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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Contre nous de la tyrannie... Des relations idéologiques entre Lumières et Révolution. (1989). Table des matières
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Josiane Boulad-Ayoub, Contre nous de la tyrannie... Des relations idéologiques entre Lumières et Révolution. Montréal: Les Éditions Hurtubise HMH., Ltée, 1989, 370 pp. Collection Brèches. [Autorisation formelle accordée, le 6 janvier 2005, par Mme Boulad-Ayoub, de diffuser toutes ses publications. Le 24 octobre 2005, Mme Ayoub m'autorisait à diffuser ce livre en version intégrale.]
Table des matières
INTRODUCTION: DU SUJET AU CITOYEN 1
Où l’on présente de quelle manière on entendra les jeux de mimêsis au XVIIIe siècle et dans quel sens on soutiendra que les valeurs léguées par les hommes de la Révolution, la liberté, l’égalité, la fraternité, le bonheur sont à la fois une reprise et, surtout, une transformation originale de l’idéologie des Lumières philosophiques. L’accent sera mis sur la manière dont, notamment par le discours de l’Encyclopédie, les textes de Diderot, d’Holbach, Rousseau, les interventions de Robespierre et Saint-Just, s’imposent, petit à petit, au cours du siècle, des thèmes, des concepts, des perceptions, des affects, et comment ceux-ci sont utilisés, interprétés, modifiées, détournés dans le projet révolutionnaire pour changer le monde et la vie.
«C’est la faute à Voltaire! c’est la faute à Rousseau!» 3 Liberté! Égalité! Fraternité! 11 Notes de l’Introduction 17
CHAPITRE PREMIER: L’EFFICACITÉ DU SYMBOLIQUE 25
Où l’on situe les idées-forces qui, sous le paradigme dominant de la nature, articulent et contrôlent le vaste champ de discours s’étendant de l’oeuvre de Montesquieu jusqu’aux dernières interventions publiques de Robespierre, et qui sont, comme telles, révélatrices des modes sociaux de l'action symbolique. On suivra ainsi la construction de l’esprit philosophique et son travail à travers les continuités et les ruptures discursives et pratiques qui en actualisent l’efficacité symbolique-idéologique. On prétextera enfin du discours outré de Madame de Genlis, pris comme la métaphore générale du fonctionnement de l’activité symbolique à valence idéologique, de ses stratégies et de ses effets sociétaux , pour mettre en place le modèle qui encadrera les analyses subséquentes du discours des Philosophes et de celui des orateurs révolutionnaires, de leurs interrelations ainsi que de leurs effets idéologiques, polémiques et politiques.
De l’affrontement intellectuel aux frontons républicains 27 Le paradigme euphorique de la nature 30 Une nation de philosophes 37 Le polémôs idéologique 42 Notes du Premier Chapitre 56
CHAPITRE DEUXIÈME: L’AMOUR DE LA PATRIE ET DE L’ÉGALITÉ 65
Où après avoir dégagé les déterminations anthropologiques, éthiques et politiques du concept du bonheur, individuel et collectif, comme l’idée neuve du siècle, et examiné le rôle d’embrayeur théorico-pratique que jouent les développements sur ce thème insistant, conjointement avec l’élaboration du concept du progrès et de celui de vertu, l’on examinera autour du conflit qui oppose, à propos du concept de représentation politique, les thèses de l’Encyclopédie à celles du Second Discours et du Contrat les modalités de la lutte pour imposer contre les «préjugés» des Privilégiés, l’idée d’égalité civique et les conditions de sa diffusion auprès de l’Opinion.
«Oh Hapiness! Our being’s end and aim!» 67 Les conditions politiques du bonheur 76 «Tout le mal vient de l’inégalité» 86 Notes du Deuxième Chapitre 103
CHAPITRE TROISIÈME: QU’ILS TREMBLENT TOUS LES TYRANS ARMÉS CONTRE LA LIBERTÉ! 115s
Où l’on étudiera, sur le plan de la critique philosophique du despotisme et du système politique français fondé sur le principe de monarchie absolue, la fortune révolutionnaire de l’idée de liberté politique telle que défendue, ensemble, quoique de manière divergente, par Montesquieu, l’Encyclopédie et par Rousseau. On détaillera d’abord les fonctions idéologiques de l’article «tyran» qui constitue le noyau du corpus d’analyse tout en exploitant l’ensemble des articles auxquels cet article renvoie, de même que les Discours V et VII de La Politique naturelle de d’Holbach qui donnent leur assise théorique à l’idéal politique de la plupart des Encyclopédistes. Dans la perspective du débat sur les vraies formes du gouvernement, ces thèses seront ensuite confrontées aux positions de Rousseau sous deux aspects: une première fois, sur la question de la représentation, et il s’agira des différences éthiques qu’établit le Contrat entre despote et tyran de même que de la critique du régime représentatif faite par Rousseau à contre-courant de la pensée de l’époque; une deuxième fois, par le repérage des enjeux idéologiques du Second Discours et la mise au jour des conséquences politiques et anthropologiques entraînées par la réévaluation radicale des notions de peuple et de souveraineté du peuple.
