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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Marc BRIÈRE, Le PQ, un parti en sursis. (2003)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Marc BRIÈRE, Le PQ, un parti en sursis. Montréal: Les Éditions Varia, 2003, 147 pp. Collection: Sur le vif. Préface de Henry Milner. Postface de Gaston Laurion. Une édition numérique réalisée par Gemma Paquet, bénévole, professeure de soins infirmiers retraitée du Cégep de Chicoutimi. [Autorisation accordée par M. Marc Brière, le 18 octobre 2006 de diffuser ce livre dans Les Classiques des sciences sociales.]

[17]

Le PQ, un parti en sursis


Introduction


Cet apprentissage de la haine
qui progresse en moi . comme une identité.
Pierre PERRAULT
Finirons-nous tous dans la forêt des regrets amers ?
Jean LELOUP
Ce pays est vivant et il est libre !
Pierre BOURGAULT

[19]

Babel-Québec

Voici ma contribution au débat qui s'amorce sur le programme politique du Parti québécois et son projet de société, et qui doit se faire en profondeur tant sur la souveraineté que sur la social-démocratie.

Ce livre s'adresse à tous ceux que l'avenir du Québec préoccupe, particulièrement aux militants souverainistes, et non seulement aux « dissertologues » de tout acabit [1].

J'ai bien dû lire une bonne cinquantaine de livres savants sur la question du Québec. Malgré tout le respect que je porte à leurs auteurs et l'amitié qui me lie à plusieurs, je dois confesser que ces nécessaires études et brillantes analyses me laissent dans un état de malaise, de perplexité, dont je suis sans doute le principal responsable, mais quand même...

Comment se fait-il qu'autant d'experts diserts et distingués ne parviennent pas à s'entendre sur quelques données fondamentales, voire sur le sens même des mots que chacun utilise et définit à sa guise ?

Faut-il alors s'étonner que les gens ordinaires, les simples citoyens, aient des opinions si confuses et soient si ambivalents - pour ne pas dire polyvalents - dans leurs orientations, si inconséquents dans leurs choix souvent contradictoires, si désabusés qu'ils se désintéressent même des questions vitales qu'ils sont appelés à trancher en matière de santé, d'éducation, de justice sociale, de culture, de vie démocratique, si indifférents ou méprisants envers la politique et les politiques, si fatigués, si inconstants, si peu concernés par le bien commun, si individualistes ?

Et si ce triste constat est juste, comment se fait-il qu'on n'en cherche pas les causes et les solutions dans les colloques et les caucus ? Pourquoi nos partis politiques - si essentiels à toute démocratie - apparaissent-ils souvent comme des machines qui tournent à vide ou qui sont carrément nuisibles - tant sur la scène fédérale que sur la scène provinciale ou aux autres niveaux régionaux et locaux -, quels que soient les Partis, anciens ou nouveaux ?

[20]

Il semble bien que nos partis politiques se dirigent vers les échéances électorales avec une seule chose en tête : comment gagner le plus de comtés ou en perdre le moins, afin de conquérir ou de conserver le pouvoir. Pendant que l'un se débat comme un diable dans l'eau bénite, l'autre s'évertue à faire le moins de vagues possibles et un troisième cherche à se faufiler entre les deux en promettant le changement.

Richelieu aurait dit des Français que « leur légèreté ordinaire leur fait désirer le changement à cause de l'ennui qu'ils ont des choses présentes. » Mais si le besoin de changement que les Québécois manifestent par les temps qui courent n'était pas que frivolité, mais au contraire un sentiment profond de refus de l'enlisement, un désir de se sortir de ce qu'ils perçoivent comme une impasse... ?

Une amorce de solution ne consisterait-elle pas à asseoir notre démocratie sur une base plus solide en risquant, oui, en osant ouvrir la boîte de Pandore constitutionnelle afin de permettre au peuple québécois, pour la première fois dans son histoire, de se regarder bien en face, de prendre ses mesures et de se donner enfin une constitution faite par les citoyens, pour les citoyens et leurs communautés respectives ?

De Babel-Québec faisons un Québec républicain, libéral et fraternel, fondé sur la souveraineté du peuple et la solidarité de ses composantes nationales.

Il nous faut développer un nationalisme civique, inclusif de toutes les composantes nationales, et un patriotisme constitutionnel : tout comme les Américains ont un fort sentiment de fierté pour leur constitution, et les Canadiens pour leur Charte des droits et libertés, les Québécois ont besoin d'une constitution qui puisse leur inspirer cette fierté et qui, avec le temps, s'avérera l'acte fondateur de cette nation civique québécoise tant désirée.

