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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Socialisme, étatisme et démocratie (1983)
Préface à l'édition numérique 2004


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Dorval Brunelle, Socialisme, étatisme et démocratie. [Avec une préface de l'auteur exclusive à l'édition numérique] Montréal: Éditions Albert Saint-Martin, 1983, 176 pages. Collection “ Recherches et documents ”. [Autorisation accordée le 4 juillet 2004]

Préface à l'édition électronique 2004

par Dorval Brunelle
Montréal, le 4 juillet 2004


En classant les papiers de mon père, décédé en mai 2002, je suis tombé sur un exemplaire annoté de Socialisme, étatisme et démocratie que je lui avais remis au moment de sa publication près de vingt ans plus tôt, en 1983. Alors qu’il s’était contenté, dans les marges des autres livres que je lui avais donnés au fur et à mesure de leur parution, de relever les fautes d’impression et d’effectuer des corrections de style, plus rarement, d’exprimer son désaccord avec l’argument soutenu, cette fois-ci, les désaccords sur le fond l’emportaient sur les fautes de forme.

Je n’étais pas d’accord avec mon père sur une foule de points et, dans le meilleur des cas, nos discussions n’entachaient pas l’estime que nous avions l’un pour l’autre. Il avait consacré sa vie à gérer une entreprise familiale jusqu’en 1962, par la suite, à travailler pour le monde patronal. Il avait été un des fondateurs du Centre des dirigeants d’entreprise et il avait également joué un rôle de premier plan dans la mise sur pied du Conseil du patronat du Québec. Pour ma part, après des débuts en dents de scie, j’étais professeur à l’UQAM depuis 1970 et je consacrais mon temps à étudier et à militer pour développer des alternatives au capitalisme. Il y avait donc quelque chose de symétrique dans nos prises de position respectives jusque-là, une symétrie que le livre venait remettre en question.

Tant que mon père, en bon défenseur du capitalisme, me percevait comme un défenseur du socialisme, et vice-versa, tant que, pour ma part, je défendais la cause socialiste contre le capitalisme, nous étions sur la même longueur d’onde en quelque sorte, mais à partir du moment où j’ai cherché à « sortir de cet enfermement » comme je l’écrivais en tout début de livre, la méprise s’est installée. Et faute d’avoir su m’en expliquer devant lui, je dois maintenant le faire devant le lecteur que cette réédition pourra intéresser, sans quoi le sens et la portée de mon projet risquent de buter sur la même incompréhension.

Pour ce faire, je voudrais faire trois mises au point et introduire une digression théorique. La première mise au point porte sur le contexte, la deuxième, sur l’argument et la troisième, sur la forme. La digression théorique me permettra de revenir sur l’argument central qui est défendu dans le livre afin de montrer que la limite la plus importante inscrite dans l’anti-étatisme est sans contredit son a-politisme pratique. Je laisse ouverte la question de savoir si cette thèse était valide ou légitime au moment où le livre a été écrit, mais je soutiens qu’elle est contestable aujourd’hui et j’ai voulu expliquer pourquoi. Les circonstances ont bien changé et la raison pour laquelle il m’apparaît utile de faire cette digression est liée au fait que l’éloignement du politique représente à mes yeux un des objectifs centraux du mode de développement mené à l’instigation des gouvernements, des grandes entreprises et des organisations internationales à l’heure actuelle. D’ailleurs l’éloignement en question n’est pas seulement la résultante de l’action de ces acteurs, il s’agit aussi d’une limite inhérente au processus de renforcement des capacités des organisations appartenant à la société civile. Il est donc essentiel de penser ou de repenser l’accès au politique et au pouvoir politique tel qu’il se présente aujourd’hui, et c’est ce à quoi je me suis consacré dans cette digression.

Trois mises au point

Quant au contexte, je crois important de rappeler qu’au tout début des années quatre-vingt, le projet socialiste tel qu’il avait été interprété et appliqué à l’aulne du marxisme et, plus précisément, du marxisme-léninisme, apparaissait de plus en plus moribond. J’entends par « projet socialiste », ce que certains penseurs de l’époque qualifiaient pour leur part, en usant et en abusant de la litote, soit de « socialisme vraiment existant » soit de « socialisme réel », des expressions d’une affligeante pauvreté théorique, historique, analytique, et j’en passe. Si certaines formes de socialisme avaient favorisé le développement de quelques pays du Tiers Monde, par contre, l’expérience la plus proche, aux yeux des Européens et des Nord-Américains , en tout cas, celle de l’Europe de l’Est, ne pouvait pas représenter une alternative crédible. Il devenait donc de jour en jour plus clair, non seulement que ces projets socialistes n’étaient pas transposables dans le contexte des pays développés, mais surtout, qu’ils devenaient de plus en plus intolérables sur tous les plans humains, sociaux, économiques et politiques pour les populations concernées elles-mêmes. Si le socialisme d’État pouvait s’avérer d’une redoutable efficacité pour effectuer le démarrage économique, une fois certain niveau de croissance atteint, l’État lui-même constituait la plus importante entrave à l’extension et à l’approfondissement du projet socialiste. Avec le résultat que la légitimité et la crédibilité de ces projets n’étaient plus portées que par l’extrême gauche qui persistait à croire que les modèles chinois ou albanais devaient être transposés en Europe de l’Ouest ou en Amérique du Nord. Quant au modèle soviétique, il servait essentiellement de repoussoir.

Mais une fois ces constats établis, il ne pouvait être question de rallier les modèles capitalistes « réellement existants », pour user à mon tour de la litote dénoncée il y a un instant, à l’intérieur desquels nous assistions également à un renforcement du contrôle de l’État sur l’économie et la société. En ce sens, la symétrie entre la montée en puissance de l’État socialiste et la montée en puissance de l’État capitaliste apparaissait comme la caractéristique centrale de cette soi-disant guerre froide dans laquelle les empires soviétique et « américain » avec leurs alliés respectifs étaient engagés depuis la fin de la Guerre de Corée en 1953.

Quant à la deuxième mise au point, je veux seulement souligner que le titre imprononçable qui coiffe le livre résume l’argument. J’en aurais préféré un autre, mais il est trop tard pour changer d’idée. Pour ma part, j’aurais préféré : « L’Espace de la démocratie ». La métaphore est vague à souhait et elle ne veut pas dire grand chose, mais c’est joli. Pour être transparent, il aurait fallu l’intituler : « Capitalisme, socialisme et démocratie », mais c’est là bien sûr le titre d’un ouvrage désormais classique que l’économiste Joseph Schumpeter a fait paraître en 1942. Les énoncés et les questions qui apparaissent en sous-titre annoncent la thèse; les voici : « La doctrine marxiste. Le capitalisme peut-il survivre? Le socialisme peut-il fonctionner? Socialisme et démocratie». Dans ce livre, le libéral Schumpeter soutient, à son corps défendant que, à terme, le capitalisme est condamné et qu’il sera remplacé par le socialisme.

Malgré la parenté des titres, la thèse que je défends est donc très différente, puisque j’engage la critique sur ce qui est commun au socialisme et au capitalisme, à savoir l’État, et que cette critique est menée au nom de la défense de la démocratie, ou mieux, comme je préfère en user dans le livre, du démocratisme. C’est sans doute cette idée qui est apparue la plus hérétique à mon père, essentiellement parce que, à ses yeux, le recours à l’État capitaliste permettait justement de rationaliser la croissance et de sortir des affrontements stériles entre patrons et ouvriers, d’une part, et parce que ma défense du démocratisme, surtout quand il est question de son application au travail et dans la famille, lui semblait utopique, pour ne pas dire saugrenue, d’autre part.

Quant à la forme, enfin, j’admets qu’elle n’était pas à la hauteur des attentes à cause du nombre élevé de fautes de frappes, d’orthographe, de grammaire, et j’en passe. C’était la belle époque où l’on faisait parfois des livres trop rapidement, sans avoir recours à des professionnels de la correction, et c’est dommage.

