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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Gérard Bergeron, Fonctionnement de l’État. (1965)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Gérard Bergeron, Fonctionnement de l’État. Préface de Raymond Aron. Paris: Librairie Armand Colin, Seconde édition, 1965, 660 pp. Une édition numérique réalisée par Marcelle Bergeron, bénévole, professeure à la retraite de l'École polyvalente Dominique-Racine de Chicoutimi, Ville de Saguenay. [Autorisation formelle accordée, le 12 avril 2005, par Mme Suzane Patry-Bergeron, épouse de feu M. Gérard Bergeron, propriétaire des droits d'auteur des ouvres de M. Gérard Bergeron]

[1]

Avant-propos


Puisque d'autres l'ont déjà dit...

RENOUVELLEMENT DE LA « SCIENCE POLITIQUE »


Il faut une science politique nouvelle à un monde tout nouveau. (Alexis DE TOCQUEVILLE.)

A science which hesitates to forget its founders is lost. (Alfred WHITEHEAD.)

... il nous est indispensable de penser dangereusement, si nous voulons être autre chose que de consciencieux exégètes de la pensée d'autrui. (Jean LHOMME.)

Mais les progrès de la connaissance n'ont pas suivi le même rythme que le progrès des techniques : une masse énorme d'observations a été accumulée, mais les conclusions qu'on en a jusqu'ici tirées sont beaucoup moins importantes. Sans être dérisoires, elles restent très disproportionnées aux efforts accomplis. Cela ne prouve pas l'inefficacité des méthodes nouvelles. Cela témoigne simplement que les progrès de l'appareil conceptuel n'ont pas suivi le développement des procédés de recherche. Les sciences sociales ont besoin de cosmogonies nouvelles, c'est-à-dire de synthèses d'ensemble, qui intègrent les résultats des observations accumulées pendant les dernières dizaines d'années et ouvrent de nouvelles perspectives. Systématisation et théories sont désormais à l'ordre du jour. (Maurice DUVERGER.)

La politique enfin ne doit et ne peut plus se trouver exclue de la sociologie scientifique ou considérée comme sa partie honteuse. Ôtée à l'empirisme, à l'« art », au machiavélisme, la politique doit devenir une science. Les sociologues se sont interrogés sans fin et sans conclusion sur les « applications » de la sociologie, sur l'expérience et l'expérimentation sociologique. Le moment est venu, semble-t-il, de considérer délibérément la politique comme application et expérience sociologique. (Henri LEFEBVRE.)

[2]

Le spécialiste est l'homme qui sait de plus en plus de choses sur un terrain de plus en plus étroit, si bien qu'il en arrive à savoir tout... sur rien. (George-Bernard SHAW.)

We must stop acting as though nature were organized into disciplines in the same way that universities are. (Russell L. ACKOFF.)

Ce n'est ni l'induction, ni la déduction qui sont responsables des progrès vraiment importants en physique — mais plutôt une qualité qui, faute d'un meilleur terme, pourrait être appelée celle de l'homme d'État. Un homme d'État domine constamment le champ entier où se situe l'objet de ses préoccupations, mais il sait apprécier en quelle manière quels détails ont une importance réelle, et lesquels ne sont que complication secondaire, sans stricte nécessité. (Charles DARWIN.)

Une science de l'homme ne vise donc pas une partie seulement de l'homme ; elle procure une connaissance de l'homme tout entier, mais sur un certain plan, dans une certaine perspective. Elle-même, en tant que produit, s'insère dans le processus réciproque d'aliénation et de libération qui occupe la conscience, au même titre que les œuvres d'art, ou plus exactement comme œuvre d'art. De ce point de vue, il serait intéressant d'appliquer à la pensée scientifique la catégorie du style, d'étudier dans ce domaine la dialectique d'une individuation qui éclairerait d'une certaine manière les rapports de la science et de la pratique. (Gilles-Gaston GRANGER.)

À force d'aller au fond des choses, on y reste. (Jean COCTEAU.)

LA CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE

La méthode scientifique, qui choisit, explique et ordonne, admet les limites qui lui sont imposées par le fait que l'emploi de la méthode transforme son objet, et que, par conséquent, la méthode ne peut plus se séparer de son objet. (Werner HEISENBERG.)

