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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir du livre de Jean-Paul Desbiens, Sélection de citations. Je te cherche dès l'aube. Journal 2001-2002. Une présentation et une sélection de Laurent Potvin, frère mariste, Château-Richer, Qc. Chicoutimi: Les Classiques des sciences sociales, juillet 2011, 42 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 20 janvier 2005 de diffuser la totalité de ses publications.]

Présentation
Sélection de citations.

Présentation

Par Laurent Potvin,
frère mariste, 23 juillet 2011.


Lettre à Jean-Paul Desbiens

Bonjour en ce 23 juillet 2011,


5 ans exactement après votre départ de la Terre, le 23 juillet 2006.

Muni d’un double détecteur de pierres précieuses et de métaux précieux, je viens de parcourir le douzième volume de votre collection de  Journaux.

Dans la présente  présentation de cette sélection de« Je te cherche dès l’aube, »  j’ai choisi le genre épistolaire.  Vous l’avez employé un jour, vous vous en souvenez sans doute, quand vous avez écrit   « Lettre à Jésus-Christ. »

Si je fais la somme des  pages que j’ai parcourues en lisant vos Journaux, j’en arrive à 4418. Si on totalisait ensuite les personnages dont font état vos tables onomastiques très précises on serait vraiment renversé par le nombre et la qualité des personnes dont vous avez fait mention…

Ne n’ai pas fait le décompte des heures que j’ai employées à parcourir tous ces volumes à défaut  d’horloge enregistreuse intégrée.  Mais cela doit représenter  plusieurs mois consacrés à plein temps à la prospection et à mon enrichissement personnel en informations.

Après avoir parcouru attentivement ces milliers de pages,  je suis à même de dresser maintenant l’inventaire de mes découvertes. Un inventaire  impressionnant !

Découvertes de vos ami(e)s dont vous nous avez fourni soigneusement les noms.

Découvertes des auteurs,  dont certains sont vos maîtres à penser et dont vous parlez souvent compte tenu de leur importance.

Découverte des titres des ouvrages de vos grands auteurs.

Découvertes  de tant de titres de volumes et de revues  que vous avez lus, consultés, annotés parfois.

Découvertes des volumes que vous avez conservés et dont le répertoire a été établi par nos archives.

Découvertes des textes de plusieurs de vos lettres, de vos conférences, de vos mémos, etc. que vous avez insérés dans vos Journaux.

Découvertes des réflexions que vous avez consignées sur des passages des évangiles, des épitres des messes auxquelles vous avez assisté.

Découverte à propos des temps de l’année liturgique qui marquaient pour vous les jours et les mois.

Découvertes des personnages - auteurs, musiciens, artistes, hommes  d’Église, hommes d’État – à l’occasion de leurs ouvrages nouveaux, de leurs  interventions remarquées ou de leur décès.

Découvertes plus intimes, disons, comme votre récitation quotidienne du Credo, comme vos prières préférées, votre lever vers 5 heures afin de savourer le silence,  votre goût du vrai café  qui remet nos vies  en route dès le réveil, le rappel commenté de certains passages de psaumes ou d’hymnes puisés dans la « Prière du temps présent. » Découvertes de vos dons d’observateur… Observateur de la nature, de la température du jour, des navires qui sillonnent le Fleuve, des avions qui vrombissent dans le ciel de Cap-Rouge,  des oiseaux qui nichent ici, les oiseaux-mouches qui viennent au Québec afin de fonder leur famille dans un nichoir facile à observer.

Découverte de votre passage, en 2000,  de la dactylo à l’ordinateur pour vos travaux littéraires. Votre dernier ordinateur, un choix judicieux, c’est lui qui a servi à vous écrire la présente  lettre… 

Découverte… Et découverte encore…

Cela, vous l’admettrez, fait beaucoup de fleurs à votre adresse! Vous me permettrez d’ajouter encore quelques roses, même si elles cachent des épines sournoises. Si vous désirez procéder à des rééditions, je proposerais certains émondages. Cela ne se veut pas une censure – je sais que nous n’apprécieriez pas cela! – mais  parlons plutôt d’un émondage ici et là dans vos textes. Certains de vos amis vous ont d’ailleurs conseillé de tels émondages : vous avez eu le courage de nous signaler leurs recommandations. Supprimant certains noms en les remplaçant par  deux initiales, modifiant certains termes pour les adoucir un peu, et quelques autres menues retouches qui  rendraient la lecture de vos Journaux encore plus agréable. 

Permettez-moi un dernier mot…en guise de conclusion.

Cette conclusion, je la puise dans vos écrits. Vous avez souligné, un jour, que vous écriviez – je cite de mémoire – pour être lu… Que vous écriviez pour mettre des pensées à l’abri  de la mort… Que vous écriviez pour quelqu’un, un inconnu, une inconnue, qui vous liront dans son salon,  dans un train, un avion, demain, dans cinquante ans, dans cent ans…  Et maintenant que tous vos ouvrages circulent sur Internet téléchargeables gratuitement grâce aux Classiques des sciences sociales de l’UQAC, à M. Jean-Marie Tremblay et à son équipe de bénévoles,   les clients d’Internet des cinq continents  peuvent posséder dans la mémoire de leurs ordinateurs tous vos Journaux et nombre de vos autres  écrits.

Grâce à vos Journaux rédigés pendant tant d’années, grâce aussi  à ces Sélections de citations, des centaines de vos réflexions parmi les plus pointues ont été mises  à l’abri de la mort.

Laurent Potvin, frère mariste, Château-Richer,

23 juillet 2011.

Les Classiques des sciences sociales


A

Acronymes, sigles, mots-valises…

« Acronymes, sigles, mots-valises. Les journaux et les revues, françaises ou anglaises, sont truffés de sigles, même dans les titres. Je lisais récemment OPA. J'ai eu quelque difficulté à comprendre qu'il s'agissait d'une offre publique d'achat. Dans Le Soleil du jour, je m'amuse à faire une liste partielle des sigles que je rencontre en tournant les pages. J'obtiens MAL, GPS, UPA, RMAAQ, FEUQ, CSN, etc., etc..

