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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

LE DUPLESSISME. Politique économique et rapports de force, 1944-1960. (1964)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Gérard Boismenu, LE DUPLESSISME. Politique économique et rapports de force, 1944-1960. Montréal: Les Presses de l’Université de Montréal, 1981, 432 pp. Une édition numérique réalisée par Diane Brunet, bénévole, guide de musée retraitée du Musée La Pulperie, Chicoutimi. [L’auteur nous a accordé, le 9 septembre 2016, l’autorisation de diffuser en li-bre accès à tous ce livre dans Les Classiques des sciences sociales.]

[11]

LE DUPLESSISME.
Politique économique et rapports de force, 1944-1960.

Introduction

L'histoire politique du Québec au cours de l'après-guerre apparaît pour l'observateur, figée, prise dans un état de somnolence sous la férule d'un pouvoir autoritaire, et même dictatorial, personnifié par Maurice Duplessis, Premier ministre du gouvernement du Québec de 1944 à 1959.

L'extrême stabilité politique — réélections, opposition muselée et médusée, etc. — et la constance gouvernementale — ligne et pratiques politiques, propagande, Premier ministre et conseil des ministres, etc. — sont les phénomènes retenus. Peu d'études sérieuses portent sur cette période [1]. Le souvenir de la propagande simpliste du Parti libéral, à la fin des années 50 et au début des années 60, a servi longtemps d'analyse : le duplessisme, c'est la médiocrité du système d'enseignement, c'est la dictature, c'est la grande noirceur ; à l'opposé, la Révolution tranquille qui suit, représente l'envers de cet anachronisme (duplessisme), la liberté de pensée et la prise en main de l'avenir collectif.

Le paradoxe duplessiste

Rappelons quelques jalons historiques avant de s'interroger plus directement sur le paradoxe duplessiste.

[12]

Maurice Duplessis est nommé en 1933 chef du parti de l'opposition officielle, le Parti conservateur du Québec. La crise sévit. Partout à travers le Canada les masses populaires et, en particulier, les ouvriers s'organisent et donnent forme à un mouvement de protestation ; le Parti communiste et la C.C.F. (social-démocrate) exercent une influence déterminante sur la désignation des objectifs politiques poursuivis par ce mouvement. Par contre, au Québec, l'influence de ces deux partis est contrecarrée par l'appareil de l'Église, mais surtout par la petite bourgeoisie qui s'associe aux revendications populaires tout en les imprégnant de son idéologie. Le mouvement revendicatif au Québec est dominé par l'antimonopolisme, l'anticommunisme, le corporatisme et le nationalisme virulent. L'Action libérale nationale (A.L.N.), née d'une aile dissidente du Parti libéral, exprime rigoureusement cette idéologie ; de plus, l'A.L.N. s'oppose aux modalités concrètes de l'exercice du pouvoir par le Parti libéral du Québec qui dirige le gouvernement depuis des décennies [2]. M. Duplessis, chef conservateur, se joint à l'A.L.N., ce qui permet de fonder l'Union nationale qui, en 1935, constitue une coalition de deux partis plutôt qu'une fusion. À la suite de tractations et de manœuvres, le processus de fusion est entamé à l'avantage du conservateur Duplessis. Ce processus de fusion des partis de l'Union nationale s'approfondit à même la minorisation de l'A.L.N. au profit de l'ascendant conservateur et de la direction confirmée de Duplessis. En 1936, le mouvement revendicatif supporte la campagne de l'Union nationale et permet son élection.

Le gouvernement désormais dirigé par l'Union nationale mène une politique ouvertement bourgeoise et anti-ouvrière mais ne se départit pas entièrement de l'influence du mouvement revendicatif qui le soutient. Bien que l'aspect offensif et antimonopoliste du programme ait été bradé très tôt — en même temps, les principaux défenseurs de ces thèmes sont politiquement évincés —, le gouvernement conserve, dans cette période de crise qui n'en finit plus, une pratique et un caractère populiste. D'autre part, l'Union nationale, principalement Maurice Duplessis, commettent plusieurs erreurs politiques qui heurtent les agents de la grande bourgeoisie. La pratique politique populiste et les erreurs politiques amorcent une crise de représentativité entre la grande bourgeoisie et « ses » représentants politiques unionistes. Alors qu'en 1936 l'Union nationale canalise et récupère les protestations populaires et le début de remise en cause du pouvoir établi, en 1939, après ses années de purgatoire dans l'opposition, le Parti libéral offre, en ce début de guerre mondiale, une représentation politique supérieure pour la bourgeoisie. Au cours des [13] élections de cette dernière année, la grande bourgeoisie (même conservatrice), le gouvernement central dirigé par le Parti libéral du Canada et la presse font front derrière le Parti libéral du Québec et entreprennent une lutte âpre contre l'Union nationale en misant sur un odieux chantage auprès du peuple (pseudo-garanties de non-mobilisation obligatoire pour la guerre). L'Union nationale, défaite, devient l'opposition officielle jusqu'en 1944.

