RECHERCHE SUR LE SITE

Références
bibliographiques
avec le catalogue


En plein texte
avec Google

Recherche avancée
 

Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF

Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
 

Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Droit de propriété et capital : une contribution à l’analyse de l’embourgeoisement. (1979)
Préliminaires


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Dorval Brunelle, “ Droit de propriété et capital : une contribution à l’analyse de l’embourgeoisement ”. Un article publié dans la revue Les cahiers du socialisme, Montréal, automne 1979, no 4, pp. 212-244.

Préliminaires

Nous voudrions montrer en quoi et comment l'établissement d'une distinction un peu serrée entre les notions de "propriété privée" et de "capital" peut s'avérer fructueuse dans l'étude des rapports sociaux et, surtout, dans l'étude du processus d'industrialisation sous l'égide du capital tel qu'il a cours aujourd'hui à l'échelle de l'économie mondiale.

Par trop souvent en effet, aussi bien dans la littérature sociologique critique qu'apologétique, les deux notions sont confondues de telle sorte que, par exemple, l'on en est venu à utiliser indifféremment les termes de "bourgeois" et de "capitaliste" comme s'ils étaient des synonymes pour stigmatiser le processus d'industrialisation tel qu'il a opéré dans les économies capitalistes et pour l'opposer à un mode d'industrialisation socialiste qui lui, opérant sous l'égide de l'État, abolirait la propriété privée des moyens de production et, partant, effacerait de la carte sociale la classe des bourgeois.

Nous voudrions montrer qu'il n'en est rien et nous prétendrons au contraire que c'est faute de saisir le sens et la portée de la distinction entre propriété privée et capital, et, surtout, faute de saisir le lieu où ces notions opèrent que l'on est conduit à occulter un processus fondamental -pour le meilleur et pour le pire d'ailleurs à l'heure actuelle - celui de l'embourgeoisement qui caractérise par excellence l'établissement, le maintien ou encore le rétablissement d'un rapport de propriété privée spécifique, à savoir la propriété privée des moyens de consommation individuelle.

Nous allons tenter d'indiquer en quoi et comment le maintien - dans les pays capitalistes - ou le rétablissement - dans les pays socialistes - de rapports domestiques fonctionnant sous l'égide de la propriété privée permet d'éclairer le phénomène de l'embourgeoisement et de contribuer à expliquer ainsi ce qui peut autrement apparaître comme le mystère d'une ré-apparition de "nouvelles" classes bourgeoises dans les économies où domine ce que Henri Lefebvre a appelé un "mode de production étatique". Cette analyse prétend ainsi valoir non seulement pour éclairer les transformations intervenues dans les classes qui gravitent autour des secteurs étatisés des pays capitalistes - salariés des secteurs publics et para-publics - mais également jeter un éclairage sur ces sociétés où domine la propriété d'État et qu'on appelle encore les "pays socialistes".

Il semble en effet que le statut de salarié ne puise plus satisfaire à l'analyse dialectique qui prétend rendre compte des contradictions sociales qui secouent les sociétés. Il importe dès lors de préciser les notions qui sont susceptibles de nous aider à cerner ces situations et, pour ce faire, nous allons, dans un premier temps, prendre à notre compte la célèbre analyse de la propriété et du contrôle effectuée par Berle et Means au États-Unis dans les années trente. Après quoi, en deuxième partie, nous chercherons à préciser les concepts de "propriété", de "capital" et à éclairer quelque peu leur rapport à l'entreprise capitaliste.

Ces incursions devraient nous permettre, en troisième partie, de fixer un peu plus clairement non pas tant le bourgeois que le processus d'embourgeoisement en tant que tel et, également, nous permettre de contribuer à la critique d'une notion à la mode, celle de "nouvelle petite bourgeoisie", et de proposer de substituer à cette notion l'émergence d'un processus nouveau celui-là, celui de l'approfondissement de l'embourgeoisement auprès de certaines couches de salariés, processus qui caractériserait l'extension et l'intensification de la production matérielle et des modes de consommation qui en découle.

Retour au texte de l'auteur: Dorval Brunelle, sociologue québécois Dernière mise à jour de cette page le lundi 22 janvier 2007 18:59
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref