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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Philippe Bensimon, “La relation entre pornographie et hypersexualisation” in Délinquance, justice et autres questions de sociétés, Site de ressources documentaires et d'analyse critique animé par un réseau de chercheurs en sciences sociales, 10 octobre 2017, 16 pp. [Ce texte a été originalement été publié dans l'ouvrage sous la direction de Thaddeus Birchard et Joanna Benfield, Routledge International Handbook of Sexual Addiction, section 2-3, 2018, 468 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 14 février 2018 de diffuser en libre accès à tous dans Les Classiques des sciences sociales le texte de cet article.]

Philippe BENSIMON

Ph.D., criminologue,
Membre de l'Ordre professionnel des criminologue du Québec (OPCQ)

La relation entre pornographie
et hypersexualisation
.” [1]

In portail de Laurent Mucchielli, Délinquance, justice et autres questions de sociétés, Site de ressources documentaires et d'analyse critique animé par un réseau de chercheurs en sciences sociales, 10 octobre 2017, 16 pp. [Ce texte a été originalement été publié dans l'ouvrage sous la direction de Thaddeus Birchard et Joanna Benfield, Routledge International Handbook of Sexual Addiction, section 2-3, 2018, 468 pp.

Résumé
Introduction
Historique de la pornographie
Genèse entre pornographie et hypersexualisation
La culture pornographique
Codification du corps entre pornographie et hypersexualisation
L’hypersexualisation
Bibliographie

Résumé

Le présent article tend à démontrer le lien existant entre la prolifération invasive de la culture pornographique et son impact à travers toutes les strates de la vie sociale, peu importe le sexe, l’âge ou l’orientation sexuelle de la personne. Lien relevant à la fois de l’évolution instrumentalisée en ce qui a trait à l’accessibilité aux images devenues hors de tout contrôle et à la fois du comportement de l’être dans toute sa complexité, dont l’hypersexualisation. Pointe de l’iceberg dépassant le caractère de simples photos ou de films dits explicites et que tout le monde croit connaître : celle d’être prisonnier de ses propres pulsions lorsque la crudité des images offertes par simple procuration devient réalité. Réalité bien éphémère, car plus on voit et plus on veut voir. Reste à savoir jusqu’où la banalisation et ses nombreuses dérives peuvent mener la personne et surtout pourquoi le virtuel l’emporte et de loin sur la rencontre avec l’Autre ? Autre difficulté et non des moindres, tout discours entourant la sexualité sous ses formes les plus variées renvoie la personne à sa propre subjectivité, à sa propre intimité et à ses propres limites sans pour autant avoir toujours la capacité de relativiser cette fixation pornographique imposée au quotidien et pour les plus jeunes, sur leur développement psychique et physique.

L’auteur

Docteur en criminologie, P. Bensimon a travaillé 27 ans dans le domaine carcéral dont 15 dans plusieurs pénitenciers canadiens, puis 12 en recherche opérationnelle au coeur même de l’appareil d’état. Auteur d’une quarantaine d’articles et de sept livres, il enseigne à temps partiel à l’Université d’Ottawa depuis 1997 et à Montréal depuis 1999. Contact : bensimonph@sympatico.ca

Pour citer cet article

Bensimon P., « La relation entre pornographie et hypersexualisation », Délinquance, justice et autres questions de société [En ligne], 19 octobre 2017. URL.

Titre original : “The Relationship between Pornography and Hypersexual Behaviour”, in Birchard, T., and Benfield, J. (ed.), Routledge International Handbook of Sexual Addiction, Routledge: England, 2018.


Introduction

Bien que la question puisse paraître banale, elle mérite que l’on s’y arrête quelques instants. Pourquoi la photographie d’une girafe, d’un coucher de soleil ou un documentaire sur les insectes demeure-t-elle au stade de simples images et pas la pornographie ? Et en tentant d’y répondre, comment cela se fait-il que l’image d’une femme à genoux, la bouche grande ouverte devant un homme dont on voit rarement le visage (auto-identification pénienne), ait autant de force d’attraction pour celui qui la regarde ? Pouvoir et assouvissement du pénis sur le corps de la femme soumise et asservie, qu’il y a-t-il de si extraordinaire pour rassembler une majorité d’hommes à travers le monde autour de gestes qui ne font que s’inscrire dans la chaîne animale des rapports entre sexes ? Pourquoi la pornographie et à travers elle, l’hypersexualisation de masse, a tant d’impact sur des centaines de millions d’hommes et qu’elle ne laisse aucun d’entre eux indifférent, quels que soient sa profession, son éducation, son âge ou son origine ethnique ?

