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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir de Winston Churchill, “We Shall Fight on the Beaches”. Discours livré à la Chambre des communes de Westminster, le 4 juin 1940. La traduction française a été réalisée par Alexandre Beaulieu et révisée par Cantons-de-l'Est et Simon Villeneuve, et basée sur le texte du domaine public de Wikisource en anglais. Cette traduction est sous licence CC-BY-SA 3.0.

“We Shall Fight
on the Beaches”

Discours livré à la Chambre des communes de Westminster le 4 juin 1940

Traduction Wikisource en français de We shall fight on the beaches. La traduction française a été réalisée par Alexandre Beaulieu et révisée par Cantons-de-l'Est et Simon Villeneuve, et basée sur le texte du domaine public de Wikisource en anglais. Cette traduction est sous licence CC-BY-SA 3.0.


1) Traduction française
2) Texte original en anglais (Wikisource)


1) Traduction française


À partir du moment où les défenses françaises à Sedan et sur la Meuse ont été détruites à la fin de la deuxième semaine de mai, seule une retraite rapide à Amiens et au Sud aurait pu sauver les armées anglaise et française, qui étaient entrées en Belgique à l'appel du roi belge ; mais ce fait stratégique n'a pas été compris sur-le-champ. Le haut commandement français a espéré être capable de refermer la brèche, surtout que les armées du Nord étaient sous ses ordres. De plus, une retraite de ce type aurait presque certainement impliqué la destruction de l'excellente armée belge, de plus de 20 divisions, ainsi que l'abandon de toute la Belgique. Ainsi, quand le commandement a réalisé la force et la portée de la percée allemande et que le général Weygand a pris les commandes à la place du général Gamelin, un effort a été fait par les armées françaises et britanniques en Belgique pour continuer de tenir la main droite des Belges et de donner leur propre main droite à une armée française nouvellement créée qui aurait avancé en grande force à travers la Somme pour la saisir.

Cependant, l'irruption allemande, telle une faux aiguisée, a fauché la droite et l'arrière des armées du Nord. Huit ou neuf divisions blindées, chacune d'environ 400 véhicules blindés de différents types, mais soigneusement assortis de telle sorte qu'ils soient complémentaires et divisibles en de plus petites unités indépendantes, ont coupé toute communication entre nous et la majeure partie des armées françaises. Cela a coupé nos propres voies de ravitaillement en nourriture et en munitions, en prenant d'abord Amiens, puis Abbeville, et se frayant un chemin jusqu'à la côte par Boulogne et Calais, se rendant presque à Dunkerque. Juste après cet assaut mécanisé et blindé a suivi de nombreuses divisions allemandes transportées par camions, et derrière elles encore ont cheminé, relativement lentement, la terne masse brute de l'armée ordinaire allemande ainsi que le peuple allemand, toujours prêt à piétiner d'autres terres de liberté et de confort qu’ils n'ont jamais connues.

J'ai dit que ce coup de faux blindé a presque atteint Dunkerque — presque, mais pas tout à fait. Boulogne et Calais ont été le théâtre de combats désespérés. La garde a défendu Boulogne pendant un moment et a été retirée par ordre de cette contrée. La brigade des fusiliers, le 60e régiment, et les fusiliers de la reine Victoria, avec un bataillon de tanks britanniques et 1 000 Français, pour un total d'environ quatre mille hommes, ont défendu Calais jusqu'à la fin. Le Brigadier britannique a eu une heure pour se rendre. Il a refusé l'offre, et quatre jours d'intenses combats dans les rues ont passé avant que le silence règne sur Calais, ce qui a marqué la fin d'une résistance mémorable. Seulement 30 survivants indemnes ont été ramenés par la marine, et nous ne connaissons pas le sort de leurs camarades. Leur sacrifice, cependant, n'a pas été vain. Au moins deux divisions blindées, qui autrement auraient dû être envoyées contre le Corps expéditionnaire britannique, ont dû être envoyées pour les vaincre. Ils ont ajouté une autre page à la gloire des divisions légères, et le temps gagné a permis d'inonder les chenaux de Gravelines afin qu'ils soient tenus par les troupes françaises.

C'est ainsi que le port de Dunkerque a été maintenu ouvert. Quand il est devenu impossible pour les armées du Nord de rouvrir leur voie de communication à Amiens avec la majeure partie de l’armée française, il n'est resté qu'un seul choix. C'était, en effet, bien désespéré. Les armées belge, française et anglaise étaient presque encerclées. Leur seule retraite possible était un seul port et ses plages voisines. Ils étaient pressés de chaque côté par de lourdes attaques et grandement dépassés en nombre dans les airs.

