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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

David Cumin, Géopolitique de l'Eurasie. Avant et après 1991. (2018)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre de David Cumin, Géopolitique de l'Eurasie. Avant et après 1991. Lyon, France: Université Jean-Moulin Lyon 3, Faculté de droit, 2018, 134 pp. [Livre diffusé en libre accès dans Les Classiques des sciences sociales avec l'autorisation de l'auteur accordée le 31 octobre 2018, autorisation acheminé par l'intermédiaire de M. Jean-François Bonnet.]

[8]

Géopolitique de l’Eurasie.
Avant et après 1991.

Introduction

Les crises se succèdent, depuis 1998, entre la Russie et l’Occident, au point que certains parlent de « nouvelle guerre froide ». Sur cette tension de niveau mondial se greffent de multiples conflits locaux au sein et autour de l’espace ex-soviétique, c’est-à-dire l’espace eurasien.

Pour comprendre la situation actuelle, il importe de remonter le cours du temps, de retourner à 1991, l’année de la dissolution de l’URSS, et, plus avant, à 1917, l’année de l’effondrement de l’Empire russe, puis 1922, l’année de la création de l’Union Soviétique consécutive à la guerre civile « russe » (en vérité, guerre civile « eurasienne », comme les révolutions « russes » étaient des révolutions « eurasiennes »). L’Empire russe comme l’URSS étaient des formes d’unité politique de l’Eurasie, s’articulant certes autour de la nation « ethnique » russe mais l’englobant et la dépassant, à l’instar des autres nations « ethniques » de l’espace compris entre l’isthme mer Baltique-mer Noire et la mer d’Okhotsk. L’URSS n’était cependant pas qu’un État-continent eurasien ; elle était aussi un Parti-État universaliste ; celui-ci a entraîné celui-là dans sa chute. Depuis, un gigantesque bras de fer se déroule entre la logique centrifuge de balkanisation de l’Eurasie, ou de consolidation de l’indépendance des États post-soviétiques, et la logique centripète d’unité de l’Eurasie, ou de préservation de l’hégémonie russe dans « l’étranger proche ». C’est ainsi que face au roll back turco-occidental, ou à ce qui est perçu comme un roll back, se substituant au containment, le Kremlin, depuis Poutine (2000), mène une double politique « eurasienne » et « eurasiatique ». Celle-ci trouve sa source dans « l’eurasisme », lui-même d’inspiration « régionaliste », par opposition à « l’universalisme » occidental.

L’objet de ce livre est donc d’exposer la géopolitique de l’Eurasie, avant et depuis 1991, c’est-à-dire ses territoires et ses représentations ou ses enjeux territoriaux. Conformément à la méthode géopolitique [1], qui est aussi une méthode d’analyse de l’histoire contemporaine [2], on partira d’une date charnière, 1991, et on avancera jusqu’à nos jours (première partie) ; on retournera vers le passé (deuxième partie) pour comprendre le présent, que l’on pourra alors traiter (troisième et quatrième parties) en connaissance de cause. On terminera par un tour d’horizon de différents pays ou régions de l’Eurasie ou de la Fédération de Russie (cinquième partie). Trois questions serviront de fil conducteur à l’ensemble. Quelle était la situation de l’Eurasie en 1991 ? Il y avait l’URSS, correspondant grosso modo, au plan géographique, à l’Empire russe de 1914. Qu’est devenue l’Eurasie depuis et où en est-on aujourd’hui ? Il y a quinze États, de nombreux conflits potentiels ou réels nationalitaires et frontaliers, une tension à la fois locale et mondiale (incluant une dimension pétro-gazière) entre forces centrifuges post-soviétiques et force centripète panrusse. Comment en est-on arrivé là ? Il y a eu l’histoire de l’instauration de l’URSS (1917-1922), de son expansion (1939-1949), de sa dislocation (1988-1991) et de sa succession (après 1992).


[1] Cf. Yves Lacoste : « En guise d’éditorial. Les différents niveaux d’analyse du raisonnement géographique et stratégique », Hérodote, n°18, Points chauds, 2/1980, pp.3-15 ; « Editorial : les géographes, l’action et le politique », Hérodote, n°33-34, Les géographes, l’action et le politique, 2-3/1984, pp.3-32 ; « La géographie, la géopolitique et le raisonnement géographique », Hérodote, n°130, Géographie, guerres et conflits, 3/2008, pp.17-42 ; « La géographie, la géopolitique et le raisonnement géographique », Hérodote, n°146-147, La géopolitique, des géopolitiques, 3-4/2012, pp.14-44.

[2] « Pour l’essentiel tout raisonnement géopolitique doit porter sur des mouvements. Or, le mouvement, c’est de l’espace et du temps... Il n’est pas de raisonnement géopolitique sérieux sans références historiennes. Toutefois, le géographe, à l’égard du temps, n’a pas la même démarche que celle des historiens. Alors que ceux-ci descendent en quelque sorte le temps, en allant du plus ancien vers le moins ancien..., le géopolitiste part de problèmes actuels... pour aller chercher, dans telle... étape du passé... ce qui lui permet de mieux comprendre les rapports de force actuels et leurs enjeux territoriaux » (Y. Lacoste : « Editorial : le changement, temps longs et grands espaces », Hérodote, n°47, Géopolitique de l’URSS, 4/1987, pp.3-9, p.6).



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 18 mars 2019 10:32
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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