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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Philippe Bensimon, “Un phénomène tabou en milieu carcéral: l'hybristophilie ou les relations amoureuses entre détenus et membres du personnel.” in Délinquance, justice et autres questions de sociétés, Site de ressources documentaires et d'analyse critique animé par un réseau de chercheurs en sciences sociales, 18 mars 2017, 33 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 14 février 2018 de diffuser en libre accès à tous dans Les Classiques des sciences sociales le texte de cet article.]

Philippe BENSIMON

Ph.D., criminologue,
Membre de l'Ordre professionnel des criminologue du Québec (OPCQ)

Un phénomène tabou en milieu carcéral:
l'hybristophilie ou les relations amoureuses
entre détenus et membres du personnel.”

in portail de Laurent Mucchielli, Délinquance, justice et autres questions de sociétés, Site de ressources documentaires et d'analyse critique animé par un réseau de chercheurs en sciences sociales, 18 mars 2016, 33 pp.

Résumé
Les faits
Le contexte
Définition et caractéristiques de l’hybristophilie
Gradation de l’hybristophilie
Pourquoi cette attirance au fil du rasoir ?
Quelles solutions apporter à cette réalité ?
Conclusion
Références

Résumé

Loin des projecteurs, estampillés du sceau de la censure administrative, les dossiers relatant des relations affectives et sexuelles entre membres du personnel et détenus sont loin de relever de situations dites isolées. Prisons, pénitenciers ou centres fermés pour mineurs, aucun établissement carcéral n’est épargné. Comment comprendre ce phénomène ? Année après année, bien des explications peuvent être données ici et là pour qui chercherait à comprendre ce non-sens. Au-delà des questions liées à l’éthique, de la transgression des règlements, de la violation du Code de discipline, de la radiation d’un Ordre professionnel et parfois même de poursuites judiciaires, l’intimité et le partage des émotions entre gardés et gardiens forment une ligne ténue où balises et repères finissent par relever de l’abstraction, surtout lorsque l’employé demeure en permanence surexposée à des populations retenues captives. Des populations aux prises avec un vide affectif doublé d’une dépendance sans fond à qui saura prendre le temps de les l’écouter et où le franchissement des limites de la communication au fil du temps ne font plus qu’un. Principe du verre incassable qui finit par imploser, croire un seul instant que ces dérives dévastatrices relèvent d’une croyance dans la supériorité d’un comportement axiologique et d’une sanction pour ceux qui l’enfreignent ne fait qu’alourdir cette réalité. Dans un milieu comparable à nul autre, à défaut de pouvoir endiguer cette attirance pour les délinquants et que l’on désigne comme faisant partie des paraphilies –l’hybristophilie–, seule la prévention par une solide formation continue et un encadrement serré de la direction peut en réduire sérieusement la portée.

L’auteur

Docteur en criminologie, P. Bensimon a travaillé dans le domaine carcéral durant 27 ans dont plus de quinze années dans divers établissements pénitentiaires et douze en recherche opérationnelle. Auteur d’une quarantaine d’articles et de sept livres, il enseigne à l’Université d’Ottawa depuis 1997 et à Montréal depuis 1999. Contact : bensimonph@sympatico.ca

Pour citer cet article

Bensimon P., « Un phénomène tabou en milieu carcéral : l’hybristophilie ou les relations amoureuses entre détenus et membres du personnel », Délinquance, justice et autres questions de société, 18 mars 2016. URL.

