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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

L'idée d'université. Une anthologie des débats sur l'enseignement supérieur au Québec de 1770 à 1970. (2001)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Claude CORBO, L'idée d'université. Une anthologie des débats sur l'enseignement supérieur au Québec de 1770 à 1970. Choix de textes et présentation par Claude Corbo avec la collaboration de Marie Ouellon. Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 2001, 384 pp. [Livre diffusé en libre accès dans Les Classiques des sciences sociales avec l'autorisation de l'auteur.]

[7]

L'idée d'université.
Une anthologie des débats sur l'enseignement
supérieur au Québec de 1770 à 1970.

Avant-propos

Le propos de l'anthologie ici présentée est de faire connaître et comprendre l'évolution de l’idée d'université, c'est-à-dire de retracer, à travers des textes particulièrement significatifs, l'idée que l'on s'est faite de l'université, des formes diverses qu'elle a pu ou pourrait prendre, des rapports entre cette idée et d'autres idées sociales, politiques, culturelles ou religieuses importantes, qui ont eu cours dans l'histoire du Québec. Cette anthologie ne constitue donc pas une histoire de l'institution universitaire au Québec. Une telle histoire reste encore à écrire. Certes, il existe une abondante bibliographie : monographies sur les établissements, études sur les origines des facultés, biographies d'universitaires éminents, etc. De plus, les histoires générales du Québec ou de son système d'éducation traitent aussi de l'université. Mais on attend toujours une histoire globale et intégrée de l'institution universitaire québécoise dans ses rapports avec la société civile, les Églises, les groupes économiques, sociaux, culturels, l'État et les mouvements politiques, les universités du Canada et du monde. Cette anthologie pourra, on l'espère, fournir des matériaux utiles à une éventuelle histoire de l'université au Québec.

Plusieurs raisons ont inspiré et soutenu la préparation de cette anthologie. En premier lieu, l'université a été et demeure un objet de débats dans la société. Ainsi, les récentes années ont donné lieu à des débats sur ses finalités en regard du marché du travail et des forces économiques et sociales qui s'y déploient. Certains veulent arrimer plus étroitement les activités d'enseignement et de recherche à des impératifs de productivité et de compétitivité de la société engagée dans le processus de mondialisation. Dans une phase de la civilisation où, dit-on, le bien-être des individus et des sociétés repose sur l'exploitation intensive du savoir, l'université doit constituer un rouage central des mécanismes économiques. D'autres voient plutôt dans l'université une instance qui sache garder une salutaire et critique distance par rapport au marché et aux lieux de pouvoir, et qui puisse [8] se consacrer, non à la formation de spécialistes, mais à la maturation des intelligences et des esprits, non à la réponse ponctuelle aux demandes de l'industrie, mais à la quête désintéressée du savoir pour lui-même. Ce débat renvoie, en deuxième lieu, à un autre, fondamental, sur la nature même et les finalités propres de l'institution qui, de génération en génération, oppose ceux et celles qui définissent l'université comme une communauté d'esprits consacrés à la poursuite libre de la connaissance, rendue possible par la liberté académique et l'autonomie institutionnelle, à ceux et celles pour qui l'université doit, par son travail propre et par-delà même ce travail, servir une cause qui la dépasse, que ce soit la foi religieuse, la nation ou un ordre social différent. Quiconque a le moindrement vécu en milieu universitaire sait comment et combien des questions d'intendance, d'allure technique souvent anodine, peuvent vite conduire à des affrontements entre des conceptions inconciliables de la nature et des finalités de l'institution. En troisième lieu, par-delà les oppositions entre ces conceptions, l'idée même d'université se trouve façonnée par les visions de l'être humain et de la société que portent les divers groupes sociaux. En ce sens, l'idée d'université que peuvent se faire les universitaires prolonge des idées par lesquelles des groupes ou des individus se comprennent eux-mêmes et se positionnent les uns par rapport aux autres. Cela nous reconduit à l'évolution des idées sociales et nous aide à mieux comprendre comment évoluent ces idées générales. La présente anthologie se veut donc une modeste contribution à une meilleure connaissance de l'évolution, non seulement de l'institution universitaire au Québec, mais aussi de la société québécoise elle-même.

Cadre temporel et périodisation

La confection d'une anthologie s'effectue sous l'inspiration de certains choix méthodologiques. L'anthologie débute en 1770 pour la simple raison que le premier texte québécois qui s'intéresse, sinon à l'idée d'université comme telle, du moins à celle d'enseignement supérieur, date de cette année. Il s'agit d'une pétition par laquelle un groupe de « nouveaux sujets » de la couronne britannique — c'est-à-dire d'habitants de l'ex-Nouvelle-France — demandent au gouverneur Guy Carleton d'obtenir de la métropole le rétablissement du Collège de Québec et l'ajout de programmes d'enseignement supérieur préparant, entre autres, à des professions spécialisées. L'anthologie prend fin en 1970, et ce, pour plusieurs raisons. Quand arrive cette année 1970, la Révolution tranquille a réalisé une refonte fondamentale du système d'éducation québécois, y compris l'ordre universitaire, ce [9] dernier transformé par l'adoption de plusieurs lois fondamentales sur les investissements universitaires, sur l'Université du Québec, sur le Conseil des universités, de nouvelles chartes pour les universités de Montréal et Laval, etc. Ces réformes inaugurent une nouvelle période dans l'histoire de l'université québécoise. Par ailleurs, de 1970 à nos jours, les documents où s'affirme l'idée d'université sont tellement abondants que toute tentative pour les inclure aurait réduit abusivement l'espace disponible pour des textes significatifs des deux siècles antérieurs. Enfin, le responsable de la présente anthologie, ayant vécu et travaillé en milieu universitaire pendant les trente dernières années, avoue manquer de la distance et du détachement nécessaires pour faire un choix éclairé dans la masse des documents pertinents.

À l'intérieur des bornes 1770-1970, il a fallu établir une périodisation. Toute périodisation est en partie arbitraire et sujette à des débats légitimes. L'histoire du Québec s'est prêtée à diverses périodisations tenant compte à la fois des événements internes à son déroulement — on pense, notamment, de grandes charnières constitutionnelles — et des rythmes émanant du monde dans son ensemble. Pour les fins de la présente anthologie, il est apparu, à la lumière de l'histoire du Québec lui-même et aussi de ses établissements universitaires, qu'une périodisation inspirée de rythmes d'évolution différents pourrait être utile. L'anthologie distingue donc six grandes périodes. La première, de 1770 à 1821, correspond aux premières formulations de l'idée d'université. En 1811, McGill obtient sa première charte ; en 1852, c'est au tour de Laval ; entre ces deux bornes se situe donc une deuxième période, celle de la laborieuse constitution des premiers établissements. La troisième période va jusqu'à 1920 : elle s'achève à la fois avec la Première Guerre mondiale, avec l'acquisition, par la succursale montréalaise de Laval, de la pleine autonomie, et avec le début d'une nouvelle époque dans le monde et dans la société québécoise qui, comme le constate le recensement fédéral de 1921, compte désormais dans sa population une majorité de citadins. La quatrième période est celle de la recherche lente, tâtonnante mais aussi résolue, de la modernité dans les universités, particulièrement francophones ; elle englobe l'entre-deux-guerres. Une cinquième période correspond aux années 1945-1960 : elle voit croître les pressions pour des réformes qui tardent à venir dans une société qui, à l'extérieur de ses institutions, évolue très rapidement. Pour la sixième et dernière période, celle de la Révolution tranquille, on a choisi pour date d'ouverture 1960, mais, dès l'automne 1959, un nouveau (et éphémère) premier ministre québécois, Paul Sauvé, avait réglé une question éminemment importante pour les universités québécoises et laissée sans solution durant sept [10] ans, celle des subventions que le gouvernement fédéral mettait à leur disposition depuis 1951. En un sens, c'est l'automne de 1959 qui marque, pour les universités québécoises, le début de la Révolution tranquille. Cependant, par respect pour les habitudes établies, on fixe ici à i960 le début de la Révolution tranquille, y compris pour les universités.

Choix des textes

Le choix des textes résulte de plusieurs considérations différentes. En premier lieu, hormis quelques exceptions, l'anthologie ne retient que des textes ayant reçu une diffusion publique sous forme imprimée ou, à tout le moins, parlée, comme dans le cas de certaines allocutions dont il existe un texte écrit ou un compte rendu substantiel et fiable dans une publication. Les archives de plusieurs personnages ayant joué un rôle dans la vie universitaire, intellectuelle ou politique de la société québécoise, et les archives institutionnelles (par exemple, celles des universités, diocèses, organismes publics ou gouvernementaux, etc.) recèlent de nombreux documents — correspondance, dossiers administratifs, mémoires, etc. — où se trouvent formulées des visions de l'institution universitaire. Deux raisons ont dissuadé le responsable de cette anthologie d'exploiter cette catégorie de documents. Une raison mineure et pratique : cette anthologie est assujettie à des limites et tout ne peut y être inclus. Mais, surtout, une raison de principe : l'anthologie veut mettre en lumière des documents qui ont contribué à un débat public sur l'idée d'université, qui ont cherché à propager une vision de l'institution et qui ont influencé la prise de décision dans les affaires universitaires. Certains documents privés ont pu jouer ce rôle ; cependant, le plus souvent, les auteurs de tels documents ont aussi diffusé leurs idées dans des publications.