Quand, il y a une semaine aujourd'hui, j'ai demandé à la Chambre des communes de réserver cet après-midi pour prononcer une déclaration, j'ai craint qu’il ne soit de mon pénible devoir d’annoncer le plus grand désastre militaire de notre longue histoire. J'ai pensé — et quelques bons juges ont pensé la même chose que moi — que peut-être 20 000 ou 30 000 hommes pourraient être rembarqués, mais tout portait à croire que l'ensemble de la première armée française et tout le Corps expéditionnaire britannique au nord de la faille Amiens-Abbeville seraient à découverts et anéantis, ou auraient capitulé par manque de nourriture et de munitions. Telles étaient, il y a une semaine, les dures et difficiles nouvelles pour lesquelles j’ai convoqué la Chambre des communes et la nation pour qu'ils se préparent. Pendant la dernière année, tout le cœur, les racines et le cerveau de l'armée britannique ont semblé sur le point de périr sur le champ de bataille ou d'être menés dans une captivité ignominieuse et famélique.

Telles était les perspectives il y a une semaine. De plus, un autre coup, qui aurait bien pu se montrer fatal, devait nous accabler. Le roi des Belges nous avait appelés à l'aide. Si ce dirigeant et son gouvernement ne s'étaient pas séparés des Alliés, qui ont sauvé leur pays de l'extinction lors de la dernière guerre, s'ils ne s'étaient pas réfugiés dans ce qui s'est montré comme une neutralité fatale, les armées françaises et britanniques auraient pu dès le début sauver non seulement la Belgique, mais peut-être aussi la Pologne. Au dernier moment, lorsque la Belgique était déjà envahie, le roi Léopold nous a demandé de venir à son secours et, même au dernier moment, nous sommes allés. Lui et son armée, brave et efficace, forte de presque un million d'hommes, ont protégé notre flanc gauche et ainsi gardé notre seule porte de sortie vers la mer. Soudainement, sans consultation préalable, avec le plus court préavis possible, sans le conseil de ses ministres et de son propre chef, il a envoyé un plénipotentiaire au commandement allemand, a rendu son armée, et a exposé tout notre flanc gauche et nos moyens de battre en retraite.

J'ai demandé à la chambre il y a une semaine de suspendre son jugement puisque les faits n'étaient pas clairs, mais je ne pense pas qu'il subsiste maintenant une raison de ne pas se faire notre propre opinion sur ce pitoyable épisode. La reddition de l'armée belge a forcé les Britanniques à couvrir, dans le plus court délai, un flanc sur la mer de plus de trente milles de long. Autrement, tout aurait été coupé et tous auraient partagé le même sort auquel a condamné le roi Léopold à la meilleure armée que son pays a jamais formée. Donc, en faisant ceci, en exposant ce flanc, comme n'importe qui qui a suivi les opérations sur les cartes peut le constater, le contact a été perdu entre les Britanniques et deux des trois corps composant la première armée française, qui était encore plus loin de la côte que nous ne l'étions, et il semblait impossible que n'importe quel troupe alliée d'importance puisse atteindre la côte.

L'ennemi nous a attaqués de tous les côtés, férocement et avec une grande force, et leur force principale, leur vaste flotte aérienne, lorsqu'elle n'était pas lancée dans la bataille, était concentrée sur Dunkerque et les plages. Pressant sur l'étroite sortie, aussi bien par l'Est que par l'Ouest, l'ennemi a commencé à bombarder avec ses canons les plages que seuls les transports pouvaient approcher ou quitter. Ils ont semé des mines magnétiques dans les canaux et dans les mers ; ils ont envoyé des vagues répétées d’aéronefs hostiles, quelques fois plus de cent par formation, pour lâcher leurs bombes sur le seul quai restant, ainsi que sur les dunes, sur lesquelles les troupes ont cherché à s'abriter. Leurs U-boats, dont un a été coulé, et leurs embarcations ont fait des ravages dans le vaste trafic qui a commencé. Pendant quatre ou cinq jours, une lutte intense a régné. Toutes leurs divisions blindées — ou ce qui en restait — appuyées en force par l'infanterie et l'artillerie, se sont lancées en vain sur l'appendice toujours plus petit, toujours plus étroit sur lequel les armées britanniques et françaises ont combattu.

Pendant ce temps, la marine royale, avec l'aide d'innombrables marchands-pêcheurs volontaires, ont mis leurs nerfs à rude épreuve pour embarquer les troupes britanniques et alliées ; 220 petits navires de guerre et 650 autres vaisseaux ont été impliqués. Ils ont dû opérer sur une côte difficile, souvent dans des conditions climatiques hostiles, sous une grêle presque incessante de bombes et sous un feu d'artillerie de plus en plus nourri. Les mers non plus, comme je l'ai dit, n'étaient pas sans mines ni torpilles. C'est dans ces conditions que nos hommes ont continué, avec peu ou aucun repos, pendant des jours et des nuits entières, à faire des allers-retours incessants dans ces eaux dangereuses, ramenant avec eux toujours plus d'hommes qu'ils ont secourus. Le nombre qu'ils ont ramené est à la hauteur de leur courage et leur sens du devoir. Les bateaux-hôpitaux, qui ont ramené plusieurs milliers de blessés britanniques et français, étant clairement marqués et ont été une cible privilégiée pour les bombes allemandes ; mais les hommes et les femmes à bord n’ont jamais failli à leur devoir.

