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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Pierre Birnbaum, Dimensions du pouvoir. (1984)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Pierre Birnbaum, Dimensions du pouvoir. Paris: Les Presses universitaires de France, 1984, 1re édition, 261 pp. Collection: “Sociologie d'aujourd'hui”. [Autorisation de diffuser en accès libre à tous ce livre dans Les Classiques des sciences sociales accordée le 28 septembre 2010.]

[7]

Dimensions du pouvoir

Introduction

La théorie politique a longtemps considéré le pouvoir dans sa dimension relationnelle, comme un échange entre des acteurs aux ressources inégales, ou dans son expression structurelle, comme un rapport institutionnalisé qui impose sa propre cohérence aux échanges interpersonnels. Dans ce sens, l’opposition entre Weber et Marx inspire une large partie du débat contemporain sur le pouvoir. Mais, menée uniquement au niveau conceptuel tout en intégrant de nos jours les modèles les plus complexes de l’étude de la décision, de la théorie des jeux ou, plus généralement, de la théorie économique, cette discussion tourne souvent le dos aux analyses empiriques et néglige tant l’examen des diverses structures du pouvoir qui se forment dans des sociétés aux Histoires multiples que l’analyse de la latitude d’action des acteurs, des élites ou encore des groupes sociaux qui parviennent, en fonction de leurs valeurs propres, à remettre en question le poids de ces structures. L’Histoire de chaque société résulte pourtant de ce type d’affrontement entre les acteurs au cours desquels les structures elles-mêmes se trouvent bouleversées. Le concept de pouvoir présente donc de nombreuses dimensions socio-historiques.

Dans cet ouvrage, on examine les explications marxistes et plus spécifiquement sociologiques du pouvoir en mettant en lumière leur caractère concurrentiel et en soulignant comment elles posent et résolvent différemment la question sociale ainsi que les rapports entre action individuelle et action collective ; on aborde ensuite le problème de l’origine historique de la domination ainsi que des [8] moyens qui ont été utilisés pour y mettre un terme : les élections, c’est-à-dire une agrégation de choix individuels producteurs néanmoins d’action publique, mais aussi la mobilisation politique par laquelle les mouvements sociaux parviennent à faire chanceler le pouvoir. On analyse les raisons qui entraînent les individus à s’engager dans des mouvements collectifs, les motivations qui les poussent à quitter l’espace privé pour la vie publique en refusant la tentation de la stratégie du « ticket gratuit » (free rider) et la nature des structures sociales qui favorisent de telles actions menant à l’ébranlement de l’État, forme la plus institutionnalisée du pouvoir politique ; on montre comment, dans de telles circonstances où la mobilisation traduit une situation de crise généralisée, les dirigeants des mouvements collectifs peuvent être tentés d’instaurer un ordre totalitaire en s’efforçant d’abolir la différenciation de l’État. On examine enfin, dans le cadre particulier de la société française contemporaine, la latitude d’action des diverses élites confrontées à un État particulièrement institutionnalisé et qui tend à imposer sa propre logique non seulement aux détenteurs successifs du pouvoir mais aux mouvements sociaux eux-mêmes.


Les trois textes du chapitre I ont été publiés le premier en introduction à Le Socialisme de E. Durkheim, PUF, 1971, le second et le troisième dans la Revue française de Sociologie de janvier-mars 1969 et d’avril-juin 1976. Le chapitre II est paru dans L’Arc, n° 48, le chapitre III dans la Revue française de science politique en décembre 1968, de même que le chapitre IV, en février 1977 ; le chapitre V est extrait de P. Birnbaum et J.-M. Vincent, Critiques des pratiques politiques, Galilée, 1978. Les chapitres VI, VII, VIII, IX et X ont été rédigés spécialement pour ce livre. Le chapitre XI est paru dans European Journal of Political Science, printemps 1978, le chapitre XII dans Richard Scase, ed., The State in Western Europe, Londres, Allen and Unwin, 1980, le chapitre XIII dans Vincent Wright, ed., Giscardism, Londres, Allen and Unwin, 1983 ; le chapitre XIV constitue un texte original construit à partir d’un article paru dans C. Buci-Glucksmann, ed., La gauche, le pouvoir et le socialisme, PUF, 1983, et d’un autre publié par la revue américaine Telos, en mai 1983. Tous les articles déjà parus en français ou en anglais ont été modifiés afin de rendre l’ensemble plus cohérent. Je remercie Bertrand Badie, François Chazel, Michel Dobry, Pierre Favre, Margaret Levi et Charles Tilly de m’avoir aidé à améliorer la cohérence et la présentation de ce livre.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 3 février 2019 11:14
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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