En second lieu, cette anthologie comporte des textes écrits en anglais. Un tel choix pouvant étonner, il convient de s'en expliquer. Au Québec, il y a longtemps eu — et, à certains égards, il y a encore — une double tradition universitaire. Ainsi, quand l'Université McGill prend véritablement son envol, sous la longue direction de Sir William Dawson, principal de 1855 à 1893, quand elle se consolide sous William Peterson, principal de 1895 à 1919, le modèle de référence est l'université britannique, même si, aux origines, il y a aussi des références aux modèles écossais et allemand. Par contre, quand les évêques catholiques entreprennent au milieu du xixe siècle, sous l'énergique leadership de Mgr Ignace Bourget, de mettre sur pied une université catholique et francophone, ils ont les yeux tournés vers des [11] expériences comme celles de John Newman tentant de créer une université catholique à Dublin ou des évêques belges s'employant à restaurer une université catholique à Louvain. Au cours de leur évolution, les universités anglophones du Québec ont été particulièrement sensibles aux modèles britanniques et américains, et les francophones, aux modèles catholiques, d'inspiration française ou belge. Il faut attendre les années 1930 pour qu'une voix forte et autorisée, celle de Marie-Victorin, invite la communauté universitaire francophone du Québec à tirer d'utiles enseignements de l'expérience en ce domaine de ses voisins américains.

Dans ces conditions, on ne s'étonnera pas de l'existence, au Québec, de deux discours distincts sur l'institution universitaire, selon la langue dans laquelle ils s'énoncent et qui se déploient longtemps sur le mode des « deux solitudes ». S'ils peuvent se rejoindre sur certains points, ces deux discours se démarquent aussi beaucoup l'un de l'autre. Ainsi, les débats sur l'université catholique se prolongent au Québec jusqu'à la Révolution tranquille, alors que l'université anglophone, bien que nourrie à ses origines d'influences protestantes, a réglé différemment la question des rapports entre religion et université. Il est donc apparu que l'anthologie refléterait plus fidèlement l'évolution de l'idée d'université au Québec en incluant des textes émanant de la communauté universitaire anglo-québécoise, et en les publiant dans leur langue d'origine. Le fait même que des textes importants d'universitaires anglo-québécois sur l'idée d'université n'aient jamais été traduits en français met en lumière une donnée fondamentale de l'évolution de cette idée au Québec, qui illustre, à sa manière, qu'il s'agit là d'une nation originale en Amérique. La coexistence, dans cette anthologie, de textes en français et de textes en anglais ajoute à d'autres expressions de cette originalité, héritière de multiples traditions et porteuse de synthèses inédites.

En troisième lieu, cette anthologie est toute centrée sur l'idée d'université. Elle s'efforce de faire mieux connaître les réponses multiples que l'on a données à des interrogations sur la nature de l'université, ses fonctions, ses finalités, sur ses rapports avec la religion et les institutions religieuses, avec les groupes de la société, avec l'État et les gouvernants, sur les différents modèles possibles d'établissement universitaire, sur ses liens avec d'autres ordres d'enseignement, sur sa place et son rôle en regard de la nation et de son cheminement. Une question sous-tend donc toute l'anthologie : comment a-t-on conçu et compris l'université au Québec entre 1770 et 1970 ?

Cela signifie aussi, on l'a déjà noté, que cette anthologie ne prétend pas être une histoire documentaire de l'expérience universitaire au [12] Québec, ni non plus de certains conflits qui ont façonné cette expérience. Ainsi, de la fondation de Laval en 1852 à l'émancipation complète de sa succursale de Montréal, devenue en 1919-1920 l'Université de Montréal, un long et dur conflit oppose les partisans d'une université montréalaise aux défenseurs de la Vieille Capitale. Ce conflit a encouragé la production d'une documentation extraordinaire-ment abondante. Peu de ces textes apparaissent dans l'anthologie et ceux qui y figurent visent à exprimer moins les ambitions des parties en conflit que leurs conceptions divergentes de l'institution. La querelle des années 1950 sur les subventions fédérales aux universités est traitée sous le même angle. De même, à compter de i960, alors qu'il est beaucoup question d'une deuxième université francophone à Montréal, c'est dans la mesure où l'on rêve d'une université différente et nouvelle que la question émerge dans l'anthologie. En quatrième lieu, l'anthologie s'efforce d'accueillir les textes parmi les plus significatifs de l'idée d'université, ceux qui paraissent bien exprimer l'« esprit du temps ». Il est dans la nature même d'une anthologie d'être à jamais imparfaite. Tel texte retenu pourra être jugé peu significatif ; tel autre aurait bien pu être inclus ; et pourquoi celui-ci plutôt que celui-là ? Les textes choisis ont, aux yeux du responsable de l'anthologie, une triple vertu : ils expriment chacun une certaine idée de l'université ; ils l'expriment mieux que d'autres ; et ils paraissent avoir eu plus d'importance ou plus de portée que ceux qu'on a écartés. Si le jugement conduisant à l'inclusion ou à l'exclusion d'un texte peut se discuter et comporte une part de subjectivité, il procède au moins de la comparaison d'un nombre important de textes. Certes, tous les textes écrits au Québec sur l'idée d'université n'ont pas été retracés, lus et évalués. La bibliographie qui complète l'anthologie n'a pas, non plus, la prétention d'être exhaustive. Cependant, le corpus des textes convoqués pour une possible inclusion dans l'anthologie couvrait un spectre très étendu de points de vue. Cette volonté de rendre compte de la multiplicité des conceptions mitige la subjectivité du choix. Par ailleurs, le lecteur aura souvent l'impression, d'un texte à l'autre, de retrouver les mêmes idées. Cela est voulu. Certaines idées sur l'université ont eu la vie dure et cela devait être mis en lumière. Mais l'anthologie s'efforce aussi de faire place à des documents qui ont proposé des visions critiques ou élaboré des conceptions novatrices de la nature et du rôle de l'université, car il s'est trouvé, dans cette histoire, des moments de rupture et de volonté de changer les choses.