Pendant ce temps, la Royal Air Force, qui était déjà intervenue dans la bataille aussi loin que sa portée le permettait de sa base, a utilisé une partie de ses avions de chasse et a frappé les bombardiers allemands ainsi que le grand nombre d'avions de chasse qui les protègent. Cette lutte a été longue et féroce. Soudainement, le champ était libre. Pour un instant — mais seulement pour un instant — le fracas et le tonnerre se sont tus. Il est clair pour nous tous que cette miraculeuse délivrance a été obtenue grâce à la valeur, la persévérance, la parfaite discipline, le service sans faute, les ressources, le talent et l'inébranlable fidélité. L'ennemi a été repoussé par les troupes britanniques et françaises en retraite. Il a été si durement traité qu'il n'a pas sérieusement urgé leur départ. La Royal Air Force a engagé la majeure partie de la force aérienne allemande et lui a infligé des pertes d'au moins 4 pour 1. La marine, utilisant presque 1 000 vaisseaux de différents types, a transporté plus de 335 000 hommes, Français et Britanniques, hors des mâchoires de la mort et de la honte, vers leurs terres natales et vers la tâche qui les attend immédiatement. Nous devons être très prudents de ne pas associer à cette délivrance les attributs de la victoire. Les guerres ne sont pas gagnées par des évacuations. Mais il y a malgré tout une victoire dans cette délivrance qui doit être soulignée. Elle a été gagnée par l'armée de l'air. Plusieurs de nos soldats sur le chemin du retour n'ont pas vu l'armée de l’air au travail ; ils ont seulement vu les bombardiers qui ont échappé à leur attaque protectrice. Ils sous-estiment leur accomplissement. J'en ai beaucoup entendu parler et c'est pourquoi je vais faire une parenthèse pour prendre le temps de vous en parler.

Cela a été une grande épreuve de force entre les armées de l'air britannique et allemande. Pouvez-vous concevoir un meilleur objectif pour les Allemands dans les airs que de rendre l'évacuation de ces plages impossible, et de couler tous ces bateaux ainsi présents, presqu'au nombre d'un millier ? Aurait-il pu y avoir un objectif militaire aussi important et aussi significatif pour la guerre entière que ceci ? Ils y ont travaillé très fort, et ils se sont fait battre ; ils ont été frustrés dans leur tâche. Nous avons ramené l'armée, et ils ont payé en quadruple pour chaque perte qu'ils nous ont infligée. De très grandes formations d'aéronefs allemands — et nous savons qu'ils sont d'une race très brave — ont fait demi-tour à plusieurs reprises face aux attaques de la Royal Air Force, quatre fois moins nombreuse qu'eux, et se sont dispersé dans différentes directions. Douze aéronefs ont été chassés par seulement deux. Un aéronef a été poussé à l'eau et détruit par la simple charge d'un aéronef britannique, qui n'avait plus de munitions. Tous nos types d'aéronefs — les Hurricanes, les Spitfires et les nouveaux Defiants — et tous nos pilotes ont prouvé leur supériorité envers ceux qu'ils ont confrontés.

Quand nous considérons comment notre avantage à défendre l’espace aérien au-dessus de cette Île serait plus important contre une attaque outre-mer, je dois dire que je trouve dans ces faits une base sûre sur laquelle peut reposer des pensées pratiques et rassurantes. Je vais payer mon tribut à ces jeunes aviateurs. Pour l’instant, la grande armée française a été grandement rejetée vers l'arrière et déroutée par la percée de quelques milliers de véhicules blindés. Se peut-il aussi que la cause de la civilisation elle-même sera défendue par le talent et le dévouement de quelques milliers d'aviateurs ? Il n'y a jamais eu, je crois, dans tout le monde, dans toute l'histoire de la guerre, une telle opportunité pour la jeunesse. Les chevaliers de la Table ronde, les Croisés, tous disparaissent dans le passé — pas seulement distant, mais prosaïque ; ces jeunes hommes, allant de l'avant chaque matin pour protéger leur terre natale et tout ce en quoi nous croyons, tenant dans leurs mains ces instruments de pouvoir colossaux et bouleversants, desquels on peut dire que

« chaque matin amène une noble cause
Et chaque cause amène un noble chevalier [1], »

méritent notre gratitude, comme tous les braves hommes qui, de tant de manières et en tant d'occasions, sont présents et continuent à donner leurs vies pour leur terre natale.

Je reviens aux armées. Dans une longue série de batailles féroces, tantôt sur un front, tantôt sur l'autre, combattant sur trois fronts en même temps des batailles menées par deux ou trois divisions contre un nombre égal ou un peu plus grand d'ennemis, et menées férocement sur certaines de ces vieilles terres que tant d'entre nous connaissent si bien — dans ces batailles, nos pertes en hommes dépassent les 30 000 morts, blessés et disparus. J'en profite pour exprimer les sympathies de la Chambre des communes à tous ceux qui ont souffert un deuil ou qui sont encore anxieux. Le président de la chambre de commerce [Sir Andrew Duncan] n'est pas là aujourd’hui. Son fils a été tué, et plusieurs dans la Chambre des communes ont senti les douleurs de l'affliction sous sa forme la plus forte. Mais je dirai ceci à propos de ceux portés disparus : nous avons eu un grand nombre de blessés qui sont revenus en sécurité dans ce pays, et je dirai à propos des disparus qu'il peut y en avoir encore beaucoup qui vont revenir à la maison, un jour ou l'autre, d'une façon ou d'une autre. Dans la confusion de cette bataille, il est inévitable que plusieurs aient été laissés dans une position où l'honneur n'exigeait plus de résistance de leur part.