Cette période est importante pour la formation de Duplessis comme premier représentant politique de la bourgeoisie. Sur la base des contradictions qui se sont déclarées et qui ont causé sa défaite électorale, Maurice Duplessis, ayant épuré l'idéologie unioniste de son réformisme et de sa pratique politique du populisme, se pose en chef résolu de tenir une ligne claire et stricte d'appui inconditionnel aux intérêts du capital et de répression de la classe ouvrière. Partant de cette ligne, le gouvernement Duplessis constitue et consolide, à même une organisation hiérarchisée des intérêts dominants, une alliance politique qui marque toute la période de l'après-guerre. La permanence de cette forme d'exercice du pouvoir souligne le paradoxe duplessiste.

Le paradoxe tient au fait que, malgré des rapports de classes transformés en profondeur et malgré une vive lutte des classes — tant sur le plan des rapports objectifs que sur le plan de ses effets sur les luttes économiques et politiques —, pendant seize ans, le gouvernement dirigé par l'Union nationale conserve invariablement la même ligne politique, et pendant seize ans l'organisation des rapports politiques et idéologiques sur laquelle repose le gouvernement est maintenue.

Pour percer ce paradoxe, il faut rompre avec les études qui se limitent aux phénomènes secondaires et/ou superficiels localisés dans les limites étroites de l'espace régional du Québec.

Il est erroné, par exemple, de restreindre l'analyse à l'appréhension de phénomènes liés au mode d'exercice de l'hégémonie sur les masses populaires. La constance de la ligne politique et de la configuration des rapports politiques mettent en évidence, à première vue, la forte capacité du gouvernement de canaliser et de neutraliser les revendications populaires, la domination quasi exclusive d'une idéologie réactionnaire et autonomiste associée à l'Église catholique, la chasse aux sorcières de style mccarthyste qui atteint non seulement la classe ouvrière mais aussi la nouvelle petite bourgeoisie, la répression du mouvement ouvrier et syndical qui ne fait pas relâche, la corruption politique et le « traficage » des élections, et les liens étroits avec le milieu rural. Cependant, il est fondamentalement essentiel d'inscrire la pratique politique du gouvernement dans l'ensemble de la lutte des classes au Québec, et au Canada, dans les conditions concrètes de l'exercice du [14] pouvoir de la bourgeoisie au Québec, et au Canada, dans les rapports contradictoires au sein du bloc au pouvoir canadien et dans les modes d'expression de ces rapports par et dans l'État fédératif canadien. C'est précisément avec cet impérieux souci que nous analysons, au cours du présent ouvrage, le paradoxe duplessiste.

Démarche et organisation de l’analyse

Le phénomène de gouvernement qu'est le duplessisme est analysé de telle manière que ce phénomène est mis en étroite relation à la fois avec la dynamique de la lutte des classes au Québec, et au Canada comme toile de fond, et avec l'organisation des rapports de pouvoir au Canada. Au cours de l'étude, une attention particulière est accordée à l'évolution des rapports entre les classes sociales dans l'espace régional du Québec — et dans l'ensemble du Canada — et aux formes d'exercice du pouvoir, aux types d'alliance politique et aux oppositions de lignes au sein de l'État fédératif canadien afin, au total, d'ancrer correctement la forme spécifique (duplessisme) d'exercice du pouvoir politique au niveau provincial québécois de l'État. Cette entreprise demande d'être balisée.

Le duplessisme, dans ses manifestations objectives, est abordé par le biais de la ligne politique mise en application de 1944 à 1960 ; en particulier, un aspect majeur de cette ligne politique est retenu : la politique économique. Même si elle ne condense pas la totalité des contradictions sociales, la politique économique — en tant que produit médiatisé de la lutte des classes et élément actif dans son développement — permet d'appréhender assez adéquatement les rapports qui fondent le pouvoir politique dans sa matérialisation, les conditions concrètes d'existence d'une forme spécifique d'exercice du pouvoir, l'organisation hiérarchisée des intérêts défendus, le développement des rapports de, classes, etc. La politique économique du gouvernement québécois au cours de l'après-guerre constitue l'angle par et avec lequel l'histoire sociale et politique québécoise est analysée.