Aimer

« Qu'est-ce qu'aimer ? Réponse : aimer, c'est devancer tout adieu. Je dis « devancer ». Cela ne se peut pas dans l'explosion nucléaire du premier amour. Il n'y en a jamais qu'un, qui n'est pas nécessairement le premier, par ordre chronologique. Et celui-là aussi conduira à devancer tout adieu. »

Aimer, vouloir aimer

« Il suffit de vouloir aimer Dieu pour l'aimer. « Amicus Dei esse si voluero, ecce nunc fio. Si je veux être l'ami de Dieu, voici que je le suis. » (Augustin).

Ami, souvenir prédominant

« De quoi se souvient-on à propos d'un homme (confrère, supérieur, vieil ami) ? Non pas tant de son intelligence, de ses actions d'éclat, de ses succès professionnels, etc. On se souvient de sa bonté, s'il a été bon. »

Amour

« Qu'est-ce qu'être aimé ? Qu'est-ce que d'avoir été aimé ? On le sait bien plus tard. L'amour descend ; il ne remonte guère. Il remonte, cependant, mais cela ne nourrit plus guère le premier pourvoyeur, lui-même ayant été dans la même condition. Et s'il ne l'a pas été (je veux dire environ aimé), eh bien, il ajoutera un anneau à la longue chaîne des mal-aimés. »

Année bissextile

« L'année 2000 qui commence est bissextile. Bissextile, parce que dans le calendrier de Jules César, le 24 février, sixième jour avant les calendes de Mars, était doublé tous les quatre ans. César avait fait venir à Rome un astronome d'Alexandrie, Sosigène, afin de régler la perturbation entre les dates vulgaires et les révolutions célestes. »

Année scolaire –  En augmenter la durée

« Sans rien changer aux règlements, sans devoir ajouter une cenne noire, on pourrait augmenter d'un mois (un mois, ce n'est pas rien !) la durée de l'enseignement et de l'apprentissage en coupant dans les 20 journées dites pédagogiques, les semaines de relâche, les journées blanches ou vertes, les fermetures d'écoles après le troisième flocon de neige. »

Archipel d’écoles

« Un établissement comme le Campus Notre-Dame-de-Foy, par exemple, ressemble de plus en plus à un archipel d'écoles (l'école de mode, l'école de musique, l'école de police, l'école de pompiers) qui ne sont guère reliées ensemble que par les conventions collectives. »

Aurore, enfant martyr

« Je ne m'explique pas qu'un animateur socioculturel veuille « moderniser » l'affaire, et que des jeunes y embarquent. Ne savent-ils donc pas que la même chose, en pire, se produit chaque jour, au Québec ? Envers des enfants et envers des vieux. »

Avion Concorde

«Paris, 25 juillet 2000. Au décollage, un avion Concorde tombe sur un hôtel : 113 mors. La catastrophe de ce Concorde est-elle la métaphore du XXIe siècle ? Il s'agit encore de vitesse et de luxe ; non plus sur l'eau, mais dans les airs. Time Magazine parle d'un « avion mythique ; un jouet pour multimillionnaires. »

Avoir quarante ans

« Il est bien sûr, toutefois, que la « quarantaine » est un tipping point. Un moment de bascule. Le « moment » en question peut fort bien surfer sur la houle. Quelle houle ? La houle de l'ambition, la houle des agendas, la houle de l'importance que l'on croit avoir, que l'on a cru avoir, et dont on sait, après coup, qu'elle fut insignifiante. »


B


C


Canonisation

« Proclamation ultime et irréversible d'un modèle universel. Mais cela se passe dans l'histoire du salut, dont l'histoire temporelle n'est que le reflet énigmatique, comme en un miroir éclaté. »

Charles Du Bos

« Charles Du Bos décrit à sa manière circonvolutive son cheminement de l'indifférence religieuse à une foi proprement mystique. Il redoutait par-dessus tout que le saut dans la foi ne l'obligeât à renoncer à son intelligence, à son esprit hypercritique. »

Charles Trenet

« Mort de Charles Trenet, à 87 ans. Lui et Tino Rossi auront été les deux chanteurs que j'aurai entendus durant mon enfance. Car même si nous n'avons jamais eu d'appareil de radio à la maison, j'attrapais des bouts de chansons de mes camarades ou de ma sœur aînée. Dix ans plus tard, à l'hôpital Laval, je les ai beaucoup entendus. Plusieurs de leurs chansons font encore partie du « répertoire » où je puise volontiers. »

Cogiter, brasser des idées…

« Qui c'est qui distingue, tout simplement, la justice de la vengeance et de l'égalité ? On peut agiter cette question avec deux ou trois personnes. « Cogiter », c'est co-agitare. Brasser des idées, les baratter. Seul ou avec d'autres. Maximum trois. Au-delà, c'est confiture, température et caricature. »

Communion des saints

« Par mode d'analogie audacieuse, je me dis que la communion des saints est comparable à une manifestation d'ordre politique, à Madrid, Paris ou Montréal. Une manifestation de 500 000 ou un million de citoyens, selon la capitale. Devant une telle manifestation, le pouvoir ne peut pas rester indifférent. Devant l'incessante intercession de la multitude des saints, Dieu n'est pas indifférent. »

Comprendre, pardonner

« Tout comprendre, c'est tout pardonner. » Charles Du Bos attribue cette remarque à Mme de Staël, et il y revient souvent dans son journal. Je croyais qu'elle était de Goethe. N'importe… C'est bien ce à quoi travaillent les psychologues, toutes catégories confondues, lorsqu'ils plaident la défense d'un crime crapuleux. »

Condition humaine.

