou exécutés dans l'exercice de leur métier en Afghanistan ou en Irak. J'honore volontiers ces êtres courageux. Je rapproche néanmoins ces morts à la fringale de tout voir et de tout savoir. Dans un entretien publié dans L’Express du 3 janvier, Philippe Bilger déclare : On a le droit de tout penser. Tout dire, c'est autre chose. »


K

L


Langue des pictogrammes

« La langue des pictogrammes, tout au long des autoroutes. « Cédez le passage » ; « Ne jetez rien par la fenêtre » ; « Maximum 90/100 ».

Liberté

« La liberté est quelque chose de réel. Dieu est le créateur de ma liberté. Que ma liberté soit conditionnée, réduite par mon fait, par ma loterie génétique n'empêche pas qu'elle existe. Et Dieu compose avec ma liberté, comme il compose avec les lois de la nature. »

Liturgie

« La liturgie, la savante liturgie, nous parle de l'admirable commerce : O admirabile commercium. De quel commerce s'agit-il ? De quel échange ?  L’échange de notre pauvreté contre la richesse infinie. Je ne me priverai pas de citer encore Alain : Noël, c'est la puissance qui refuse force. Qui ne montre même pas sa force. »

Livre-entretien

« Septième rencontre avec Louis-André Richard pour « Le livre-entretien » qu'il envisage. Cette fois-ci, le discours de Soljenitsyne à Harvard le 8 juin 1978, intitulé Le Déclin du courage, nous sert d'amorce. Le « déclin du courage » ou « le monde éclaté » est, au fond, un commentaire sur le mensonge des politiciens et des médias. »


M


Mal agressif dans le monde

« Dans un entrefilet du Devoir, on rapporte une remarque de Jean-Paul II qui dit que le diable est le grand instigateur des maux qui secouent la planète. Il y a dans le monde un mal agressif qui a Satan comme chef d'orchestre et instigateur. » Le pape a déjà pratiqué plusieurs exorcismes. Par le passé, il a déjà fait savoir qu'il considérait le diable non seulement comme une figure abstraite, mais comme une véritable force toujours vivante.

Malheurs des autres

« On s'arrange assez rapidement avec les malheurs lointains dans le temps ou dans l'espace. On se console volontiers en distinguant les malheurs objectifs (acts of God) et les malheurs bien subjectifs : la mort de son enfant ou celle d'un conjoint. S'agit de savoir comment l'on prendra sa propre mort, quand elle se présentera. »

Maman

«Dans sa monition régulière avant la messe, Gérard développe l'idée qu’un enfant qui a peur ou qui a mal crie spontanément « Maman ! ». De même, si l'on dit « Jésus ! », on se trouve à dire Sauveur, puisque Jésus, en hébreu, veut dire Sauveur. Cette simple invocation est un S.O.S., un « À l'aide ! », un Help ! »

Marcel Colin, quelques souvenirs

« Je l'ai connu à Rome, durant l'année scolaire 1961-1962. Nous étions 126 frères venant d'une trentaine de pays. Auteur  de  plaquettes fort bien présentées comme Méditations mariales, 1957, avec l'imprimatur du futur cardinal Suenens. Il m'avait discrètement pris sous « son aile ».

Marcel Colin, un cadeau  dédicacé de sa part

 « À Rome, il n’avait donné le Saint-Exupéry de la Pléiade, avec cette dédicace : En souvenir de votre premier  7 mars » d'exil. Et je vous redis simplement, ce mot de Montherlant qui doit rester une consigne pour votre spiritualité, votre style, votre vie, votre travail : « J'aime la réalité ; elle n'a pas pour moi d'infiniment petit ; rien en elle ne me semble indigne » (Les Olympiques). L’amour de la réalité vous a valu « Rome » ; qu'il vous serve à tout surpasser. Rome, ce 7 mars 1962. »

Marie

« Marie n'était certainement pas une verbomotrice comme on en connaît ! Encore qu'elle était d'une race « bavarde », mais j'ai peine à l'imaginer ainsi. Au lavoir « municipal » de Nazareth, je l'imagine humble, simple et modeste. Au pied de la Croix, elle n'a rien dit. C'est les peintres qui l'ont représentée en « pâmoison ». Peut-être faudrait-il, de manière accommodative, comprendre notre sigle FMS à la lumière de trois mots : FIAT, MAGNIFICAT, STABAT.