Ce qu'il y a de certain, c'est qu'en analysant et en « simplifiant » nous perdons souvent de vue le vrai problème que nous nous étions primitivement proposé et nous nous trouvons en face d'un autre, sans aucun lien apparent avec le premier. Chaque fois que nous passons un de ces seuils — sans nous en apercevoir — nous sommes séparés de notre problème par une barrière à sens unique, comme un tourniquet d'exposition, et nous ne pouvons plus emprunter le même chemin pour revenir en arrière. (LECOMTE DU NOUY.)

Le Comment des choses est seul à notre portée : leur Pourquoi échappe à notre entendement. (Claude BERNARD.)

Pas plus que l'on ne peut définir la science comme la découverte de lois, on ne peut la définir comme la découverte des causes. Que [3] représente dans la science la recherche des causes ? Une simple étape. Trouver la cause du phénomène à expliquer c'est tout simplement avancer dans la connaissance « pré-scientifique » du phénomène. C'est avoir plus de chance de pouvoir effectuer ensuite la reconstruction vraie du phénomène, par le fait que l'on en a saisi une phase antécédente ; ce n'est qu'une façon de serrer de plus près le problème. (Raymond RUYER.)

Je ne puis me penser comme une partie du monde, comme le simple objet de la biologie, de la psychologie ou de la sociologie, ni fermer sur moi l'univers de la science. Tout ce que je sais du monde, même par science, je le sais à partir d'une vue mienne ou d'une expérience du monde sans laquelle les symboles de la science lie voudraient rien dire. Tout l'univers de la science est construit sur le monde vécu et si nous voulons Penser la science elle-même avec rigueur, en apprécier exactement le sens et la portée, il nous faut réveiller d'abord cette expérience du monde dont elle est l'expression seconde. (Maurice MERLEAU-PONTY.)

La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres. Elle n'est jamais immédiate et pleine. Les révélations du réel sont toujours récurrentes. Le réel n'est jamais « ce qu'on pourrait croire », mais il est toujours ce qu'on aurait dû penser. La pensée empirique est claire, après coup, quand l'appareil des raisons a été mis au point. En revenant sur un passé d'erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel. En fait, on connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même, fait obstacle à la spiritualisation... La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion. S'il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour d'autres raisons que celles qui fondent l'opinion ; de sorte que l'opinion a, en droit, toujours tort. L'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter... Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. C'est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit. (Gaston BACHELARD.)

[4]

On doit considérer la création des théories comme un moyen et non comme une fin. (Maurice FRÉCHET.)

La voie de l'objectivité passe par la théorie. (Raymond ARON.)

Nous insisterons sur ce fait qu'on ne peut se prévaloir d'un esprit scientifique tant qu'on n'est pas assuré, à tous les moments de la vie pensive, de reconstruire tout son savoir. Seuls les axes rationnels permettent ces reconstructions. Le reste est basse mnémotechnie. (Gaston BACHELARD.)

La vérité est momentanée, pour nous, hommes qui avons la vue courte. Elle est d'une situation, d'un instant ; il faut la voir, la dire, la faire à ce moment-là, non avant ni après, en ridicules maximes ; non plusieurs fois, car rien n'est plusieurs fois. (ALAIN.)

Quand nous faisons une théorie générale dans nos sciences, la seule chose dont nous soyons certains, c'est que toutes ces théories sont fausses, absolument parlant. Elles ne sont que des vérités partielles et provisoires, qui nous sont nécessaires comme les degrés sur lesquels nous nous reposons pour avancer dans l'investigation. (Claude BERNARD.)

Il n'y a de science qu'en fonction de cadres de référence particuliers. (Georges GURVITCH.)

On peut tenir... pour souhaitable que les deux séries d'efforts — vers l'élaboration du général et la formulation du particulier — soient entreprises simultanément et s'épaulent réciproquement. Dans cette perspective, le cadre général se présenterait comme une construction souple, en constante révision, dépourvue de toute prétention dogmatique. La situation est assez nette. Il paraît inconcevable de faire de la théorie générale un point de départ : cependant pour des raisons scientifiques et pratiques, il semble qu'on ne devrait plus en renvoyer la préparation à un avenir indéterminé. Ne pourrait-on l'envisager comme une sorte de création continue ? (Jean MEYNAUD.)

En nous servant d'une comparaison nous pouvons dire que la création d'une nouvelle théorie ne ressemble pas à la démolition d'une grange et à la construction, à sa place, d'un gratte-ciel. Elle ressemble plutôt à l'ascension d'une montagne, où l'on atteint des points de vue toujours nouveaux et toujours plus étendus, où l'on découvre des connexions inattendues entre le point de départ et les nombreux lieux qui l'environnent. Mais le point de départ existe toujours et peut être vu, bien qu'il paraisse plus petit et forme une partie insignifiante dans notre vaste vue, que nous avons gagnée en vainquant les obstacles dans notre ascension aventureuse. (Albert EINSTEIN et Léopold INFELD.)

[5]

Si vous voulez converser avec moi, définissez vos termes. (VOLTAIRE).

Quand on demande aux gens de se défaire des concepts qu'ils ont l'habitude d'appliquer à un ordre de choses, pour repenser celles-ci à nouveaux frais, on ne peut s'attendre à recruter une nombreuse clientèle. (Émile DURKHEIM.)

Une notion scientifiquement établie tend par définition à l'universalité : elle est intelligible, c'est-à-dire faite pour passer d'un esprit à l'autre et préparer des accords accessibles à tous. Toute démonstration est, au meilleur sens du mot, une socialisation. (Célestin BOUGLÉ.)

La nature est ce qu'elle est, et comme notre intelligence, qui fait partie de la nature, est moins vaste qu'elle, il est douteux qu'aucune de nos idées actuelles soit assez large pour l'embarrasser. Travaillons donc à dilater notre pensée ; forçons notre entendement ; brisons, s'il le faut, nos cadres ; mais ne prétendons pas rétrécir la réalité à la mesure de nos idées, alors que c'est à nos idées de se modeler, agrandies, sur la réalité. (Claude BERNARD.)

LA CONNAISSANCE POLITIQUE

Je suis rarement enthousiaste de ce que la société a fait ou n'a pas fait, mais je lui suis reconnaissant d'exister. (Albert EINSTEIN.)

…nothing appears more surprising to those who consider human affairs with a philosophical eye than the easiness with which the many are governed by the few. (David HUME.)

La politique fut d'abord d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde : à une époque suivante, on y adjoignit l'art de contraindre les gens à décider sur ce qu'ils n'entendent pas. (Paul VALÉRY.)

La plupart des princes et ministres ont bonne volonté, mais ils ne savent pas comment s'y prendre. (MONTESQUIEU.)

Governments, like clocks, go from the motion men give them, and as governments are made and moved by men, so by them they are ruined too. Wherefore, governments rather depend upon men than men upon governments. (William PENN.)

Un mouvement incoercible pousse vers le développement d'une science politique et ce serait un bien que la politique soit menée par des gens compétents, que ceux qui veulent faire de la politique commencent à s'en instruire. Malheureusement aujourd'hui ceci conduirait peut-être à une situation pire que l'état actuel où la politique est aux mains de gens incompétents mais possédant un certain bon sens... (Paul CHAUCHARD.)

[6]

Les particuliers font les petites choses, et l'État d'immenses. (Alexis DE TOCQUEVILLE.)

Ce gros Léviathan, qui est fait d'une masse d'hommes, fait voir des pensées d'enfant en bas âge ; ou plutôt il ne pense point ; il n'a pas de cerveau à sa taille ; il est gouverné par une association de petits cerveaux, dont les puissances, bien loin de s'ajouter, se neutralisent par l'échange et le compromis. (ALAIN.)

... la société politique : une machine à désespérer les hommes. (Albert CAMUS.)

Là où finit l'État, là seulement commence l'homme qui n'est pas superflu. (Frédéric NIETZSCHE.)

Je voudrais qu'on promît une prime, non pas de 500 francs, mais d'un million à celui qui donnerait une définition claire et nette du mot État. (Claude-Frédéric BASTIAT.)

