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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Gérard Bergeron, L’État en fonctionnement. (1993)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Gérard Bergeron, L’État en fonctionnement. Québec: Les Presses de l’Université Laval; Paris : L’Harmattan, 1993, 170 pp. Collection: Logiques politiques. [Autorisation formelle accordée, le 12 avril 2005, par Mme Suzane Patry-Bergeron, épouse de feu M. Gérard Bergeron, propriétaire des droits d'auteur des ouvres de M. Gérard Bergeron]

[21]

L’ÉTAT EN FONCTIONNEMENT

Avant-propos

Ce petit livre est, en quelque sorte, l'accomplissement d'une promesse faite par l'auteur il y aune trentaine d'années. La dernière phrase d'un premier livre (Fonctionnement de 1'État, Paris, 1965, p. 522) se lisait comme suit : « Les « machinations » du fonctionnement de l'État ne pourront vraiment se livrer que par l'examen minutieux de l'État en fonctionnement. »

Le rêve, parfois avoué, de plus d'un théoricien est d'en arriver à faire contenir, en une seule et courte pièce, les éléments estimés essentiels d'une même démarche, s'étalant sur de nombreuses années et portant sur ce qu'il est convenu d'appeler un modèle théorique ou un cadre analytique. En certains domaines des sciences de la nature principalement, la forme axiomatique peut suffire à l'énoncé le plus serré possible du schéma abstrait d'un ensemble de connaissances, reliées entre elles selon un mode logico-déductif. Par ailleurs, les procédés de miniaturisation, qui permettent maintenant des résultats presque hallucinants dans divers champs techniques, ne sont guère accessibles dans la pratique de nos sciences humaines.

Mais restent possibles les opérations d'une pensée en condensation écrite d'elle-même selon les bonnes vieilles prescriptions didactiques d'usage, éprouvées depuis toujours. Qu'on les sous-titrent memento, sommaire, digest, abrégé, etc., la vogue est grande de petits livres qui présentent la substance ou la trame essentielle d'une oeuvre théorique s'étendant en plusieurs étapes dans divers travaux de spécialité. Malgré le risque de l'entreprise pour le chercheur en question, c'est tout de même lui qui reste finalement le moins mal placé pour produire, en un  [22] format réduit, la synthèse de son propre construit théorique. Les degrés de connotation et de dénotation, nécessaires à la logique inhérente de l'oeuvre, relèvent de sa première responsabilité.

« Substance... trame essentielle ... synthèse ... » : c'est vite dit, car ce genre d'exercice requiert d'abord d'impitoyables choix sur ce qu'il s'impose de résumer abruptement ou de laisser de côté, parce qu'estimé d'importance seconde, sinon secondaire, au maintien de la ligne d'argumentation directrice. Mais ce peut être aussi l'occasion justifiable de combler des vides ou de consentir à des rejets qui paraissent devoir maintenant s'imposer : en un mot, de procéder à la révision d'un ensemble dont des éléments utilisés naguère ont perdu de leur valeur d'investigation.

Lorsque l'auteur paraît manquer de constance par rapport à des formulations d'anciens travaux, c'est peut-être, c'est plus certainement s'il en a pleine conscience, qu'il se corrige en se livrant à une procédure de révision de plus grande exigence que la simple condensation. Parce que le plus récent, le petit ouvrage devient ainsi le dernier état de la pensée de l'auteur. Et par implication, celui-ci se trouve alors à défendre son bilan du fait que c'est lui qui le présente, mais n'usurpant en rien la pleine souveraineté des critiques de la spécialité.

L'espace restreint impose une tyrannie d'expression de tous les instants dont les effets de composition et de rédaction peuvent être, finalement, bénéfiques. En contrepartie, le traitement du sujet accuse une inévitable tendance autocentrique par suite de l'incapacité d'évoquer et de discuter les travaux d'une même tradition, d'illustrer le propos « par des exemples », de se livrer à de suggestifs aperçus comparatistes, de signaler des écueils épistémologiques ou, inversement, des virtualités heuristiques, etc. Parfois même, l'administration de la preuve peut paraître comme court-circuitée par ce mode quasi-linéaire de livrer l'argumentation. De chapitre en chapitre, le propos court vite à son objet, doit le faire. Et l'appareil bibliographique, réduit au strict minimum, se présente sous un jour parcimonieux et comme très faiblement utilitaire. Il reste toutefois loisible au lecteur exigeant de retourner aux travaux d'origine pour établir par eux, le fondement de ses propres interrogations et critiques.

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*     *

[23]

Du « gros » Fonctionnement de l'État de 1965 au « petit » L'État en fonctionnement » de 1993, il n'y a pas que la différence d'une nuance entre deux titres inversés. Trois ouvrages, fort différents mais dont l'État était toujours l'objet, sont parus dans l'intervalle. D'une certaine façon, chacun de ces ouvrages sortait du précédent, mais sans que cette série ne constitue un cycle, ce qui est le cas pour notre trilogie sur la guerre froide. (Pour les références complètes des livres ici signalés, voir au début du livre, la page « Du même auteur »).

La gouverne politique (1977) contenait la méthode analytique élaborée qu'avaient annoncée les conclusions de l'ouvrage critique et programmatique de 1965. Pratique de l'État au Québec (1984) constituait une application du modèle proposé dans les deux livres précédents. Enfin, Petit traité de l'État (1990) adoptait une perspective résolument diachronique selon ses trois divisions : préhistoire, histoire et actualité de l'État, en contraste complet avec la perspective synchronique des trois précédents ouvrages.

En soumettant au public des étudiants, professeurs et chercheurs en science politique ce dernier état synthétique de sa pensée théorique sur l'État, l'auteur est très conscient qu'il n'a pas à présenter au lecteur quelque plaidoyer, fût-ce celui d'indulgence, pour les thèses et propositions soutenues dans les pages qui suivent : l'inutile précaution ne saurait leur donner quelque force qu'elles ne porteraient pas en elles.

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Retour au texte de l'auteur: Gérard Bergeron, politologue, Université Laval Dernière mise à jour de cette page le dimanche 1 mars 2015 8:03
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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