RECHERCHE SUR LE SITE

Références
bibliographiques
avec le catalogue


En plein texte
avec Google

Recherche avancée
 

Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF

Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
 

Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Gérard Bergeron, Ce Jour-là... le Référendum. (1978)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Gérard Bergeron, Ce Jour-là.. le Référendum. Montréal: Les Éditions Quinze, 1978, 256 pp. Une édition numérique réalisée par Réjeanne Toussaint, bénévole, Chomedey, Ville Laval, Québec. [Autorisation formelle accordée, le 12 avril 2005, par Mme Suzane Patry-Bergeron, épouse de feu M. Gérard Bergeron, propriétaire des droits d'auteur des ouvres de M. Gérard Bergeron]

Avant-propos

En soumettant, une fois de plus, au public des livres ces chroniques d'actualité, en les faisant suivre d'une partie inédite comme pour la devancer, je sais la futilité de demander quelque connivence du lecteur.

Ce sont textes de recherche, donc laborieux et même inquiets. Il vaut mieux libérer ses inquiétudes que de les refouler. Il vaut encore mieux les convertir en tâches de recherche, d'autant que le métier y incite.

N'en seront désappointés que ceux qui ont trouvé plus vite ou sans avoir cherché, qui ne sont réceptifs qu'aux approbations. Ce n'est pas facile de vivre avec cette " quasi-obsession ", que j'avouais à Jean Blouin : "que l'indépendance du Québec ne rate pas ; non pas qu'elle ait ou non lieu, mais qu'elle ne rate pas si elle doit avoir lieu". (Voir l'introduction qui suit.)

Je suis donc en avance sur la plupart des indépendantistes qui ne trouvent leur réconfort que dans la contemplation des raisons d'y être favorables ; mais aussi en retrait d'eux, puisque, incorrigible rationaliste en politique, je ne réussis pas à communier à cette foi-là d'une indépendance aussi irréversible que nécessaire.

Oui, l'indépendance peut "rater" C'est cela qu'il faut prévenir, alors que rien n'est encore joué, et qu'on doit récupérer, comme par anticipation, le plus possible de ce qui ressemblera à l'indépendance, car elle n'est pas un "mal" !

Il va, il doit se passer quelque chose : l'indispensable, c'est que les fils de Terre Québec n'en sortent pas abîmés.

La seule passion, qui n'a besoin d'autre justification que par elle-même, c'est de comprendre ce qui est, ce qui est en train de se passer. Comprendre veut dire précisément "prendre avec ".  Tout prendre : le désirable et le faisable, le demain et l'aujourd'hui, l'enjeu et l'obstacle, l'inévitable pouvoir et la nécessaire opposition, l'interne et l'externe, l'action et la réaction. Si l'on ne prend que la première branche,  l'on ne comprend justement pas.

C'est d'une hygiène mentale qui n'est pas celle du bonheur simple. Elle n'a rien à voir avec l'objectivité, qui est une idée fort abstraite jusqu'à l'irréalité et n'appartient à personne. C'est une activité de recherche, pas une opération unilatérale de réconfort et, à cet égard, elle est peu plaisante.

Partisans et militants, mobilisateurs et prédicateurs ne manquent pas, qui parlent haut et fort. Il en faut : ce sont eux qui font marcher cahin-caha la société, et nous tous dedans. Mais nous, qui sommes mus par eux, avons le droit d'une première adhésion à la non-partialité pour comprendre justement.

Si les choses que les partisans nous présentent étaient aussi simples ou évidentes qu'ils les disent, il manquerait d'autres partisans pour soutenir le contraire. Tout le monde serait d'accord. Tout serait arrêté. (Et tout serait ennuyeux.)

Surtout, on ne nous consulterait pas. La convention qui est à la base de la consultation, c'est que rien n'est donné en cette simplicité-là, et qu'il nous est donc intimé de choisir.

Le choix est autant refus que préférence. Regardons-nous lorsque nous votons : au moins la moitié et un peu plus de nos motifs, contre ; le reste, pour : le moindre mal. "On peut se tromper" : le plus grand nombre pondère pour notre vote, et nous laissons faire.

Quand il s'agit du principe même des arrangements politiques qui nous ont soudés ensemble, nous n'avons pas le droit de nous tromper. Les conséquences sont trop lourdes pour trop longtemps.

Il ne faut pas rater la grande circonstance qui va passer, qui s'appelle le référendum. C'est le leitmotiv de ce recueil, hors les textes qui lui sont explicitement consacrés. Ce sera par un oui ou un non global qu'on dira sa préférence-refus : sans nuance, sans interprétation, sans pondération. Une fois de plus, la loi d'airain du plus grand nombre. Ce rite, beaucoup plus solennel que l'électoral, ne réglera rien ; mais il créera une situation nouvelle, qui ne sera pas toute la solution, du moins pas encore.

Messieurs nos gouvernants les plus près de nous, veuillez nous révéler sans trop tarder quelle question vous allez nous poser. Messieurs leurs opposants et nos gouvernants d'un peu, moins près, dites-nous toutes vos raisons d'y répondre en un sens plu tôt qu'en l'autre.

Nous cherchons à comprendre. D'abord.



Retour au texte de l'auteur: Gérard Bergeron, politologue, Université Laval Dernière mise à jour de cette page le mardi 28 juillet 2009 13:48
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref