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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

L'échelle des valeurs humaines (1980)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Martin Blais, L'échelle des valeurs humaines. Montréal, Fides, Nouvelle édition, Collection Éducation et religion, no 3, 1980, 216 p. [Autorisation accordée par l'auteur le 22 septembre 2004 de diffuser toutes ses publications] Une édition numérique réalisée par Marcelle Bergeron, professeure retraitée de l'École polyvalente Dominique-Racine de Chicoutimi.

Introduction

Après Le choc du futur d'Alvin Toffler, il va sembler désinvolte, arrogant ou réactionnaire de dresser L'échelle des valeurs humaines. L'article défini, L', dégage une odeur de permanence insupportable aux nez de l'accélération et de l'éphémère. Mais l'indéfini une ne corrigerait qu'en partie l'anachronisme si l'on n'ajoutait à quel moment de l'histoire et dans quel canton de la terre cette échelle fut un moment dressée devant l'animal ascendant. Bref, l'indéfini une soulève un nuage de poussière scalaire qui fait tousser le philosophe. Le défini est son article préféré : non point une échelle, mais l'échelle. C'est le langage qui convient quand on parle d'un idéal. Et c'est au philosophe qu'il appartient d'en parler à l'être humain, qui est une bête à idéal comme d'autres bêtes sont à cornes, à plume ou à poil [1].

Dans le capital qui a le plus fructifié, Karl Marx distingue le travail auquel s'adonne l'animal selon un mode purement instinctif et le travail suivant la forme qui appartient exclusivement à l'être humain.

Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de ses cellules de cire l'habileté de plus d'un architecte. Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur [2].

Tout ce que réalise l'être humain existe d'abord en lui à l'état d'idéal à atteindre. Quoi qu'il fasse, il ne peut se départir de cette manière de travailler : c'est la manière humaine. Détruire sans se soucier de ce que l'on édifiera à la place, c'est travailler comme une tornade. « L'homme nouveau » dont rêvait Guevara n'est pas un fantôme aux contours flous : le Che en égrène les qualités et en décrit les comportements. Les humains ne procèdent pas autrement quand il s'agit d'échelles de valeurs.

Alvin Toffler tient des propos étonnants sur notre monde où les valeurs sont soumises, paraît-il, à des transformations incessantes ; il parle du « renversement des valeurs du passé » comme si c'était un fait enregistré aussi méthodiquement qu'une secousse tellurique. « Le bouleversement des valeurs est aujourd'hui plus rapide que jamais » [3]. Notre monde est placé sous le signe de l'éphémère, contrairement au passé placé sous le signe de la continuité. Dorénavant, nous n'entretiendrons plus que des rapports provisoires avec les autres et avec les choses.

On se demande à bon droit à quel niveau de passé, de présent et d'avenir il se situe et en quel lieu de l'espace. On se demande, autrement dit, de quelles valeurs il parle. On commence à l'apprendre quand il avoue ne pouvoir imaginer les besoins de demain. On imagine facilement un monde où l'usage du tabac a disparu ; on n'en imagine point un sans air pur ni eau fraîche. On n'imagine pas un homme qui aurait cessé de manger ; on en imagine facilement un ayant cessé de manger des fèves au lard, si la science découvre des raisons non pythagoriciennes de s'en abstenir.

Toffler ne parle pas du boire, mais des boissons ; il ne parle pas de l'amitié, mais des amis ; il ne parle pas de l'art, mais des formes de l'art, de ses manifestations. Son éphémère en amitié ne se traduit pas par le rejet de l'amitié mais par l'obligation de changer plus souvent d'amis dans une société où les déménageurs sont rois. (Les avantages de cette situation pour la formation de la grande famille humaine sont aussi faciles à voir que les inconvénients.)

La différence entre le passé, fondé sur la permanence, et l'avenir, fondé sur l'éphémère, Alvin Toffler la voit saisissante chez la fillette qui, d'un cœur léger, échange sa Barbie contre un modèle amélioré alors que sa mère étreignait encore sa vieille poupée réduite en membres. Il s'ensuit une mentalité « à jeter », d'accord, mais dont on pourrait dire tant de bien !

D'une part, l'effervescence que l'on connaît en art, par exemple, signifie peut-être le contraire de ce que pense Toffler. Signifie-t-elle le rejet de la continuité ou un enracinement de plus en plus profond dans la continuité ? Car la continuité est le support du changement. Personne n'est plus façonné par le passé que celui qui rompt avec lui ; personne n'est plus lié à la terre que celui qui fait le kangourou sur la lune !

D'autre part, l'éphémère que brandit Toffler comme un épouvantail sauvera l'homme plutôt qu'il ne le perdra. La société qui produit l'éphémère permet à l'homme de distinguer ce qui lui appartient vraiment (et qui ne peut se perdre) de ce qui ne lui appartient pas vraiment (et dont il peut se passer).

Pour certains, à la mémoire de chimpanzé, le passé, c'est l'époque de leur jeunesse ou le règne de Duplessis. Dans un monde dont l'histoire est aussi brève, les valeurs changent quand on passe de la communion sur la langue à la communion dans la main. C'est une manière de considérer les choses ; il y en a d'autres. Et chaque observateur a son unité de mesure : les distances entre les villes sont indiquées en kilomètres et non en années-lumière.

Le philosophe vit dans un monde plus vaste. Derrière les manifestations de l'art, il voit l'art ; derrière les langues, il voit le langage ; derrière les races, les civilisations, les religions, il voit l'être humain. « L'un (Toffler) est au haut de la roue, et l'autre (le philosophe) près du centre, et ainsi moins agité par les mêmes mouvements » [4]. C'est pourquoi il y a place, même dans un monde qui s'emballe, surtout dans un monde qui s'emballe, pour une réflexion sur « L » 'échelle des valeurs humaines. Plus la roue tourne vite, plus elle dépend de son centre.

On dit, de façon fort imagée, qu'un mot dérive du latin, du grec, ou d'un autre mot français. On imagine alors le ruisseau à qui l'on donne d'autres rives. Et il est normal que l'on dérive des mots comme on dérive au besoin des ruisseaux. La catastrophe linguistique se produit quand les mots ne sont plus dérivés, mais qu'ils vont eux-mêmes à la dérive. L'usage impose alors des significations bizarres, génératrices de confusion.

Appris comme il se doit — « selon le frisson de nos sens » [5] — le mot échelle signifie monter, escalader ; du latin scandere. Il existe de nombreux moyens de s'élever, de monter : l'escalier, l'ascenseur, le ballon, la fusée, etc. L'échelle en est un.

Il n'en est pas du mot échelle comme du mot triangle, ou pentagone, ou hexagone. De par son étymologie même, le mot triangle ne convient pas au carré ; de par son étymologie, le mot pentagone ne convient pas à l'hexagone, ni le mot hexagone au pentagone. Mais rien au niveau de l'étymologie n'aurait interdit que nos ascenseurs soient appelés des échelles et nos échelles, des ascenseurs. On ne voit pas plus de montants ni de barreaux dans le mot échelle qu'on ne voit le lien direct entre Québec et Lévis dans la première nébuleuse.

On pourrait objecter que l'échelle sert aussi à descendre pourquoi donc lui avoir donné un nom qui signifie monter ? Son utilité est plus évidente dans les problèmes de montée ; on peut toujours se jeter en bas d'un mur de vingt pieds ou d'une maison de deux étages. Pour s'y percher sans échelle, il faut être bionique... Et c'est d'abord pour monter que sert une échelle. Ce dispositif a donc reçu un nom qui se justifie.

Quand, par analogie, on parle d'échelle dans le domaine des valeurs humaines, l'idée de monter doit être retenue avec soin. Il s'agit de degrés à gravir. On parle d'abord du barreau qui est à la portée du pied ; on parle ensuite d'un second barreau, sur lequel il faut se hisser ; puis d'un troisième, d'un quatrième et enfin d'un cinquième. Le Robert nous prend pour des anges quand il définit l'échelle des valeurs comme une classification « de la plus haute à la plus faible ».

Quant au mot valeur, il dérive du latin valere. Entre autres significations, le verbe latin valere a celle d'être bien portant, en santé. On terminait ses lettres par la formule : Si vales, bene est (si tu te portes bien, c'est bien) ou : Si vales, gaude (si tu te portes bien, je me réjouis). En quittant quelqu'un, on lançait Vale (porte-toi bien). Notre « salut ! » fait un peu familier pourtant, il est plein de santé ; tandis que la plupart des formules à la mode signifient un glissement de l'être vers l'avoir.

Quand j'emploie le mot valeur, je lui rends la santé de ses origines étymologiques. Les valeurs humaines, ce sont d'abord et avant tout les choses qui constituent l'être humain en santé totale (santé du corps, bien entendu, mais santé de tout ce qu'il y a dans l'être humain : intelligence, volonté, etc.) ; ce sont les choses qui entrent comme matériaux dans la « construction de l'homme », comme dit si bien Saint-Exupéry [6] ; de l'être humain authentique, pleinement épanoui ; développé selon toutes les dimensions humaines.

Sous cet angle-là, la santé est une valeur, le courage est une valeur, les arts et les sciences sont des valeurs. Mais n'en sont point la richesse, ni le pouvoir, ni la réputation, ni les amis. En effet, un être humain de grande valeur peut fort bien ne pas être riche ; un vaurien, par contre, l'être comme Crésus, et, par surcroît, détenir le pouvoir suprême. Un ami — tout comme une propriété — n'est pas une qualité qui rend digne d'estime. Certaines qualités — qu'il faudra énumérer — entrent dans la construction de l'être humain comme le bois, la pierre, l'acier, le béton entrent dans la construction d'un édifice.

Ce faisant, je n'accroche pas au mot valeur un sens nouveau ; je rappelle le premier sens consigné dans le Robert : « Ce en quoi une personne est digne d'estime (quant aux qualités que l'on souhaite à l'homme dans le domaine moral, intellectuel, professionnel) ». Au premier sens du terme — un sens assez communément oublié — les valeurs sont des qualités.

Mais c'est l'activité qui manifeste les qualités (valeurs au premier sens du terme). Tu as la foi ? lance saint Paul : accomplis les œuvres de la foi. Tu es pianiste ? fais voir. La valeur d'une personne, d'un animal, d'un végétal, d'un outil, c'est une aptitude à agir de telle ou telle manière, c'est une aptitude à remplir une fonction. Leur valeur se manifeste et s'apprécie dans l'exercice de leur aptitude.

Et l'on est en présence d'un second sens du mot valeur « Ce qui fait que la vie vaut d'être vécue ; ce qui donne un sens à la vie » [7]. Pris en ce sens, le mot valeur ne signifie plus une qualité qui rend digne d'estime ; il signifie une activité qui remplit une vie. Une activité que l'on tient à exercer parce qu'elle manifeste la valeur au premier sens du terme. Les qualités que l'on possède, on veut les exprimer, les manifester dans les actes qui y correspondent. Réduit à fabriquer des chaussures, le pianiste virtuose trouve que sa vie n'a pas de sens.

Ce deuxième sens du mot valeur est étroitement lié au premier. On est passé tout naturellement du premier au deuxième sens en ce domaine comme en bien d'autres. Prenons l'exemple de la musique. Les dictionnaires la présentent d'emblée comme un art — une qualité. On sait cependant qu'il existe des marchands de musique. Ce n'est pas l'art-qualité qu'ils vendent, mais les produits de l'art-qualité.

« Les valeurs que les individus adoptent sont innombrables », écrit Jean Baecheler au même endroit de l'ouvrage cité ci-dessus. Celles qu'un individu déterminé adopte sont moins nombreuses. Si vous demandez à quelqu'un « ce qui remplit sa vie », ce qui fait que pour lui « la vie vaut d'être vécue », il répondra assez souvent une seule chose : le sport, la musique, la politique, etc.

Les valeurs « innombrables » des quatre milliards d'habitants de la planète peuvent quand même se grouper sous certaines rubriques : art, science, politique, religion, etc. N'importe quel art peut être une valeur en ce second sens du terme. La musique remplit d'innombrables vies, leur donne un sens. La peinture et la sculpture de même. Pour d'autres, en nombre incalculable, c'est une science, dans laquelle ils excellent et qui leur fait dire que la vie vaut d'être vécue : astronomie, histoire, folklore, philosophie, mathématiques, etc. Pour des tempéraments plus actifs, ce peut être une cause : faire disparaître la lèpre de la surface de la terre (Raoul Follereau) ; mettre un terme à la violence (Lanza del Vasto) ; faire régner un peu plus de justice (Helder Camara) ; faire connaître Jésus-Christ ; renverser un système économique, etc. Enfin, les sports remplissent d'innombrables vies.

Un troisième sens, différent des deux premiers, peut être facilement distingué à partir de quelques exemples. On parle du prix de la margarine ; on constate qu'il est inférieur à celui du beurre. On parle aussi de la valeur de la margarine comparée à celle du beurre. Il est évident, alors, qu'on le fait par référence à la santé, qui est une valeur au premier sens du terme. Avoir plus ou moins de valeur, en l'occurrence, cela signifie être plus ou moins bon pour la santé. Tantôt, les valeurs manifestaient les premières ; maintenant, elles les produisent.