Face à son quotidien, est-ce que l’homme en serait venu à préférer l’irréalité virtuelle et solitaire au partage avec autrui au point où le corps se réduit à un réceptacle à jouissances dans sa plus stricte animalité ? Instrumentalisation conduisant la personne jusqu’à la dissolution du rapport avec son congénère (homme, femme, enfant). Mais avant d’aller plus loin et pour bien comprendre cette dynamique entre culture pornographique et hypersexualisation, voyons brièvement son implosion au travers du temps.

Historique de la pornographie

Contrairement à la littérature qui fait constamment appel à l’imaginaire propre à chaque lecteur, l’image pornographique est relativement récente puisqu’elle a débuté en 1839 avec l’invention de la photographie. D’autres argueront non sans une certaine complaisance qu’elle est bien antérieure à l’avènement de la pellicule photo. Or, si cette représentation pornographique pour les uns, érotique pour les autres semble en effet aussi vieille que l’humanité –bas-reliefs du temple Khajuraho en Inde (Daniélou, 2001), sites à Pompéi (Varone, 2010) ou gravures rupestres au Sahara préhistorique (Soleilhavoup, 2013)– pour ne prendre que ces trois exemples parmi des centaines d’autres, ces dernières relevaient de divinités religieuses, de symboles liés à la fertilité et à la finitude de l’homme et que nous devons lire et comprendre dans son contexte et non par le biais d’une interprétation conjuguée au temps présent. Pour ce qui est de la littérature aux siècles passés, encore fallait-il savoir lire et en avoir les moyens pour se la procurer, ce qui ne pouvait être à la portée que d’une infime minorité d’individus (Évrard, 2001). Quant aux arts picturaux et plus particulièrement en Occident, ils furent empreints de religiosité jusqu’au 18e siècle (Burgwinkle et Howie, 2010 ; Hughes, 2015 ; Stahuljak, 2013).

L’évolution de l’image pornographique dite de masse et des modes de propagation qui se sont développés sous son influence au cours des deux dernières décennies (opérations chirurgicales telles que les implants mammaires et fessiers, épilation des organes génitaux, injections de collagène, élongation pénienne, stimulants érectiles), avait pris naissance il y a une soixantaine d’années par de jeunes figurantes exhibées en maillots de bain et pour être plus précis, avec la toute première publication du magazine Playboy en 1953 (Mitchell, 2011).

La pornographie telle que présentée aujourd’hui sur des dizaines de milliers de sites à travers le monde et pour tous les genres paraphiliques défiant l’imagination, n’a strictement plus rien à voir avec ces photos que l’on trouvait, il n’y a pas si longtemps encore, placardées dans un poste de pompiers ou à l’intérieur d’un garage. Ce qui fut longtemps laissé à la discrétion des tribunaux entre érotisme, obscénité, pornographie plus ou moins tolérée et pornographie illégale, ne sera donc établi que beaucoup plus tard, selon les supports sur lesquels se greffe l’éventail pornographique. Un éventail qui n’a cessé d’être en pleine expansion si l’on tient compte de l’apparition et de la mise en marché des premières cassettes vidéoscopes en 1977 puis, des DVD au milieu des années quatre-vingt-dix. Phénomène social d’une évolution fulgurante, la genèse et son escalade entre ces images dites érotiques des photographies centerfold, celle de la pin-up Playmate interdite aux mineurs et l’actuelle fixation génitale sous éclairage pussylight, présentent une gradation où le nu intégral s’est très rapidement vue dépasser.

  • Milieu des années cinquante-début des années soixante, seule la poitrine commence à être dénudée. L’interdiction pour la vente aux mineurs est « officiellement » maintenue selon la limite d’âge propre aux lois en vigueur dans chaque pays où elle est distribuée. La photographie relève plus d’une pose s’apparentant au modèle posant pour un artiste peintre qu’un affichage à connotation sexuelle.