Contre cette perte de plus de 30 000 hommes, nous pouvons estimer une bien plus grande perte infligée à l'ennemi. Cependant, nos pertes en matériel sont énormes. Bien que nous n’ayons perdu que l'équivalent du tiers des hommes que nous avons perdus les premiers jours de la bataille le 21 mars 1918, nous avons aussi perdu presque autant de fusils — presque mille — ainsi que tous nos transports et tous les véhicules blindés qui étaient avec l'armée dans le Nord. Cette perte va imposer un délai supplémentaire pour le déploiement de notre force armée. Ce déploiement n'a pas progressé comme nous l'avions espéré. La Force expéditionnaire britannique est partie avec le meilleur de tout ce que nous avions à donner, et même s'ils n'avaient pas le nombre désiré de chars d'assaut et de quelques autres articles d'équipement, ils formaient une excellente armée équipée du meilleur. Ils ont obtenu les prémices de tout ce que nos industries étaient capables de donner, et tout cela est perdu. Voilà donc ce délai supplémentaire. Combien de temps cela va prendre, combien de temps cela peut durer, tout dépend des moyens que nous prendrons sur cette Île. Un effort comme il n'en a jamais eu dans notre histoire est désormais en cours. Le travail avance partout, nuit et jour, les dimanches comme les jours de semaine. Les propriétaires et les ouvriers ont mis de côté leurs intérêts, droits et divergences habituelles pour travailler ensemble. Déjà le flux de munitions a fait un bond en avant. Il n'y a aucune raison pour laquelle nous ne devrions pas dans quelques mois rattraper les pertes que nous avons subies, sans retarder le développement de notre programme général.

Pourtant, notre soulagement du succès de la fuite de notre armée et de tellement d'hommes, dont les êtres chers ont passé à travers des semaines agonisantes, ne doit pas nous aveugler du fait que ce qui s'est passé en France et en Belgique est un désastre militaire colossal. L'armée française a été affaiblie, l'armée belge anéantie, une grande partie des lignes fortifiées sur lesquelles nos espoirs reposaient sont détruites, plusieurs districts miniers et usines d'importance sont passés aux mains de l'ennemi ainsi que l'ensemble des ports de la Manche, avec toutes les conséquences tragiques qui en découlent, et nous devons nous attendre à recevoir à tout moment un autre coup ici ou en France. On nous dit que Herr Hitler a un plan d'invasion des Îles Britanniques. Ceci a déjà été pensé auparavant. Quand Napoléon est resté à Boulogne pendant un an avec ses bateaux à fond plat et sa grande armée, il s'est fait dire : « Il y a de mauvaises herbes amères en Angleterre. » Il y en a certainement plus maintenant depuis le retour de la Force expéditionnaire britannique.

Toute la question de la défense nationale contre une invasion est, bien sûr, fortement affectée par le fait que nous avons pour l'instant sur cette Île une force militaire beaucoup plus puissante que nous n'en avons jamais eue à n'importe quel moment dans cette guerre ou dans la dernière. Mais ça ne va pas durer. Nous ne nous contenterons pas d'une guerre défensive. Nous avons un devoir envers nos Alliés. Nous devons reconstituer et reconstruire à nouveau la Force expéditionnaire britannique, sous son courageux commandant en chef, Lord Gort. Tout ceci est en cours, mais en attendant nous devons organiser nos défenses sur cette Île de manière à ce que le plus petit nombre possible de personnes soit requis pour la défendre efficacement pour que l'on puisse réaliser le plus grand potentiel possible d'effort offensif. Nous y sommes déjà engagés. Il serait très pratique, si c'est le désir de la Chambre, de discuter sur ce sujet lors d'une session à huit clos. Ce n'est pas que le gouvernement serait nécessairement habilité à révéler avec précision des secrets militaires, mais nous aimerions avoir une discussion libre, sans les restrictions imposées par le fait qu'elles seront lues par l'ennemi le lendemain ; de plus, le gouvernement bénéficierait des points de vue partagés en toute liberté de tous les partis de la Chambre des communes avec leurs savoirs respectifs de tant de coins de ce pays. Je comprends qu’une demande va être faite en ce sens, laquelle va rapidement être approuvée par le gouvernement de Sa Majesté.