Enfin, l'anthologie s'efforce d'accueillir une grande diversité de voix. Une proportion appréciable de textes exprime les idées des universitaires eux-mêmes, professeurs de carrière aussi bien que dirigeants [13] d'établissements. Mais on trouve aussi, par exemple, des textes de gens d'Église, dont des évêques, qui ont eu une forte influence sur le devenir de l'institution, ou d'intellectuels autonomes portant un regard libre sur les choses universitaires, sans oublier des textes émanant de groupes, intérieurs ou extérieurs à l'institution, qui ont cherché à infléchir son évolution.

La bibliographie complétant le choix de textes permettra de s'épargner d'inutiles recherches et d'accéder à un corpus dont l'anthologie ne peut que suggérer la richesse et la diversité.

Essai de typologie de l’idée d'université

Dans la période couverte ici, l'idée d'université au Québec a pris diverses formes. Il faut d'abord distinguer Vidée d'université du modèle d'organisation des établissements. Pour ce qui est des modèles, les universités québécoises, entre 1770 et 1970, se sont inspirées en gros des expériences des mères patries. Ainsi, les anglophones sont attentifs à l'expérience et aux formes d'organisation des universités britanniques et aussi américaines. Laval et, éventuellement, l'Université de Montréal s'inspirent davantage de modèles français, avec des particularités tenant à l'organisation de l'enseignement secondaire classique québécois. Tout en ne négligeant pas la question de l'organisation, la présente anthologie s'intéresse davantage à l'idée d'université comme telle.

Par idée d'université, on entend donc la conception générale ou philosophique que l'on se fait de cette institution, la vision que l'on a de la nature et du rôle de l'université, de ses finalités, de ses rapports avec la société, la religion et les Églises, les divers groupes sociaux, l'État et les autorités civiles. Dans le discours québécois sur l'université, il apparaît, sous réserve d'études plus poussées, que cette anthologie souhaite faciliter, que l'on peut distinguer cinq grandes formes de l'idée d'université.

Ces cinq idées de l'université, il convient de le signaler, ne se retrouvent généralement pas à l'état pur dans quelque discours que ce soit. Chez les personnes, groupes ou institutions, qui font valoir une vision et qui interviennent à ce sujet dans les débats de société, on retrouve le plus souvent des alliages d'idées-types variablement associées et mélangées. Mais, le plus souvent également, ces alliages comportent une dominante. Aussi, la typologie qui suit, si elle durcit un peu les choses, permet tout de même de discerner des courants d'idées majeurs. Ces formes diverses nous font voir tour à tour une idée théologique, une idée humaniste, une idée fonctionnelle, une idée utopique et une [14] idée révolutionnaire de l'université. Ces qualificatifs étant, par leur nature, un peu simplificateurs, il s'impose de les expliciter avec les précisions et les nuances nécessaires à une bonne compréhension des complexités inhérentes aux formes historiquement prises par l'idée d'université au Québec.

L'idée théologique de l'université traverse toute l'histoire couverte par la présente anthologie, particulièrement depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'aux années de la Révolution tranquille. Cette idée théologique de l'université est principalement, quoique non exclusivement, associée à l'Église catholique. Elle est développée et promue principalement, quoique non exclusivement, par des gens d'Église. Parmi ses théoriciens, on retrouve des dirigeants de l'Église québécoise, évêques, archevêques ou cardinaux, comme Ignace Bourget, Georges Gauthier, Rodrigue Villeneuve ou Paul-Émile Léger, des ecclésiastiques qui ont aussi statut d'intellectuels, comme Lionel Groulx, Pierre Angers ou Alphonse-Marie Parent, ou des universitaires laïques qui s'efforcent de réconcilier l'idée théologique avec d'autres conceptions dans un contexte de modernisation de l'institution universitaire, comme Jean-Charles Falardeau qui pourrait illustrer aussi l'idée humaniste. L'idée théologique de l'université comporte de nombreuses nuances, autour d'un noyau dur permanent. Pour ses premiers défenseurs, comme Mgr Bourget, l'université est, en quelque sorte, un prolongement de l'Église et de son travail d'évangélisation. Elle doit être un bastion voué à la défense de la foi catholique, à la protection des jeunes générations contre les effets néfastes du protestantisme et de la modernité sceptique ou franchement antireligieuse, à la formation d'une relève pour le clergé et d'élites laïques susceptibles d'exercer leurs professions ou de jouer leurs rôles de citoyens en pleine fidélité avec les enseignements de l'Église. Certains protestants québécois anglophones, surtout au xixe siècle, assignent aussi à l'université la tâche de parfaire la formation des croyants.