  • Fin des années soixante, le nu est intégral, mais non explicite.

  • Milieu des années soixante-dix, les couples hommes femmes apparaissent dans les kiosques à journaux. Les relations sexuelles sont simulées et les organes génitaux censurés par un cache. Certains magazines pour un public plus averti (photographies ou bandes dessinées sadomasochistes, de scènes de tortures, bondage) sont offerts en vente libre, mais dans des lieux destinés à cet effet (sexshop). Le cinéma emboite le pas.

  • Début des années quatre-vingt, le cinéma porno se voit rapidement détrôner par la mise en marché des cassettes vidéo. Face à la concurrence, de nombreuses salles de cinéma versées dans le genre X, se voient dans l’obligation de fermer leurs portes. La personne n’a plus à se déplacer. L’image lui est offerte de façon anonyme et en toute intimité. La progression de l’image est telle, que vagins, pénis et anus sont photographiés en gros plan sans aucune censure. Là aussi, les magazines spécialisés vendus chez l’épicier du coin se voient confrontés à de nouvelles formes de support. Playboy, Penthouse, Club, international ou Hustler plafonnent dans leurs ventes et sont obligés de se recycler dans de nouveaux créneaux pour éviter la faillite, celui des chaînes de télévision payantes dans l’industrie hôtelière (sexually explicit pay-per-view programming).

  • Années quatre-vingt-dix. Début de l’escalade sans retour. Les scènes de pénétrations vaginales et anales avec un, deux, trois partenaires et plus sont en vente libre dans n’importe quel kiosque, de New York à Berlin en passant par Tokyo ou Amsterdam.

  • Fin des années 1990. Les DVD remplacent les cassettes vidéo. Aux États-Unis, plus de 800 millions de films sont loués chaque année. Production annuelle, plus de 11 000 films (Hagelin, 2004).

  • Début des années 2000. Aux États-Unis, les sites pornographiques sur le Web enregistrent plus de 33 millions d’entrées par jour (Cirus Yoder, Virden et Amin, 2005). Tous ont leurs créneaux, y compris avec les DVD interactifs où l’utilisateur, jusque-là passif, s’intègre dans l’image. Chiffre d’affaire à travers le monde pour l’année 2005-2006 : 97.06 milliards, soit celui de Microsoft, Google, Amazon, eBay, Yahoo, Apple et Netflix réunis. Exception faite de la pornographie enfantine, en tenant compte de la réglementation propre d’un pays à un autre [2], aucune restriction n’entoure leur accès.

  • Années 2010 à ce jour, la pornographie et ses nombreux dérivés invasifs se retrouvent à toutes les strates de la vie sociale (publicité, clips musicaux, mode, etc.) (Bensimon, 2007a ; Garlick, 2012 ; McKee, 2012 ; Ropelato, 2006 ; Scheller, 2015 ; Short et coll., 2012). Montant annuel des sommes perçues par la pornographie payante aux États-Unis : plus de 13 milliards de dollars. Selon Convenant Eyes (2015), les vecteurs pornographiques se présentent comme suit : cellulaire 1/5 ; 1/4 smartphone ; 9/10 Internet ; CD loués : 69% ; sur ce nombre, 88% montrent des scènes d’agressions physiques et verbales ; 25% vidéo chat. Prévision pour 2017 : plus de 250 millions de personnes. Données en augmentation constante (+ 30% depuis 2013). Ces chiffres ne concernent que la pornographie payante et non les quelques milliards d’images affichées en toute gratuité.

Mais avant d’aller plus loin, rappelons que l’interdit, s’il n’est pas compris dans son essence, alimente la transgression et la pornographie entre le licite et l’illicite en fait partie. Elle existe parce qu’il y a une très forte demande (Voss, 2015), qu’il y a un plaisir associé à sa consommation au même titre que l’alcool ou la cigarette et que son coût est relativement minime (Barker, 2014 ; D’Orlando, 2011 ; Seidman, 2010 ; Twenge, 2015). En contrepartie, au-delà de toute libération sexuelle des années soixante, on oublie trop souvent cette notion de plaisir associée aux interdits et en ce qui nous concerne en tant que cliniciens, au plaisir qu’il y a de poser un geste défiant les normes, quel qu’il soit et peu importe ses conséquences sur autrui (Cetin, 2015 ; Gonsalves, Hodges et Scalora, 2015 ; Kühn et Gallinat, 2014 ; Wright, 2015).

