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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les jeunes, le socialisme et la guerre. Histoire des mouvements de jeunesse en France (1989)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Yolande Cohen, Les jeunes, le socialisme et la guerre. Histoire des mouvements de jeunesse en France. Avant-propos de Madeleine Rebérioux. Paris: Les Éditions l'Harmattan, 1989, 253 pp. Collection : Chemins de la mémoire. Une édition numérique réalisée par Marcelle Bergeron, bénévole, professeure à la retraite de la l'École polyvalente Dominique-Racine de Chicoutimi. [Autorisation accordée par l'auteure le 26 mars 2007 de diffuser tous ses livres dans Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

De tout temps investie des espoirs de changement d'une société, la jeunesse se constitue en groupe social distinct avec l'avènement de la démocratie. 

Mue par « l'idée révolutionnaire » et issue de suffrage universel, la IIIe République sera le premier régime européen à tenter de mettre en pratique les principes d'une nation moderne [1]. Comme Marcel Mauss (1963) le souligne, la constitution de la nation s'appuie sur l'intégration de tous les secteurs de la société dans un commun consensus. Ainsi elle se propose d'abolir toute segmentation par clans, cités, tribus, royaumes, domaines féodaux [2]. Son argumentation met en évidence la nouveauté des notions de République et de patrie. « Cette individuation dans la formation des nations est en effet, un phénomène sociologique considérable, et dont la nouveauté n'est d'ordinaire pas suffisamment sentie [3] ». La nouveauté réside dans ce double mouvement de la nation moderne qui « individualise et uniformise ses membres [4] ». 

Cette conception de la nation trouve son application parfaite dans le rôle que la république veut faire jouer à la jeunesse. Synonyme de futur, la jeunesse tient une place privilégiée dans le projet national républicain. La IIIe République élabore, dès les premières années de son installation, une politique systématique visant à inculquer sa vision de la nation aux citoyens français. Les premières lois sont votées pour instruire, éduquer et former de nouveaux citoyens ; elles traduisent une volonté consciente de former des caractères nationaux [5]. La jeunesse sera le principal support de ce renouveau. 

La République se préoccupe d'emblée de faire de ses jeunes des citoyens conscients de la tâche qu'ils doivent assumer. L'ensemble des mesures qu’elle adopte ont pour objectif d'individualiser les jeunes, qui dans ce processus seront désormais identifiés à une couche sociale distincte. Ce double mouvement conduit à la séparation des jeunes de leur famille, de leur milieu d'origine, et à l'attribution de caractéristiques propres au groupe qu'ils forment, vitalité, goût de l'aventure et du nouveau. 

Néanmoins, en optant pour un système d'encadrement coercitif – éducation centralisée, service militaire obligatoire –, la République perpétue les anciennes hiérarchies. L'idéal égalitaire apparaît alors comme une utopie que ni l'obligation et la gratuité scolaires, ni la conscription universelle ne parviennent à instaurer. Mais le déplacement des jeunes s'effectue, il devient la pierre angulaire de cette politique. Sorti de la tutelle de sa famille, l'enfant en est séparé pour être mis sous l'emprise du maître (Ariès, 1973). Divisés en sous-classes d’âge, les enfants sont regroupés à l'école de zéro à treize ou quatorze ans, pour être aussitôt renvoyés à leurs conditions respectives. Objets de la compassion et du paternalisme républicains, ils subissent le système des réformes diverses. Les jeunes adolescents, plus encore que les enfants, sont confrontés à trois institutions qui les prennent en charge successivement. L'enseignement secondaire et parfois supérieur, l'apprentissage et le service militaire servent alternativement de protection, d'encadrement et de contrôle des jeunes. De plus, en voulant introduire sa propre forme d'encadrement de l'adolescence, la République trouve en face d'elle des corps constitués, peu enclins à lui abandonner une parcelle de leur pouvoir [6]. Dès lors les conflits entre la famille et les corps constitués de la société comme l’Église, l'Université et l'armée, sont l'objet de litiges qui conduisent à des négociations complexes avec l’État. L'ensemble de lois légiférant sur la fonction sociale des jeunes est impressionnante. Il s'agit pourtant de constituer un groupe d'âge autonome, établi aussi bien sur la reconnaissance d'une attention spéciale – la psychologie comme la sociologie en fournissent les éléments scientifiques – que sur des besoins spécifiques, dus au caractère transitoire de l'adolescence. La République justifie de cette façon la séparation des enfants et des adolescents de leur famille. Mais soumis à la tutelle combinée des institutions et de l'État, ce groupe d'âge peut difficilement devenir un nouveau lieu de support mutuel, d'affection ou de solidarité. Il est au contraire traversé par les mille et une contraintes de l'obéissance, de la conformité et de la règle imposée. Or je voudrais montrer ici que ce double processus, vital à l'établissement de la nation moderne a pour effet :