Les faits

Depuis les deux dernières décennies, se faisant largement l’écho d’une réalité vécue au quotidien, nombre de recherches sur le phénomène des relations amoureuses en milieu de travail ont pu démontrer des situations devenues à la fois presque banales lorsqu’elles aboutissent à une union saine et durable, mais également des contrecoups en termes de conflits d’intérêts mêlés de suspicions au sein du groupe auxquels appartiennent les principaux intéressés [1], que cela soit entre un patron et sa secrétaire [2], un client et son avocat [3], un médecin et une infirmière [4], et bien que cela soit contraire à l’éthique professionnelle, entre un patient et son thérapeute [5] ou entre un professeur et un étudiant [6], la liste semble sans fin. D’autres situations axées principalement sur la sécurité et la prévention à leurs niveaux le plus hauts sont loin d’en être exemptes alors qu’elles le devraient de façon systématique. C’est le cas des établissements carcéraux, mais cette fois-ci entre détenus et membres du personnel, hommes et femmes, toutes catégories confondues et qui a pour nom : l’hybristophilie. Quoique l’on en dise, des situations qui n’épargnent aucun établissement et devant lesquelles l’immunisation à un certain « dépassement » de l’empathie n’existe pas. Encore moins lorsque cette réalité, trop souvent niée par l’administration mise en cause lorsqu’il s’agit de l’image publique et de la réputation d’un établissement, n’est pratiquement jamais abordée dans le cadre de la formation. Certes, il y a toujours une heure ou deux réservé à l’éthique et la déontologie [7] survolée à travers une liste de mises en garde et d’interdits tels que la violence, la maltraitance, les propos injurieux ou l’iniquité face à la primauté du droit, mais les relations affectives entre gardés et gardiens au sens très large du terme relèvent d’une énigme [8], d’un sujet tabou édicté sur quelques lignes [9], et parfois, au grand dam des autorités, d’un simple et malheureux incident de parcours alors que la censure laisse grand ouverte la porte aux rumeurs autour de telle ou telle autre affaire à connotation sensationnaliste via les médias [10].

Au-delà du facteur humain et affectif autour de ce vieil adage : « L’amour est aveugle », bien des raisons d’ordre juridique peuvent être invoquées : manque flagrant de discernement, faute professionnelle majeure, bris lié à la sécurité de l’établissement, voire criminel lorsque la relation amoureuse amène l’employé(e) [11] à violer son serment d’allégeance en tant que représentant de l’ordre. Criminel, car ce comportement peut conduire ce dernier à fournir des informations dites sensibles [12], à faire entrer des objets ou des substances illicites (drogues, téléphones cellulaires, armes) [13], ou ultime condamnation, à apporter son aide et son soutien à une évasion [14].

Le contexte

Mais derrière ce qui semble, du moins pour beaucoup, une aberration, et ce, sans pour autant en atténuer la gravité, il y a d’abord ces lieux contre nature et ces espaces fermés à nul autre pareil, ces quadrilatères avec leurs barbelés, leurs murs, leurs miradors puis ces rencontres entre celui qui pose des questions, qui cherche à comprendre en allant toujours plus loin dans son analyse régie dans un cadre légal et qui, à la longue, va nécessairement établir une relation d’aide vers l’élargissement du condamné. Une prison, faut-il encore le rappeler, se caractérise par un mode d’existence régi à l’intérieur d’un périmètre en vase clos. Les repères identitaires ne sont plus du tout les mêmes qu’à l’extérieur des murs. L’espace personnel est inexistant. Tout se déroule dans un seul et même endroit placé sous un contrôle omniprésent, géré par une lourdeur administrative et à de nombreuses questions de rectitude politique interne selon un horaire préétabli d’après des règles très strictes excluant d’emblée toute initiative personnelle, tant du côté de ces « locataires obligés » et souvent pour de très longues années que des employés qui leurs sont assignés d’office. Institution fonctionnaliste si l’en est une, la prison est conçue pour garder enfermé, surveiller, contrôler, dissuader toutes sortes de conflits et prévenir les pires scénarios. Situations oh combien paradoxales et antagonistes entre contraindre et venir en aide, sanctionner et établir graduellement des liens de confiance en situation dite d’autorité, ces nombreux interdits ne sont pas sans en créer d’autres, car au milieu de toutes ces portes qui ne s’ouvrent et ne se referment qu’une seule à la fois, le personnel finit lui aussi par en prendre les stigmates à travers la routine et l’odeur des murs, celle d’une carrière trop souvent méconnue du grand public. Les murs, les barbelés, après seulement quelques mois il finit souvent par ne plus les voir. Quant aux détenus, y compris ceux jugés comme étant les pires criminels, ce ne sont plus désormais que de simples hommes ou femmes mis à nu sur quelques mètres carrés. Le piège ? Sur cent détenus ou sur mille, il y en aura toujours quelques-uns qui se distingueront des autres… À moins d’être sourd et aveugle à toute forme de communication et de se retrancher derrière un rôle statique, entre confidences et côtoiements, confessions, attentes et désespoirs, des liens vont inévitablement se créer. Comme l’écrit Mbanzoulou (2000), étant privés de liberté, les détenus ont cette aptitude à devenir objet de sollicitude de la part du personnel, ce qui, inévitablement, crée des réactions en chaîne. Pour l’employé(e) nouvellement promu, il est facile de se protéger de la masse, il lui suffit de garder ses distances au point où il lui est impossible de réellement prendre conscience de cet environnement lié aux souffrances suscitées et entretenues par l’enfermement, mais à la longue, la routine aidant, l’employé(e) ne verra plus de contre-indication à se rapprocher de certains d’entre eux. Or, c’est précisément ce rapprochement venant briser cette distance qui peut le rendre vulnérable. Reste maintenant à savoir de quelle nature et jusqu’où ils peuvent conduire la personne ? Là est toute la question.