« Vivre est une pratique essentiellement monotone. Tenir maison, faire la cuisine, conduire un autobus, etc., sont la répétition indéfinie des même gestes. Il en va de même des soins du corps, de son propre corps……. D'où il suit que les philosophes, les penseurs, les moralistes sont volontiers pessimistes, sombres, amers. Je pense à Cioran, à Chamfort, à vingt autres. »

Condition humaine : une prière

« Une prière de l'Office demande à Jésus de nous « faire aimer la condition humaine ». Cette prière s'adresse à Celui qui a tout assumé de la condition humaine et qui l'éclaire par sa victoire sur la mort. »

Confiance et société

« Une société repose sur la confiance : confiance dans la parole ; confiance dans la monnaie c'est une seule et même chose. Ne dit-on pas encore et toujours trust ou fiducie à propos de l'argent ? Sur les billets américains, il est écrit : In God We Trust.

Conventions collectives du travail au Québec

« La lourdeur, l'épaisseur, la minutie des conventions collectives sont proprement absurdes. Tant les responsables du syndicat que ceux de l'administration sont obligés de recourir, chacun de leur côté, aux services d'avocats spécialisés, ce qui coûte des sommes considérables. »

Conversation et savoir-vivre

« Le pire du pire, c'est que dans une réunion de plus que trois personnes (mettons quatre, pour être vraiment démocrate), il n'y a plus aucune conversation possible. Personne n'écoute personne ; personne ne « sait » ce qu'il dit ; personne ne se préoccupe d'avoir compris ce que vous venez de dire. »

Coucher de soleil splendide

« Ce soir, splendide coucher de soleil. Je voyais comme un cône de feu immédiatement après la disparition de l'onglet du soleil sur la rive sud du Fleuve. À peu qu'on aurait cru à une explosion. Le soleil, dans nos régions, n'en finit plus de « rendre son or ».


D


Demande de pardon

« Dimanche dernier, le pape a demandé pardon pour les péchés commis par l'Église catholique en 2000 ans d'histoire. Luigi Accatoli avait publié un volume où il présente plus de 100 demandes de pardon de Jean-Paul Il. Mais cette fois-ci, le pape a finalement tiré la somme de ses mea culpa partiels et successifs. ».

Demander pardon

« La demande de pardon se décompose en trois moments : la reconnaissance de la faute ; l'aveu ; la volonté de se convertir. Dans la parabole de l'enfant prodigue, on reconnaît ces trois moments. »

Doux

« Les doux ne sont pas des mous. Jésus a dit « Bienheureux les doux ». Il n'a pas dit : bienheureux les mous. Il ajoutait : « Car ils posséderont la terre ».


E


École au Québec : son histoire

« Au Québec, l'histoire a fait que l'école a d'abord et longtemps été catholique et privée. À toutes fins utiles et significatives, jusqu'à la Révolution tranquille. Il était devenu urgent que l'État prenne le relais du rôle de suppléance de l'Église catholique. Et l'Église catholique ne s'est point fait tirer l'oreille. Mais il n'était point nécessaire, il n'était point intelligent, il n'était point civilisé de renier l'histoire du système scolaire québécois au nom d'un jacobinisme à la française. »

Écrire devient difficile (juillet 2001)

« J'aime écrire, mais cela m'est de plus en plus difficile. Je bute sur beaucoup de mots, et pas seulement quant à l'orthographe ou au genre, mais quant au sens. Comment font ceux qui écrivent comme ils parlent ! »

Égoïste

« Je ne veux pas oublier la plaisanterie suivante que me rapportait un confrère français : « Question : qu'est-ce qu'un égoïste ? Réponse : quelqu'un qui ne pense pas à moi. » Cette plaisanterie est bien davantage qu'une plaisanterie, si l'on y pense bien. En effet, quand on accuse (ou que l'on juge) quelqu'un d'être égoïste, cela veut dire qu'il n'a pas suffisamment pensé à moi ; qu'il a manqué d'attention envers moi.

Enfants et secrets

« Seuls les enfants peuvent ne pas être secrets. Ils sont innocents c'est-à-dire non nocifs. La vérité sort de la bouche des enfants, dit le proverbe. Eux, ils ne parlent pas pour tuer. Ils ne sont pas imputables. Mais un adulte a aussi le droit d'être secret. »

Enseignement privé : quel est son fondement?

« L'existence et le maintien d'un réseau scolaire privé ne peut se fonder que sur la supériorité de l'éducation assurée dans une école privée, c'est-à-dire meilleur encadrement des élèves, meilleurs résultats scolaires ; bref, meilleure éducation. »

Époque bavarde et inculte

« Avec les ressources de l'Internet, on peut « copier-coller » (selon les instructions des « serveurs ») des masses d'informations, sans guère y ajouter quoi que ce soit de soi. L'époque est bavarde. Bavarde et inculte. »

Évangile et monde

« Les porteurs de l'Évangile seront toujours à contre-culture ambiante, à contre-mentalité régnante, bref, à contre-monde. Je dis « monde », au sens où Jésus a dit : « Je vous envoie dans le monde comme des brebis au milieu des loups. »

Excuse ou pardon : quelle différence?