Si elle demeure associée, particulièrement pendant la deuxième moitié du xixe siècle, au courant ultramontain, l'idée théologique s'en détache résolument au xxe siècle, comme avait commencé à le faire l'Université Laval qui, au cours des années 1870 et 1880, s'était attiré les foudres des ultramontains pour son « libéralisme » excessif. Au cours du xxe siècle, l'idée théologique s'efforce d'intégrer le prodigieux développement des sciences et la modernisation progressive de la société et de l'université québécoises. Elle fait valoir que l'université, tout en accordant la place qui revient aux sciences positives, doit aussi se préoccuper de la formation religieuse et morale de ses étudiants.

[15]

Elle insiste particulièrement sur la place que doit occuper, dans l'institution universitaire, la théologie catholique (et aussi la philosophie), seule capable d'intégrer les multiples savoirs scientifiques dans une vision complète et vraie de l'être humain et de l'univers. Pour elle, il n'y a pas d'opposition irréductible entre science et foi ; celle-ci peut nourrir et éclairer celle-là et les deux peuvent se compléter harmonieusement. En fait, pour les tenants de cette conception, l'université demeure inachevée et incomplète, si elle se ferme à l'enseignement qu'apportent la religion, la Révélation et la théologie qui la systématise. En outre, l'idée théologique insiste sur le rôle éducatif de l'université et sa responsabilité de transmettre aussi des valeurs morales chrétiennes.

L'idée théologique se maintient jusqu'à la Révolution tranquille dans la recherche de l'université catholique, une institution qui, à la fois, recueille tout l'acquis des sciences et toute la tradition du christianisme. Tout au long de son déploiement historique, cette idée veut soutenir le développement d'institutions universitaires qui seraient chrétiennes dans leurs valeurs fondamentales et qui s'accommoderaient dans leurs pratiques des enseignements de l'Église. Cette idée théologique, chez plusieurs de ses tenants, s'accompagne souvent d'une approche fonctionnelle, soit la volonté de défendre et de fortifier la nation canadienne-française dont le catholicisme paraît une composante identitaire essentielle.

En opposition à cette vision théologique se déploie aussi une idée de l'université que l'on pourrait qualifier d'humaniste, à contenu culturel et scientifique. Cette conception est le fait principalement, mais non uniquement, de laïcs, universitaires de carrière ou observateurs extérieurs à l'institution. Depuis le grand principal de l'Université McGill durant la deuxième moitié du XIXe siècle, Sir William Dawson, en passant par Edouard Montpetit et Marie-Victorin, jusqu'à des universitaires comme Cyrias Ouellet, Jean-Charles Falardeau ou Pierre Dansereau, cette idée présente l'université comme une institution vouée d'abord et avant tout à la vie de l'esprit. L'université constitue le lieu par excellence du développement de la connaissance, de la recherche scientifique libre et désintéressée, du soin de la culture. Elle permet à la société québécoise de participer à la république internationale des savants et des lettrés. Pour les tenants de cette idée, l'institution doit également former les nouvelles générations et, à ce titre, elle ne peut se contenter d'être une collection d'écoles professionnelles dispensant des techniques ou des recettes de travail. Si des facultés professionnelles ont leur place dans l'université humaniste, c'est dans la mesure où elles baignent dans un environnement où se fait fortement sentir [16] l'influence des facultés « culturelles » — la faculté d'« Arts and Sciences » des université anglophones ou les facultés de lettres, sciences humaines, philosophie, etc. —, qui constituent le cœur vibrant et essentiel de l'université. Pour cette conception, l'université est humaniste dans la mesure où elle privilégie la formation fondamentale des esprits et des intelligences, et où elle vise à donner aux étudiants, en plus d'une pratique professionnelle, une culture élargie et une capacité de comprendre le monde.

L'idée humaniste se caractérise encore par l'attachement à la science positive, à l'activité de recherche ou d'érudition. Pendant les années 1930, par exemple, le botaniste Marie-Victorin proclame qu'il n'y a pas d'université là où il ne se fait pas de recherche scientifique originale. Cette affirmation devient un lieu commun pour ceux qui voient l'université comme une institution vouée à l'avancement du savoir. Dans le sillage de Marie-Victorin, plusieurs générations d'universitaires s'emploieront à persuader la société et le gouvernement qu'il faut, d'une part, garantir à l'université et à ses membres la liberté académique et l'autonomie et, d'autre part, leur procurer le soutien financier nécessaire à l'accomplissement de leurs tâches de développement et de promotion du savoir scientifique et de la culture, sans les obliger à poursuivre des objectifs utilitaires.