L'analyse de la politique économique du gouvernement du Québec soulève l'acuité de plusieurs problèmes tels que : la structure des rapports de classes au Canada et au Québec ; les rapports de pouvoir dans l'ensemble du Canada ; la matérialisation de ce pouvoir par et dans l'État fédératif ; la place de l'oppression nationale au Québec par rapport à la structure de classes ; la place dans les rapports politiques des classes (bourgeoisie non monopoliste, petite bourgeoisie, paysannerie) qui paraissent plus directement touchées dans leur constitution par la territorialité provinciale, etc. Ces problèmes ne s'imposent pas en termes [15] d'interrogations théoriques, mais plutôt en termes de phénomènes complexes qui sont sous-jacents à la réalité sociale et politique québécoise. De plus, les problèmes cités posent des difficultés particulières, car il y a un grand achoppement pour l'analyse du Québec : le mode d'appréhension de la spécificité d'une fraction de la réalité sociale découpée par l'organisation fédérative de l'État canadien.

Compte tenu de cet achoppement, une question fondamentale surgit : dans la mesure où l'analyse de l'histoire sociale du Québec est considérée comme possible, légitime et souhaitable, quels sont les rapports entre la réalité spécifique (société et appareils d'État) du Québec et l'ensemble de la réalité canadienne (comment « positionner » le Québec au regard du Canada ?) et quel (le) est la base ou le fondement social (e) qui produit la spécificité des rapports de classes analysés.

La proposition d'une réponse, quoique partielle, à cette question fondamentale implique, impose même, un « détour » dans la démarche conduisant à l'appréhension de notre objet d'analyse : la politique économique du gouvernement Duplessis. En y regardant de plus près, loin d'être une diversion, ce « détour » s'avère indispensable ; il constitue un préalable. Apportons deux précisions. Lorsqu'il est fait mention d'un « détour », cela signifie : fonder l'articulation des rapports de classes dans l'espace formation sociale du Canada et dans l'espace régional du Québec, et saisir la reproduction médiatisée de ces rapports dans et à travers l'État fédératif canadien comme préalable à l'analyse de la politique économique duplessiste. Ce « détour » constitue un préalable dans la mesure où cette démarche est, pour ainsi dire [3], traditionnellement absente de la production de connaissance ; en d'autres termes, dans la mesure où ce « détour » veut initier une démarche et un type de compréhension de la réalité canadienne et où, par le fait même, ce « détour » est une rectification des tendances existantes dans les analyses, il s'agit d'un préalable dont on ne peut faire l'économie.

Dans un premier temps, avant d'aborder directement la politique économique duplessiste, la situation générale de l'État canadien et de la formation sociale canadienne est examinée. La Partie I de cet ouvrage est composée de l'analyse de la totalité de la formation sociale canadienne et de sa différenciation interne en espaces régionaux, de la structure canadienne des rapports de classes et de l'insertion du Québec dans cette [16] structure d'ensemble, de l'État canadien et de la détermination des rapports et de la pratique politiques au niveau provincial de l'État, et de la place de l'oppression nationale, de même que de ses effets pertinents sur la pratique politique. De plus, le modèle spécifique d'accumulation au Canada dans l'après-guerre est discuté au moment où la question de la bourgeoisie canadienne est traitée. La discussion qui est menée à propos de ce modèle spécifique d'accumulation dépasse les seules exigences analytiques liées à la situation de la bourgeoisie ; en effet, le modèle d'accumulation de l'après-guerre sert à tracer les contours du cadre dans lequel s'inscrit la politique économique au Canada. Pour des raisons de commodité d'exposition, les développements faits en première partie sur ce modèle fournissent les grandes lignes de référence illustrant l'ampleur de la politique dépendante menée à travers tout le Canada.

Par cette première partie, la période du duplessisme est insérée dans son contexte structurel politique, économique et idéologique.

Le type d'alliance politique incarné par le duplessisme — comme expression particulière du bloc au pouvoir canadien — témoigne et est le produit d'un ensemble de facteurs. Pensons à l'articulation des rapports sociaux dans l'espace québécois, à l'efficace politique des classes ou de leurs composantes au niveau provincial québécois de l'État, à l'occultation-médiation de l'oppression nationale et aux grandes tendances qui animent le bloc au pouvoir. Cette alliance politique duplessiste est analysée dans sa pratique objective par l'étude méthodique (en Partie II) de la politique économique.

Avant de traiter de la politique économique duplessiste, selon les domaines déterminés par son fractionnement, la politique économique est définie comme sous-ensemble de la politique en général et insérée dans le fonctionnement (double fractionnement) de l'État fédératif canadien. En procédant de la sorte, une vue générale de la formation de la politique économique au niveau central et au niveau provincial québécois de l'État, au cours de la période de la crise jusqu'à l'après-guerre, est donnée. Par la suite, la politique économique réalisée par le gouvernement Duplessis est étudiée avec attention.