« On s'excuse d'avoir offensé quelqu'un par étourderie. On s'excuse d'un malentendu, d'un retard à un rendez-vous, etc. Mais quand on demande pardon, on n'invoque aucune excuse, justement. On reconnaît sa faute. Point. Si celui à qui on demande pardon nous le refuse, tout le poids retombe sur lui. »


F


Fierté et honte

« Je passe une bonne partie de la journée à préparer la conférence que je dois donner mercredi prochain au Sanctuaire  Marie-Reine-des-Cœurs, sur le thème de la fierté. Le mot fierté aimante le mot honte. Or, qu'est-ce que la honte ? Saint Thomas la rattache à la vertu cardinale de tempérance. La honte consiste d'abord dans le sentiment d'avoir été en-dessous de soi. La honte est louable. »

Forces canadiennes à Expo Québec

« Nous visitons ensuite le parc de démonstration des Forces canadiennes. Les militaires répondent à nos questions avec clarté et compétence. Ces monstres blindés sont terrifiants et d'une très grande sophistication. Un immense canon autopropulsé peut tirer des obus à une distance de 26 km. Peut-on imaginer la puissance de destruction où seraient engagés, de part et d'autre, quelques dizaines de ces engins ? »

Français. Contrer son déclin

« Pour contrer le déclin du français, il faudrait vider les écoles, non pas des élèves, mais de la plupart des professeurs et des administrateurs, pour la raison qu'ils parlent et écrivent un français approximatif. Les syndicats s'y opposeraient, au nom des valeurs de gauche. »

Fusion annoncée des villes et municipalités

« Nous serons engagés dans davantage de fascisme. Nous ne nous en serons même pas aperçu. Il s'agit toujours d'échanger sa conscience contre sa liberté. Je veux dire : échanger sa liberté contre le confort des slogans. Kierkegaard écrivait : « La vérité ne peut être collective ; elle ne peut être historique ; elle doit être vécue. »

Fusion des villes et municipalités

« Les fusions ou les contre-fusions ont déjà coûté des dizaines de millions de dollars, alors que les « fusions » naturelles (si le peux dire « naturelles ») se seraient faites d'elles-mêmes, par la force des choses. Mais il fallait qu'une ministre laisse sa cicatrice sur le corps social. »


G


Gauche, droite

« L'étiquette gauche-droite, dans le langage courant, désigne ce que j'appellerais une sensibilité pour le petit et la justice, si l'on parle de gauche, et une sensibilité pour l'ordre et le pouvoir, si l'on parle de droite. »

Georges-Henri Lévesque, o.p.

«Décès,  hier, 15 janvier 2000, du père Georges-Henri Lévesque. Il avait près de 97 ans…. Il aura été un des grands artisans de la modernisation du Québec, notamment avec la création de la faculté des sciences sociales, malgré l'opposition de Duplessis……Au début des années soixante, il fut appelé à fonder l'université du Rwanda. »

Georges Dor

« Georges Dor vient de mourir à 70 ans. Il  avait lancé trois petits pamphlets dénonçant le mal-parler québécois : Un certain Québec a cru être arrivé au monde en 1960 ; un autre croit être sorti de la cuisse des pantalons « cargo ». Cela ne fait pas un peuple jeune ; cela fait un peuple dépenaillé, déguenillé, effrangé, en loques, en haillons. »

 

Grand esprit, grand cœur, grande âme…

« Un « grand esprit » n'est pas nécessairement un « grand cœur ». Une « grande âme » et un « grand cœur », par contre, sont pratiquement synonymes. »

Grèves

« Les grèves dans les écoles sont moins dramatiques que les grèves dans les hôpitaux. Encore que l'on ignore les ravages qu'elles ont pu produire dans les esprits. Pour tout dire, je préfère un soldat de n'importe quel bord à un colonel syndical en syndicocratie. »

Guerre.  La 4e

« La guerre où nous sommes engagés, la quatrième Guerre Mondiale, c'est la résistance à la globalisation. La tactique du terrorisme, c'est de faire s'écraser le système sous son propre poids. On peut observer ce phénomène à l'échelle québécoise. Il suffit de penser au système scolaire et au système hospitalier. »


H


Handicapés, leur état de dépendance

« Je remarque, à Rome, place St-Pierre, que plusieurs handicapés se déplacent (ou sont déplacés) entre les cordons des enclos et la presse de la foule. Handicapé, je n'aurais ni une telle foi ni une telle humilité. Car il faut beaucoup d'humilité pour accepter de dépendre. »

Henri-Louis Mathieu, frère

« Mémoire d’un éducateur de chez nous. » Un récit de ce genre présente un avantage marqué par rapport aux notices biographiques que l'on a coutume de publier ad intra et pour la proche parenté…... Certes, l'adage latin peut s'appliquer : De mortuis nil nisi bonum. Des morts, ne dites rien, sinon du bien. Mais de là à canoniser tout le monde ! Il vaudrait mieux se contenter d'un bref ménologe. »

Histoire

« L'Histoire (avec un H majuscule, et chaque histoire individuelle) est une longue phrase qui ne prendra son sens qu'avec le point final. « J'étonnerai toutes vos patiences », comme dit une hymne de l'Office. »

Histoire d’une libération

« L'histoire, toute histoire, est l'histoire d'une libération. Au sortir de l'utérus, l'enfant conquiert la première libération, qui est de marcher. Et la dernière liberté du vieillard est de marcher tout seul. Elle lui est généralement refusée. »

Histoire et histoire

« Deux histoires se déroulent constamment : l'histoire qui fait les manchettes des médias et l'histoire des saints. Étant bien entendu que la multitude des saints n'est connue que de Dieu seul. L'Église en signale quelques-uns dans sa liturgie pour nous donner à lire, en pointillés, le texte réel. »

Histoire sainte

«Au réfectoire du Juvénat, on lisait L'Histoire sainte du père Berthes, dont le garde un excellent souvenir. Le récit était enlevé, cursif. De la bonne vulgarisation pour l'âge que nous avions. Si les élèves actuels en connaissaient la moitié, ce serait un gain net ! »

Honte et fierté

« Je passe une bonne partie de la journée à préparer la conférence que je dois donner mercredi prochain au Sanctuaire  Marie-Reine-des-Cœurs, sur le thème de la fierté. Le mot fierté aimante le mot honte. Or, qu'est-ce que la honte ? Saint Thomas la rattache à la vertu cardinale de tempérance. La honte consiste d'abord dans le sentiment d'avoir été en-dessous de soi. La honte est louable. »