Je ne suis pas sûr aujourd’hui si la position anti-étatiste qui court tout au long de l’argumentation est politiquement défendable. Elle est sans doute valable sur le plan social, c’est-à-dire au niveau des expérimentations communautaires, mutualistes ou autres, mais faute de prolongement politique en direction du pouvoir d’État, la portée de ces initiatives reste à la merci des pouvoirs politiques existants. Il y a de l’angélisme dans le refus dogmatique de l’État. On pense immédiatement à l’anarchisme mais, malgré la sympathie intellectuelle et artistique que je porte à l’endroit des anars, ce n’est pas la voie que j’ai suivie dans ces pages et les conclusions vers lesquelles tend l’anti-étatisme qui est défendu ici m’apparaissent ambiguës.

Digression théorique à propos du politique

En effet, l’opposition entre l’État et la société n’est pas aussi tranchée dans les faits qu’elle l’est en vertu de certaines théories. Dans De l’esprit, son oeuvre majeure publiée en 1758, Claude-Adrien Helvétius (1715-1771) établit au Discours second, intitulé « De l’esprit par rapport à la société », une distinction centrale entre l’intérêt de l’individu dans son rapport à la société particulière à laquelle il appartient et à laquelle il s’identifie en premier lieu, et l’intérêt de la société dans son ensemble. Pour Helvétius, l’intérêt personnel est omniprésent et il a toujours tendance à fausser la conception que l’on se fait du bien public, avec le résultat que l’on en vient, malgré soi, à promouvoir un intérêt général qui n’a de général que le nom ou la prétention parce que, au fond, c’est son intérêt propre ou celui de son groupe d’appartenance que l’on promeut. Or, ce qui renforce encore le paradoxe, c’est que l’intérêt particulier ou celui du groupe d’appartenance ne s’affiche pas comme tel, mais qu’il se prend pour l’intérêt public et qu’il en emprunte la forme; en d’autres mots, par derrière la promotion du bien général nous aurions affaires à des intérêts groupés qui s’ignorent et qui nous abusent.

Helvétius donne l’exemple de celui qui réussit à faire nommer son fils incompétent général des armées. L’auteur de ce geste peut sans conteste apparaître comme un bienfaiteur aux yeux de sa famille ou de son groupe d’appartenance, il n’en reste pas moins que cette nomination risque d’être source de calamités pour la nation, ce qui montre que l’intérêt du groupe d’appartenance n’est pas compatible avec celui de la société dans son ensemble.

Mais est-ce à dire que la poursuite de l’intérêt général est illusoire? Non, car il y a une façon de surmonter cette difficulté qui réside dans la capacité de l’homme public à dépasser les intérêts particuliers pour se hausser au niveau de l’intérêt général, et l’auteur ajoute : « La conclusion de ce que je viens de dire, c’est qu’en fait de probité, ce n’est point des sociétés où l’on vit dont il faut prendre conseil, mais uniquement de l’intérêt public » (t.1, p.172). Mais que peut bien vouloir dire cette expression et comment peut-on s’assurer que c’est bien l’intérêt public qui est défendu? En d’autres mots, si l’individu est toujours et partout à la fois ancré dans des intérêts particuliers et redevable à leur égard, comment peut-on dépasser ces intérêts immédiats et en quoi consiste alors l’intérêt général?

Les éléments de réponse à cette question sont fournis au chapitre 8, intitulé : « De la différence des jugements du public et de ceux des sociétés particulières » où Helvétius distingue deux espèces d’intérêts dans la société : la première, la plus faible, est commune avec la société générale, c’est-à-dire la nation, alors que la seconde, la plus puissante, est absolument particulière. En d’autres termes, l’attrait pour le bien public serait plus faible que l’attrait pour la défense et la promotion des intérêts groupés. L’auteur distingue alors deux sortes d’intérêts pour les sociétés particulières, l’un dont le rapport est plus immédiat à l’intérêt public, comme le commerce, la police, la guerre, la législation, les sciences et les arts, l’autre dont le rapport est plus immédiat à l’intérêt particulier de chaque société, comme ses goûts, ses projets et ses avantages.

Cette distinction est intéressante parce qu’elle permet de mettre en lumière le poids et l’importance de ces intérêts groupés dans la société sous leurs deux aspects complémentaires, privés et publics, et parce qu’elle réussit à isoler l’enjeu de l’attribution d’un contenu propre à l’intérêt public en tant que tel. Comme quoi Helvétius refuse ici de souscrire à une définition essentialiste de l’intérêt public, c’est-à-dire qu’il refuse de croire ou de laisser croire que l’intérêt public puisse être défini ou saisi en lui-même, que ce soit sous l’angle politique ou sous l’angle moral.

Il vaut la peine d’insister sur cet aspect d’une démarche qui sera reprise par le radicalisme philosophique par la suite, parce que Helvétius et les utilitaristes font état d’une profonde méfiance vis-à-vis des discours des tenants du pouvoir qui n’auront de cesse, à cause même de la prégnance et du poids des intérêts particuliers, de faire passer pour l’intérêt général, ce qui relève, d’abord et avant tout, de la pure et simple promotion d’intérêts groupés. Évidemment, toute l’habileté de l’homme politique réside précisément dans cette disposition à croire, et à faire croire, qu’il défend effectivement l’intérêt général, alors qu’il s’agit au fond de défendre les intérêts de son groupe d’appartenance. Nous touchons du doigt ici un des éléments centraux de la critique adressée par les philosophes radicaux à ce qu’ils dénoncent comme un excès de « romantisme » chez les libéraux, qui ont en propre et en commun de se laisser prendre au piège des mots clé et des formules toutes faites à propos de l’intérêt général ou de la volonté générale, et de se porter à la défense de codes ou de chartes où seraient fixés et figés un certain nombre de libertés fondamentales ou de droits, et de donner, ce faisant, en plein dans le piège de l’essentialisme qui consiste à faire comme s’il y avait quelque part une définition de ce que le bien commun est ou de ce qu’il devrait être.

Est-ce à dire que la pente naturelle des intérêts particuliers serait inexorable et que nul ne serait en mesure de se hisser à la hauteur de vue qu’exige la défense et la promotion de l’intérêt public? La réponse de Helvétius paraît bien curieuse : je pourrais devenir le promoteur du bien public à la condition de « donner à (m)on esprit plus de profondeur que de surface »; en ayant recours « au recueillement, à la solitude et en renonçant au tourbillon du monde ». Ce sont là des réponses en apparence insatisfaisantes qui sont au fond dictées par la méfiance dont l’auteur a fait preuve vis-à-vis de l’essentialisme d’une part, et dictées également par le rôle qui sera dévolu bientôt au législateur et au juge, d’autre part. En effet, ce que la renonciation à l’essentialisme implique, en dernière analyse, c’est que la législation et le droit ne sont pas en eux-mêmes, pas plus que la législation ou le tribunal en tant qu’institutions, des moyens de promouvoir et de défendre le bien public, mais que la législation et le droit, tout comme les législatures et les tribunaux, peuvent ou pourraient contribuer à la défense et à la promotion du bien public, à la condition que les lois soient promulguées, sanctionnées et interprétées par des législateurs et par des juges animés d’une probité et d’une hauteur de vue telles qu’ils puissent être en mesure d’instaurer dans les faits et de défendre dans la pratique l’interprétation la plus élevée du bien public. Pour dire les choses autrement, le bien public ainsi entendu ne repose pas tant sur les normes et les principes qui servent à le définir et à l’encadrer mais bien sur l’efficace des délibérations engagées par ceux et celles qui ont la charge de promulguer les lois ou encore de prononcer les jugements et de rendre les sentences.