L'étude suit trois étapes. Premièrement, la situation objective, pour l'immédiat après-guerre, des domaines déterminés par le fractionnement de la politique économique est présentée. Secondement, dans chacun de ces domaines, la politique économique menée est exposée et inscrite dans l'organisation des rapports sociaux qui prévalent. Troisièmement, la politique économique est confrontée à la transformation de ces mêmes rapports au cours des quinze années de l'après-guerre. Dans [17] l'ensemble, un certain nombre de contradictions économiques de classes s'aiguisent à la fin de cette période sous l'impulsion de la politique duplessiste ou en dépit de celle-ci.

Dans une discussion préalable, la politique économique est définie comme sous-ensemble de la politique en général. À ce titre, la formation de la politique économique et son évolution sont inséparables de la configuration des rapports entre forces sociales et politiques sur la scène politique. Ainsi, après avoir appréhendé la pratique objective du gouvernement par le biais de la politique économique, l'alliance politique duplessiste (forme spécifique d'exercice du pouvoir) est saisie (en Partie III) par ses conditions de constitution, d'existence et de consolidation sur la scène politique québécoise. À cet effet, les positions et les pratiques politiques des classes sont cernées en rapport à l'existence de la forme duplessiste d'exercice du pouvoir. À ce niveau, les décalages entre cette forme du pouvoir et les couches et fractions dominantes s'accentuent au cours des années 50, concurremment à la lente ascension des forces d'opposition. En somme, à la fin de la décennie, un ensemble de contradictions politiques et économiques se conjuguent.

Le duplessisme — forme particulière d'exercice du pouvoir déterminée par les rapports économiques, politiques et idéologiques de classe dans l'espace régional du Québec au cours de l'après-guerre — s'inscrit d'une manière spécifique dans l'organisation des rapports du pouvoir au Canada. L'alliance duplessiste constitue un élément actif dans les luttes de tendances et pour la configuration du bloc au pouvoir ; ainsi, tout en s'inspirant de l'orientation minoritaire au sein du bloc au pouvoir, la politique économique duplessiste participe à l'hégémonie qui s'exerce en son sein. L'analyse classiste de la politique économique permet d'identifier l'alliance politique incarnée par le duplessisme, de saisir les conditions sociales supportant la constitution d'une telle alliance politique et de reconnaître les conditions économiques, politiques et idéologiques qui assurent pour un temps donné une certaine stabilité à l'édifice politique du duplessisme. L'analyse en profondeur de la politique économique permet aussi de découvrir que cette politique suscite ou/et cautionne la transformation de ses propres conditions d'existence et provoque, à terme, son dépassement dans le cadre des rapports de pouvoir existants au Canada. Ce dépassement se matérialise à l'aube d'une nouvelle décennie par la réorientation de la politique en général et, plus particulièrement, de la politique économique.

[18]



[1] Citons quelques analyses politiques qui abordent cette période ou qui y sont consacrées ; l'une focalise l'attention sur le nationalisme, l'autre s'inspire de l'approche moderniste, et les deux dernières se fondent sur les rapports de classes : H. Quinn, The Union Nationale ; D. Posgate et K. McRoberts, Quebec, Social Change and Political Crisis, p. 60-90 ; G. Bourque et A. Legaré. le Québec, la question nationale, p. 141-165 ; R. Denis, Luttes de classes et question nationale au Québec 1948-1968, p. 53-218. Dans le domaine de l'historiographie acritique, mentionnons : R. Rumilly, Maurice Duplessis et son temps, t. II ; C. Black, Duplessis, le pouvoir, P. Bouchard, le Québec sous l’Union nationale.

[2] On reproche, notamment, l'intimité des rapports entre le Premier ministre A. Taschereau et la grande bourgeoisie, et le favoritisme, voire la corruption, qui caractérise ce qu'on désigne (à l'époque) par « le régime ».

[3] Bourque et Legaré ainsi que Roch Denis, bien que différemment, considèrent sous certains angles le Québec, la question nationale et l'État canadien. Pour notre part, nous ne pouvons, dans les limites de cet ouvrage, épuiser le sujet et apporter une solution complète et finale au problème soulevé. Avec les développements qui suivent, nous tentons essentiellement de fournir les éléments préliminaires permettant d'approfondir le problème afin d'avancer dans sa discussion.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le Vendredi 30 avril 2004 21:17
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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