I


Idéologie et croyance

« Je lis dans L'Actualité datée du 1er avril 2000 : L'idéologue croit qu'il sait. Il ne sait pas qu'il croit. Question : un catholique est-il un idéologue qui s'ignore ? Réponse : le catholique croit, mais la foi n'est ni une évidence, ni une opinion ni un savoir. »

Intelligence

« J'ai une intelligence-piscine : on voit le fond. D'autres ont une intelligence-pacifique ; océane, si vous préférez. On ne voit jamais le fond. Guitton est une intelligence-piscine. »

Intelligence du christianisme

« Vers 1974, j'entrais dans Marcel Légaut. Il n'est ni un exégète ni un spécialiste de la Bible, mais pratique une « lecture » de Jésus (ce qu'il appelle « l'intelligence » du christianisme) qui me nourrit depuis lors. »

Internet,  Babel et plus

« L'Internet est une reprise de la Tour de Babel. Dans l'imaginaire des Sumériens (quelque 3000 ans avant Jésus-Christ), le défi suprême était de s'élever jusqu'aux cieux. Avec l'Internet, c'est l'ubiquité de Dieu qui est ambitionnée. »

Internet et culture

« Avec les ressources de l'Internet, on peut « copier-coller » (selon les instructions des « serveurs ») des masses d'informations, sans guère y ajouter quoi que ce soit de soi. L'époque est bavarde. Bavarde et inculte!

Internet, WEB

« L'Internet, le WEB, appelons ça comme on voudra, entraîne bien davantage qu'un changement. Il s'agit d'une véritable mutation. La chenille mue en papillon, mais ni l'une ni l'autre n'en savent ni n'en ressentent rien. Mais la mutation dans laquelle l'humanité est engagée entraîne une énorme désincarnation et un immense désarroi. »


J


Jean Guitton, son influence comme écrivain

« En 1957, je me mis à lire Guitton, notamment Le problème de Jésus et Portrait de Monsieur Pouget où, pour la première fois, je me trouvai en contact avec l'exégèse contemporaine dont de larges pans n'ont pas vieilli. »

Jean-Paul Nolet

« J'apprends aujourd'hui la mort de Jean-Paul Nolet, décédé hier, à l'âge de 75 ans. Une des plus belles voix de Radio-Canada et homme de grande distinction. Il appartenait à la nation des Abénakis. En 1970, nous avions correspondu un bon moment. »

Jésus

« Jésus est né en secret ; il est mort publiquement ; il est ressuscité nuitamment ; Il s'est élevé aux cieux curieusement. »

Jésus : foi sur témoignages

« De Jésus, nous n'avons que des témoignages. Et qu'est-ce qu'un témoin, sinon celui qui atteste l'existence de ce que personne d'autre que lui n'a vu. On recoupe, oui superpose des témoignages, mais l'on n'est jamais que « dans la foi nue, l'espérance déçue, l'amour impuissant ». En cela même, Jésus est l'exemple unique et universel. »

Journées promotionnelles

« Les 3 et 4 avril, journées « promotionnelles » à Montréal… .….Ces exercices me pèsent à moi aussi. Ils font pourtant partie du métier d'écrire. On écrit pour être lu et pour être lu, il faut être vu ! Qu'il l'admette ou non, l'écrivain est amené à cabotiner, à colporter sa marchandise ! »

Judas, sa statue

«Peu après la révolution soviétique, on s'est dépêché d'élever une statue à Judas. Quand j'ai appris la chose, longtemps après (évidemment), je fus scandalisé. Je ne le suis plus. Cela fut un geste prophétique. Blasphématoire pour ceux qui l'ont décidé, mais prophétique quand même.  Le prophète n'annonce pas l'avenir ; il bat le temps présent. Comme une cloche. Cloche de baptême, cloche de mariage, cloche de funérailles. Le temps nous échappe par les deux bouts. Je veux dire le passé et l'avenir, comme on s'en doute.

Justice

« En fait, je ne donnerais pas cher pour tel récent accusé québécois d'un crime sordide, s'il était tout bonnement remis entre les mains des hurleurs sans reproches qui se pressent contre la clôture d'un palais de justice ou pour pouvoir entrer dans la salle d'audience. »


K


L


Liberté

« Me, myself and God, disait Newman. Dieu m'a créé libre. Mais si je ne veux pas être libre de la liberté d'une pierre qui tombe, j'ai besoin de la médiation de l'Église, y compris ses misères historiques (que je démêle très bien) et ses misères circonstancielles…..que j'ai beaucoup plus de mal à supporter. »

Ligne de la vérité

« La ligne de la vérité, c'est la Tradition, l'Écriture, le Magistère. »

Liturgie de la sobriété

« J'ai été baptisé dans la liturgie romaine. La liturgie de la sobriété. La liturgie où chaque mot est porteur d'un concept. L'auteur présomptif de L'imitation de Jésus-Christ qui n'était pas un laxiste (le livre date du temps de Jeanne d'Arc) prend la peine d'écrire ceci : « On doit en célébrant éviter tout extrême, et n’être pas trop lent ni trop précipité. (Livre IV, ch. 10) »

Livre et sa présentation

« J'estime en effet qu'un livre (sauf pour quelques amis et familiers de l'auteur) a besoin d'être présenté, au sens où un inconnu a besoin d'être présenté dans une famille, un cercle, une réunion, un club, un party. »

Livres usagés en étalage

« Tout en cherchant dans les rayons, je ne pouvais pas ne pas me faire la réflexion que je fouinais dans un cimetière. Beaucoup de grands noms, beaucoup de travail, beaucoup de réflexion dorment ici dans le silence et sous la poussière. »

Lourdes et Bernadette Soubirous

« Dans un article consacré à Bernadette Soubirous, je lis ceci : peu après les dix-huit apparitions, elle fut soumise à divers interrogatoires, religieux ou civils. Elle répondait invariablement : « Je suis chargée de vous le dire [le message] ; je ne suis pas chargée de vous le faire croire. »


