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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir du texte de Hervé Carrier, “Le terrorisme dans le monde”. 2005, 7 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 17 novembre 2009 de diffuser la totalité de son oeuvre dans Les Classiques des sciences sociales.]

Hervé CARRIER, s.j.

Le terrorisme dans le monde”.

2005, 7 pp.


Le terrorisme est vieux comme le monde

La montée du terrorisme dans le monde nous étonne. Nous observons une véritable mondialisation du phénomène.

Le mot « terrorisme » est attesté, la première fois en 1792, pour désigner la doctrine des partisans de la Terreur. Notons que la réalité de la terreur existe depuis toujours et le terme est maintenant devenu commun.

On peut citer, par exemple, le livre de  Sun Tzu, L’art de la guerre, un livre qui a été écrit y il y a 2500 ans. L’auteur savait comment utiliser les espions pour intimider les adversaires.

Les ennemis cherchent à semer l'épouvante, pour piller et tuer les populations. Ils brûlent les récoltes, ils peuvent démolir les maisons, les villes et les églises. Les pays se livraient à des guerres épouvantables pour se venger. Ils empoisonnaient les puits et les étangs. Ils minaient les ponts, ils détournaient les rivières, ils faisaient sauter les barrages. On trouve même un exemple de « spectacle-terreur », dans l’histoire de l'empereur Néron (mort en 68), qui contemplait avec malice l’incendie des quartiers populaires de Rome. Il est connu pour ses « monstruosités », pour les assassinats de sa famille et pour la persécution des chrétiens.

La Révolution française

Avec la Révolution française, le terrorisme connaît une escalade spectaculaire, on pratiquait maintenant une terreur d’État. Les révolutionnaires s’entretuaient par milliers.  Pensons à  Robespierre qui prononçait alors ces mots terribles : « La terreur n'est pas autre chose que la justice,  prompte, sévère, inflexible. »  Dans les deux années 1793-1794, plus de 40.000 victimes furent éliminées par la guillotine, les noyades, les pendaisons, les fusillades. Robespierre fut lui-même guillotiné en 1794.

La révolution française voulait le progrès de la culture, de l'éducation, de la législation. Les « grandes écoles » furent créées, le système métrique fut institué. On réforma le calendrier. On proclama les Droits de l'Homme, de 1789. Ces transformations supposaient cependant un prix exorbitant. Ce fut une période dramatique pour la France. Pensez à la prise de la Bastille en 1789, à la Grande Terreur (1793-1794). On brûlait les châteaux, on pendait les nobles et les seigneurs. Louis XVI fut décapité. On chantait, on dansait et les têtes tombaient sous la guillotine, il fallait supprimer sans merci les ennemis du peuple. Puis ce furent les guerres de Napoléon (1790-1815), et les pays voisins ont connu une nouvelle terreur.

Le communisme en URSS

Le terrorisme a joué un grand rôle en URSS. La révolution de 1917 visait à changer les fondements de la société, à nationaliser l'agriculture, à développer l'industrie et à encourager l'éducation.  Les communistes voulaient construire  « l'homme nouveau ». Ils partaient d'une idéologie athée, inspirée de Karl Marx et de Lénine. Ils exigeaient un contrôle absolu de l'État. Ils recourraient à un terrorisme particulièrement féroce envers les croyants.  Staline fut le dictateur le plus sanglant des temps modernes. Il pratiquait toutes les formes du terrorisme, les assassinats en séries,  les procès monstres, les déportations massives, les goulags. Personne ne peut compter les millions de victimes de l'oppression et de la grande terreur en URSS.

Staline et Hitler ont été des monstres du terrorisme.

Les Communistes et les Nazis

Les communistes en  Russie appliquaient un régime de terreur pour éliminer tous leurs adversaires. La lutte était féroce, surtout envers les pays de l’Est, ils n’avaient aucune pitié pour la Pologne et les peuples slaves. En 1961, ils  avaient érigé le mur de Berlin pour bloquer les pays voisins. Mais le monde libre s’était organisé, et on leur donna le coup de grâce. En 1989, lors grandes  manifestations, les alliés avaient attaqué avec force le « mur de la honte », ils avaient pratiqué une brèche, et ils ont ouvert le mur pour libérer les amis de la liberté. Le mur portait maintenant les marques d’une grande blessure, comme le symbole d’une défaite. Le système des communistes s’écroula de lui-même. C’était de la fin de la guerre froide.

Les Nazis recourraient à un terrorisme très cruel.  En 1941, Adolf Hitler déclarait la guerre et il procéda avec le bombardement des populations civiles.

Il disait : « Le seul moyen de gagner aisément contre la raison : c'est la force et la terreur ». (Mein Kampf).

La politique des Nazis entraînait une extermination systématique des juifs. Ils ont organisé le massacre de six millions de juifs. Ils précédaient avec des « méthodes industrielles », comme on le disait dans les journaux. Ils utilisaient des camps d’extermination. En 1942, ils voulaient « une solution finale de la question juive ». La shoah (holocauste)  fut un drame terrible pour tous les juifs et pour les peuples civilisés. Ce génocide fut unique dans l’histoire du monde. Les juifs ont toujours été l’objet de massacres horribles.

On connaît plusieurs exemples du terrorisme dans le monde.

Exemples du terrorisme mondial

Au Canada, nous avons vu un exemple horrible du terrorisme avec la lutte du Front  de libération du Québec (FLQ). C’était en octobre 1970. Une cellule du Front de libération du Québec (FLQ) procéda de sang-froid à l’enlèvement et à l’assassinat de Pierre Laporte, ministre du travail du Québec et à l’enlèvement du diplomate britannique James Richard Cross. Devant cette crise,  le premier ministre d’alors, Pierre Trudeau et avec l’accord du premier ministre du Québec, Robert Bourassa, imposa  des « mesures de guerre ».  L’armée entra en force, on imposa un couvre-feu et la suspension des droits civils. On arrêtait les suspects sans de mandat d’arrêt. Cette décision fut très contestée au Canada et surtout au Québec.

Le gouvernement du Canada fit de grandes concessions, pour répondre à une longue liste demandes du Front  de libération du Québec. Le  FLQ  demanda, par exemple, une forte somme d’argent, la récupération des postes de travail, la permission de voyager hors du Canada. Des décisions analogues furent nécessaires pour la libération du diplomate britannique James Richard Cross, lors de son enlèvement dans une rue de Montréal.

En Italie, j’ai été témoin de la terreur semée dans tout le pays par les Brigades Rouges, liées aux Communistes. Pendant des années, on pouvait assister à des attentats, des assassinats, des enlèvements. Les « repentis » collaboraient avec la police, et elle pouvait même changer leur identité.

Le choc le plus dramatique fut l’enlèvement du président Aldo Moro, trouvé dans le coffre d’une voiture avec des balles dans tête. Il est mort en 1978, âgé de 61 ans. Le pape Paul VI s’était lui-même offert en échange d’Aldo Moro. Paul VI avait  voulu aussi célébrer la messe des funérailles d’Aldo Moro.

Les Brigades Rouges avaient subi des coups mortels et l’action systématique du gouvernement porta tous ses fruits. Les Brigades Rouges avaient trouvé des appuis importants dans les pays de l’Est, mais le déclin de la Guerre froide amena leur fin.

La mafia, quant elle, n’est pas associée aux Communistes, mais elle opère pourtant avec des méthodes qui font régner une nouvelle terreur. Les boss de la   mafia avaient des moyens très puissants, comme l’assassinat des groupes rivaux, les extorsions, le blanchiment des de fonds, la fraude provenant de la drogue et la lutte contre le gouvernement. C’est seulement après des années que les parrains la mafia sont arrêtés. Mais d’autres boss trouvent une nouvelle manière de poursuivre la lutte.

En Chine, Mao Zedong avait lancé « la longue marche »,  puis il dirigea la révolution culturelle. Tous les chinois devaient citer constamment le Petit livre rouge, il procéda à des purges terribles. On pense que 4 millions furent tués.

Au Cambodge, le fameux Pol Pot et les Khmers Rouges avaient exécuté deux millions de personnes, on conserve des piles énormes des crânes et des ossements des victimes.

En Afghanistan, les Talibans et « les seigneurs de la guerre » voulaient abattre le régime de ce pays et les Américains les ont déportés à Guantanamo sur l'île de Cuba, mais les Américains et leurs alliés, dont des Canadiens, poursuivent cette lutte avec des moyens toujours puissants.

Le Rwanda a  subi  un génocide et un tribunal international suit toujours cette affaire épouvantable.

Au Pérou, le Sentier Lumineux et Guzman ont tué 70,000 victimes.

Ajoutons les militants de l’Irlande du Nord, les militants basques de I’ETA, la bande à  Baader en Allemagne.

En Irak, Saddam Hussein se livrait aux pires crimes, comme la torture, les meurtres en séries. Il avait utilisé les armes chimiques  contre les Kurdes. Il avait envahi  le Kuwait dans la guerre du Golfe et pour se venger il avait fait sauter les puits de pétrole. Il a mené une lutte féroce contre l’Iran. Les Américains l'ont capturé et ils ont renversé sa statue. Saddam Hussein fut jugé par le gouvernement d’Irak et il est mort pendu en 2003. Et cette guerre au terrorisme continue sans Londres est maintenant un centre très important dans la lutte anti-terrorisme. Les anglais ont des systèmes très  efficaces pour la  surveillance des rues, des places publiques, du métro, des aéroports.

La France a été le théâtre de plusieurs attentats horribles, à cela s’ajoute la révolte des jeunes sans-travail, des personnes sans-papiers et des quartiers défavorisés. Les autorités semblaient dépassées par les événements. Des centaines d’autos furent incendiés. La situation devint explosive et les émeutes ont duré plusieurs jours. Les voyous étaient contents de se joindre à populace.

Les journaux ont parlé d’une nouvelle forme de terreur.