Cette conception relève d'un autre ordre que celui de la religion ; en ce sens, elle est en quelque sorte areligieuse, faisant de la religion une affaire individuelle et non un principe d'organisation institutionnelle. Le savant ou l'érudit peuvent certainement être croyants et leur foi peut les soutenir et les éclairer dans leurs activités professionnelles. Comme le dit Marie-Victorin, à la fois savant et homme d'Église : « ne pas prêcher mais rayonner ; imposer le christianisme vrai par la valeur de ceux qui le professent. » Cependant, l'université comme telle et les universitaires doivent d'abord et avant tout faire leur travail propre de développement, de conservation et de diffusion du savoir et de la culture. Le reste viendra par surcroît. Pour cette vision humaniste, la connaissance, la science, l'érudition sont des valeurs en elles-mêmes et doivent être servies pour elles-mêmes. H n'y a pas incompatibilité de principe entre science et foi, mais il faut se garder de mêler les genres.

Par ailleurs, pour l'idée humaniste, l'université n'est pas, par sa nature même, indifférente à d'autres causes, comme par exemple la préservation et la promotion de la nation et le bien-être général de la société québécoise. Cependant, la meilleure façon, pour le monde universitaire, de bien servir ces causes, ce n'est pas en se plongeant à tout propos dans les discours ou les œuvres patriotiques ou socio-économiques, mais en accomplissant le mieux possible sa mission [17] propre. Si la science et la connaissance sont fortes et vigoureuses au Québec, il en rejaillira des avantages pour la société, sans que les universitaires aient nécessité de se conduire en patriotes professionnels ou de s'engager personnellement dans les combats sociaux ou politiques de l'heure. La meilleure façon, pour l'université, de servir le développement économique, social, culturel et politique du Québec est de l'arrimer au mouvement scientifique international, d'apporter une contribution originale à ce mouvement et d'approfondir la connaissance et la compréhension du milieu environnant. On ne peut joindre son apport scientifique au patrimoine de l'humanité qu'à partir de son enracinement immédiat.

Cette conception humaniste se manifeste aussi par une sensibilité très attentive à l'évolution de l'institution ailleurs dans le monde. Ses partisans cherchent à connaître les innovations les plus prometteuses mises en œuvre au Canada, aux États-Unis, en Europe, et à s'en inspirer pour favoriser l'évolution de l'université québécoise et l'insérer le plus centralement possible dans le flux toujours mouvant de la modernité de pointe. À ce titre, l'idée humaniste se démarque souvent de l'idée théologique qui, si elle ne dédaigne pas les enseignements de Rome et des universités catholiques étrangères, accueille avec réserve ce qui vient de l'extérieur, notamment du monde nord-américain, et cherche d'abord à se nourrir des traditions nationales.

Une troisième idée d'université, la conception fonctionnelle et presque utilitaire, traverse aussi l'ensemble de la période couverte par la présente anthologie. Souvent portée par des individus ou des groupes extérieurs à l'université, cette idée insiste sur l'utilité de l'institution et sa vocation à servir des causes qui expriment les besoins et les attentes de son milieu. Ainsi, dans un esprit qui semble apparenté à celui des Lumières, ceux qui réclament à la fin du xvIIIe siècle l'établissement d'un enseignement supérieur au Québec ne manquent pas d'en signaler l'utilité pour le progrès économique et social et pour protéger la société contre, par exemple, le néfaste républicanisme en provenance des jeunes États-Unis. À certains égards, l'idée théologique rejoint cette conception, dans la mesure où elle voit en l'université catholique canadienne-française une machine de guerre contre le protestantisme, l'anglicisation ou, plus tard, l'américanisation, et contre la désintégration de l'identité nationale. Au milieu du xixe siècle, les libéraux de l'Institut canadien associent enseignement supérieur et développement de la société québécoise, notamment sur le plan des possibilités de carrière pour les jeunes.

Avec le passage du xixe au xxe siècle et la poussée de l'industrialisation, l'idée fonctionnelle s'affirme avec vigueur. Dès les années [18] 1870, l'enseignement des sciences appliquées apparaît à William Dawson comme essentiel au développement économique. Tout au long du XXe siècle, la vision de l'université comme agent de développement économique et social s'affirme avec constance et force dans les propos et les écrits des universitaires liés à l'École des Hautes Études Commerciales, comme Edouard Montpetit, et le journaliste et éditorialiste Gérard Filion. Plus récemment, des groupes comme les associations étudiantes (par exemple, celle de Laval), les dirigeants d'affaires ou les grandes centrales syndicales (CSN et FTQ) voient en l'université un rouage socio-économique central, apte à faciliter aussi bien le progrès économique que la promotion de certains groupes sociaux. Ainsi, cette idée assigne à l'université une mission de service de la société. Elle fait du développement et de la transmission du savoir et de la culture non pas des fins en soi, mais les moyens du progrès économique et social de la nation. Si l'université doit conserver son autonomie, c'est qu'ainsi elle servira mieux la société. Cette idée fonctionnelle voudra aussi harnacher les forces universitaires à la promotion d'idéaux nationaux compris de façon variable : le mouvement nationaliste traditionnel demandera aux universités de servir la cause de l'identité, canadienne-française ou québécoise, ce qui rejoint certaines préoccupations des tenants de l'idée théologique ; André Laurendeau, à la veille de la Révolution tranquille, fera de l'université le véritable creuset du renouveau du Québec. À l'aube des années 1970, les promoteurs du nouveau réseau de l'Université du Québec, prévoyant l'établissement de multiples campus dans diverses régions, y verront essentiellement un instrument de développement socio-économique.