M


Maître

« Un maître, peu importe le niveau (pardon ! l'ordre) où il exerce sa magistrature, ne sera jamais que celui : a) qui sait et, b) qui aime. Et dans cet ordre. Savoir, d'abord, car il n'y a pas d'ignorance utile. Aimer ? Cela dépasse mon instruction. Car aimer, c'est rendre libre. Et qu'est-ce qui rend libre ? Réponse : la vérité. »

Mal-parler québécois

« Georges Dor vient de mourir à 70 ans. Il  avait lancé trois petits pamphlets dénonçant le mal-parler québécois : Un certain Québec a cru être arrivé au monde en 1960 ; un autre croit être sorti de la cuisse des pantalons « cargo ». Cela ne fait pas un peuple jeune ; cela fait un peuple dépenaillé, déguenillé, effrangé, en loques, en haillons. »

Marcel Légaut

« Vers 1974, j'entrais dans Marcel Légaut. Il n'est ni un exégète ni un spécialiste de la Bible, mais pratique une « lecture » de Jésus (ce qu'il appelle « l'intelligence » du christianisme) qui me nourrit depuis lors. »

Marie

« Entre son Fiat de l'Annonciation et son Magnificat lors de sa visite à sa cousine, quelques jours plus tard, Marie ne savait pas qu'il y aurait le Stabat, quelque trente ans plus tard !

Maurice Richard. 

« Maurice Richard est décédé le 27 mai, à 78 ans…… Dans l'imaginaire québécois, il était devenu une légende, une idole. Je n'ai jamais été amateur de sports radio ou télédiffusés. J'ai donc très peu « pratiqué » Maurice Richard. J'en savais toutefois assez sur lui pour l'admirer. Mais il serait faux de dire que l'annonce de sa mort m'a ému. »

Meurtre, ses causes

« Chouraqui indique les trois grandes sources du meurtre : « la jalousie, la peur, la vengeance. La vengeance n'est que la réplique à une violence subie. Il importe de se concentrer sur ses causes, car une fois éradiquées la jalousie et la peur, il y aurait beaucoup moins de raisons de se venger. »

Miracle

« J'en reviens à mon idée, souvent exprimée dans mon journal, que les miracles sont des évidences différées. Indépendamment de la sophistication des enquêtes médicales de l'Église, le miracle, en dernière analyse, demeure un phénomène spirituel plutôt qu'un objet de science. »

Monument aux frères éducateurs

« Hier, 20 juin 2000, inauguration officielle d'un monument dédié aux frères éducateurs. Le monument fait face à l'ancien édifice qui abritait l'Académie commerciale des frères des écoles chrétiennes. C'est André Gaulin, alors qu'il était député péquiste, qui avait eu l'idée d'ériger une œuvre commémorative en hommage aux communautés de frères éducateurs. »


N


Norme disparue

« Une fois la Transcendance abolie, il n'y a plus de norme. Dieu-le-Père aboli, il n'y a plus que des frères ennemis. La « mort de Dieu », proclamée par Nietzche, nous a laissés orphelins. »


O


Oisillons au nid

« À ce moment-ci de leur développement, ces oisillons  sont tout becs. Ils sont laids, mais les parents s'en foutent ! J'admire ce spectacle. Il s'inscrit dans l'ordre de la nature. Je suis sans doute mal fait, mais je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agit là d'un « échange de vies » : la vie de milliers d'insectes contre celle d'un oisillon. »


P

Pape et garanties

« Le Pape est photographié sur le mont Nébo, ou à genoux devant la mangeoire de Bethléem. De la sorte, il cautionne des traditions et les traditions, dans leur ordre, sont des faits. Mais enfin, le Pape ne garantit rien. Je dis « garantir » au sens historique contemporain.)

Pardonner

« La parabole de l'enfant prodigue montre que le père ne se soucie guère que le fils ait dilapidé la moitié de son héritage et lui ait causé grande peine. Il ne lui laisse même pas le temps de raconter ses errances. »

Pardonner, acte divin

« C'est toujours à Dieu que l'on demande pardon, car pardonner est un acte divin puisqu'il est une re-création du pécheur. Pardonner, c'est rétablir le pécheur dans sa dignité première. Même le pardon « à l'horizontale », le pardon qu'un homme peut demander à un autre homme de lui accorder, s'adresse à Dieu puisque c'est l'image de Dieu que l'offenseur a blessée. »

Pardon et source du pardon

« Nier l'existence de celui qui seul peut pardonner ; nier l'existence de la source de tout pardon, c'est le péché contre l'Esprit. »

Pardon en trois moments

« La demande de pardon se décompose en trois moments : la reconnaissance de la faute ; l'aveu ; la volonté de se convertir. Dans la parabole de l'enfant prodigue, on reconnaît ces trois moments. » 

Pauvre frustré

« Il n'y a rien de plus mortel que de frustrer le pauvre de l'espérance surnaturelle en la troquant contre l'espoir révolutionnaire. »

Petits malins et bons  gros

« Un confrère me disait que lorsqu'il était professeur, il s'inquiétait davantage des « petits malins » que des « bons gros ». Il est bien connu, en effet, que les petits de taille sont généralement plus roublards ou agressifs que les grands et gros qui sont plutôt placides et patients. »

Plan Marshall et ses deux buts

« On a pu dire que les États-Unis avaient tout intérêt à une reconstruction économique de l'Europe, Il reste que le Plan Marshall aura sans doute largement contribué à « contenir » la soviétisation de l'Europe. »

Planètes - En retenir la  formule

« Me Voici Tout Mouillé. Je Suis Un Nageur Pressé », qui donne dans l'ordre les planètes du système solaire : Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, Pluton. »

Politesse

« Politesse élémentaire, toujours ; obséquiosité, jamais. »

Pour qui j’écris mon Journal

« J'écris mon Journal pour les lecteurs chamois : ceux qui aiment sauter de pic en pic, et non pour les lecteurs escargots. Je ne suis pas doué pour les longs développements et rien ne m'agace davantage que les exposés minutieux qui ne nous épargnent aucun détail. »