Marie-Victorin et la mort

« À maintes reprises, Marie-Victorin écrit qu’il n’a pas peur de mourir. Je doute fort, non pas de sa sincérité quand il  écrit cela, mais de la vérité de cette affirmation si la mort s'était présentée non pas subitement, comme ce fut le cas pour lui, mais au terme d'une longue décrépitude de tout son être……C'est une chose horrible que de sentir s'écouler tout ce que l'on possède (Pascal). Jésus a eu peur de mourir. »

Marie-Victorin, mon article

«À l'occasion du centenaire de la naissance de Marie-Victorin (né Conrad Kirouac, à Kingsey Falls, le 3 avril 1885), j'avais publié dans La Presse un article dont je ne suis pas mécontent, et qui se termine ainsi : Nommer, c'est dominer. Comme tous les génies, Marie-Victorin fut un grand nommeur. Il a nommé la flore laurentienne. Et le 13 avril, j'avais participé à un colloque au Jardin botanique. (Cf. doc. 6) »

Maximilien Kolbe

«Hier, fête de Maximilien Kolbe, prêtre polonais condamné à mourir de faim à Auschwitz, après s'être porté volontaire pour remplacer un père de famille polonais. Les Nazis avaient décidé que 10 otages mourraient de faim par représailles pour une évasion ou une tentative d'évasion. Je me trouvais à Rome pour une conférence générale des provinciaux lors de sa canonisation, le 10 octobre 1982. J'avais assisté à la cérémonie. Le soldat polonais et père de famille que Maximilien Kolbe avait « remplacé » était présent. »

Merci, Seigneur

« Un être conscient, et qui a reçu le don de la foi, dispose du pouvoir d'adorer, de louer et de rendre grâce à Dieu. En me réveillant ce matin, jour de mon 78e  anniversaire de naissance, j'ai eu la pensée de remercier Dieu de m'avoir créé. Je n'étais pas « nécessaire » ; j'aurais pu ne pas exister. »

Miracle

« Le miracle est à la fois prodige et signe. Sous son aspect de « signe », le bénéficiaire seul peut l'entendre, il ne relève pas de la compétence scientifique (Maurice Blondel). »

Miroir aux alouettes

« Quand j'entends parler d'économies d'échelle (en ce qui concerne les fusions municipales), je sors mon revolver et je tire sur ce miroir à alouettes. »

Modernisation du système scolaire

« En éducation, ici, on touche un point de rupture, un changement daté et aussi un progrès incontestable. On est donc en présence d'une modernisation selon les deux acceptions principales de ce mot. »

Modernisation pédagogique

« La modernisation pédagogique s'est inspirée de l'humanisme pluraliste préconisé par le Rapport Parent. En langage familier : la polyvalence et les écoles du même nom. Il est incontestable que le Rapport Parent a été conçu en réaction. Réaction contre l'omniprésence de l'Église ; réaction contre les humanités classiques. »

Mort et funérailles

« La mort et les funérailles d'un catholique sont déjà de grands moments de catéchèse ; la mort et les funérailles de Jean-Paul II sont porteuses d'un message planétaire de sérénité et d'espoir face à la souffrance et à la mort. »

Mourir par choix

« Le Soleil d'hier titrait : Mourir par choix. La mort n’est pas un droit. La naissance non plus. Je trouve plaisante l'idée de réclamer son droit à naître ou son droit à mourir. Ni la naissance ni la mort ne sont des « produits » que l'on peut choisir sur les rayons de la technique ou de la pharmacopée. »


