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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

La nation au singulier et au pluriel. L'avenir de la culture nationale
comme « paradigme » de la société québécoise
. ” (1995)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article du professeur Gérard Bouchard, professeur de sociologie à l'UQAC, “ La nation au singulier et au pluriel. L'avenir de la culture nationale comme « paradigme » de la société québécoise ”. Un article publié dans la revue Cahiers de recherche sociologique, no 25, 1995 [Dossier : Être ou ne pas être Québécois], pp. 79-99. Montréal : département de sociologie, UQAM. [Autorisation accordée lundi le 2 juin 2003]

Introduction (*)


Dans les pages qui suivent, la nation désigne un mode particulier d'intégration et de représentation politique et culturelle d'une collectivité. Ce mode se caractérise par a) un sentiment d'appartenance exprimé dans des symboles et nourri par une mémoire, b) des éléments de culture commune (la langue, les valeurs) c) un consensus autour de règles fondamentales prises en charge par le droit, et d) une volonté partagée de développement collectif soutenue et arbitrée par un État souverain. Par nationalisme, nous entendons l'idéologie qui vise soit à promouvoir l'action d'une collectivité aspirant au statut de nation, soit à défendre les attributs d'une collectivité nationale dont le statut est menacé, soit encore à stimuler les actions ou projets de développement dans une telle communauté en les inscrivant dans la thématique nationale (note 1).

Ce texte est motivé par les remises en question périodiques dont fait l'objet la légitimité même de l'idée nationale dans le cadre québécois. Ces remises en question ne nous semblent pas fondées. Le modèle de rechange qui est le plus souvent proposé consiste essentiellement dans un cadre contractuel: des conventions de droit auxquelles les individus adhéreraient rationnellement, rejetant dans la sphère privée ou communautaire les manifestations « subjectives » et symboliques, dans lesquelles se trouve inclus tout ce qui relève de l'identification et de l'appartenance. En simplifiant, le Québec d'aujourd'hui se retrouverait devant l'alternative suivante : soit une forme d'intégration collective sous le couvert de la conscience nationale, soit une société de droit segmentée selon le modèle du multiculturalisme ou, plus simplement encore, déployée dans les individualités qui la composent.

La position défendue ici pourrait s'énoncer comme suit : il ne paraît pas justifié, dans le contexte québécois, de condamner l'idée nationale comme représentation ou comme conscience collective ; par contre, il ne sera pas possible au nationalisme québécois de remplir sa fonction de paradigme intégrateur s'il ne poursuit pas l'importante transition dans laquelle il est engagé depuis quelques décennies.


Notes :

* . Un résumé de ce texte est paru dans le journal Le Devoir des 8 et 9 juin 1994. L'auteur remercie, pour leurs utiles commentaires, Yvan Lamonde, Marc Saint-Hilaire et Ronald Rudin.

Note 1: Cette définition diffère quelque peu de celle qu'a proposée F. Dumont (Genèse de la société québécoise, Montréal, Boréal, 1993, 393 p.) en référence au XIXe siècle québécois. Le nationalisme y est donné comme une idéologie globale (« une référence première », p. 276) qui recoupe toutes les dimensions de la vie collective et qui a donc préséance sur toutes les autres, mais n'inclut pas nécessairement la référence à l'État. Sur ce point, nous nous rallions à des auteurs comme B. Anderson, Imagined Communities. Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, 2e éd., Londres, Verso, 1991, 224 p.; E. Gellner, Nations et nationalisme, Paris, Payot, 1989, 208 p. ; P, Alter, Nationalism, Londres, Edward Arnold, 1985, 172 p.

Retour au texte de l'auteur: Gérard Boucahrd, sociologue-historien, UQAC Dernière mise à jour de cette page le jeudi 25 janvier 2007 16:15
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



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