Présentation d’un livre

« J'estime en effet qu'un livre (sauf pour quelques amis et familiers de l'auteur) a besoin d'être présenté, au sens où un inconnu a besoin d'être présenté dans une famille, un cercle, une réunion, un club, un party. »

Prière de l’Église

« La prière de l'Église s'articule autour de deux pôles : la proclamation de la gloire de Dieu et l'aveu de la misère de l'homme. La gloire de Dieu, c'est l'être ; c'est la création tout entière. Dans la création, la gloire de Dieu, c'est l'homme. Dans l'homme, c'est la misère de l'homme. Aussi bien, Dieu manifeste sa gloire par sa miséricorde. Cette affirmation revient régulièrement dans la liturgie. »

Prière pour les jours difficiles

 « Il faut le bénir dans le bonheur et dans le malheur. C'est vraiment là le sentiment où je me trouve actuellement, et depuis longtemps, en fait. Je prie pour que Jésus m'y maintienne quand je serai acculé au malheur absolu qui peut être la proximité de la mort, mais aussi quelque imprévisible fracture psychologique, physiologique ou sociale. »

Principe. Comprendre et faire sont deux.

« Évangile du jour : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi, voilà ce que dit toute l'Écriture : la Loi et les Prophètes. » (Mt 7, 12). Dans Tobie, on trouve la même chose, exprimée négativement : « Ce que tu détestes, ne le fais à personne. » (4, 15). Rien de plus simple à comprendre ; rien de plus difficile à faire. »

Prodigue fut vraiment pardonné

« La parabole de l'enfant prodigue montre que le père ne se soucie guère que le fils ait dilapidé la moitié de son héritage et lui ait causé grande peine. Il ne lui laisse même pas le temps de raconter ses errances. »

Prophète

« Le prophète n'annonce pas l'avenir ; il bat le temps présent. Comme une cloche. Cloche de baptême, cloche de mariage, cloche de funérailles. Le temps nous échappe par les deux bouts. Je veux dire le passé et l'avenir, comme on s'en doute. »


Q


Question

« La question que je me pose, toutefois, est la suivante : Combien sont-ils à « s'impliquer dans des causes sociales » non point tant pour sauver les autres que pour se sauver eux-mêmes ? Quand on se met à aider les autres, on se place en position d'autorité, de supériorité. Oh ! certes en position de supériorité glorifiée, surtout si on le fait au nom de l'Évangile. »


R


Révélation du 11 septembre 2011

« Qu'est-ce que le 11 septembre a révélé ? Il a révélé ceci : qu'une vingtaine d'hommes, qui avaient froidement décidé de perdre la vie, ont mis l'Occident à genoux. Au point que, dans une entrevue de ces derniers jours, on entendait des touristes québécois à New York, se déclarer tout contents de se sentir en sécurité ! Et pour la raison qu'il y a « de la police partout ». On cède allègrement la liberté contre la sécurité. »

Révolution au détriment du pauvre

«Il n'y a rien de plus mortel que de frustrer le pauvre de l'espérance surnaturelle en la troquant contre l'espoir révolutionnaire. »

Rome, colonnade du Bernin

« Lors d’un de mes séjours à Rome, je me trouvais parmi les quelque 350 000 personnes entre les bras de la colonnade du Bernin. Le pape nomma tous les groupes de pèlerins. Il nomma les Fratelli Maristi. Il aurait pu, en passant, saluer son homonyme québécois. Un tel oubli est dur à avaler… »

Rome, place Saint-Pierre

« Je remarque que plusieurs handicapés se déplacent (ou sont déplacés) entre les cordons des enclos et la presse de la foule. Handicapé, je n'aurais ni une telle foi ni une telle humilité. Car il faut beaucoup d'humilité pour accepter de dépendre. »


S


Saints et histoire

« Deux histoires se déroulent constamment : l'histoire qui fait les manchettes des médias et l'histoire des saints. Étant bien entendu que la multitude des saints n'est connue que de Dieu seul. L'Église en signale quelques-uns dans sa liturgie pour nous donner à lire, en pointillés, le texte réel. »

Savoir-vivre et conversation

« Le pire du pire, c'est que dans une réunion de plus que trois personnes (mettons quatre, pour être vraiment démocrate), il n'y a plus aucune conversation possible. Personne n'écoute personne ; personne ne « sait » ce qu'il dit ; personne ne se préoccupe d'avoir compris ce que vous venez de dire. »

Secret

« Quant au secret, c'est un choix légitime de quiconque protège sa misère ou occulte sa lucidité, par prudence ou même par charité. Seuls les enfants peuvent ne pas être secrets. Ils sont innocents c'est-à-dire non nocifs. La vérité sort de la bouche des enfants, dit le proverbe. Eux, ils ne parlent pas pour tuer. Ils ne sont pas imputables. Mais un adulte a aussi le droit d'être secret. »

Services religieux : beauté et dignité

« Les autorités religieuses remarquent et déplorent la baisse de la pratique religieuse et la multiplication des sectes. Elles pourraient peut-être s'interroger sur la qualité de ce qui est offert au petit reste des demandeurs ! Il n'est pas prouvé par ailleurs que des jeunes, placés devant de la beauté, de la dignité, du silence ne seraient pas attirés, nourris, retenus. »

Sida et argent

« Le sida est pandémique en Afrique. On mentionne 22 millions de morts en 20 ans. L'ONU consacrera 26 milliards de dollars US pour combattre la maladie. Combien de ces milliards se rendront à destination ? Combien auront maigri en cours de route ? L'argent n'engraisse pas en voyageant : il maigrit. Surtout quand il passe d'une agence gouvernementale à une autre. »