L’image pornographique est arrivée à un point de non-retour. Elle est au cœur de chaque foyer via Internet, sans aucune censure, sans limites et avec une facilité d’accès à la portée de tous. Quant aux images dites extrêmes que des millions d’hommes vont acheter aux quatre coins de la planète, cartes de crédit à l’appui, elles sont devenues banalisées, toute censure étant vue comme une atteinte à la liberté d’expression.  Or, derrière l’image photographique qui pour beaucoup ne demeure qu’une simple image, il y a autre chose de sous-jacent à la transgression et au non-dit qui n’ont plus rien à voir avec certains discours voulant définir ce qu’est la « bonne sexualité » : le pouvoir insidieux par image interposée, que cela soit une femme et un homme, deux hommes et une fillette ou un garçonnet et un chien. Comment consommer de telles images et vaquer comme si de rien n’était à ses occupations quotidiennes ? Là est toute la question (Bensimon, 2007 ; Fisher et coll., 2013 ; Hall, 2014 ; Kraus et Russel, 2008 ; Peter et Valkenburg, 2014 ; Tancer, 2008).

Quant aux lois, elles sont toujours en retard de quelques décennies. Dans ce monde où le consommateur et son individualisme sont roi, les marchands de rêve rivalisent d’ingéniosité et de créativité. Faire passer l’irréalité en suscitant et en provoquant une multitude de stimuli qui vont influencer l’individu, le conditionner, l’habituer à s’imaginer que ce qu’il voit, c’est la réalité. Et pour lui, ces millions de femmes et d’enfants sur le Net, sourires aux lèvres, semblent lui prouver qu’il a raison en devenant graduellement sa réalité (Dines, 2015 ; Harkness et coll., 2015 ; Marzano, 2006).

Genèse entre pornographie et hypersexualisation

Outre les différentes études sociologiques, juridiques, psychologiques, politiques, éthiques et philosophiques entourant ce phénomène depuis les six dernières décennies, il serait bon de rappeler que la définition même de la pornographie et plus tard, de son croisement avec l’hypersexualisation n’a rien d’homogène. Bien que la représentation fidèle ou imaginaire des rapports sexuels est loin d’être nouvelle dans l’histoire de l’humanité, ce qui est beaucoup plus récent, c’est sa marchandisation à grande échelle et sa fixation génitale réduite à l’état d’instrumentalisation. Avec la pornographie et sa progression invasive dans le temps, plus besoin d’être beaux, riches, puissants, trop jeunes ou trop vieux. L’image offre l’illusion d’être ce tout à la fois.

Du grec pornos (prostituée) et de graphe (écriture) et par voie d’extension suggérant ici la représentation graphique de l’acte monnayé, la pornographie a toujours été à la limite de l’évolution des mœurs entre ce qui est considéré comme obscène et ce qui dépasse la tolérance sociale, c’est-à-dire censurée au regard de critères préétablis selon l’époque et celle qui se cache sous le manteau, parce qu’illégale, hier comme aujourd’hui (snuff-movie, pornographie juvénile, scènes scatologiques, de torture, de bestialité). Ce qui n’empêche pas l’existence de milliers de sites versant dans l’extrême en toute légalité.

La culture pornographique

L’amoncellement des images présentées par les médias sous leurs formes les plus variées, participe à ce que l’on nomme communément la construction de nos représentations mentales. Des représentations qui, le plus souvent, vont influencer la façon dont nous allons percevoir un événement. En effet, comment croire que la pornographie n’a pas d’influence sur notre comportement et nos attitudes lorsqu’une simple publicité commerciale pour un produit entre cent a pour but d’influencer l’individu dans son choix ? Il est par conséquent logique de croire que si le milieu se voit transformé par la qualité des informations reçues, il en ira de même pour la personne à tout âge, tant sur le plan tant émotionnel que rationnel (Bensimon, 2007 ; Braithwaite et coll., 2015 ; Brau-Courville et Rojas, 2009 ; Luder et coll., 2011 ; Spurr, Berry et Walker, 2013 ; Vandenbosch et Eggermont, 2013). Si l’information, aussi bien dans sa forme que dans son contenu arrive à s’imposer à notre esprit avec d’autant plus de force que le choix d’une image répond à des objectifs précis : informer, illustrer, émouvoir, choquer, convaincre, vendre comme c’est le cas avec la publicité ou le cinéma et, de façon plus pernicieuse, avec la propagande. Bien que forts différents dans leur approche, ces trois types d’images nécessitent un minimum d’explications pour pouvoir être décodés. Mais nous aurions tort de croire qu’il en va ainsi de toutes les images entourant l’homme à travers les siècles. Nombreuses sont celles qui s’imposent au regard sans être nécessairement accompagnées de commentaires pour les décrire ou les comprendre en fonction de ce que l’on croit savoir...