Nous pensons qu'il est nécessaire de prendre des mesures de plus en plus strictes, pas seulement contre les ennemis étrangers et les membres trompeurs d'autres nations, mais aussi contre les sujets britanniques qui peuvent devenir un danger ou une nuisance si la guerre se transporte au Royaume-Uni. Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui sont des ennemis passionnés de l'Allemagne nazie et qui sont affectés par les ordres que nous avons donnés. Je suis profondément désolé pour eux, mais nous ne pouvons pas, à ce moment et sous cette pression, établir toutes les distinctions que nous aimerions faire. Si des parachutages étaient effectués et que des combats féroces s'en suivaient, ces pauvres gens seraient beaucoup mieux hors du chemin, pour leur propre bien ainsi que pour le nôtre. Il y a, cependant, une autre sorte de gens pour laquelle je ne ressens aucune sympathie. Le parlement nous a donné les pouvoirs pour faire cesser d’une main ferme les activités de la cinquième colonne, et nous allons utiliser ce pouvoir, soumis à la supervision et la correction de la Chambre, sans la moindre hésitation jusqu'à ce que nous soyons satisfaits, et plus que satisfaits, que cette malice en notre sein soit bel et bien éradiquée.

Retournant encore une fois, et cette fois plus généralement, à la question de l'invasion, je constate qu'il n'y a jamais eu une période au cours de ces longs siècles de navigation durant laquelle nous avons pu donner une garantie absolue contre une invasion, encore moins contre d'importants raids, à notre peuple. Du temps de Napoléon, le même vent qui aurait transporté sa flotte à travers la Manche aurait pu faire dériver le blocus. Il y a toujours ce risque, et c'est ce risque qui a excité et trompé l'imagination de tant de tirants continentaux. Plusieurs sont de vieilles fables. Nous sommes sûrs que de nouvelles méthodes seront adoptées, et quand nous voyons l'originalité de la malice, l'ingéniosité de l'agression, lesquelles nos ennemies possèdent, nous devons assurément nous préparer à toute sortes de nouveaux stratagèmes et toutes sortes de manœuvres perfides. Je pense qu'aucune idée n'est assez folle pour qu'elle ne soit pas considérée et scrutée avec un œil studieux, et en même temps, je l'espère, sérieux. Nous ne devons jamais oublier les menaces sérieuses des forces marines et aériennes, qui peuvent être exercées de manière ciblée.

J'ai, moi-même, une confiance absolue que si tous font leurs devoirs, si rien n'est négligé et que les meilleures dispositions sont prises, comme il est fait en ce moment, que nous allons nous montrer une fois de plus capables de défendre notre Île natale, de traverser la tempête de la guerre, et de survivre à la menace de la tyrannie, pendant des années si nécessaire, tout seul s'il le faut.

De toute façon, c'est ce que nous allons essayer de faire. C'est la décision du gouvernement de Sa Majesté — de chaque homme qui le constitue. C’est la volonté du parlement et de la nation.

L'Empire britannique et la République française, unis ensemble dans leur quête et dans leurs besoins, défendront jusqu'à la mort leur terre natale, s'entraidant comme de bons camarades au mieux de leur force.

Même si de grandes parties de l'Europe et de plusieurs vieux et réputés États sont tombés ou risquent de tomber sous l'emprise de la Gestapo et de tous les autres instruments du régime nazi, nous ne faiblirons pas, nous n'échouerons pas.

Nous irons jusqu'au bout, nous nous battrons en France, nous nous battrons sur les mers et les océans, nous nous battrons avec toujours plus de confiance ainsi qu’une force grandissante dans les airs, nous défendrons notre Île, peu importe ce qu'il en coûtera, nous nous battrons sur les plages, nous nous battrons sur les terrains de débarquement, nous nous battrons dans les champs et dans les rues, nous nous battrons dans les collines ; nous ne nous rendrons jamais, et même si, bien que je n'y crois pas un seul instant, cette Île ou une grande partie de cette Île serait asservie et affamée, alors notre Empire au-delà des mers, armé et gardé par la flotte britannique, continuera de lutter, jusqu'à ce que, quand Dieu le voudra, le Nouveau Monde, avec tout son pouvoir et sa puissance, viendra à la rescousse libérer l'Ancien.




Version anglaise originale

We Shall Fight on the Beaches.”

From the moment that the French defences at Sedan and on the Meuse were broken at the end of the second week of May, only a rapid retreat to Amiens and the south could have saved the British and French Armies who had entered Belgium at the appeal of the Belgian King; but this strategic fact was not immediately realised. The French High Command hoped they would be able to close the gap, and the Armies of the north were under their orders. Moreover, a retirement of this kind would have involved almost certainly the destruction of the fine Belgian Army of over 20 divisions and the abandonment of the whole of Belgium. Therefore, when the force and scope of the German penetration were realised and when a new French Generalissimo, General Weygand, assumed command in place of General Gamelin, an effort was made by the French and British Armies in Belgium to keep on holding the right hand of the Belgians and to give their own right hand to a newly created French Army which was to have advanced across the Somme in great strength to grasp it.

