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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

HYDRO-QUÉBEC. Autres temps, autres défis. (1995)
Présentation


Une édition électronique réalisée à partir du livre sous la direction d’Yves Bélanger et Robert Comeau, HYDRO-QUÉBEC. Autres temps, autres défis. Sainte-Foy, Qc.: Les Presses de l’Université du Québec, 1995, 352 pp. Collection: Les leaders du Québec contemporain. Une édition numérique réalisée par Réjeanne Toussaint, bénévole, Chomedey, Ville Laval, Québec. [Autorisation accordée par l'auteur le 4 décembre 2010 de publier tous ses écrits publiés il y a plus de trois ans dans Les Classiques des sciences sociales.]

[xi]

HYDRO-QUÉBEC
Autres temps, autres défis.


Présentation

Yves BÉLANGER et Robert COMEAU *


L'histoire d'Hydro-Québec, qui célébrait son cinquantième anniversaire en 1994, se confond avec celle de la société québécoise. Fondée pendant la Deuxième Guerre mondiale, alors que pour coordonner l'effort de guerre l'État s'attribuait une place stratégique au sein de l'économie, Hydro-Québec venait établir la première tête de pont du gouvernement québécois dans l'exploitation des ressources énergétiques. Sa mission étant devenue difficilement compatible avec la conception du développement économique partagée par le parti au pouvoir, la société d'État sera toutefois confinée à un rôle relativement marginal sous le régime Duplessis. En 1960, cette entreprise publique ne fournissait que le tiers de la production d'électricité québécoise.

À la suite de l'achat en 1962 d'entreprises d'électricité privées, elle se transformera en un des plus puissants symboles de la Révolution tranquille. Hydro-Québec devient dès lors un outil de développement qui permettra, en offrant une énergie à bas coût, de soutenir activement le développement économique du Québec. La mise en route d'une série de grands chantiers (Bersimis, Manic, baie James) jettera en outre les bases d'une industrie qui contribuera à l'émergence d'un nouvel entrepreneurship québécois. Des centaines de milliers de Québécois à l'emploi de milliers d'entreprises auront ainsi, à un moment ou à un autre de leur vie, travaillé pour Hydro-Québec en ayant l'intime conviction de contribuer à la construction du Québec moderne.

[xii]

La société d'État doit maintenant négocier avec les nouveaux problèmes auxquels fait face la société québécoise. À l'heure de la lutte au déficit, Hydro-Québec est appelée à contribuer au financement de l'appareil gouvernemental, ce qui n'est pas sans soulever des interrogations sur la contribution qui doit être la sienne au régime de taxation. Sous l'impulsion d'un courant de pensée qui traverse l'ensemble des économies occidentales, un mouvement favorable à la privatisation des sociétés d'État habite le Québec depuis une dizaine d'années et plusieurs analystes s'interrogent publiquement sur la pertinence de maintenir l'exploitation des ressources hydroélectriques sous la gouverne d'un monopole d'État. Quelle structure de propriété est la mieux adaptée à une économie qui a clairement choisi de miser sur l'ouverture des marchés et la liberté de commerce ?

Hydro-Québec est également en première ligne dans cette vaste remise en cause de l'exploitation des ressources que recèle le territoire québécois, et plus spécifiquement les terres du Nord. Dans la foulée de la controverse touchant le projet Grande-Baleine, s'est engagé le plus vaste et le plus complexe débat environnemental que le Québec ait connu à ce jour. La société d'État se retrouve également au cœur de la négociation sur la reconnaissance des peuples autochtones que mène laborieusement le gouvernement québécois. Dans ce contexte, barrages et pylônes sont devenus, pour plusieurs communautés autochtones, les symboles de l'empiétement sur les droits ancestraux, alors qu'ils sont pour le gouvernement québécois la simple manifestation de l'unicité et de l'indivisibilité du territoire québécois. Doit-on s'étonner qu'Hydro-Québec se retrouve ainsi sur la ligne avancée de ce débat sur la souveraineté du Québec qui a repris avec l'avènement du Bloc québécois et l'élection de l'Assemblée nationale d'un nouveau gouvernement du Parti québécois ?

En s'attaquant simultanément à toutes ces questions, ce livre ne fait pas qu'évaluer le passé, le présent ou le futur d'une entreprise, il mène une réflexion sur des enjeux qui interpellent l'ensemble de la société québécoise.



* Yves Bélanger et Robert Comeau sont tous deux professeurs à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), le premier au département de science politique et le second au département d'histoire. Ils étaient les coordonnateurs du colloque « Hydro-Québec (1944-1994) et la société québécoise : les grands enjeux » tenu à cette université du 18 au 20 mars 1994.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 2 janvier 2013 18:45
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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