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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Pierre Birnbaum, La logique de l'État (1982)
Table des matières


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Pierre Birnbaum, La logique de l'État. Paris: Les Éditions Fayard, 1982, 236 pp. [Autorisation de diffuser en accès libre à tous ce livre dans Les Classiques des sciences sociales accordée le 28 septembre 2010.]

[7]

La logique de l’État.

Introduction

Dans la France d’aujourd’hui, on ne cesse de rêver à l’État en général. Philosophes et juristes restent résolument hostiles aux leçons de la sociologie historique qui, pourtant, bouleverse la compréhension des processus de construction des multiples types de pouvoir politique : l’État apparaît maintenant comme le produit d’une histoire particulière, il ne résulte nullement d’une évolution inéluctable qui frapperait tour à tour chaque société au cours de sa modernisation.

En tant que tel, l’État n’est ni l’instrument de la servitude ni celui de la libération. Il se présente plutôt comme un fait social provoqué par une division du travail politique originale, dépourvue de tout caractère universaliste. Aussi était-il tentant de s’appliquer à suivre la logique de cet État, considéré comme une variable indépendante modifiant, par sa seule existence, d’innombrables faits sociaux qui se réorganisent en tenant compte désormais de sa présence. Aboutissement d’une Histoire unique, il force en retour les acteurs sociaux à agir selon sa propre logique, à adopter des valeurs, des modes [8] d’organisation et des comportements qui apparaîtraient au contraire dysfonctionnels dans une société où le succès de la centralisation préviendrait l’étatisation.

Dans ce livre, on voudrait tenter d’aller jusqu’au bout de ce renversement de perspective. Tout ordonner, par conséquent, autour de l’État. En tenant ferme cette hypothèse, en prenant enfin l’État au sérieux, on se propose de montrer comment les intellectuels font un usage différent du marxisme ou de la sociologie en raison du type d’État auquel ils se trouvent confrontés, de souligner comment sa présence ou son absence détermine leur participation ou leur éloignement de la vie politique. On souhaite aussi examiner les réactions des divers groupes sociaux au fait étatique, celles du monde des affaires mais aussi et surtout celles de la classe ouvrière, qui se dote de partis ou de syndicats aux structures et aux stratégies revendicatives différentes, qui récuse la violence ou s’y montre favorable, en fonction encore de la logique étatique et non, par exemple, du type d’industrialisation. On tentera enfin de souligner comment cette logique étend son influence, à l’intérieur aux mouvements nationalitaires, à l’extérieur au champ des relations internationales. Il s’agit donc de faire de l’État, du pouvoir politique original que construisent les acteurs sociaux au cours de leurs histoires, une variable explicative du devenir des sociétés [1].

[10]


[1] Ce livre a été élaboré ces dernières années à partir de travaux réalisés sur tel ou tel des objets sociaux qui subissent l’influence de la logique étatique. Certaines pages (environ un tiers de celles qui composent le présent ouvrage) ont été [9] publiées entre le moment où a été entamée cette recherche et l’élaboration du livre lui-même. Il s’agit des chapitres 1 et 2 de la Première Partie, parus respectivement dans la Revue internationale des sciences sociales (n° 4, 1980) et dans le Racisme, Mythes et sciences. (Éd. Complexe, 1981), du chapitre 2 de la Deuxième Partie, paru dans Analyse de l’Idéologie (Galilée, 1980), du chapitre 3 de la Quatrième Partie publié dans Pouvoirs (février 1978), enfin de courts passages déjà publiés dans le Monde (21 décembre 1980 et 14 juin 1981) et intégrés dans différents chapitres. Tous ces textes ont été modifiés à des degrés divers afin de rendre plus claire la structure de l’ensemble et d’éviter d’inutiles redites. Je remercie Véronique Aubert de n’avoir aidé à améliorer la cohérence et la présentation de ce livre.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 3 février 2019 11:21
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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