On exige beaucoup de tous ces professionnels confrontés en permanence au vide affectif d’une population involontaire et à qui l’on demande de rompre ce fossé par la communication et l’empathie [15]. Une tâche loin d’être facile lorsqu’il y a absence réelle de balise et que l’on voit défiler année après année des centaines de cas aux profils tous plus ou moins abîmés, désœuvrés, meurtris par les aléas de la vie et l’effet pervers de l’enfermement nivelant pour mieux « reconstruire » [16]. Celui d’une population en proie à une solitude sans nom. Une mission plus qu’une tâche pour ceux et celles qui s’y impliquent corps et âme. Éprouvante et contradictoires aussi, car même en voulant garder ses distances, comme l’écrit Gaulejac, peu d’actions sont plus valorisantes que de vouloir aider et soulager l’Autre du mal qui le ronge [17]. Et si la grande majorité des cas d’hybristophilie se conjugue au féminin, ce n’est pas non plus un hasard lorsque l’on sait qu’en tant que professionnelles, les femmes y sont surreprésentées [18]. Nombre de pénitenciers canadiens pour hommes sont aujourd’hui constitués essentiellement de femmes cliniciennes (criminologues et psychologues), un peu comme si leurs congénères masculins n’y avaient plus leur place.

En 2006, sur près de 1,6 million personnes incarcérées (hommes, femmes, mineures), 60 500 cas d’inconduites sexuelles, agressions sexuelles ou d’abus sexuels en situation d’autorité furent officiellement consignés. Sur 20 ans, plus d’un million de cas [19]. L’inconduite sexuelle (Sexual Misconduct) demeure une notion relativement large puisqu’elle regroupe l'accumulation de décisions judiciaires en termes de jurisprudence et de politiques internes. Pour nombre d’auteurs tels que Carlson et Simon Garret (2008), Jones (2015), McCampbell et coll. (2003), cette dernière se défini comme tout comportement indécent ou acte sexuel, y compris les relations amoureuses, le harcèlement, l’obscénité dirigés vers un détenu par un employé attitré, un fournisseur, un entrepreneur, un bénévole, un visiteur ou tout autre représentant extérieur travaillant sous contrat avec l’administration pénitentiaire. Au regard de la loi intitulée : Prison Rape Elimination Act of 2003 (PREA) [20] du Bureau of Justice Statistics, l’inconduite sexuelle se veut encore plus explicite puisqu’elle précise la nature des gestes : attouchement des organes génitaux, de l’anus, de la poitrine, de la cuisse intérieure ou des fesses dans l’intention de susciter ou de satisfaire un désir sexuel, que ce dernier soit consensuel, dans une situation dite d’abus, de tentative d’abus ou par voyeurisme [21]. Entre 2005 et 2011, 52 600 allégations d’agressions sexuelles furent enregistrées au sein des pénitenciers et des prisons d’État. Plus de 52% d’entre elles impliquaient le personnel [22].