Cette idée fonctionnelle commande, aux yeux de ses tenants, un plus généreux financement de la part de la société et des gouvernements. La Commission fédérale d'enquête sur les arts et les sciences (commission Massey-Lévesque) et la Commission royale d'enquête sur l'enseignement dans la province de Québec (commission Parent), en particulier, invitent les gouvernements à délier les cordons de la bourse, en invoquant la substantielle, nécessaire et prometteuse contribution des universités au développement économique, social et culturel du pays. Il y a, à cette idée, une contrepartie : l'université ne peut échapper à une implication plus marquée dans la vie de la société et à un partenariat plus étroit avec les grands décideurs économiques et, surtout, politiques. C'est ainsi que les années de la Révolution tranquille sont l'occasion de débats sur l'opportunité d'une planification du développement des universités, d'une meilleure concertation de leurs forces, d'une intervention plus suivie et plus intime de l'État dans la vie des établissements, en un mot, d'une « politique des universités ». [19] Par exemple, en 1967, le Conseil supérieur de l'éducation proposera des éléments d'une telle politique en concertation avec les autres grandes politiques de l'État québécois.

L'idée fonctionnelle de l'université, comme rouage majeur d'une économie et d'une société fondées de plus en plus sur le savoir, comme partenaire des entreprises, des groupes socio-économiques, des pouvoirs publics, comporte à la fois des avantages et des inconvénients pour les établissements. Surtout, cette idée sera au cœur de vigoureux débats qui demeurent, aux débuts des années 2000, pleins d'actualité.

Deux autres idées de l'université ont pris forme au Québec, quoique beaucoup plus récemment, qui, l'une et l'autre, contestent à divers égards les idées théologique, humaniste et fonctionnelle.

On peut d'abord évoquer une certaine idée utopique de l'université, entendant par « utopique » une conception qui s'inscrit résolument, au moment où elle prend forme, à contre-courant des conceptions dominantes. La vision utopique prend, au fil des décennies, des formes fort diversifiées. L'idée d'une université différente fait d'abord appel à l’« éducation progressive », accessible à tous, adultes compris, comme le proposent les promoteurs d'une pédagogie où l'aventure intellectuelle de l'individu a priorité sur les exigences étroitement académiques. Il y a aussi des tenants d'une éducation supérieure pour les femmes à une époque où la place de la femme est de rester confinée à l'intimité du foyer. Cette idée utopique se retrouve aussi dans le mouvement étudiant des années 1960 qui rêve de ramener l'université à la chaude et authentique communauté des professeurs et des étudiants, où le pouvoir des administrateurs et des influences externes se trouverait réduit au minimum, où les étudiants auraient des droits reconnus et toucheraient même une rémunération. L'idée utopique veut aussi transformer les rapports entre professeurs et étudiants, briser l'autorité des maîtres pour y substituer une quête partagée et fraternelle de savoirs nouveaux. Cette conception peut aller jusqu'à une remise en cause radicale des formes de l'apprentissage : au lieu de l'enseignement magistral, l'université devient essentiellement une bibliothèque ou, mieux encore, une banque de savoirs que chacun pourra exploiter à sa guise et selon son projet personnel de formation. On peut aussi assimiler à ce courant les conceptions mises de l'avant par la Commission d'enquête sur l'enseignement des arts (1966-1968). Présidée par le sociologue Marcel Rioux, cette commission s'efforce d'imaginer l'université de l'ère postindustrielle : il faut y intégrer, à côté des sciences, des humanités, des professions, l'ensemble des disciplines artistiques ; il faut y faire place, en parallèle à la recherche scientifique, à la création ; il faut y abolir les facultés traditionnelles [20] au profit d'une nouvelle et double structure en départements, qui rassembleraient les responsables des disciplines, de la recherche et des enseignements, et en modules, qui regrouperaient les étudiants autour de leur programme et des enseignants concernés (structure qu'adoptera la nouvelle Université du Québec). Dans l'université nouvelle, il s'impose de former un être humain nouveau, créateur, capable de se diriger lui-même et dépassant l'« homo œconomicus » unidimensionnel. Cette idée utopique se nourrit de la contestation étudiante des années 1960, qui culmine en France avec Mai 68 et qui agite les campus québécois en octobre de la même année. L'utopie universitaire réclame aussi une plus grande liberté et l'abandon de la culture ancienne pour en inventer une nouvelle. Cette idée utopique de l'université, si elle reste marginale, demeure néanmoins présente depuis une génération et réapparaît périodiquement comme le rêve jamais assouvi d'une université vraiment « nouvelle et différente ». Cette conception utopique abhorre l'idée fonctionnelle de l'université et se méfie des conceptions humanistes qui, le plus souvent, servent à consolider le pouvoir des professeurs ou à occulter leur complicité avec l'ordre établi et les forces socio-économiques dominantes.