Il nous faut aussi remettre en honneur les nécessaires vertus républicaines, sans lesquelles toute société politique se dévergonde, se corrompt, se désintègre.

Arrêtons de sacrifier l'essentiel aux intérêts mesquins des machines électorales et aux grandes stratégies et petites tactiques de toutes sortes qui dénaturent le vrai débat fédéraliste-souverainiste, que les Québécois devront bien, certes, trancher un jour, mais qui ne doit pas tourner à l'obsession paralysante.

N'y a-t-il pas d'autre solution pour le Québec que de tourner en rond, de ronger son frein, dans le désenchantement, la [21] résignation amère, l'oubli, et la fuite en avant vers la postmodernité de tous les phantasmes et le repli égoïste du chacun pour soi, du chacun chez soi, à la dérive, comme des phoques d'Alaska, des « fuckés » du Canada ?

Ne pouvant me résoudre à accepter comme inéluctable ce triste constat, je poursuis ici ce que j'ai entrepris dans Le Goût du Québec - l'après référendum 1995 : des lendemains qui grincent... ou qui chantent (Hurtubise, HMH, 1996), Point de départ ! Essai sur la nation québécoise (Hurtubise, HMH, 2000), Le Québec, quel Québec ? Dialogues avec Charles Taylor, Claude Ryan et quelques autres sur le libéralisme et le nationalisme québécois (Stanké, 2001), Pour sortir de l'impasse : un Québec républicain ! (Les Éditions Varia, 2002).

Aucune solution n'est possible sans que les Québécois se ressaisissent pour s'accorder les moyens de leur avenir possible, grâce à un degré suffisant de solidarité consciente, à une volonté politique suffisamment lucide et unie pour être forte et féconde.

Il faut que les Québécois retrouvent une ardeur républicaine, un dévouement pour la chose publique et le bien commun, les rassemblant dans un projet de société juste, accueillante, ouverte, plurielle, fraternelle et laïque.

Il faut abandonner nos querelles de clocher, nos arguties d'écoles, nos réflexes individualistes, nos appétits bourgeois démesurés de capitalistes sauvages, pilleurs et ravageurs, qui s'accordent le tout confort des millionnaires en calculant à la « cenne » les salaires qu'ils daignent accorder à leurs employés, tout en en licenciant le plus grand nombre possible, dans un monde qui leur appartient dorénavant globalement.

Cette gangrène a même atteint les cadres de l'État et les dirigeants de ses nombreuses entreprises et agences, qui souffrent - les pauvres ! - d'être moins bien payés que leurs congénères du beau monde de la finance et de l'industrie multinationales.

D'ailleurs comment ne pas se scandaliser de l'insatiable appétit des dirigeants de nos entreprises qui se font payer des salaires et des primes annuels de millions de dollars et touchent en outre, sans vergogne, des pensions de retraite exorbitantes [2]. Comment un homme ou une femme, si compétent soit-il, peut-il [22] décemment s'imaginer valoir dix fois, vingt fois plus - et même davantage - que la moyenne des hommes et des femmes qui travaillent dans son entreprise ? Et me dira-t-on pourquoi le président de Loto-Québec ou de la S.A.Q. devrait recevoir une rémunération supérieure à celle d'un sous-ministre de la Santé ou de l'Éducation ? Comment tolérer plus longtemps une situation aussi absurde qu'injuste, sans le moindre haut-le-cœur, sans le moindre sursaut d'indignation, sans le plus petit murmure d'indignation ?

Et la magouille semble s'être confortablement installée à tous les niveaux de gouvernement, aussi bien fédéral et provincial que municipal, à la faveur d'une politique du secret et de l'opacité : comment se fait-il qu'en démocratie les journalistes et même les députés membres de l'opposition se voient refuser par les instances gouvernementales des renseignements sur l'administration publique qu'on ne peut obtenir qu'en recourant à la Loi d'accès à l'information ? Le manque de transparence et l'abus de la confidentialité favorisent le patronage et minent la démocratie dans le cœur même des citoyens, dégoûtés de ce pareil au même.

N'y a-t-il pas jusqu'aux sociétés « de la Couronne », ces agences gouvernementales, qui détournent les fonds publics qu'ils génèrent ou administrent, en lançant des campagnes de publicité aussi déplacées que celles de Loto-Québec encourageant le jeu et de la Société des Alcools encourageant toujours plus de consommation, tout en prétendant défendre la modération qui a évidemment « bien meilleur goût ».