N


Navire mien et son périple

« Le navire a été lancé le 7 mars 1927. C'était un lundi. Le bâtiment n'avait guère navigué quand il partit pour un long voyage. Vingt ans plus tard, il eut besoin d'un gros radoub avant de se remettre en route. Il fit escale en France, en Italie, en Suisse, en Afrique, en Russie, en Amérique du Sud. Ô Paris ! Ô Rome ! Ô Fribourg ! Ô Cotonou ! Ô Moscou ! Ô Leningrad ! Ô Valparaïso ! Ô Québec ! Ô Chicoutimi ! »

Navire, son livre de bord

« Le présent volume contient le livre de bord du dernier voyage. Le navire est maintenant à quai. Sa cargaison n'est pas encore déchargée, mais le dégréement est commencé. »

Noël en novembre

« Noël en novembre : les décorations des maisons et des commerces, la publicité, les parades du père Noël, un peu partout, la musique dite d'ambiance, le cinéma. Battre Noël, battre monnaie. »

Novembre

« Ces deux derniers jours, le temps est aussi novembre qu’il est possible. Il est novembrissime. »


O


Ordre professionnel des enseignants

« Mot d'ordre syndical ne saurait faillir : le 28 novembre 2003, M. Pierre Reid, ministre de l'Éducation, s'est fait huer par un groupe de professeurs. Pourquoi ? Il voulait leur expliquer le bien-fondé de son projet de création d'un ordre professionnel pour les enseignants pour le primaire et le secondaire. En juillet dernier, en commission parlementaire, il avait rappelé cet engagement du gouvernement. »


P


Pape et évêque de Rome

« Dès le début du christianisme, l'évêque de Rome est ipso facto le pasteur de l'Église universelle. C'est ce que l'on appelle communément « la primauté de Pierre ».

Parc des Saules

« Deux heures de promenade dans le parc des Saules. Temps splendide, beaucoup de marcheurs et beaucoup d'indiscipline. À l'entrée du parc, une quinzaine de pictogrammes qui interdisent les chiens, bicyclettes, etc. Les bicyclettes, donc, sont interdites, mais il en surgit de partout. De place en place, des tableaux explicatifs. Sur l'un d'eux, je note ces vers de Musset :


Mes chers amis, quand je mourrai,
Plantez un saule au cimetière...
Et son ombre sera légère
À la terre où je dormirai.

Paroles à préférer

« Je crois qu'un bon citoyen doit préférer les paroles qui sauvent aux paroles qui plaisent. Le problème, c'est qu’en démocratie les « bons citoyens » ne veulent entendre que les paroles qui plaisent. Par voie de conséquence, les chefs diffèrent tant qu’ils le peuvent les paroles qui sauveraient. En attendant, ils s'accrochent aux sondages. 

Paroles sur ce  monument funéraire

« À titre de provincial, j'avais d'ailleurs demandé que l'on ajoutât sur le monument de granit de Saint-Gédéon (Lac-Saint-Jean), la phrase de saint Jean : Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu ? (Jn, 11, 26) Voilà bien la question ultime à laquelle Jésus ne s'est pas dérobé. Il est mort avec cette question. Il lui fut répondu. Tel est le fondement, mais non pas l'évidence, de notre foi. »

Partager

« On aime bien découvrir, chez un autre, un défaut ou une faiblesse que l'on n'a pas. Inversement, on aime partager un défaut avec quelqu’un que l'on admire. Dans les deux cas, on cherche à se rassurer. Dans les deux cas, on ne veut pas être « élu par le malheur ».

Pauvreté

« Beaucoup de pauvres le sont pour avoir refusé des choix libérateurs (l’école, par exemple) et préféré des choix plus faciles. » 

Pictogrammes

« La langue des pictogrammes est employée tout au long des autoroutes : « Cédez le passage » ; « Ne jetez rien par la fenêtre » ; « Maximum 90/100 ».

Précisions  sur absolution collective

« La lettre du cardinal Ouellet reconduit les « absolutions collectives » à condition que soit maintenue une rencontre individuelle avec un prêtre. Cette rencontre n'a pas besoin d'être longue. Nul besoin de passer en revue le catalogue des péchés. Après la préparation déjà incluse dans les « absolutions collectives », le fidèle sait très bien quel est son « gros » péché. Un malade ne ment pas à son médecin. »

Premier mandat d’un ordre professionnel

«Le premier mandat d'un ordre professionnel, c'est la protection du public, tandis que l'objectif d'un syndicat, c'est la défense des intérêts de ses membres. Cela a été assez lourdement montré en décembre 2003 à l'occasion du scandale de l'hôpital Saint-Charles-Borromée. »

 

Présentation d’un orateur

« La présentation d'Émile Robichaud m'a permis ce matin de dire qu’en l'entendant je me voyais dans mon cercueil, vu que des morts, on ne doit dire que du bien : De mortuis, nil nisi bonum. »

Prière (1)

« Prière : Je prie Dieu de le prier. »

Prière (2)

« Je crois que la prière agit en dehors du temps et de l'espace. Son action est rétroactive et prospective. »

Professionnels requis

« Le Québec n’est pas un pays du Tiers-Monde. Ce n’est pas tant l'argent qui fait défaut. Ce qui fait défaut, dans nos hôpitaux, c'est les professionnels requis pour faire « marcher » les machines. »

Projets importants

« J'envoie aujourd'hui au Devoir, au Soleil et à La Presse le texte que François et moi avons préparé sur le projet de réforme des cégeps (cf. doc. 2). Je doute fort qu’il soit retenu. Le 14 mai, nous avions envoyé un texte sur le projet de création d'un ordre professionnel des enseignants (Cf. doc. 3). »

Projet qui marque un progrès 

« Nous sommes d'accord avec le projet de M. Pierre Reid de créer un ordre professionnel des enseignants. Ce projet marque un progrès à tous égards. Pour le public aussi bien que pour le corps professoral. Nous sommes inquiets quant à son projet de « réformer en profondeur » l'enseignement collégial. »


Q


Quasimodo

« 18 avril 2004. Dimanche dit de la Quasimodo à cause du premier mot latin de l'introït que l'on appelle maintenant chant d'entrée. Quasimodo geniti infantes : Comme des enfants nouveau-nés qui ont soif du lait qui les nourrit, soyez avides du lait pur de la Parole, afin qu'il vous fasse grandir pour le salut. »

Questions fondamentales

« Durant l'enfance, et plus ou moins longtemps après, on vit sur la base des questions fondamentales auxquelles on a répondu à notre place. On vit non pas à la recherche des réponses, mais selon qu’elles nous ont été présentées. Vient le temps où ce sont les questions qui importent : Qui suis-je ? D'où viens-je ? Que faire ? »


R


Récollections chez les Dominicains

« On pourrait me demander : « Si tu savais déjà ça », quel profit trouves-tu à participer, depuis 10 ans, à ces récollections (celle de l'Avent et celle du samedi précédant les Rameaux)? Je réponds que j'y trouve grand profit. Tous ceux que je rencontre dans ces récollections sont des hommes très engagés : universitaires retraités, fonctionnaires, un médecin de haute lignée de la capitale. 