De l’icône religieux du Moyen Âge à l’hologramme d’un aéroport, le caractère universel de plusieurs de ces images contribue à se faire comprendre au-delà de toutes frontières linguistiques. Certaines, par leur laideur, la souffrance ou la peur qu’elles incarnent, nous interpellent hors de toute référence culturelle. Un charnier à ciel ouvert, un enfant du Sahel agonisant sous l’œil d’une caméra ou un cataclysme et ses images de désolation. D’autres encore, vont susciter la dévotion, le recueillement, l’incantation par leurs symbolismes iconographique et iconologique, telles que les images sacrées ; cela peut être aussi un élan d’admiration devant une œuvre d’art ou la fascination ressentie devant un gratte-ciel de New York et ceux qui l’ont bâti au-dessus du vide, étage par étage. Sans oublier celles des foules en liesse à la seule vue d’un ballon de football ou hypnotisée par l’hystérie collective devant une scène occupée par un chanteur ou un dictateur maniant le verbe à la manière d’un chef d’orchestre.

Et puis, finalement, il y a celles qui déconditionne l’homme en annihilant ses propres fondements, construits sociaux, règles ou principes élémentaires régissant toute communauté humaine. Surtout lorsque cette dernière forme le plus grand volume d’images et d’espace qui soit en ce 21e siècle : l’image pornographique. Une image qui, par sa seule force d’attraction, arrive à briser tous les tabous et interdits sociaux en mimant l’intimité : l’acte sexuel débridé avec ou sans préliminaires. Une image qui se prête à tous les jeux d’illusion et de pouvoir faisant appel aux émotions les plus vives et surtout les moins contrôlées par l’homme. Avec l’image pornographique, l’homme est arrivé à créer un environnement beaucoup plus séduisant, plus captivant, plus excitant que tout ce qui l’entoure, au point où hors de son écran, tout semble ennuyeux, particulièrement auprès des jeunes qui craignent de plus en plus ce quotidien et qui, en augmentation constante, développent des addictions aux jeux vidéo interactifs (Barnes et Pressey, 2014 ; Turel et Serenko, 2012).

Codification du corps
entre pornographie et hypersexualisation


Au Japon, la pornographie enfantine n’était, jusqu’en 2014, soumise à aucune restriction (Mullen and Wakatsuki, 2014) à condition que les poils pubiens soient inexistants. Détail pour le moins surprenant puisqu’il s’agissait d’enfants ! Or, en Occident, si l’on en juge par la rareté des figurantes adultes dévoilant leur pilosité pubienne, nous retrouvons cette codification du corps pornographique de type « poupée Barbie ». La fillette joue à la femme et la femme s’évertue à jouer à la fillette (Bouchard, P., Bouchard, N., et Boily, 2005 ; Durham, 2008 ; Gunter, 2014 ; Starr et Ferguson, 2012).

Résultat de cette codification pédophilique en Occident et pour le moins paradoxale, une très grande majorité de jeunes vont se raser ou s’épiler le pubis (acomoclitisme). Un phénomène étroitement relié au retour à l’enfance sans oublier toutes celles qui ont recourront bien avant l’âge de 19 ans [3] à la chirurgie plastique, que cela soit des implants mammaires, fessiers ou des injections de collagènes donnant un sourire plus pulpeux, plus aguichant à l’instar de bien des vedettes de la chanson ou du cinéma. Conscients ou non, adultes et adolescent contribuent à l’imaginaire pédophilique en idéalisant un univers devenu totalement irréaliste (Blum, 2008 ; Cokal, 2007 ; Julien, 2010 ; Ramsey, Fraser et Oades, 2009).