However, the German eruption swept like a sharp scythe around the right and rear of the Armies of the north. Eight or nine armoured divisions, each of about four hundred armoured vehicles of different kinds, but carefully assorted to be complementary and divisible into small self-contained units, cut off all communications between us and the main French Armies. It severed our own communications for food and ammunition, which ran first to Amiens and afterwards through Abbeville, and it shore its way up the coast to Boulogne and Calais, and almost to Dunkirk. Behind this armoured and mechanised onslaught came a number of German divisions in lorries, and behind them again there plodded comparatively slowly the dull brute mass of the ordinary German Army and German people, always so ready to be led to the trampling down in other lands of liberties and comforts which they have never known in their own.

I have said this armoured scythe-stroke almost reached Dunkirk-almost but not quite. Boulogne and Calais were the scenes of desperate fighting. The Guards defended Boulogne for a while and were then withdrawn by orders from this country. The Rifle Brigade, the 60th Rifles, and the Queen Victoria's Rifles, with a battalion of British tanks and 1,000 Frenchmen, in all about four thousand strong, defended Calais to the last. The British Brigadier was given an hour to surrender. He spurned the offer, and four days of intense street fighting passed before silence reigned over Calais, which marked the end of a memorable resistance. Only 30 unwounded survivors were brought off by the Navy, and we do not know the fate of their comrades. Their sacrifice, however, was not in vain. At least two armoured divisions, which otherwise would have been turned against the British Expeditionary Force, had to be sent to overcome them. They have added another page to the glories of the light divisions, and the time gained enabled the Graveline water lines to be flooded and to be held by the French troops.

Thus it was that the port of Dunkirk was kept open. When it was found impossible for the Armies of the north to reopen their communications to Amiens with the main French Armies, only one choice remained. It seemed, indeed, forlorn. The Belgian, British and French Armies were almost surrounded. Their sole line of retreat was to a single port and to its neighboring beaches. They were pressed on every side by heavy attacks and far outnumbered in the air.

When, a week ago today, I asked the House to fix this afternoon as the occasion for a statement, I feared it would be my hard lot to announce the greatest military disaster in our long history. I thought - and some good judges agreed with me -that perhaps 20,000 or 30,000 men might be re-embarked. But it certainly seemed that the whole of the French First Army and the whole of the British Expeditionary Force north of the Amiens-Abbeville gap would be broken up in the open field or else would have to capitulate for lack of food and ammunition. These were the hard and heavy tidings for which I called upon the House and the nation to prepare themselves a week ago. The whole root and core and brain of the British Army, on which and around which we were to build, and are to build, the great British Armies in the later years of the war, seemed about to perish upon the field or to be led into an ignominious and starving captivity.

That was the prospect a week ago. But another blow which might well have proved final was yet to fall upon us. The King of the Belgians had called upon us to come to his aid. Had not this Ruler and his Government severed themselves from the Allies, who rescued their country from extinction in the late war, and had they not sought refuge in what was proved to be a fatal neutrality, the French and British Armies might well at the outset have saved not only Belgium but perhaps even Poland. Yet at the last moment, when Belgium was already invaded, King Leopold called upon us to come to his aid, and even at the last moment we came. He and his brave, efficient Army, nearly half a million strong, guarded our left flank and thus kept open our only line of retreat to the sea. Suddenly, without prior consultation, with the least possible notice, without the advice of his Ministers and upon his own personal act, he sent a plenipotentiary to the German Command, surrendered his Army, and exposed our whole flank and means of retreat.

I asked the House a week ago to suspend its judgement because the facts were not clear, but I do not feel that any reason now exists why we should not form our own opinions upon this pitiful episode. The surrender of the Belgian Army compelled the British at the shortest notice to cover a flank to the sea more than 30 miles in length. Otherwise all would have been cut off, and all would have shared the fate to which King Leopold had condemned the finest Army his country had ever formed. So in doing this and in exposing this flank, as anyone who followed the operations on the map will see, contact was lost between the British and two out of the three corps forming the First French Army, who were still farther from the coast than we were, and it seemed impossible that any large number of Allied troops could reach the coast.

The enemy attacked on all sides with great strength and fierceness, and their main power, the power of their far more numerous Air Force, was thrown into the battle or else concentrated upon Dunkirk and the beaches. Pressing in upon the narrow exit, both from the east and from the west, the enemy began to fire with cannon upon the beaches by which alone the shipping could approach or depart. They sowed magnetic mines in the channels and seas; they sent repeated waves of hostile aircraft, sometimes more than a hundred strong in one formation, to cast their bombs upon the single pier that remained, and upon the sand dunes upon which the troops had their eyes for shelter. Their U-boats, one of which was sunk, and their motor launches took their toll of the vast traffic which now began. For four or five days an intense struggle reigned. All their armoured divisions - or what was left of them - together with great masses of infantry and artillery, hurled themselves in vain upon the ever-narrowing, ever-contracting appendix within which the British and French Armies fought.