Et que dire de ces autres détournements de fonds publics que représente le mécénat pratiqué par les agences gouvernementales en faveur de leurs bonnes œuvres préférées au gré de leurs caprices ! Depuis quand Hydro-Québec se croit-elle justifiée de se prendre pour le ministère de l'Éducation en octroyant, comme elle l'a annoncé récemment, tout en s'en glorifiant, une somme de 12 000 000 $ à l'Université de Montréal ? Quand sera-ce le tour de Laval, Sherbrooke ou McGill de profiter de la générosité « éclairée » et « éclairante » de notre société publique d'électricité ? Cet argent appartient de fait au gouvernement ou devrait revenir aux contribuables sous forme de baisse des taux d'électricité ou des impôts.

La république des copains, non merci !

Il faut de nouveau cultiver les vertus républicaines, le civisme, la participation et la responsabilité citoyennes, toutes choses qui [23] paraîtront bien ringardes ou quétaines à tous ces snobs profiteurs du système, voire à ces pauvres petits politiciens qui, pour justifier leurs manquements à l'éthique, expliquent au peuple que « ça a toujours été comme ça en politique », et qui s'expliquent mal pourquoi ce bon peuple a perdu confiance en eux et intérêt à la politique.

La république, ce n'est pas seulement une affaire d'institutions, de structure, c'est aussi et surtout un esprit, une éthique civique. Sans les vertus républicaines d'intégrité, de participation citoyenne, de transparence, de solidarité, d'égalité, de liberté, de justice, de tolérance et de respect des minorités, la république ne serait qu'une coquille vide, il n'y aurait pas de république, il n'y aurait pas de démocratie, mais usurpation et imposture.

« Finirons-nous tous dans la forêt des regrets amers ? » se demande Jean Leloup.

•   •   •

Je terminerai cette introduction avec deux citations de « dissertologues » éminents, tirées de la revue Possibles (printemps 1990).

Charles Taylor se demandait : « Va-t-on pouvoir se brancher d'ici l'an 2000 ? » Et il répondait : « Entre un PQ dont l'option est claire et borgne, et un leadership libéral qui a fait de la pusillanimité un principe scientifique, nous risquons fort de passer le cap du millénaire à la dérive... »

Jules-Pascal Venne, par ailleurs, concluait sa réflexion sur la question nationale en nous invitant à « aller au-delà de la conception traditionnelle des États-nations. Mais cela ne sera possible, ajoute-t-il, qu'à condition de mettre fin à la division partisane sur le plan constitutionnel. Ni le Parti libéral, ni le Parti québécois ne sont en mesure, seul, de créer un rapport de forces qui réalise des changements institutionnels. Un consensus national solide, basé sur des compromis, pourrait débloquer une situation apparemment sans issue. »

En lançant ou plutôt en relançant le projet d'une constitution québécoise, j'ai voulu inciter les Québécois et les partis politiques québécois à se mettre enfin à l'œuvre pour forger ce « consensus national solide » qui nous a tant manqué au cours de notre histoire. Il y a plus d'un siècle, Honoré Mercier nous invitait déjà à « cesser nos luttes fratricides ».

[24]

Heureusement ce projet de réforme de nos institutions politiques, notamment la révision de notre mode de scrutin, a été fort bien accueilli, non seulement par les citoyens eux-mêmes, qui ont participé aux États généraux tenus en février 2003 avec un enthousiasme et un sérieux exemplaires, mais aussi, et cela était essentiel, par nos principaux partis politiques : le Bloc québécois, dans le rapport d'un comité présidé par Daniel Turp (juin 2001) ; le Parti libéral du Québec, par l'adoption du rapport Pelletier en novembre 2001 ; l’Action démocratique du Québec en 2002 et, finalement, le Parti québécois lors de son congrès spécial de mars 2003. Le Premier ministre Jean Charest confiait au député de Saint-Laurent, Jacques Dupuis, la responsabilité ministérielle de la réforme de nos institutions démocratiques et, dans le discours inaugural de la 37e législature, il annonçait la présentation « au printemps 2004, d'un projet global de réforme de nos institutions démocratiques ».

Cela autorise, à mon avis, les plus grands espoirs pour l'élaboration d'une constitution québécoise, pièce maîtresse de notre démocratie. Ce geste historique marquera un tournant important dans l'histoire du Québec, dont les citoyens pourront désormais inscrire leur participation civique dans un cadre constitutionnel qu'ils se seront donné eux-mêmes librement.

Mais cette tâche, aussi exaltante qu'ardue, nous ne pourrons la réussir sans l'engagement de tous les citoyens de bonne volonté et le concours éclairé et généreux de nos partis politiques.

À cette fin, j'ai cru utile de contribuer à la réflexion entreprise par les membres du Parti québécois sur sa pensée, ses discours et ses stratégies, d'abord d'une manière générale puis, plus précisément, en examinant un sujet d'une incontournable actualité et qui illustre bien la façon péquiste de faire les choses : la pénible aventure des fusions municipales forcées.

