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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Dorval Brunelle, “La société illibérale duplessiste (1997)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Dorval Brunelle [sociologue, professeur de sociologie, UQAM], “La société illibérale duplessiste”. Un article publié dans l'ouvrage sous la direction d'Alain-G. Gagnon et Michel Sarra-Bournet, Duplessis. Entre la grande noirceur et la société libérale, pp. 327-347. Montréal: Les Éditions Québec/Amérique, 1997, 397 pp. Collection: Débats. Programme d'études sur le Québec de l'Université McGill. [Autorisation accordée par l'auteur le 1er décembre 2006 de diffuser cet article.]

Inroduction

En proposant de qualifier plutôt d'« illibérale » la nature de la société qui prévalait sous la gouverne du premier ministre Duplessis, je ne suis pas convaincu d'avancer une interprétation totalement incompatible avec celle qui est soutenue dans les pages de l'ouvrage de Bourque, Duchastel et Beauchemin, La Société libérale duplessiste [1]. Et ce n'est pas par flagornerie ni non plus par souci de ménager l'inconciliable que j'avance ce constat, c'est plutôt parce que mon argumentation se déploiera sur un terrain qui ne correspond pas en tout point à celui qui est couvert par les auteurs. Que cette dissidence puisse éventuellement ouvrir sur un problème de fond et, en particulier, sur un désaccord épistémologique, c'est sans doute ce que je devrai me résoudre à marquer en temps et lieu. 

Pour le moment, je voudrais m'en tenir à deux choses : une présentation succincte de la thèse telle que je l'ai comprise et, par la suite, la formulation d'une critique d'ensemble. Plus tard, en dernière partie, j'aborderai ce que je crois être le lieu le plus précis de la divergence qui nous sépare, et je puis d'ores et déjà annoncer que l'on commet un contresens en accolant le qualificatif « libéral », ou celui d'illibéral d'ailleurs, non pas à la notion de société en tant que telle, mais bien à la notion de société quand elle se trouve inscrite dans le syntagme qui apparaît en titre. Ce faisant, on se trouve à juxtaposer ou à placer à un même niveau deux ordres de préoccupations hétérogènes. Un premier niveau, celui dont on entend rendre compte en recourant au qualificatif « libéral », renvoie à la mise à jour des paramètres fondateurs de la société civile en tant que telle ; 1) autre, celui qu'évoque le qualificatif « duplessiste », renvoie quant à lui à la logique de l'action politique et administrative mise de l'avant dans un contexte socio-politique précis. 

Par ailleurs, ce contresens renvoie, volens nolens, à une question beaucoup plus polémique, c'est-à-dire politique : est-il légitime de prétendre, de croire ou de laisser croire que l'on puisse qualifier de « libéral » l'état de société qui prévaut dans un contexte socio-politique donné alors que la nature de l'idéologie, ainsi que certains des aspects du projet politique qui anime les autorités provinciales dans leur gouverne, se trouvent, dans une proportion non négligeable, placés en dehors des canons du libéralisme, voire en totale contradiction par rapport à eux ? C'est ce double désaccord qui m'a conduit à écrire en italique le mot « illibéral » dans le titre et nullement le fait, somme toute trivial au fond, que le terme n'existe pas encore dans les dictionnaires de langue française, alors qu'il fait depuis longtemps partie des patrimoines linguistiques anglais et espagnol, entre autres.


[1]     Gilles Bourque, Jules Duchastel, Jacques Beauchemin. La Société libérale duplessiste : 1944-60. Montréal, Presses de l'Université de Montréal, 1994.


Retour au texte de l'auteur: Dorval Brunelle, sociologue québécois Dernière mise à jour de cette page le mardi 23 janvier 2007 8:17
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



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