Le gouvernent s’engagea dans un dialogue patient, et dans une action en profondeur, pour regrouper tous les groupes et toutes les personnes intéressés par ce projet, considéré comme important pour l’avenir du pays.

La Serbie et les autres pays de la région se sont livrés à une guerre sans merci, on a peine à compter toutes les victimes. Belgrade et ses complices furent accusés de procéder à un nettoyage ethnique et  à des crimes contre l’humanité.  C’est la population musulmane qui fut le plus durement touchée par ces guerres atroces.

Les tensions restent très vives entre la Palestine et Israël. Toute la région est  toujours menacée par les attentats et par les bombes.

Les violences continuent au Pakistan, en Russie, en Inde, en Iran, au Japon, au Sri Lanka, en Algérie.  Le terrorisme pénètre partout dans le monde.

Le choc terrible du 11 septembre 2001


Le choc du 11 septembre 2001 fut terrible, c’est une date qui marque un tournant dramatique aux États-Unis et dans le monde. Tous les médias ont diffusé les images des deux Tours qui s'écroulent en entraînant la mort de milliers de victimes. Les terroristes avaient utilisé des avions de ligne pour atteindre les Twin Towers de New York. Ils avaient remplacé les pilotes en les éliminant brutalement. Ils ont tous péri avec tous les passagers. C'était un coup monté avec une extraordinaire précision. Ben Laden est l'homme-clef dans cette affaire, il dirige le groupe Al-Qaeda, qui est relié à plusieurs réseaux de terroristes. Il a fait diffuser des messages pleins de haine contre les Américains et le monde occidental.

Après la réélection du président Bush, un communiqué du groupe Al‑Qaeda promet des « représailles » et  « un enfer insoutenable ». Il faut dire que la guerre en Irak ébranle tout le monde arabe.

Les événements du 11/9  montrent que Ben Laden est passé à l’avant-scène. Il rappelle que les musulmans sont engagés depuis longtemps dans un combat contre les juifs et les chrétiens. Ils luttent contre les États-Unis et le monde occidental. Les musulmans se sentent humiliés et dominés par les pays riches, qui sont athées et corrompus. Ils veulent récupérer leur culture, leurs terres et leur pétrole. L'lslam proclame que le prophète Allah soutient les « croyants » contre les  « infidèles ». Les musulmans poursuivent, sans cesse, la guerre sainte (la « djihad ») contre leurs ennemis, mais ils sont très divisés entre eux, ils se livrent à un combat à mort. Cette guerre s’appelle la  « fitna », elle remonte à l'époque de la  « grande discorde» (vers les années 750), entre les chiites et les sunnites. Le monde assiste  à une guerre terrible pour les consciences arabes et musulmanes, cela provoque un grand chaos dans les communautés islamiques. Ben Laden et les musulmans fanatiques utilisent maintenant les médias et l’internet pour poursuivre leur combat atroce et suicidaire. Nous n’avons pas fini de parler de la « djihad »  et de la « fitna ».

Réflexions

Depuis le 11 septembre 2001,  le monde vit dans l'angoisse et on se demande où les violences vont éclater. Notre humanité affronte des dangers très graves pour les personnes et pour les civilisations. Tout à coup, nous découvrons que les avions modernes sont très vulnérables, ainsi que tous les moyens de transport.  Nous sommes l’objet surveillance de plus un plus raffinée, grâce à l’électronique et la technique informatique. Nous utilisons maintenant des systèmes de sécurité électronique pour la surveillance et pour la contre-surveillance. Nous vivons dans une culture de la méfiance et nous sommes surveillés dans tous les secteurs de la vie. Il faut un effort solidaire de tous, pour éviter ces graves dangers.

Les populations deviennent la cible des terroristes et cette situation provoque un sentiment une crainte. La liste des attentats est sans fin, pensons au drame de New York, de Bali, de Madrid, de Bagdad, de Beslan. C'est la mondialisation du terrorisme et un état de guerre permanente dans le monde. Les valeurs les plus chères sont l'objet de menaces. Un appel est lancé à tous les croyants et à toutes les personnes de bonne volonté pour défendre la paix et la liberté.

Malgré nos toutes nos craintes, nous sommes convaincus que le dialogue entre les Musulmans et les Chrétiens est vital pour la paix et pour la justice dans le monde. Tous les jours, nous nous disons que notre destin est entre nos mains.

Bibliographie

Baud, J,  Encyclopédie des terrorismes et violences politiques.  Charles Lavauzelle, 2003.

Chaliant, G, et Blin, A., Histoire du terrorisme. De l’antiquité à Al-Qaeda. Paris, Bayard, 2004.

Kepel, G., Fitna, guerre au coeur de i'Islam. Paris,  Éd. Gallimard, 2004.

Sageman, M., Understandinq Terror Networks.  University of Pennsylvania, 2004.

La Clviltà Cattolica,   « Tre anni di lotta al terrorismo" , 2 octobre 2004.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 2 mai 2010 10:14
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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