Meanwhile, the Royal Navy, with the willing help of countless merchant seamen, strained every nerve to embark the British and Allied troops; 220 light warships and 650 other vessels were engaged. They had to operate upon the difficult coast, often in adverse weather, under an almost ceaseless hail of bombs and an increasing concentration of artillery fire. Nor were the seas, as I have said, themselves free from mines and torpedoes. It was in conditions such as these that our men carried on, with little or no rest, for days and nights on end, making trip after trip across the dangerous waters, bringing with them always men whom they had rescued. The numbers they have brought back are the measure of their devotion and their courage. The hospital ships, which brought off many thousands of British and French wounded, being so plainly marked were a special target for Nazi bombs; but the men and women on board them never faltered in their duty.

Meanwhile, the Royal Air Force, which had already been intervening in the battle, so far as its range would allow, from home bases, now used part of its main metropolitan fighter strength, and struck at the German bombers and at the fighters which in large numbers protected them. This struggle was protracted and fierce. Suddenly the scene has cleared, the crash and thunder has for the moment - but only for the moment - died away. A miracle of deliverance, achieved by valour, by perseverance, by perfect discipline, by faultless service, by resource, by skill, by unconquerable fidelity, is manifest to us all. The enemy was hurled back by the retreating British and French troops. He was so roughly handled that he did not hurry their departure seriously. The Royal Air Force engaged the main strength of the German Air Force, and inflicted upon them losses of at least four to one; and the Navy, using nearly 1,000 ships of all kinds, carried over 335,000 men, French and British, out of the jaws of death and shame, to their native land and to the tasks which lie immediately ahead. We must be very careful not to assign to this deliverance the attributes of a victory. Wars are not won by evacuations. But there was a victory inside this deliverance, which should be noted. It was gained by the Air Force. Many of our soldiers coming back have not seen the Air Force at work; they saw only the bombers which escaped its protective attack. They underrate its achievements. I have heard much talk of this; that is why I go out of my way to say this. I will tell you about it.

This was a great trial of strength between the British and German Air Forces. Can you conceive a greater objective for the Germans in the air than to make evacuation from these beaches impossible, and to sink all these ships which were displayed, almost to the extent of thousands? Could there have been an objective of greater military importance and significance for the whole purpose of the war than this? They tried hard, and they were beaten back; they were frustrated in their task. We got the Army away; and they have paid fourfold for any losses which they have inflicted. Very large formations of German aeroplanes - and we know that they are a very brave race - have turned on several occasions from the attack of one-quarter of their number of the Royal Air Force, and have dispersed in different directions. Twelve aeroplanes have been hunted by two. One aeroplane was driven into the water and cast away by the mere charge of a British aeroplane, which had no more ammunition. All of our types - the Hurricane, the Spitfire and the new Defiant - and all our pilots have been vindicated as superior to what they have at present to face.

When we consider how much greater would be our advantage in defending the air above this Island against an overseas attack, I must say that I find in these facts a sure basis upon which practical and reassuring thoughts may rest. I will pay my tribute to these young airmen. The great French Army was very largely, for the time being, cast back and disturbed by the onrush of a few thousands of armoured vehicles. May it not also be that the cause of civilisation itself will be defended by the skill and devotion of a few thousand airmen? There never has been, I suppose, in all the world, in all the history of war, such an opportunity for youth. The Knights of the Round Table, the Crusaders, all fall back into the past - not only distant but prosaic; these young men, going forth every morn to guard their native land and all that we stand for, holding in their hands these instruments of colossal and shattering power, of whom it may be said that

Every morn brought forth a noble chance
And every chance brought forth a noble knight,

deserve our gratitude, as do all the brave men who, in so many ways and on so many occasions, are ready, and continue ready to give life and all for their native land.

I return to the Army. In the long series of very fierce battles, now on this front, now on that, fighting on three fronts at once, battles fought by two or three divisions against an equal or somewhat larger number of the enemy, and fought fiercely on some of the old grounds that so many of us knew so well - in these battles our losses in men have exceeded 30,000 killed, wounded and missing. I take occasion to express the sympathy of the House to all who have suffered bereavement or who are still anxious. The President of the Board of Trade [Sir Andrew Duncan] is not here today. His son has been killed, and many in the House have felt the pangs of affliction in the sharpest form. But I will say this about the missing: We have had a large number of wounded come home safely to this country, but I would say about the missing that there may be very many reported missing who will come back home, some day, in one way or another. In the confusion of this fight it is inevitable that many have been left in positions where honour required no further resistance from them.

Against this loss of over 30,000 men, we can set a far heavier loss certainly inflicted upon the enemy. But our losses in material are enormous. We have perhaps lost one-third of the men we lost in the opening days of the battle of 21st March, 1918, but we have lost nearly as many guns — nearly one thousand - and all our transport, all the armoured vehicles that were with the Army in the north. This loss will impose a further delay on the expansion of our military strength. That expansion had not been proceeding as far as we had hoped. The best of all we had to give had gone to the British Expeditionary Force, and although they had not the numbers of tanks and some articles of equipment which were desirable, they were a very well and finely equipped Army. They had the first-fruits of all that our industry had to give, and that is gone. And now here is this further delay. How long it will be, how long it will last, depends upon the exertions which we make in this Island. An effort the like of which has never been seen in our records is now being made. Work is proceeding everywhere, night and day, Sundays and week days. Capital and Labour have cast aside their interests, rights, and customs and put them into the common stock. Already the flow of munitions has leaped forward. There is no reason why we should not in a few months overtake the sudden and serious loss that has come upon us, without retarding the development of our general program.