Beck (2015) [23], présente une analyse des enquêtes menées sur une dizaine d’années et à travers une cinquantaine d’établissements. Alors que le personnel féminin ne représente que 35% des effectifs au sein des pénitenciers fédéraux et 31% pour les prisons d’État, les cas d’inconduites sexuelles qui lui sont imputables –du moins ceux qui, formellement, ont été identifiés comme telles par l’administration pénitentiaire–, se montent respectivement à 72% pour les premiers, à 73% pour les seconds et 94% pour les centres fermés pour mineurs. Des données en constante augmentation [24] dans un milieu hypermasculinisé, exacerbé par l’absence de sexualité et qui nécessiterait plus que n’importe où ailleurs une supervision et un encadrement des plus serrés or, par frilosité, par souci d’égalitarisme, par manque d’engagement, d’uniformité dégagée de tout cliché et de présupposés sexistes, n’existent pas. À l’inverse, ce phénomène d’inconduite et de relations inappropriées chez le personnel masculin en établissements pour femmes est statistiquement moindre et semble même plus « accepté » dans la sous-culture carcérale alors que la gravité des gestes posés demeure exactement la même [25]. Conformément aux lois fédérales aux États-Unis, toutes formes de relations sexuelles entre les membres du personnel et les détenus sont considérées comme des abus de pouvoir en situation dite d’autorité, et ce, même lorsque l’activité demeure consensuelle aussi bien à l’interne que sous supervision dans la collectivité [26]. Le tableau ci-dessous exclut le harcèlement sexuel :

Tableau :  les victimes d’inconduite sexuelle de la part du personnel

Pourcentage des victimes

Pénitenciers
(NIS-3;%)

Prisons
(NIS-3;%)

Centres pour mineurs
(NSYC-1 and NSYC-2;%)

Toutes les victimes

100

100

100

Victimes hommes

Personnel hommes

22,6

21,7

2,9

Personnel femmes

57,3

55,3

91,0

Conjointement h/f

13,2

13,8

2,7

Victimes femmes

Personnel hommes

5,4

5,6

2,8

Personnel femmes

0,7

 1,2

0,1

Conjointement h/f

0,8

2,4

0,6

Nombre de victimes

34 100

13 200

4 120

Source: Bureau of Justice Statistics, National Inmate Survey, 2011–2012 (NIS-3) and National Survey of Youth in Custody, 2008–2009 (NSYC-1) and 2012 (NSYC-2).

Note. NIS = National Inmate Survey; NSYC = National Survey of Youth in Custody (Beck, 2015).

Mirage ou sublimation de l’employé(e) envers cet Autre qui n’est pas libre de ses mouvements, par nature, ces relations ne peuvent qu’être inégales et, quelle que soit l’importance des sentiments ressentis l’un pour l’autre, et à l’exception de quelques rares cas, elles finissent toutes par imploser, ne laissant derrière elles qu’une suite d’échecs. Autres données, selon un sondage mené auprès de 92 000 détenus répartis sur 600 établissements (prisons et pénitenciers inclus) et bien qu’il faille relativiser avec beaucoup de précautions ce type de données, 7% d’entre eux déclarent avoir eu des relations sexuelles avec le personnel en échange de courriers postés à l’extérieur, de faveurs, d’attouchement allant jusqu’à des relations sexuelles complètes) [27] et là, nous entrons de plain-pied dans la corruption [28].