L’image pornographique et la marchandisation des apparences se sont imposées puis enracinées dans le monde musical. Non seulement elles sont omniprésentes, incontournables, mais s’inscrivent de plain-pied dans cette hypersexualité aussi bien sur le Net, les réseaux sociaux, les webcams, les téléphones cellulaires (mode Selfie), les magazines de mode, les vidéoclips avec tous les effets de mimétisme gestuel (posture, expression, codes vestimentaires) que cela peut entrainer à l’échelle planétaire. Surtout dans une société de consommation où les structures familiales sont de plus en plus fragilisées alors que l’égalité entre sexes a encore beaucoup de chemin à faire (Appelrouth et Crystal, 2013 ; Cougar, West et Hill, 2012 ; Hunter, 2011 ; Koutamanis, Vossen et Valkenburg, 2015 ; Mitarca˘, 2015 ; Van Oosten, Peter et Valkenburg, 2015 ; Van Ouytsel et coll., 2014 ; Vries et Kühne, 2015 ; Weitzer et Kubrin, 2009 ).

Autre phénomène directement relié à l’hypersexualisation et au mimétisme pornographique : la chirurgie de l’illusion. Aux États-Unis, en 2014, selon l’American Society for Aesthetic Plastic Surgery (ASAPS, 2015), plus de dix millions d’opérations chirurgicales à des fins purement cosmétiques furent officiellement enregistrées (augmentation de 273% depuis 1997). Chiffre d’affaires : plus de 12 milliards de dollars. Cette dérive, y compris chez les hommes depuis les six dernières années, s’inspire des acteurs et actrices pornographiques : chirurgies de types augmentation mammaire, labiaplastie ou nymphoplastie, liposuccion, vaginoplastie, pénoplastie ou élongation pénienne (Barbara et coll., 2015 ; Jones et Nurka, 2015 ; Sanchez, 2012). Pour la même année, principalement pour les injections de collagène des lèvres du visage : 3 588 218 procédures enregistrées. En 2013, chez les adolescents de 13 à 19 ans, 63,623 interventions plastiques furent effectuées sous anesthésie (asymétrie mammaire et mammoplastie) et 155,941 procédures dites mini-invasives (sous anesthésies locales) (ASAPS, 2015).

Chez les adolescentes, l’obnubilation à vouloir ressembler aux stars et les nombreuses distorsions qui en découlent –lèvres pulpeuses, seins gonflés, emblèmes de la culture pornographique– a son envers de décor : celui des répercussions psychologiques et physiques souvent dramatiques et irréversibles que peuvent entrainer ces refus de s’accepter tel que l’on est. Autre résultat issu de cette culture de masse, l’adolescent s’imagine que la rencontre avec l’Autre débute invariablement et en moins de deux minutes, par une fellation (Owens et coll., 2012 ; Voss et coll., 2015). Chez les garçons qui cherchent également un modèle à suivre, le remodelage des tissus, l’extension pénienne liée au phantasme des acteurs pornos, la musculature artificielle, l’ingestion de stéroïdes présentent là aussi de nouvelles réalités dont les résultats se feront sentir d’ici les vingt prochaines années (Cook, 2006 ; Koutamanis, Vossen et Valkenburg, 2015). Au syndrome du top model et de l’hypersexualisation corporelle (troubles alimentaires, renforcement des stéréotypes liés à la maigreur, perte d’estime de soi), s’ajoute le cortège de la précocité sexuelle avec ses problèmes liés à la contraception, aux maladies transmises sexuellement, aux interruptions de grossesse, à la violence dans les relations amoureuses au risque d’être victime d’agression sexuelle, à la pédophilie, à la prostitution (Anschutz, 2011 ; Berer, 2015 ; Essig, 2010 ; Flowers et coll., 2013 ; Griffith et coll., 2013 ; Tsaliki, 2015 ; Zurbriggen et Roberts, 2012).