Derrière le bâton blanc du policier se profile le ministre de l'Intérieur et, si je suis perspicace, je devinerai l'État républicain. (François BOURRICAUD.)

Mais quoi, toujours faire et défaire, ce processus n'a-t-il ni but ni fin ? Il ne semble pas. Cette construction et destruction de l'État rythme la vie sociale. (Bertrand DE JOUVENEL.)

Car nous sommes, pour le moment, dans un monde où la chose sociale est encore très étroitement et très concrètement mêlée à la chose politique. Les unités politiques de nos derniers siècles ont été aussi des intégrations de la communauté nationale en une manière de raison sociale de grande envergure se posant en face des raisons sociales constituées par les autres nations du monde et se définissant très précisément à raison de l'unité politique... Le social est de nature universelle et de destination mondiale. Le politique, qui est de qualité plus haute que le simple social, reste, par contre, dans la condition humaine, de capacité plus limitée à se constituer en unité cohérente. Il est déterminé par des soubassements ethniques, linguistiques, géographiques, particuliers. Il correspond à des crus divers de l'humanité. Il a besoin, pour être dignement constitué, d'États différents ici et là, laissés les uns en face des autres au sein de l'ensemble de la conversation humaine. Comme tel, le politique est ce qui ne peut pas se soumettre au calcul uniforme des communautés mondiales du genre humain — justement ce qui n'est pas « technocratisable ». Un monde bien fait, demain, suppose la permanence historique des États solides de notre humanité... Seulement, si par ailleurs le mouvement d'internationalisation sociale qui est déjà fortement amorcé à l'heure actuelle se poursuit plus avant, nous verrons fatalement s'opérer la [p. 7] désintégration des monolithes nationaux, d'essence politico-sociale, qui furent constitués au cours de nos derniers siècles par les nations européennes... Les communautés nationales seront du coup jusqu'à un certain point désétablies au sein d'une société humaine aux horizons matériellement plus larges que ne pourront l'être les horizons spécifiquement nationaux. (Dominique DUBARLE.)

LE CONTRÔLE POLITIQUE

Entre une société de fer et une de glace ou de porcelaine il n'y a pas à choisir. (DIDEROT.)

La politique consiste en un effort tenace et énergique pour tarauder des planches de bois dur. (Max WEBER.)

En parlant toujours de poids à opposer à ce despotisme, ils oublient que lui-même sert de contrepoids aux autres et que, pour être conséquents, ils devraient en désirer la conservation (CONDORCET.)

Où donc est la Démocratie, sinon dans ce troisième pouvoir que la Science Politique n'a point défini, et que j'appelle le Contrôleur ? Ce n'est autre chose que le pouvoir, continuellement efficace, de déposer les Rois et les Spécialistes à la minute, s'ils ne conduisent pas les affaires selon l'intérêt du plus grand nombre. Ce pouvoir s'est exercé longtemps par révolutions et barricades. Aujourd'hui, c'est par l'Interpellation qu'il s'exerce. La démocratie serait, à ce compte, un effort perpétuel des gouvernés contre les abus du pouvoir. (ALAIN.)

LA THÉORIE POLITIQUE

La théorie de toute science est un ensemble intégral, duquel les théories passées ont été écartées. La théorie politique est collection de théories individuelles qui figurent côte à côte, chacune d'elles étant impénétrables à l'apport de nouvelles observations et à l'introduction de nouvelles théories. Il en est peut-être ainsi uniquement parce que les théories politiques sont normatives (c'est-à-dire sont des doctrines) et non destinées à remplir la fonction de représentation que le mot « théorie » évoque dans le cas des sciences positives. (Bertrand DE JOUVENEL.)

There are current political ideologies and philosophies, some of them with the claim to be “perennial”. There are important theories and insights in different fields of social science. There are relevant elements in the findings and the philosophy of the natural sciences elements that could help us in our tasks. There is the great tradition of classic political theory, from the ancients down to our own time, and there are important and impressive attempts at synthesis by contemporary writers. Yet it seems clear that there is still [p. 8] before us a continuing task of producing and developing a theory of politics that will be comprehensive, coherent, relevant, and, one hopes, increasingly effective. (Karl W. DEUTSCH.)