Au-delà de la peine imposée, l’objectif premier demeure celui de la réinsertion sociale, la prison n’étant qu’un lieu de transit vers la sortie. Or les rôles et l’identité professionnelle sont loin d’être les mêmes entre un agent de correction [29] et son homologue d’ordre clinique, médical ou lié à l’enseignement. Le premier ayant en charge la sécurité, le contrôle des lieux, des fouilles et plus souvent qu’à son tour, des sanctions disciplinaires sur des quarts de travail échelonnés sept jours sur sept, 365 jours par an, la personne incarcérée demeure avant tout un détenu avec son matricule, sa cellule, ses besoins primaires partagés entre les activités quotidiennes, la cour, le courrier, les repas, les douches, les visites au parloir. Pour le deuxième, l’encadrement thérapeutique ou la formation scolaire et son suivi au fil du temps, lequel n’empêche ni l’un ni l’autre de se compléter en matière de relation d’aide, celui d’une personne détenue astreinte à un plan de traitement correctionnel ou d’un patient à soigner. Chez la femme, particularité qui se rencontre massivement dans le secteur hospitalier et largement étayé par la recherche, il y a ce rôle de la mère nourricière, de la grande sœur, de la confidente avec tous les jeux de rôle entre transferts et contre-transferts [30] souvent empreints d’un plus grand humanisme. Une réalité qui se conjugue également dans la police lorsqu’il s’agit de désamorcer une situation explosive en utilisant une approche souvent diamétralement opposée à celle des hommes et où l’intimidation par la menace et la force physique n’a plus cours [31]. Les détenus n’y sont pas insensibles.

Évidemment, pour le contribuable qui, de loin, s’interroge sur la dépense des deniers publics lorsqu’il s’agit d’apprentissage à l’insertion sociale ou encore pour le membre du personnel qui, se sentant soudainement trahie dans l’image même de la profession, serait prêt à lapider la personne coupable d’une telle « ignominie », en l’occurrence et plus souvent qu’autrement l’agente de correction [32], la psychologue [33], la psychiatre [34], la criminologue [35], l’infirmière [36], la travailleuse sociale [37], l’institutrice [38], la cuisinière [39], la responsable en charge d’une unité [40], seule ou en groupe [41], peu importe l’âge –début vingtaine [42] ou la quarantaine avancé– [43], hétérosexuelle ou bisexuelle [44], y compris avec des mineurs [45] et en toute connaissance de cause [46], parfois aussi des aumôniers [47], sans compter les bénévoles, les stagiaires, les étudiantes en mal de vivre et qui cherchent une aventure hors du commun [48], comment de telles situations peuvent-elles se produire à l’insu de tous et au mépris des risques encourus [49] ? Lorsqu’éclate au grand jour de tels scandales, les questions fusent de toute part : « Mais comment, comment a-t-elle pu faire une telle chose et en arriver jusque-là, mariée, mère de trois enfants, une professionnelle hors pair et au dossier irréprochable ? A-t-elle pensé aux conséquences, à ses proches et au surréalisme de la situation ? Sait-elle vraiment qui est cet homme, souvent au lourd passé criminel ? En lui ôtant toute capacité de jugement et en plaidant en sa faveur par « paternalisme bienveillant », elle ne peut qu’avoir été manipulée, envoutée, séduite, subjuguée.

Liée à une période critique dans la vie de l’employé(e), l’émotivité semblant l’emporter sur le rationnel, il n’y a pas une, mais plusieurs réponses qui, trop souvent, nous dépassent : celle de l’inexorable fragilité de l’être et de sa finitude acculée à cette force d’attraction à la fois destructrice, agressive dans son érotisation et dans la presque majorité des cas, de très courtes durées, une fois la personne libérée de prison [50], car dehors, le décor n’est plus le même. Les attentes non plus. La magie entretenue par l’absence de l’Autre, tout cela finit par s’estomper.

Il y a bien quelques rares cas qui font exception à la règle, lorsque présentés de façon rocambolesque par les médias, Cupidon semble l’emporter sur l’éthique. Telle cette directrice adjointe de la prison de Lantin, en Belgique, obligée de démissionner pour avoir entretenu une liaison avec un détenu et qui, devant les longueurs procédurales, poursuivit à son tour… le ministère de la Justice ! Ayant obtenu gain de cause, elle fut réaffectée à un poste subalterne et dans un autre établissement [51]. Toutefois, personne ne sort indemne de telles situations et les séquelles pour ceux et celles qui sont tombés dans le piège de la passion, demeurent inexorablement marquées au fer rouge [52].