 

1)  de déstructurer les jeunes en les privant de leurs anciens supports ;
 
2)  de créer ainsi des sous-groupes qui, sans pouvoir corrélatif à leur nouveau statut, – les jeunes n'ont pas le droit de vote -évoluent vers un radicalisme contestataire, de gauche puis de droite ;
 
3)  de priver enfin la république/nation du support de la jeunesse. En retour, les jeunes développent des formes alternatives d'intervention politique, de préférence en dehors de la sphère politicienne. Radicalisée parce que « déracinée », la jeunesse tentera tout au long de cette période de se réapproprier son identité, en constituant des groupes de jeunesse (peer group) et en voulant intervenir dans le champ politique, par des formes de contre pouvoir. La lutte antimilitariste et celle qui lui est conjointe, le nationalisme, fourniront aux jeunes les premières plates-formes de regroupement.

 

L'adolescence, catégorie d'âge a-temporelle, prend dès lors l'aspect d'une condition justifiant son rassemblement au sein d'un groupe social. Plus encore, elle se range immédiatement du côté des forces de la contestation aux politiques républicaines, essentiellement dans le camp du socialisme. Mais en pratique ce dernier n'a guère répondu à ses attentes ; la République non plus ne sait que faire de ses jeunes, sinon les éduquer et les encaserner. Placée au centre des préoccupations de politiciens, la jeunesse n'a curieusement aucune place propre dans l'arrangement social qu'ils préconisent. Seules des fractions politiques radicales sauront et voudront utiliser leurs énergies. Les nationalistes de droite trouveront, par l'exaltation des vieilles différences (le sexe, l'âge, la race) un écho auprès de ces nouveaux sous-groupes. En reconnaissant la segmentation élémentaire de la société et en conférant un sens aux sous-groupes qui la constituent, l'extrême droite nationaliste comprendra l'importance de ces différences dans l'élaboration de l'idéologie nationale. Le syncrétisme qu'elle réalise, en donnant à des catégories intemporelles une dimension parfois politique, toujours sociale, fera de ce courant une des forces conquérantes des sociétés modernes. Pourtant à l'origine, les groupes de jeunesse se constituent en plus grand nombre autour du socialisme, seul mouvement susceptible à leurs yeux d'accueillir et de porter leur contestation. 

Comment s'est opérée leur jonction avec les partis naissants, puis avec la grande SFIO ? À quoi est due la suspicion qui entoure les groupes de jeunesse socialiste ? 

Peut-on seulement prendre au sérieux les prétentions des jeunes à changer les règles d'un jeu qui les dépasse ? Questionnements sans fin que la fluidité même du concept alimente. 

J'ai voulu tenir le pari de faire son histoire, en puisant aux multiples ressources offertes par l'histoire sociale. La richesse des études consacrées aux débuts de la IIIe République et du socialisme, a permis l'émergence d'une histoire plus thématique, aux confluents de l'histoire sociale et politique [7]. Tenter de circonscrire le rôle joué par la jeunesse dans ces politiques permettrait de révéler des aspects peu connus de leur fonctionnement. 

En effet, si la spécificité des traditions républicaines et jacobines du socialisme français, tant par rapport aux partis européens qu'aux autres partis français, a été fort bien étudiée (M. Rebérioux, 1975 ; J.-P. Rioux, 1981 ; J. Julliard, 1971 et M. Winock, 1973), son fonctionnement interne et la nature du parti ainsi formé, restent encore peu connus. Certes depuis les monographies consacrées aux guesdistes (Willard, 1965) aux allemanistes (Winock, 1976 et Reynolds, 1983) aux blanquistes-vaillantistes (Howorth, 1982) on connaît mieux l'aire d'influence des partis. Les rapports que tissent les jeunesses socialistes avec les partis questionnent leur capacité de créer un grand parti révolutionnaire et pose le problème de leurs rapports à l'État et à la conquête des pouvoirs publics (Kriegel et Perrot, 1966). 

Porteurs de la question sociale, c'est-à-dire de la contestation des opprimés dont la classe ouvrière assurerait la cohésion – les socialistes traduisent en termes organisationnels, un mouvement diffus. En devenant les porte-parole de ceux qu'ils constituent en catégorie sociale, ils confèrent au parti un rôle politique appréciable, ouvrant également sur un renouvellement considérable du personnel politique (Mayeur, 1984). Entrevue sous cet angle, l'histoire du socialisme atteste de l'intégration du parti au système politique républicain. 

Ainsi les liens qui unissent la IIIe République naissante au socialisme ne sont guère ceux d'une opposition à son adversaire politique. Plutôt unis à la République sur les nombreuses questions de la laïcité, des lois sociales, et même de la politique coloniale il peut sembler exagéré de ranger les socialistes dans le camp de la révolution ou de la contestation. Principaux soutiens de la République contre la réaction monarchiste et cléricale, ils se dissocient pourtant très vite du régime bourgeois que les opportunistes incarnent à leurs yeux. Les objets de discorde ne manquent guère, de l'affaire Boulanger qui atteste de la vulnérabilité du régime à ses débuts, ou l’affaire de Panama qui prouve sa vénalité, jusqu'à l'affaire Dreyfus, ils contestent la voie suivie par les républicains. Entrant alors de plain pied dans une opposition rangée au gouvernement républicain, malgré ses différentes colorations au fil des ans, les forces socialistes, malgré un fractionnement continuel, prospèrent et se développent rapidement. On peut se poser la question alors de savoir si le seul espace qu'ils puissent occuper dans l'échiquier politique n'est pas précisément celui d'une opposition de gauche à la République, qui jusque-là n'était contestée qu'à droite. Ils inaugurent une forme de participation à la vie politique qui fera la gloire de la gauche française : toujours dans l'opposition avec les forces de contestation au niveau du discours, tout en ayant un parti structuré et tout à fait intégré aux rouages parlementaires. Le socialisme français serait alors une force politique centrifuge, rassemblant en son sein aussi bien les tenants de la contestation que ceux de l'intégration ; il occupe à ce titre une place centrale dans la vie politique française, incarnant symboliquement d'abord, réellement aujourd'hui, l'alternance démocratique. 

Éclairée par les rapports conflictuels qu'il entretient avec ses jeunesses, son histoire montre bien comment le parti tient avant tout à maintenir intacte son unité, qui signifie alors hégémonie sur tout groupe qui le conteste. Tâchant néanmoins de garder le contrôle sur ceux qui s'agitent, le socialisme invente la formule qui réalise un compromis entre le groupe de jeunesse totalement autonome et les pupilles du parti, celle de jeunesse du parti. Cette dernière rencontre au cours du siècle des succès mitigés ; elle a du moins l'avantage de résoudre pour un temps le problème de la jeunesse. 

C'est à travers cette histoire souvent contradictoire et conflictuelle que se dessine l'objet de cet ouvrage. Chargée de la transmission des valeurs et du renouvellement de la société, la jeunesse française se constitue en groupe de pression au tournant du siècle. La participation politique permise aux citoyens par la démocratie, fonctionne comme un modèle de référence, qui, bien que les excluant, leur ouvre la perspective de pouvoir s'y intégrer. Aux anciennes fraternités et corporations de jeunes gens succèdent les groupes de jeunesse. Remplaçant les charivaris, chahuts et autres modes de regroupement qui s'estompent après 1848, les groupes de jeunesse se développent en adoptant d'emblée le « registre de l'époque moderne ». Leur intervention sera à la fois nationale et politique, contestataire et autonome (Tilly, 1986). Grâce notamment aux travaux de Maurice Agulhon (1970), on sait comment intégrer leurs anciens modes de sociabilité aux nouvelles solidarités qu'ils tissent à travers leurs groupes. L'histoire de leurs associations, cercles, groupes fournira l'essentiel de cette analyse. 

Nous étudierons ici deux de ses passages obligés. À la fin de l'école obligatoire, les jeunes gens entrent dans une période transitoire d'apprentissage ou de menus travaux avant d'effectuer leur service militaire à 20 ou 21 ans, âge de la rupture définitive avec l'adolescence. Au sortir de l'armée vers 22/23 ans, ils obtiennent leur viatique d'adultes et entrent dans une période intermédiaire jusqu'à l'âge de leur mariage. Ainsi confrontés à des passages essentiels, dont on dit qu'ils conditionnent leur vie, comment les jeunes gens réagissent-ils ? 

* * * 

La première partie, en examinant les effets de la conscription obligatoire sur les jeunes gens, et des lois règlementant l'apprentissage identifie les principaux facteurs d'une résistance sourde et encore peu articulée. L'insoumission d'un groupe croissant mais restreint de jeunes gens, le refus de l'encadrement imposé par l'armée ou par le patronage des différentes associations ouvrières et religieuses, sont autant d'indices d'un malaise. L'émergence d'une thématique révolutionnaire, due essentiellement à l'influence des étudiants, permet à la jeunesse révolutionnaire de s'affirmer en prenant parti. 