De la même manière, on parle de la valeur d'un régime alimentaire ; de la valeur d'un programme de conditionnement physique, c'est-à-dire en tant qu'ils sont plus ou moins aptes à produire la santé, à l'entretenir ou à la faire recouvrer. On parle de la valeur d'un système d'éducation, par référence aux qualités intellectuelles et morales qu'il est censé développer. On parle de la valeur de la famille ou de la démocratie de la même manière : en tant qu'elles sont des moyens d'atteindre des fins qui, elles, sont des valeurs au premier sens du terme.

J'allais oublier la liberté et la vie. Dans les énumérations de valeurs, il est rare que l'une et l'autre n'apparaissent. Vais-je essayer de prouver que ce ne sont pas des valeurs ? Non : si tout le monde ou presque dit que ce sont des valeurs, elles doivent bien en être de quelque façon. Allons-y d'un exemple. Ce n'est pas parce qu'on est vivant qu'on joue du piano mais parce qu'on est pianiste. Jouer du piano est une action qui manifeste un art. Mais il faut être vivant pour jouer du piano la vie apparaît donc comme une condition.

Acquérir les qualités qui constituent la valeur au premier sens du terme, cela suppose que l'on soit vivant et libre ; exercer une activité — valeur au second sens du terme — qui manifeste la valeur au premier sens du terme, cela suppose également que l'on soit vivant et libre ; faire du conditionnement physique pour se maintenir en santé, cela suppose que l'on soit vivant et libre. Par rapport aux trois sens que l'on vient de distinguer au mot valeur, la liberté et la vie apparaissent comme des conditions : sans elles les problèmes de valeur ne se posent pas.

Comme je ne reviendrai pas par la suite à ces deux conditions sine qua non, je n'en fais point un quatrième sens à conserver sous la main. Je réserve le quatrième sens du mot valeur aux choses qui prennent de la valeur selon les circonstances du moment. N'importe quoi peut alors occuper le sommet de l'échelle. Pour celui qui meurt de soif dans le désert, rien ne vaut un litre d'eau ; pour celui qui a besoin de téléphoner, quelques pièces de monnaie valent mieux qu'un chèque de mille dollars.

Entendues en ce sens, les valeurs ne peuvent être la matière d'un enseignement : elles sont en nombre infini et varient d'un individu à un autre, d'un moment à l'autre. Entendues en ce sens, les valeurs peuvent être l'objet d'appels téléphoniques, de conversations, d'anecdotes. Elles ne méritent pas d'occuper un centimètre carré du projet scolaire.

L'échelle que nous allons dresser ensemble compte cinq barreaux. Le premier barreau est fait de choses qui ne sont point des valeurs au sens premier du terme : ce sont des choses qui n'entrent pas comme matériaux dans la construction de l'être humain. Mais ces choses peuvent être des valeurs au deuxième et au troisième sens du terme.

Les quatre autres barreaux vont être constitués de valeurs au premier sens du terme, c'est-à-dire de qualités qui, comme dit le Robert, rendent un être humain digne d'estime. Ce sont les qualités corporelles, les qualités morales, les qualités intellectuelles et les qualités religieuses. Le fait qu'elles soient des valeurs au premier sens du terme n'exclut pas qu'elles en soient occasionnellement aux autres sens.


[1] Dans la première édition, j'employais l'homme au lieu de l'être humain ; c'était conforme au dictionnaire : « Homme : être humain appartenant à l'espèce la plus évoluée de la Terre ». De ce point de vue-là, la femme est un homme, et elle y tient. Mais, pour des raisons que je n'essayerai pas d'identifier, le mot homme évoque de moins en moins le sens consigné en I du Robert et de plus en plus le sens consigné en II : « Homme, être humain mâle ». Aussi ai-je décidé de remplacer homme par être humain le plus souvent possible. Exceptions à cette règle : citations, formules stéréotypées — l'homme de la rue — certains autres cas où il n'y a pas d'équivoques possibles.

[2] Karl MARX, Le Capital, Paris, Garnier-Flammarion, n. 213, 1969, p. 139.

[3] Alvin TOFFLER, Le choc du futur, Paris, Denoël, Médiations, n. 110, 1971, p. 292.

[4] PASCAL, Pensées, Paris, Nelson, 1949, II, 180, p. 124.

[5] Gatien LAPOINTE, J'appartiens à la terre, Montréal, Éditions du jour, 1963, p. 11.

[6] Antoine de SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, Paris, Gallimard, Pléiade, 1955, p. 719.

[7] Jean BAECHLER, Qu'est-ce que l'idéologie ? Paris, Gallimard, Idées, n. 345, 1976, p. 41.


Retour au texte de l'auteur: Martin Blais, philosophe, retraité de l'Université Laval. Dernière mise à jour de cette page le Samedi 19 mars 2005 13:30
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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