En dépit de la chape de plomb imposée par l’administration pénitentiaire lorsqu’une affaire éclate au grand jour [53] et par-delà son aspect sensationnaliste claironné tambours battants par les médias, ces relations souvent sans issues ont non seulement un impact direct mettant en jeu la sécurité de l’établissement, de ses employés, de l’image de marque liée au mandat conféré par la justice en prenant en charge la personne condamnée et nous verrons un peu plus loin pourquoi, mais dont les drames humains ont de très sérieuses répercussions tant sur le plan professionnel, familial, que sur la stabilité physique et mentale des principaux intéressés [54]. Aux États-Unis, les cas amenés devant les tribunaux se comptent par centaines [55].

En rupture complète avec l’éthique et la déontologie, ce type de situation nivelant la réputation de la personne aux yeux des siens et du public, relève directement du Code de discipline avec radiation d’un ordre professionnel comme c’est le cas pour les infirmières, les institutrices, les psychologues, les psychiatres, les travailleuses sociales ou les criminologues, mais il y a pire encore. Sans toutefois être consignées comme telles dans son dossier et par conséquent relevant de données non quantifiables pour quiconque chercherait à pénétrer ce qui doit être rapidement étouffé, la personne détenue se voit généralement transférée dans un autre établissement avec à son dossier, une alerte indiquant le profil manipulateur du sujet pouvant attenter à la sécurité de l’établissement mis en cause; quant à l’employé(e) à qui l’on tend une lettre de renvoi d’office, ce dernier se voit systématiquement banni à vie de la fonction publique (comme c’est le cas au Canada), avec, selon les éléments à charge entourant la  liaison, des poursuites pénales et parfois civiles (situations également courantes en Grande-Bretagne [56], en France [57] ou en Allemagne [58]) ou encore, d’une procédure automatique aux États-Unis, majorée de peines d’incarcération et de lourdes amendes obligeant souvent la personne à vendre ses biens [59]. Il arrive aussi, mais dans des cas beaucoup plus rares que l’employé(e) décide de lui-même de démissionner de son poste afin de poursuivre « librement » sa relation amoureuse [60]. Quoiqu’il arrive, l’administration pénitentiaire reçoit l’ordre de se taire et de n’émettre aucun commentaire, laissant ainsi planer les rumeurs et la justice suivre son cours [61].

Définition et caractéristiques de l’hybristophilie

À l’origine d’un tel comportement, quelle en est la réelle définition ? En effectuant une revue de la littérature, bien des termes sont évoqués et parfois de façon erronée. Du grec hybridzein, commettre un outrage contre autrui, et philein, du verbe aimer, l’hybristophilie désigne l’attirance de la femme envers celui qui a perpétré une ou plusieurs actions criminelles allant du vol au meurtre en série [62]. Première erreur couramment rencontrée dans la culture populaire nord-américaine, l’hybristophilie demeure plus connue sous le nom romancé de « syndrome Bonnie et Clyde » [63]. Une situation qui engage la complicité des deux partenaires dans des actions criminelles souvent de nature acquisitive (vols, fraudes, trafics, extorsions, recels).

Pour ce qui a trait aux hommes attirés par des femmes criminelles, il n’existe pas, à proprement parler, de terme si ce n’est celui d’enclitophilie (du grec enclito qui signifie condamnable et philein, tel que décrit précédemment, du verbe aimer) créé par Edmont Locard dans la préface d’une thèse datant de 1939 [64], mais qui ne se retrouve nulle part ailleurs dans la littérature et par conséquent, à ne pas utiliser non plus.

Autre terme populaire, le syndrome Florence Nightingale effect ou Nightingale Syndrome (celui de l’infirmière ou de la mère protectrice) [65] quant aux soins apportés à un patient et où, au fil du temps et des circonstances, peuvent se développer romance et érotisme [66]. Ironiquement, Florence Nightingale, infirmière, n’est jamais tombée amoureuse d’un de ses patients et si ce comportement a fini malencontreusement par porter son nom, c’est beaucoup plus en raison de sa profonde passion pour la profession qu’un quelconque penchant affectif et vénal. Là encore, un troisième terme à bannir.