Comme il s'agit ici d'un examen de conscience qui pourra, je l'espère, être collectif, qu'il s'agit en somme d'amorcer un débat nécessaire, je suis heureux que le politologue et néanmoins grand démocrate Henry Milner ainsi que ce chevalier servant de la langue française qu'est Gaston Laurion aient bien voulu participer à cette entreprise.

À vous maintenant, chers concitoyens, de poursuivre le débat et, je l'espère, de lui faire porter ses fruits.


[25]

J'ai mon... voyage !

Je suis un vieil homme indigné. Mais je prétends avoir de bonnes raisons de l'être.

L’insatiable voracité de nos élites, de nos chevaliers d'industrie, de nos grands financiers, qui s'octroient des prébendes multimillionnaires sous forme de traitements, de bonis, d'options, de pensions et autres magouilles dans les officines et les anti-chambres du pouvoir, de la haute et de la basse finance, des commerces en gros ou en détail, le tout aux dépens d'un pauvre petit peuple à qui ils reprochent jusqu'à sa pauvreté même, résultat évident d'une oisiveté mère monoparentale de tous les vices , cette insatiable voracité, dis-je, qui prend pour excuse d'être moins goinfre que celle de nos voisins du sud ou de l'ouest, m'écœure profondément, me donne une nausée persistante et fait d'autant plus mal qu'on a l'impression qu'elle se nourrit des dépouilles de notre pauvre État de misère, avec semble-t-il la bénédiction de nos honorables ministres - ou s'agit-il de leur incompétence ? - innombrables et d'autant plus arrogants et insupportables (pas tous quand même, faut pas charrier !).

Et notre pauvre État qui, de déséquilibre fiscal en fédéralisme impérial, s'épuise à éviter à tout prix tout déficit -en rognant sur les services de santé et d'éducation que l'on voudrait bien pouvoir continuer à dispenser aux pauvres, et même aux « moyennement » nantis - sans pouvoir même songer, en rêve ou autrement, à rembourser la dette que nous avons joyeusement accumulée pour le plus grand bien de nos enfants, ceux dont les parents ont peut-être encore eu le courage d'en faire.

Magouilles à Ottawa, magouilles à Québec, patronage élégamment déguisé en lobbying et que l'on justifie, sans vergogne, en proclamant que cela a toujours été ainsi, sous les rouges comme sous les bleus, sous Taschereau comme sous Duplessis ou autre minable Chrétien. La belle excuse !

Et les milliards de nos folles entreprises s'envolent, emportant dans les tornades successives les fonds de retraite des pauvres gens, les pensions des travailleurs, encore heureux s'ils peuvent garder leur emploi ou travailler à édifier les modestes chaumines de tous ces parvenus millionnaires cherchant à qui mieux mieux à épater la galerie, celle des sanctuaires des beaux quartiers insolemment fusionnés avec de misérables balcons-villes.

Et tous nos savants experts en politique, économique et autres sciences « sôciales », de s'interroger sur les causes de la désaffection du peuple envers nos élites tant fédéralistes que souverainistes, ce peuple ingrat prêt à s'en remettre au premier Dumont venu, puisqu'il n'y a plus de saint à qui se vouer, si ce n'est à Sainte-Céline-elle-aussi-milliardaire, qui a remplacé sa colombe du temps qu'elle était môme par un vieux dromadaire nuptial et quelques châteaux, pas en Espagne ou ans le Lot–et-Garonne — où nous aurions pu rêver avec elle — mais à Miami ou Las Vegas.

Ce qui nous ramène à notre américanité, que nous pourrions encore accentuer en copiant le régime présidentiel à la George W. pour finalement nous joindre à la croisade des forces républicaines du bien contre les forces multinationales - ou serait-ce multi-arabes ? - du mal.

Comme dirait le professeur-président de l’ADQ, Guy Laforêt, on n’est pas sorti du bois! Ou ce brave Molière : « Voilà pourquoi votre fille est muette ! » et pourquoi je suis un vieil homme indigné et, quelquefois, indigne : j’ai mon « osti de voyage » !



[1] « Dissertologues » : esprits diserts et cultivés qui aiment disserter sur les questions sociales, politiques, économiques et culturelles, notamment les sociologues, les politologues, les ethnologues, les philosophes, les économistes, les psychologues et autres intellectuels.

[2] Par exemple, uni Jean Monty se retirant de BCE avec une pension annuelle de deux millions de dollars.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 1 juin 2013 16:01
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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