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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Ne bougez plus ! Portrait de 40 de nos politiciens de Québec et d'Ottawa. (1968)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Gérard Bergeron, Ne bougez plus ! Portrait de 40 de nos politiciens de Québec et d'Ottawa. Montréal: Les Éditions du Jour, 1968, 224 pp. Une édition numérique réalisée par Réjeanne Toussaint, bénévole, Chomedey, Ville Laval, Québec. [Autorisation formelle accordée, le 12 avril 2005, par Mme Suzane Patry-Bergeron, épouse de feu M. Gérard Bergeron, propriétaire des droits d'auteur des ouvres de M. Gérard Bergeron]

Avant-propos


Plus je vieillis, plus je juge les gens d'après leur caractère, non d'après leurs idées.
Jawaharl Nehru

Tout le monde pense politique en référence à telle tête qui a tel nom. Tout le monde : de l'observateur - reporter - commentateur des « milieux généralement bien informés », en passant par cet être abstrait et multiple du citoyen moyen, jusqu'à l'intéressé, sporadique, des grandes manoeuvres électorales. Sans exclure les hommes politiques eux-mêmes, qui sont naturellement enclins à ne propager que le profil politicien de l'Autre... Il n'y a guère que l'histoire à consacrer quelques rarissimes hommes d'État.

Or, l'homme concret, le leader individualisé est absent des travaux de la science politique. Pourquoi, par exception confirmant la règle, un adepte de ladite science ne tenterait-il pas de l'y introduire ? « Une fois n'est pas coutume... »

Les historiens présentent les hommes politiques dans ou à travers les événements qu'ils narrent et dont ils s'efforcent d'exposer la trame. Mais, par définition de leur métier, c'est trop tard pour nous, contemporains. Les journalistes et chroniqueurs politiques de toute farine nous montrent avant tout les véhicules humains de toute politique. Mais, à force de superpositions et de retouches, ces visages deviennent aussi flous que sont éphémères leurs denrées quotidiennes. On a besoin de contours plus dessinés pour des esquisses moins fugaces.

Il eut été, sinon injuste, du moins discourtois de donner dans le portrait-charge. Il faut laisser leurs plates-bandes aux caricaturistes, qui les cultivent d'ordinaire avec quelque conviction inspirée, et abandonner leurs champs de bataille aux adversaires partisans, dont les évolutions sont plus démunies d'esprit, sinon d'efficace (électorale, s'entend).

Comme je les aime mes têtes de pipe ! Des hommes qui auraient pu être libres, font un impossible autant qu'indispensable métier. Pour qui en connaît quelque peu les petites « grandeurs » et les grandes « servitudes », il n'est guère possible de dire systématiquement du mal de cette maudite engeance ! A l'inverse, je n'ai pas eu à lutter contre la tentation de la complaisance ... Dans un entre-deux, d'oscillation j'en conviens, j'ai plutôt tenté de montrer mes têtes de pipe sous leur jour, étymologiquement, aimable, mais qui ne leur est pas toujours favorable - ce dont je décline la responsabilité.

Il fallait laisser à ces princes qui nous gouvernent quelques-uns de leurs titres de noblesse, dont le principal, et le plus injustement contesté sans doute, est cette mystérieuse « impulsion intérieure » qui les entraîne à s'embarquer, le coeur allègre, dans de telles galères ! On n'a pas à prendre parti au sujet de cette « impulsion », infiniment diverse d'ailleurs. Elle va de l'exhibitionnisme pur et simple et du trivial instinct de domination, ou de son illusion, jusqu'au dévouement quasi mystique à la chose publique et confinant parfois, en ses conséquences, au drame ou au martyre personnels, qui n'en sont pas moins réels parce qu'en apparence, du moins, librement consentis.

« Qu'on dise de moi le mal qu'on voudra ... pourvu qu'on en parle ! » Cette vérité a autant cours sur la scène politique que sur la scène tout court ... Aussi n'ai-je pas d'inquiétude : ceux qui pourraient, l'espace d'une minute, se sentir vexés du mal que je dis d'eux se calmeront aisément en lisant celui que je dis de leurs collègues ou homologues, de l'un ou de l'autre côté de leur barricade ... Plus m'inquiète la déception de ceux qui s'estimeraient avoir été, à tort, oubliés. L'éditeur est témoin que vingt-sept autres « portraits » avaient été tirés, qui n'ont pu être reproduits ici faute d'espace. S' il y a éventuellement d'autres éditions ... Comme la politique, l'édition reste un art du possible. Elle est, de plus, soumise aux exigences du commerce, comme la politique l'est du sacro-saint Budget.

La Politique a ceci de commun avec le monde du spectacle qu'on n'est pas comme on est, qu'on est ce qu'on paraît être, ce qu'on laisse voir. Prenons donc nos fauteuils. Les trois coups ! Le défilé commence...



Retour au texte de l'auteur: Gérard Bergeron, politologue, Université Laval Dernière mise à jour de cette page le vendredi 12 juin 2009 13:56
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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