Nevertheless, our thankfulness at the escape of our Army and so many men, whose loved ones have passed through an agonising week, must not blind us to the fact that what has happened in France and Belgium is a colossal military disaster. The French Army has been weakened, the Belgian Army has been lost, a large part of those fortified lines upon which so much faith had been reposed is gone, many valuable mining districts and factories have passed into the enemy's possession, the whole of the Channel ports are in his hands, with all the tragic consequences that follow from that, and we must expect another blow to be struck almost immediately at us or at France. We are told that Herr Hitler has a plan for invading the British Isles. This has often been thought of before. When Napoleon lay at Boulogne for a year with his flat-bottomed boats and his Grand Army, he was told by someone. "There are bitter weeds in England." There are certainly a great many more of them since the British Expeditionary Force returned.

The whole question of home defence against invasion is, of course, powerfully affected by the fact that we have for the time being in this Island incomparably more powerful military forces than we have ever had at any moment in this war or the last. But this will not continue. We shall not be content with a defensive war. We have our duty to our Ally. We have to reconstitute and build up the British Expeditionary Force once again, under its gallant Commander-in-Chief, Lord Gort. All this is in train; but in the interval we must put our defences in this Island into such a high state of organisation that the fewest possible numbers will be required to give effective security and that the largest possible potential of offensive effort may be realised. On this we are now engaged. It will be very convenient, if it be the desire of the House, to enter upon this subject in a secret Session. Not that the government would necessarily be able to reveal in very great detail military secrets, but we like to have our discussions free, without the restraint imposed by the fact that they will be read the next day by the enemy; and the Government would benefit by views freely expressed in all parts of the House by Members with their knowledge of so many different parts of the country. I understand that some request is to be made upon this subject, which will be readily acceded to by His Majesty's Government.

We have found it necessary to take measures of increasing stringency, not only against enemy aliens and suspicious characters of other nationalities, but also against British subjects who may become a danger or a nuisance should the war be transported to the United Kingdom. I know there are a great many people affected by the orders which we have made who are the passionate enemies of Nazi Germany. I am very sorry for them, but we cannot, at the present time and under the present stress, draw all the distinctions which we should like to do. If parachute landings were attempted and fierce fighting attendant upon them followed, these unfortunate people would be far better out of the way, for their own sakes as well as for ours. There is, however, another class, for which I feel not the slightest sympathy. Parliament has given us the powers to put down Fifth Column activities with a strong hand, and we shall use those powers subject to the supervision and correction of the House, without the slightest hesitation until we are satisfied, and more than satisfied, that this malignancy in our midst has been effectively stamped out.

Turning once again, and this time more generally, to the question of invasion, I would observe that there has never been a period in all these long centuries of which we boast when an absolute guarantee against invasion, still less against serious raids, could have been given to our people. In the days of Napoleon the same wind which would have carried his transports across the Channel might have driven away the blockading fleet. There was always the chance, and it is that chance which has excited and befooled the imaginations of many Continental tyrants. Many are the tales that are told. We are assured that novel methods will be adopted, and when we see the originality of malice, the ingenuity of aggression, which our enemy displays, we may certainly prepare ourselves for every kind of novel stratagem and every kind of brutal and treacherous maneuver. I think that no idea is so outlandish that it should not be considered and viewed with a searching, but at the same time, I hope, with a steady eye. We must never forget the solid assurances of sea power and those which belong to air power if it can be locally exercised.

I have, myself, full confidence that if all do their duty, if nothing is neglected, and if the best arrangements are made, as they are being made, we shall prove ourselves once again able to defend our Island home, to ride out the storm of war, and to outlive the menace of tyranny, if necessary for years, if necessary alone.

At any rate, that is what we are going to try to do. That is the resolve of His Majesty's Government - every man of them. That is the will of Parliament and the nation.

The British Empire and the French Republic, linked together in their cause and in their need, will defend to the death their native soil, aiding each other like good comrades to the utmost of their strength.

Even though large tracts of Europe and many old and famous States have fallen or may fall into the grip of the Gestapo and all the odious apparatus of Nazi rule, we shall not flag or fail.

We shall go on to the end, we shall fight in France, we shall fight on the seas and oceans, we shall fight with growing confidence and growing strength in the air, we shall defend our Island, whatever the cost may be, we shall fight on the beaches, we shall fight on the landing grounds, we shall fight in the fields and in the streets, we shall fight in the hills; we shall never surrender, and even if, which I do not for a moment believe, this Island or a large part of it were subjugated and starving, then our Empire beyond the seas, armed and guarded by the British Fleet, would carry on the struggle, until, in God's good time, the New World, with all its power and might, steps forth to the rescue and the liberation of the old.



[1] (en) Every morn brought forth a noble chance
And every chance brought forth a noble knight,



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 5 juin 2013 11:10
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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