La liberté guide nos pas 117 «La patrie ne peut subsister sans la liberté» 124 «Hommes, soyez humains, c’est votre premier devoir» 136 Notes du Troisième Chapitre 158ns ainsi que de leurs effets idéologiques, polémiques et politiques.
CHAPITRE QUATRIÈME: LA RAISON EST SÉDITIEUSE 165
Où l’on analysera en regard de la conjoncture socio-symbolique d’ensemble, quelques-unes des assises théoriques, ontologiques, éthiques et politiques du discours révolutionnaire en le renvoyant aux Lumières philosophiques comme vers son amont, et en particulier aux thèses conjointes de Diderot et de d’Holbach sur l’unité du système de la nature, du système-homme et du système social. La redéfinition des rapports sociaux à laquelle ces conceptions appellent les hommes de la raison future, le modèle onto-politique qu’elles élaborent est inséparable d’une éthique. Elles légitiment comme à l’avance les valeurs qui seront celles de l’homme de la Révolution et dont celui-ci n’aura cesse de se réclamer.
La philosophie des Philosophes 167 Un système matérialiste de la nature 173 «Est-ce qu’on ne peut faire taire ces hommes?» 203 Notes du Quatrième Chapitre 208
CHAPITRE CINQUIÈME: L’ÊTRE SUPRÊME ET SON VICAIRE 215
Où l’on partira cette fois du discours politique de la Révolution et de son mouvement à l’intérieur de la relation qui l’unit au discours spéculatif des Lumières philosophiques, pour déduire la portée idéologique et doctrinale d’abord de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, celle de 89 et celle de 93, puis des principes sociaux, anthropologiques et politiques sous-jacents aux Discours de Robespierre et les examiner par rapport, d’une part, à la fondation des institutions républicaines et à la politique du gouvernement révolutionnaire, d’autre part aux thèmes et aux représentations précédemment dégagés. Les conceptions de Rousseau sur la douce «fraternité publique» ainsi que sur l’homme social nouveau appelé à naître, le véritable homme de l’homme, sont ensuite analysées. On évaluera ainsi à la lumière des positions religieuses et de la métaphysique du Vicaire Savoyard, la signification idéologique de la Fête de l’Être Suprême ordonnée par Robespierre ainsi que la portée ontologique, éthique et politique du programme montagnard de régénération et d’ìnstruction publique. On commentera les rapports entre la révolution physique et la révolution morale qui sous l’impulsion de la Convention jacobine et de son chef, Robespierre, devait venir accomplir la première révolution comme le proclame cet admirateur de Rousseau, ce lecteur attentif de Plutarque et de Montesquieu mais qui est en même temps le théoricien du Comité de Salut Public pour lequel la vertu sans la terreur est impuissante.
Le peuple est roi 217 «Le député de l’humanité» 230 «Père de l’univers, suprême intelligence» 250 Notes du Cinquième Chapitre 280
CHAPITRE SIXIÈME: L’ESPRIT DE LA RÉVOLUTION 303
Où l’on résume, avec le travail à la fois de sape et de construction du redoutable Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, le chemin que la Révolution a parcouru jusque-là et celui où désormais elle va s’engager de manière irrésistible, ouvrant notre modernité politique. On qualifie les relations réciproques qui unissent de part et d'autre de l’événement Révolution, les hommes de la Raison dans un même projet spécifique: critique, laïque et humaniste. Et l’on s’interroge sur ce que signifie la Révolution de la liberté, de l’égalité, de l’unité et de l’indivisibilité de la République et sur son dessein grandiose: actualiser sous les formes d’une organisation sociale exemplaire, l’ontologie de nous-mêmes que la pensée critique des Philosophes lui avait léguée. En prenant appui sur les analyses de Kant, on y verra pourquoi l’Aufklärer pouvait s’enthousiasmer pour la Révolution française. Ce qui nous permettra, en final, de tenir le siècle de la Critique, autrement dit le siècle de la Philosophie, comme le siècle de la Révolution, ou, indifféremment, le siècle de la Révolution comme le siècle de la Critique ou de la Philosophie, c’est-à-dire de la Liberté.
Qu’est-ce que les Lumières? 305 «Ô flamme, qui étais-tu, si la cendre est brûlante?» 327 L’«enthousiasme» pour la Révolution 331 Notes du Sixième Chapitre 337
INDEX DES NOMS 349 INDEX DES MATIÈRES 353 BIBLIOGRAPHIE 359
Dernière mise à jour de cette page le Lundi 31 octobre 2005 06:59 Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
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