Même si le radicalisme philosophique maintient une certaine distance critique vis-à-vis de l’argument de Montesquieu en faveur de l’équilibre et de l’indépendance entre les trois pouvoirs exécutif, législatif, et judiciaire, essentiellement parce que la thèse des poids et contrepoids ne peut pas garantir en elle-même la poursuite et la défense d’une vision haute de l’intérêt public, on doit quand même maintenir, au niveau procédural en tout cas, et à la condition que les risques de collusion soient pris en compte, que l’équilibre et l’indépendance peuvent à tout le moins favoriser davantage la poursuite de l’intérêt public que ne saurait le faire la concentration et la centralisation des pouvoirs aux mains d’un seul ou de quelques uns. Car à trop promouvoir une vision à la fois exceptionnaliste et élitiste du bien commun, le radicalisme risque de donner tête baissée dans l’attirance vis-à-vis du leader charismatique.

Le paradoxe d’Helvétius nous met donc face à un problème central qui est celui de savoir comment penser l’intérêt collectif ou l’intérêt général, alors même que nous sommes irrémédiablement compromis dans des intérêts immédiats ou particuliers. En d’autres mots, l’intérêt social a-t-il une existence et un contenu propres, ou ne faudrait-il pas plutôt le penser, au mieux, comme un compromis ou une négociation entre des intérêts particuliers, au pire, comme les intérêts de ces élites qui sont en mesure de les imposer à tous les autres?

Les nombreux courants philosophiques, politiques et sociologiques qui jalonnent la modernité apporteront chacun leur réponse à ces questions. Ainsi, aux yeux des libéraux, il n’y a ni intérêt social ni intérêts groupés qui tiennent, seuls prévalent les intérêts d’individus qui sont d’abord et avant tout des sujets de droits avant d’être puissants ou faibles, pauvres ou riches, membres de corporations ou pas, avec le résultat que, pour promouvoir l’intérêt général, il suffit de promouvoir ceux des particuliers. En revanche, aux yeux de tous ces courants essentialistes, qu’il s’agisse des théories marxistes, pour lesquelles le bien commun capitaliste n’est autre que la promotion et la défense des intérêts de la bourgeoisie, et qui laissent entendre qu’il devrait exister quelque chose qui s’appellerait l’intérêt du prolétariat, qu’il s’agisse des théories sociologiques inspirées de Durkheim ou de Gurvitch ou de Touraine, ces courants, au-delà des différences profondes qui les séparent, partagent à tout le moins cette conviction que l’intérêt collectif ou que l’intérêt général est une donnée d’analyse. Or face à ces deux essentialismes, l’essentialisme individualiste et l’essentialisme sociologique, la démarche d’un penseur comme Helvétius a au moins le mérite de placer au centre de l’analyse la mystification qui entre en jeu quand il est question de promouvoir le bien public et de défendre l’intérêt général.

En ces temps où la réflexion et les préoccupations de recherche semblent attirées par un retour sur la notion de société civile, sur la citoyenneté et sur les mouvements sociaux, le détour que j’ai voulu proposer en direction de Helvétius peut servir de contrepoids à l’attirance exercée par Hegel et Fukuyama, voire par Marx, en ces matières, d’une part, peut servir à rappeler que, quoi qu’on fasse, on n’échappe pas à la prégnance du pouvoir politique et au défi du passage à la politique, d’autre part.

En terminant, j’ajoute que cet ouvrage, je l’ai écrit pour moi, parce que j’avais besoin de savoir où j’en étais, où aller et ce qu’il me restait à faire désormais à l’aube des années quatre-vingt. C’est un ouvrage de réflexion commis par un intellectuel et un militant qui redécouvre à quarante ans et des poussières l’importance de l’action sur le terrain des luttes sociales. Tant mieux si cette réédition peut encore servir à autre chose qu’à susciter la curiosité des antiquaires.

Montréal, le 4 juillet 2004


Retour au texte de l'auteur: Dorval Brunelle, sociologue québécois Dernière mise à jour de cette page le lundi 22 janvier 2007 19:19
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



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