L’évolution étant ce qu’elle est, la pornographie se résume aujourd’hui en de gros plans péniens et orifices génitaux avec pour seule et unique finalité : l’éjaculation faciale. Archétype même de ces images apparemment bénignes circulant sur la quasi-totalité des sites pornographiques. L’irréalité dans l’univers pornographique, faut-il le rappeler, repose sur l’invisible devenu visible. La femme et l’enfant ne sont plus que des objets liés à l’érection du moment (objectivation). Hélas, on ne peut aimer quelqu’un et se nourrir en même temps de telles images. Marzano (ibid.) écrit que la pornographie n’empêche pas ses consommateurs de désirer avoir des relations sexuelles, elle les empêche de les vivre.

L’hypersexualisation

Bien des comparaisons peuvent être établies entre l’image pornographique et ses effets secondaires à tout âge sur le comportement. Est-ce que la pornographie a un impact sur le comportement et les attitudes ? Le débat reste ouvert depuis les vingt dernières années et si la recherche présente des résultats pour le moins contradictoires, les séquelles que laisse ce type d’images n’en sont qu’à leur prémisse (Downing, Antebi et Schrimshaw, 2014 ; Griffiths, 2012 ; Levine, 2010 ; Ley, 2012 ; Ley, Prause et Finn, 2014 ; Riemersma et Systma, 2013). Si l’image pornographique suscite un plaisir aussi éphémère soit-il, elle est perçue et ressentie comme une sensation agréable face au manque, au stress, au pouvoir sur l’Autre par procuration.  Or, la pornographie n’est jamais neutre. Elle fonctionne par gradation en offrant à l’individu la possibilité d’aller toujours plus loin et en toute intimité. Cette gradation va l’amener à développer une hypersexualité et par le fait même, l’enfermer dans une addiction. Autrement dit, une accoutumance progressive, un réenfoncement des stimuli, une tolérance de plus en plus grande aux images avec une dépendance psychologique et physique face au manque. Lequel, chez l’adulte homme ou femme, s’évalue par une consommation sexuelle journalière (masturbation compulsive, pornographie, cybersexe, vidéo chat room, fréquentions de clubs, échangisme, séduction compulsive, fréquentation de prostituées, ) pendant au moins six mois avec perte de contrôle, perte de temps, comportements répétitifs en réponse à un état anxiogène et stressant avec risques et conséquences physiques et émotionnelles pour soi et  pour autrui, sans compter une incapacité d’établir une relation affective profonde et stable (Karila et Werey, 2014).

Nous terminerons ce chapitre par cinq questions :

1) Quel est le comportement réel de l’homme entre le moment où il se nourrit d’images pornographiques et le monde qui l’entoure ?

2) Comment peut-on se maintenir en équilibre entre ces images et continuer à vaquer à une routine quotidienne comme si de rien n’était ?

3) Pourquoi tel type particulier d’images en sachant que son comportement avait débuté il n’y a pas si longtemps encore, par de simples et « inoffensives » images dites de soft porn ?

4) À l’instar des substances psychotropes, est-ce que l’homme arrive à se satisfaire d’un seul genre d’images ou au contraire y-a-t-il escalade des images pour pouvoir maintenir cette satisfaction dans le temps ?

5) Et si c’est le cas, si l’individu en vient à ne plus pouvoir se satisfaire de l’image pornographique, jusqu’où ira-t-il pour combler ce manque et devenir un réel danger pour autrui ? (Bensimon, 2007b ; Eberstadt et Layden, 2010 ; Hayez, 2009).

Questions-réponses qui demeureront à évaluer avec la prochaine génération.

Bibliographie

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[1] Titre original : “The Relationship between Pornography and Hyper-Sexualisation” par Bensimon, P. (2018) dans Birchard, T., et Benfield, J. Routledge International Handbook of Sexual Addiction International Handbook of Sexual Addiction.

[2] En avril 2002, la Cour suprême des États-Unis rendait inconstitutionnelle la loi régissant la prévention de la pornographie enfantine si cette dernière mettait en scène des figurants plus jeunes qu’ils ne sont en réalité (ce qui rend plus crédible la physionomie recherchée par les consommateurs pédophiles) et si les gestes explicites mettant en scène des enfants créés à partir d’un ordinateur (Levy, 2002 ; Bird, 2011).

[3] L’âge majeur aux États-Unis est de 21 ans.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 23 février 2018 13:05
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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