Ainsi derrière l'unanimisme que la classe d'âge évoque, se profile un sous-groupe particulièrement actif, celui qui se proclame sous le nom générique de jeunesse révolutionnaire. C'est elle qui donnera tout son sens aux manifestations de la jeunesse, au tournant du siècle. Son histoire, fortement marquée par des ambitions contraires, oscillera constamment entre deux pôles. Manifestant d'abord le simple désir de développer et perpétuer les plaisirs d'une sociabilité propre à son âge, la jeunesse révolutionnaire découvre le potentiel d'une politique contestataire. Cette double motivation donnera corps à des stratégies contradictoires et pleines d'enseignement sur ce qui caractérise le groupe de jeunesse. La première stratégie, entrevue comme essentielle à la survie du groupe aura pour objectif de consolider son autonomie, et de parfaire son implantation. C'est l'objet de la deuxième partie d'analyser les processus qui amènent les groupes à s’organiser en vue de créer leur propre mouvement. 

L'autre stratégie, abordée dans la troisième partie du livre, est dirigée presque exclusivement vers les partis socialistes. Si pendant un temps, les jeunesses tentent de garder leur autonomie et de s'affilier aux partis, elles découvrent bien vite l'impossibilité de concilier les deux. Avec la création de la section française de l'Internationale socialiste émerge le groupe de jeunesse affilié, forme ambiguë qui tente de combiner le groupe de jeunesse indépendant sous le contrôle du parti. 

À ces deux stratégies, issues tout à la fois de l'éclosion d'un mouvement et de sa confrontation aux organisations politiques, se superpose une ambition politique qui prendra toute son ampleur à la faveur du mouvement anti-guerre. L'antimilitarisme apparaît dès les débuts du mouvement de jeunesse comme l'expression concentrée de leur révolte mais aussi comme leur contribution particulière à l'histoire de la IIIe République. 

Traité plus particulièrement dans la quatrième partie, ce thème traverse la période et donne un relief particulier à la contestation de la jeunesse. Parce que la guerre éclate, infligeant un échec cuisant à ce mouvement, l'antimilitarisme a depuis été considéré comme marginal par rapport au champ politique. C'est pourquoi aussi la jeunesse s'en saisit pour en faire le porte-drapeau de sa contestation tout au long du XXe siècle. En réfléchissant sur les origines de la contestation de la jeunesse, il s'agit de mieux comprendre l'initiative de cette génération, mais aussi d’éclairer l'histoire d'un groupe dont l'impact sur notre société n'est guère négligeable.


[1]   « Républicains et patriotes forment dès l'origine des termes joints » dira Mauss. Chapitre : « Nation, nationalité, internationalisme », p. 575.

[2]   Il poursuit en insistant sur la disparition presque certaine de tout sous-groupe qui conduit « dans les nations d’un type naturellement achevé, à la toute puissance de l'individu dans la société et de la société sur l'individu ». Constatant combien ce processus « a quelque chose de déréglé », il soutient alors que « la question se pose de la reconstitution des sous-groupes, sous une autre forme que le clan ou le gouvernement local souverain, mais enfin celle d'un sectionnement ». Ibid., p. 588.

[3]   Ibid, p. 594.

[4]   Il poursuit en montrant que « de nouvelles races se forment au sein de la nation moderne, un langage, une civilisation, enfin un caractère propre se développent en elle ». Ibid., p. 595 à 605.

[5]   C'est encore Mauss qui relève ce changement entre l’œuvre consciente (moderne) et celle inconsciente des sociétés précédentes : « Jusqu'à des époques récentes, les caractères des sociétés étaient plutôt l'œuvre des fédérations et des circonstances où elles s'étaient trouvées, intérieures et extérieures ». Ibid., p. 603.

[6]   Ce qui n'est pas vraiment le cas pour les enfants : la morale sociale, seule, s'oppose à une « dislocation des familles » déjà largement amorcée par les transformations industrielles. Mais dans les deux cas, l'isolement des enfants comme des jeunes est la pièce maîtresse du projet, comme le note fort justement Ariès dans son étude sur l'enfance.

[7]   À considérer l'historiographie du mouvement ouvrier au tournant du siècle, on est frappé par l'importance des études consacrées à son organisation, politique ou syndicale. Cette prééminence de l'instance politique, au sens large, s'explique aisément par l'abondance de sources, jusqu'alors peu exploitées ; par un engouement certain de cette génération de chercheurs eux-mêmes assez politisés, pour la quête des origines, où socialiste veut dire aussi bien communiste, anarchiste, collectiviste que social-démocrate, réformiste et même, pour certains, nationaliste.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 3 octobre 2007 14:43
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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