Finalement, le syndrome de Stockholm. Phénomène couramment observé chez les otages aux prises avec un ou plusieurs ravisseurs où, durant une période de temps plus ou moins prolongée, ces derniers développent une empathie, voire certains mécanismes d’identification pouvant les conduire, à leur corps défendant, à une certaine complicité [67].

Gradation de l’hybristophilie

En termes de gradations comportementales et attitudinales, l’hybristophilie se présente sous différents angles, soit sous un aspect purement passif ou agressif, soit régressif dans le temps lorsque le deuxième, par l’implication complice dans l’agir criminel d’une des deux personnes (généralement la femme), l’emporte sur le premier [68].

L’hybristophilie passive se démarque par cette attirance délirante à la fois interdite et aphrodisiaque, fantasmatique, charnelle et romantique pour l’image rebelle du voyou qui, symbole et icône suprême dans le monde cinématographique, bouscule toutes les règles de l’ordre établi [69]. Cette passivité hybristophilique se rencontre régulièrement au travers de ces milliers de femmes, véritable hystérie collective [70], qui entretiennent une correspondance destinée généralement à des cas lourds, voire très lourds tels que les meurtriers sexuels qui ont à peu près tous leurs groupies et autres fans club [71]. Plusieurs centaines d’articles font état de ces meurtriers dont la grande majorité souvent recluse dans les couloirs de la mort aux États-Unis [72] ou à perpétuité en Europe, a reçu ou reçoit des demandes en mariage [73]. Entre 2004 et 2014, 181 détenus répartis à travers 18 prisons belges ont pu trouver l’âme sœur [74]. En 2014, 17 en Écosse [75] et parmi les cas les plus tristement célèbres ailleurs dans le monde : John Wayne Gacy (33 meurtres) [76], Ted Bundy (32 meurtres) [77], Jeffrey Dahmer (17 meurtres) [78], Richard Ramirez (13 meurtres) [79], Francis Heaulme (9 meurtres), Guy George (7 meurtres), Patrice Alègre (5 meurtres) [80] ou ces deux octogénaires tels que Joseph Fritzl qui avait séquestré et violé sa fille pendant plus de 25 ans [81] et Charles Manson (7 meurtres) qui fut d’abord demandé en mariage par une jeune femme de 26 ans [82] avant que cette dernière ne se ravise pour des motifs tout aussi étranges [83]. Le dernier cas connu et qui bat tous les records de popularité avec une moyenne de 800 lettres reçues annuellement : le tueur de masses Anders Breivik (77 meurtres) [84]. Certains vont même jusqu’à s’inscrire sur des sites de rencontres [85], tel Luka Magnotta, celui que la presse avait surnommé « le dépeceur de Montréal », avec comme adresse de retour [86], celle du pénitencier [87] ! Fait troublant, lorsque cette sombre histoire fit la une des médias, nombre de mes étudiantes en criminologie se disaient littéralement fascinées par le personnage androgyne, allant jusqu’à me demander qu’elles procédures entreprendre auprès des autorités pour aller lui rendre visite… Cette attirance morbide pour la délinquance sexuelle figure depuis les deux dernières décennies au tout premier plan de la recherche en criminologie. Plus le mâle est violent et dominant, plus grande est l’attraction voyeuriste pour les histoires criminelles, aussi crapuleuses et paradoxales soient-elles. L’industrie du roman policier et de son adaptation cinématographique, là non plus, ne s’y trompe pas [88].

Cette hybristophilie de type passif qu’il y a entre toutes ces femmes à l’extérieur des murs et l’employé(e) qui, séduite, manipulée ou non, tombe éperdument amoureuse d’un détenu, relève du sauvetage, de l’amante, de la génitrice par substitution, celle qui peut encore le sauver, lui donner ce qu’il n’a « jamais » reçu dans son enfance [89]. Se sentant investi d’un réel pouvoir où le détenu finit par se transposer en victime d’une organisation étatique et insensible à la souffrance humaine, l’employé(e) a la certitude d’être devenu la seule et unique personne à être capable de le comprendre. Suscitée et entretenu par la privation liée à l’enferment, quoiqu’il est pu faire, il lui a pardonné [90]. À l’instar de cette Française qui, après avoir entretenu des liens épistolaires avec un détenu condamné à la peine capitale pour trois meurtres perpétrés aux États-Unis, laquelle a fini par se marier en prison [91], certaines de ces femmes deviennent de véritables militantes et parfois des activistes lorsque le débat devient politique [92].

