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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les sommets de l'État. Essai sur l'élite du pouvoir en France. (1977)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Pierre Birnbaum, Les sommets de l'État. Essai sur l'élite du pouvoir en France. Paris: Les Éditions du Seuil, 1977, 188 pp. Collection: “Points-politique”. Une édition numérique réalisée conjointement avec le concours de Pierre Patenaude,bénévole, professeur à la retraite et écrivain, Chambord, Lac-Saint-Jean, Québec. [Autorisation de diffuser en accès libre à tous ce livre dans Les Classiques des sciences sociales accordée le 28 septembre 2010.]

[11]

Les sommets de l’État.
Essai sur l’élite du pouvoir en France.

Introduction

L’ambition de ce livre consacré à l’étude du personnel politico-administratif français serait de mieux parvenir à appréhender la nature de l’État en France. Pour éviter les pièges des conceptions purement structurelles qui font l’économie à coups de métaphores de toute démarche empirique sans pour autant réduire le système social à une somme d’individus agissant de manière plus ou moins volontaire, il est en effet indispensable de se souvenir que l’action de l’État, en tant qu’institution, dépend pour beaucoup du personnel qui le dirige.

Il n’existe aujourd’hui aucun travail d’ensemble sur les transformations de la classe politique française au sens large, c’est-à-dire de celle qui comprend aussi bien le personnel politique stricto sensu comme les parlementaires ou les ministres que les membres de la haute administration qui, par exemple à travers les cabinets ministériels, participent étroitement à la mise en œuvre des décisions de l’État. Or, ainsi définie, l’élite du pouvoir politico-administratif semble présenter une assez forte hétérogénéité : elle rassemble, en effet, d’une part, un personnel politique classique, professionnel, et, d’autre part, des hauts fonctionnaires qui détiennent une compétence d’une tout autre nature. Dans l’histoire française, ces deux catégories ont entretenu des relations de nature différente qui vont de la franche hostilité à la fusion quasi complète. L'homogénéité ou l’hétérogénéité de l’élite politico-administrative qui occupe les sommets de l’appareil d’État apparaît dès lors comme un facteur important qui détermine en partie, la [12] cohésion de l’État. Celui-ci peut effectivement être dirigé par un personnel hétérogène aux intérêts opposés et servant de porte-parole à des catégories socio-économiques fort diverses. Cette donnée est pourtant rarement retenue par les auteurs contemporains qui s’interrogent sur la nature de l’État, et ceux d’entre eux qui ont paru vouloir en tenir compte ont presque immédiatement éliminé la cause de cette crise profonde, qui se manifeste au sein même de l’appareil d’État. Les uns, tout en reconnaissant l’existence de cette opposition d’intérêts, invoquent aussitôt les mécanismes d’occultation idéologiques pour rétablir au plus vite une unité qui reste à démontrer : les autres éliminent d’emblée ce facteur de crise profonde, surgissant au sein même de l’appareil d’État, en considérant qu’il n’exprime qu’une contradiction secondaire ne portant pas atteinte au monolithisme de cette institution.

Plutôt que de reprendre les démonstrations métaphoriques à partir desquelles on tente de mettre en lumière la fusion des classes sociales ou, au contraire, leur lutte pour s’emparer de l’État, il a paru plus enrichissant d’analyser la transformation du personnel qui occupe les sommets de l’appareil d’État, d’examiner sa fusion ou son éclatement, quitte à mettre l’accent, chaque fois, sur ses liens avec chacune des classes sociales, ou des catégories sociales, qui structurent la société globale. En bref, à partir d’une étude empirique de l’élite du pouvoir politico-administratif de la France contemporaine, notre ambition serait de poser, en d’autres termes, le problème souvent traité de manière purement abstraite de l’autonomie fonctionnelle de l’État.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mardi 1 décembre 2020 8:47
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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