En rupture avec toutes les conceptions précédentes, y compris l'utopique, il y a enfin l'idée révolutionnaire de l'université. Contre les alliances jugées sordides et criminelles entre le « complexe militaro-industriel » et les universités, contre la recherche vouée à accroître l'efficacité de l'industrie et des machines de guerre, particulièrement celles des États-Unis engagés alors dans une guerre impérialiste contre le Vietnam, contre un enseignement visant à fournir une main-d'œuvre docile au système capitaliste, se dresse une vision proprement révolutionnaire. L'institution doit aller au-delà de la critique de l'ordre établi, elle doit devenir un foyer de la révolution visant à établir une société où n'existera plus l'exploitation de l'homme par l'homme ni la domination d'une classe sur les autres. Si l'université se révolte contre l'impérialisme et le capitalisme dominants, elle pourra, en raison de son rôle crucial dans une économie et une société fondées sur le savoir, contribuer significativement à l'émergence d'un nouvel ordre social. Influencée par le marxisme, par des philosophes comme Herbert Marcuse, par le mouvement « Free Speech » sur les campus américains et par l'expérience de Mai 68, l'idée révolutionnaire de l'université, telle qu'exprimée avec une clarté et une vigueur exceptionnelles par un activiste de McGill, Stanley Gray, est assurément marginale ; cependant, elle est durable et semble acquérir, dans le cadre actuel des grands débats sur la mondialisation, une vitalité nouvelle. Depuis une génération, dans le discours de certains groupes [21] étudiants radicaux, cette idée révolutionnaire revient. Une partie du mouvement étudiant s'affiche comme une quête infatigable d'un monde nouveau transformé en profondeur.

Telles sont, schématiquement présentées, les principales formes prises par l'idée d'université au Québec entre 1770 et 1970, dont la présente anthologie se propose de rendre compte. Ces formes multiples nous reconduisent évidemment à des débats de société qui dépassent largement le cadre de l'institution, mais ceux qui pensent l'université ne peuvent le faire dans l'indifférence à l'endroit du monde qui l'entoure. Puisse cette anthologie faire mieux connaître et comprendre, à travers les débats sur l'université, le cheminement de la société québécoise dans sa quête inachevée d'elle-même.

Remerciements

Au moment où paraît ce livre, je tiens à remercier un certain nombre de personnes dont la collaboration m'a été non seulement précieuse, mais essentielle. M. Antoine Del Busso, directeur des Presses de l'Université de Montréal, et M. René Bonenfant, directeur des éditions, m'ont honoré de leur confiance et soutenu de leurs encouragements. Plusieurs archivistes m'ont facilité l'accès à des documents importants tirés de fonds méconnus ou de bibliothèques de livres rares : Mme Monique Montbriand (Archives de la Chancellerie de l'Archevêché de Montréal), Mme Marie Léveillée (Centre de recherche Lionel-Groulx), M. James Lambert (Université Laval), M. Michel Champagne (Université de Montréal), M. Gordon Burr (Université McGill), Mmes Christiane Huot et Sylvie Ménard et M. Gilles Janson (Université du Québec à Montréal). Mme Juliette Rémillard m'a gracieusement aidé à déchiffrer un manuscrit de son oncle, le chanoine Lionel Groulx, et je lui en sais gré. Trois autres personnes ont joué des rôles différents, mais non moins essentiels. Mme Marguerite Ducharme, secrétaire au Département de science politique de l'UQAM, a assumé avec patience, dévouement et efficacité la saisie de mes textes manuscrits. M. Robert Laliberté, des Presses de l'Université de Montréal, m'a accompagné en conjuguant le professionnalisme de l'éditeur à la capacité de voir le livre en gestation avec le regard du lecteur curieux, intéressé et bon juge. Enfin, Mme Marie Ouellon, étudiante à la maîtrise en science politique de l'UQAM, m'a assisté dans la recherche et l'appropriation des textes. À toutes et à tous, mes remerciements très reconnaissants.

Claude Corbo

Département de science politique, UQAM

[22]

Note de l'éditeur. — À l'exception du texte 1 que l'on a reproduit tel quel, on a partout, en français, modernisé l'orthographe. On a corrigé les fautes et les coquilles évidentes, complété la plupart des abréviations et composé la plupart des sigles sans points abréviatifs. On a uniformisé la composition des chiffres, montants et ordinaux selon l'usage actuel. On a cependant respecté la ponctuation des textes originaux et l'usage parfois capricieux que les divers auteurs font des majuscules. Les passages soulignés, uniformément rendus par des italiques, le sont dans le texte. Les quelques interventions de l'éditeur sont placées entre crochets. Enfin, toutes les notes de bas de page sont de l'éditeur.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 10 décembre 2017 9:42
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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