Société et confiance

« Une société repose sur la confiance : confiance dans la parole ; confiance dans la monnaie c'est une seule et même chose. Ne dit-on pas encore et toujours trust ou fiducie à propos de l'argent ? Sur les billets américains, il est écrit : In God We Trust. »

Soleil qui se lève et se couche

« On a longtemps cru que le soleil et autres globules tournaient autour de la terre. Galilée y a mis bon ordre. Mais on continue de dire que le soleil se lève et se couche, comme un bon gros chien. Avec Internet, c'est le monde qui tourne autour de moi. »

Souffrance, condition de la joie

« Dire que « la souffrance est la condition de la joie » n'est ni du dolorisme, ni du masochisme glorifié, ni du misérabilisme. Une condition n'est pas une cause ; elle est ce sans quoi une cause ne peut s'exercer. Pour que le bois brûle, il faut qu'il soit sec. Mais c'est le feu qui cause la combustion du bois et non pas la sécheresse du bois ! »

Souvenir pédagogiques

« Un confrère me disait aussi que lorsqu'il était professeur, il s'inquiétait davantage des « petits malins » que des « bons gros ». Il est bien connu, en effet, que les petits de taille sont généralement plus roublards ou agressifs que les grands et gros qui sont plutôt placides et patients. »


« De quoi se souvient-on à propos d'un homme (confrère, supérieur, vieil ami) ? Non pas tant de son intelligence, de ses actions d'éclat, de ses succès professionnels, etc. On se souvient de sa bonté, s'il a été bon. »

Statistiques 

« Parmi les mille millions de catholiques, les hommes et les femmes consacrés dans des ordres, des congrégations, des instituts ou des sociétés de vie apostolique sont d'environ un pour mille. »

Suicide – Ses causes

« Durkheim a été un des premiers à signaler l'aspect social du suicide en ce sens qu'il révèle l'état d'une société et que plus l'intégration sociale est forte, moins il y a de suicides. D'autres auteurs signalent que le suicide implique généralement une carence relationnelle. »

Syllabus… et l’an 2000

« Le Syllabus mettait en garde contre le totalitarisme de l'État et soulignait les abus du libéralisme économique. Nous sommes en 1864… En l'an 2000, je ne suis pas fâché de voir que Pie IX condamnait aussi et déjà le totalitarisme et les abus du libéralisme économique. »

Syndicats

« Les syndicats sont un contrepoids nécessaire en face du patronat public ou privé. Il reste que je n'ai jamais pu admettre la grève dans les hôpitaux. Et un homme comme Marcel Pepin a ordonné et maintenu plusieurs grèves dans les hôpitaux. »


T


Témoignages et foi nue en Jésus

« De Jésus, nous n'avons que des témoignages. Et qu'est-ce qu'un témoin, sinon celui qui atteste l'existence de ce que personne d'autre que lui n'a vu. On recoupe, on superpose des témoignages, mais l'on n'est jamais que « dans la foi nue, l'espérance déçue, l'amour impuissant ». En cela même, Jésus est l'exemple unique et universel. »

Temps nous échappe

 « Le temps nous échappe par les deux bouts. Je veux dire le passé et l'avenir, comme on s'en doute. »

Tragédie du 11 septembre : un sous-produit

« Un des sous-produits inattendus de cette tragédie aura été une meilleure compréhension, une meilleure connaissance de la religion musulmane. »

Transcendance abolie : résultat

« Une fois la Transcendance abolie, il n'y a plus de norme. Dieu-le-Père aboli, il n'y a plus que des frères ennemis. La « mort de Dieu », proclamée par Nietzche, nous a laissés orphelins. »

Troc et piège

« Il n'y a rien de plus mortel que de frustrer le pauvre de l'espérance surnaturelle en la troquant contre l'espoir révolutionnaire. »


U


V


Vérité à découvrir

« Un maître, peu importe le niveau (pardon ! l'ordre) où il exerce sa magistrature, ne sera jamais que celui : a) qui sait et, b) qui aime. Et dans cet ordre. Savoir, d'abord, car il n'y a pas d'ignorance utile. Aimer ? Cela dépasse mon instruction. Car aimer, c'est rendre libre. Et qu'est-ce qui rend libre ? Réponse : la vérité. »

Vivre dans la vérité

« Des millions de chrétiens ont vécu et se sont sanctifiés sans avoir rien connu des questions soulevées par l'exégèse contemporaine. Ils n'en vivaient pas moins dans la vérité des choses. La ligne de la vérité, c'est la Tradition, l'Écriture, le Magistère. « L'Église (le Magistère) est nécessaire, comme la coupe est nécessaire au vin. Un Dieu sans Église, c'est le commencement de l'Église sans Dieu » (Thibon). »

Vouloir aimer

« Il suffit de vouloir aimer Dieu pour l'aimer. « Amicus Dei esse si voluero, ecce nunc fio. Si je veux être l'ami de Dieu, voici que je le suis. » (Augustin).

Voyage sous 249 tunnels

« De l'Hermitage (France) à Rome et de Rome à Assise, Monte Cassino, Lorette et quelques autres sorties, nous voyagions toujours en car. En tout et pour tout, nous avons traversé 249 tunnels! C'est un confrère qui a fait le décompte. Les plus courts mesuraient (et mesurent encore, sans doute) quelques centaines de mètres ; le plus long, 13 km. Les routes italiennes ne serpentent pas dans les vallées. Quand elles frappent une montagne, elles entrent dedans. »

Voyager, c’est attendre

« À Paris, il a fallu trois heures pour aller de Charles-de-Gaulle à la résidence où le devais me rendre, qui se trouve en plein cœur de Paris : la moitié du temps qu'il a fallu pour traverser l'Atlantique. Voyager, c'est attendre. Et attendre, c'est être humilié, même si l'on paie plein prix. »


W

X

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F I N


Retour au texte de l'auteur: Jean-Paul Desbiens, philosophe et essayiste Dernière mise à jour de cette page le lundi 10 octobre 2011 8:47
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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