... political systems are each unique ; yet they reveal certain common features, because, politically, human beings tend to behave more or less alike in similar situations. Accordingly, this phase of culture probably offers more definitely authenticated examples of parallelism than any other. (Robert H. LOWIE.)

Quoi qu'on en puisse penser, une collectivité n'est pas naturellement portée à regarder comme un objet d'investigation scientifique ses propres institutions. Car une telle investigation entraîne, la plupart du temps, un élément de critique ou du moins de « dépoétisation ». Les institutions cessent d'être sacrées dès lors qu'elles sont remises à leur place parmi d'autres, possibles ou réelles. La meilleure preuve de ce danger social de la science politique est que celle-ci retient, la plupart du temps, à titre de postulats implicites, les valeurs qui justifient l'ordre politique existant... Elle objective certains aspects de la politique pour les analyser et les expliquer.

Mais cette objectivation n'est jamais totale, elle est liée à certaines curiosités et à certains refoulements... Autrement dit, la science politique reflète toujours, d'une certaine manière, la conscience que le pays prend de lui-même. (Raymond ARON.)

... there is nothing so practical as a well developed and testable theory ;... the choice lies... between an implicit and unexamined set of assumptions and an explicit theoretical effort ;... an implicit theory, though practically adequate in many circumstances, is likely to prove unsatisfactory in both practical and intellectual terms when dealing with a dynamic system subject to rapid and largely unplanned change. (David B. TRUMAN.)

That there is a need for general theory in the study of political life is apparent. The only question is how best to proceed. There is no one royal road that can be said to be either the correct one or the best. It is only a matter of what appears at the given level of available knowledge to be the most useful. (David EASTON.)

RAISON DE CE LIVRE

Others have described the laws and institutions of states, much as anatomists describe the skeleton or organs of a body. This book concerns itself less with the bones or muscles of the body politic than with its nerves... suggests that it might be profitable to look upon government somewhat less as a problem of power and somewhat more as a problem of steering ; and it tries to show that steering is decisively a matter of communication. (Karl W. DEUTSCH.)

This book is an attempt to fashion a tool. (Arthur BENTLEY.)

[p. 9] J'espère qu'on sentira que ce livre n'a pas tiré son origine d'une attitude théorique, bien qu'il prenne parti pour une théorie déterminée et même avec un certain fanatisme. J'ai été amené à l'écrire, parce que mes recherches concrètes m'ont imposé à tout moment la contrainte de me rendre clairement compte de ce que je faisais. Et c'est ainsi, que ce livre devint avant tout une discussion méthodologique. Son but n'est pas de donner une description du monde vivant, mais de traiter des moyens par lesquels nous pouvons parvenir à sa compréhension ; le matériel qu'il apporte n'est pas seulement destiné à servir d'exemple, ni à montrer l'étendue du terrain sur lequel sont basées mes vues — tout cela ne justifierait pas l'ampleur du matériel qui pourrait bien accabler quelquefois le lecteur — il doit montrer avant tout et pour toujours que méthode comme théorie ne doivent prendre naissance qu'à partir de ce qu'il y a de plus concret. (Kurt GOLDSTEIN.)

Quant aux thèses soutenues ici, elles devront se défendre elles-mêmes ; aucun plaidoyer de l'auteur ne saurait leur donner une force qu'elles ne porteraient en elles. Sur ce point, nous ne comptons pas faire appel à la bienveillance du lecteur. Nous le ferons avec d'autant plus d'insistance en l'implorant de regarder ce livre comme une unité et de ne pas juger, ni des points isolés, ni le tout sur des points de détail. Nous ne voulons pas dire que les détails soient négligeables, ce qui serait absurde, mais nous demandons que les détails soient pris pour ce qu'ils sont, les détails d'un tout. (Eric WEIL.)



Retour au texte de l'auteur: Gérard Bergeron, politologue, Université Laval Dernière mise à jour de cette page le jeudi 30 septembre 2010 19:19
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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