Réforme scolaire

« Sur le plan politique, la réforme scolaire, pour l’essentiel, a consisté dans la création du ministère de l'Éducation, c'est-à-dire la reconnaissance, par l'État, de sa responsabilité globale en éducation. Autrement dit, il fallait compléter le système, asseoir son financement sur une base rationnelle, le placer sous une autorité unique. »

Réforme scolaire et formation des maîtres

« En ce qui touche la formation des maîtres, la décision de la situer au niveau universitaire allait de soi et ne faisait que consacrer et généraliser la situation existante. On aurait dû, cependant, conserver l'institution même de l'École normale au lieu de remettre la formation des maîtres aux facultés des sciences de l'éducation. »

Réforme : problème dû à l’État

« Le problème avec l'État, ce n'est pas d'abord sa taille, c'est son manque de courage politique, son assujettissement au court terme, son copinage avec les sondages. Démocratie au sonar. »

Réforme scolaire : son triple couronnement

« La mise sur pied des commissions scolaires régionales, la création des cégeps et celle de l'Université du Québec ont complété et couronné le système scolaire ainsi que son accessibilité financière et géographique. »

Relire

«Relire, c'est se relier ; c'est refaire connaissance, et le refaire avec reconnaissance, c'est-à-dire gratitude. »

Remarque qui me plaît

« Bernard-Henri Lévy écrit que ce qui restera de Derrida, c'est l'idée que « la jeunesse d'un discours se mesure au grand âge de ses citations : non pas le neuf contre l'ancien, la grâce de l'inspiration contre le poids de la tradition, mais une parole dont l'originalité est proportionnelle à la quantité d'autres paroles qu'elle a traversées, relevées, et qu’elle s'est incorporées. »  Cette remarque fait tout à fait mon affaire !

Ressentiment

« Ressentiment. Le poison des vieux ou des « mal-aimés ».

Révolution tranquille

« Je me rends, avec Louis-André Richard, à l'école primaire des Hauts-Clochers, à 1’Ancienne-Lorette, pour rencontrer les 29 élèves d'une classe qui avaient fait une « recherche » sur la Révolution tranquille. La rencontre est surprenante. J'étais bien disposé, et fort curieux. Je retiens, entre 20 détails, que les élèves n'avaient pas imaginé qu’ils verraient l'auteur même dont ils avaient lu le nom au cours de leur recherche. »

Ronald Reagan

« Mort de Ronald Reagan, à 93 ans. Il souffrait de la maladie d'Alzheimer depuis 10 ans. Son élection à la présidence avait suscité des commentaires hautains de la part des médias : Un acteur à la présidence ! Comme si tous les politiciens n'étaient pas des « acteurs ». La récente élection d'Arnold Schwarzenegger a été accompagnée de persiflages analogues. Une des forces de Reagan, c'était de conserver grace  under pressure. »


S


Sablier

« La page couverture de « Dernière escale » présente un sablier. Cette image me fournit l'occasion de citer Julien Green : Relire son journal, c'est renverser le sablier ; le sable repasse, le sable est le même, le sablier est le même, et tout est différent. »

Satan, force toujours vivante

« Le pape a déjà pratiqué plusieurs exorcismes. Par le passé, il a déjà fait savoir qu'il considérait le diable non seulement comme une figure abstraite, mais comme une véritable force toujours vivante. »

Secret

« Du secret. Tu détiens un secret. Il peut même s'agir d'un secret te concernant personnellement. Sous le sceau du secret, tu confies ton secret à un autre. Ainsi donc, tu n'as pu conserver ton secret et tu demandes à un autre de le conserver ! »

Secret et mensonge à identifier

« Sous prétexte de justice, on obtient la levée du secret de la confession. On tourne des films « à hauteur d'homme » où, en fin de compte, tout est arrangé avec « le gars des vues ». On veut identifier secret et mensonge. Mais le secret n'est pas le mensonge. Et les politiciens, ne pouvant pas invoquer le secret, utilisent la langue de bois. »

Smog

« Parmi les causes du smog que nous avons connu ces derniers jours, on mentionne la fumée des foyers. Le gouvernement envisage même de légiférer à ce sujet. Ça serait beau ! Et imagine-t-on les contrôles qu'il faudrait mettre sur pied, sans parler de l'encouragement à la dénonciation et aux poursuites judiciaires. Y a pas à dire, le filet se resserre chaque jour! »

S O S

« On ne sait d'ailleurs pas si S.O.S, en morse, ou en lettres très grosses sur le sol (ou avec des pas sur de la neige) signifie Save Our Ship ! ou bien  Save Our Soul ! Ce qui est sûr, c'est qu'il s'agit d'un signal de détresse. »

Suicide

« Je venais tout juste de lire une remarque de H.L. Mencken : For every complex problem, there is a solution that is simple, neat and wrong. Le suicide est une réponse simple, neat and wrong. Condamner le geste de la mère et du fils est également une solution simple, neat and wrong. »


T


Technologie devant le réel

« Ce qui est bien certain, c'est que la technologie a modifié nos mentalités, notre sensibilité vis-à-vis du réel. Le réel, lui, est têtu et indéfonçable. »

Titanic : métaphore du XXe siècle

« C'est Jünger, je pense, qui disait que le naufrage du Titanic (1912) était la métaphore du XXe siècle. La métaphore, c'est-à-dire ce qui porte un mot ou un fait au-delà du mot ou du fait. En l'occurrence, le naufrage du Titanic signifiait la mort de la démesure technique. »

Transcendance et chrétienté

« Faute d'une Transcendance, l'homme est un ennemi pour l'autre. Le chrétien est une personne. Jamais, jamais, le chrétien ne sera totalement immergé dans le politique. Et voilà pourquoi les États commencent toujours, ou en viennent rapidement, à supprimer les personnes. Et voilà pourquoi les chrétiens sont promis à redevenir une minorité. »

Trois livres de mon choix

« Si vous deviez vous retrouver seul sur une île déserte, quels sont les trois livres que vous apporteriez? …..Me prêtant  à cet exercice, je dis que j'apporterais La Bible, Pascal (Œuvres complètes dans la Pléiade) et Alain. Dans le cas d'Alain, je choisirais Les Arts et les Dieux (un des recueils publiés dans la Pléiade).

Tsunami

« Un phénomène de ce genre nous rappelle que la planète est une masse de feu et de gaz comprimée par une mince couche de terre. Un immense presto qui laisse s'échapper, de place en place, le trop-plein de pression, soit par les volcans, soit par les soulèvements sous-marins. »

Tuberculose

« La santé de Marie-Victorin est fragile. Il est tuberculeux. Il fait souvent des hémorragies à la suite desquelles il doit demeurer dans sa chambre. Plusieurs de ses confrères furent également atteints de tuberculose. Dans les communautés de frères enseignants de cette époque, la tuberculose faisait des ravages, pour des raisons de surmenage, de mauvaise alimentation, de manque d'hygiène. Cette situation s'est maintenue jusqu’au début de la décennie 1950. »


U

V


Vérité

« Toute vérité n'est pas bonne à dire. Et non seulement toute vérité n'est pas bonne à dire (je ne parle pas ici de ragots ou d'indiscrétion), mais il est parfois nécessaire de taire certaines vérités. Je parle de vérités qu'il ne faut pas dire, seul à seul, même à un ami. »

Vie en sursis

« Je suis en sursis, notamment parce que je suis maintenant obligé de « pomper » deux fois par jour (et des « pompes » différentes) une espèce de gaz dont j'ignore évidemment la composition. Et il en sera ainsi jusqu'à ma dernière inhalation. »

Violoniste

« Le violoniste ne crée rien ; il libère les sons. »

Voyeur invisible

«Sous prétexte de transparence, nous vivons à l'époque des caméras de surveillance, des micros miniaturisés, des séries télévisées où le spectateur est défini comme voyeur invisible. » 

W

X

Y

Z

F I N


Retour au texte de l'auteur: Jean-Paul Desbiens, philosophe et essayiste Dernière mise à jour de cette page le lundi 10 octobre 2011 8:45
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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