L’hybristophilie agressive. Relation toxique, perverse et létale à l’opposé du fantasme amoureux, platonique ou finissant par se concrétiser par un mariage, nous retrouvons ce que la chronique des médias nomme : couple maudit, duo infernal, monstres bicéphales. Généralement, une complicité dans un agir criminel majeur où la femme va participer activement à des agressions sexuelles souvent concomitantes à un ou plusieurs meurtres [93]. Ce duo repose généralement sur une sexualité dépravée où la victime chosifiée peut tout aussi bien être un enfant, une femme qu’un jeune homme. Pour ne prendre que quelques exemples qui ont largement défrayé la chronique des médias, pensons à Monique Olivier (affaire Fourniret) [94], Michelle Martin (affaire Marc Dutroux) [95], Karla Homolka (affaire Paul Bernardo) [96], Susan Atkins (dossier Charles Manson) [97], Linda Brewer (affaire Robert Lee Yates) [98], Myra Hindley (affaire Ian Brady) [99], Rosemary Letts (affaire Fred West) [100], Terri-Lynne McClintic (affaire Michael Thomas Rafferty) [101],  Martha Milton (affaire Raymond Fernandez) [102], Catherine Margaret (affaire David John Bernie) [103], Charlene Williams (affaire Gerald Gallego) [104], Cynthia Coffman (affaire James Marlow) [105], Judith Ann Adams (affaire Alvin Neelley) [106], Fayw Della Wilson (affaire Ray Copeland) [107], Caril An Fugate (affaire Charles Starkweather) [108], Dena Riley (affaire Ricky Davis) [109] ou de Inessa Tarverdiyeva (affaire Roman Podkopayev) [110].

Cette hybristophilie de type agressif peut, des années durant, couver à l’état latent et ce n’est qu’au hasard des circonstances qu’elle peut se matérialiser au grand jour. L’élément déclencheur ? L’homme que la femme rencontrera sur son chemin. Telle cette criminologue qui, ayant entretenu une correspondance avec deux détenus, dont un meurtrier sexuel incarcéré au pénitencier de Port-Cartier [111], fut découverte en 2002 suite à une fouille de cellule. Accusée l’année suivante pour incitation à agresser sexuellement des personnes ciblées dans son propre entourage (une femme et ses deux enfants) et estimant que les lettres échangées avec les deux détenus ne constituaient pas un véritable complot criminel, mais se situant plutôt dans la zone des fantasmes d’une femme ayant de fortes carences affectives, cette dernière finira par être acquittée après 13 mois de détention [112].

Sans cette découverte au hasard d’une fouille de cellule, aurait-elle réagi à temps en faisant appel à une aide extérieure ou au contraire, se serait-elle laissée emporter dans une spirale démoniaque allant jusqu’au meurtre ?

Pourquoi cette attirance sur le fil du rasoir ?

Avant de nous lancer dans une série d’explications hors du tapage médiatique qui semble n’y voir que des histoires d’amour à l’eau de rose alors que ce type de comportement frise l’aveuglement (d’où la sévérité des peines), cette attirance physique et mentale du professionnel à l’égard d’une personne détenue démontre un profond déséquilibre prenant racine dans la personnalité même de ce dernier [113].

Attraction fatale du qui fait quoi, comment,, avec qui, depuis quand et surtout pourquoi ? En prison, alimentée par le manque et le vide affectif, toute forme d’attention que cela soit un simple bonjour, un sourire, une poignée de main ou une oreille attentive ne peut être ressenti et interprété que de manière disproportionnée. Peu importe, son statut professionnel, la femme plus que l’homme travaillant dans une prison pour femmes, se voit mis sur un piédestal. Ses rapports avec le ou les détenus seront souvent perçus et interprétés comme une faiblesse, voire une grande naïveté de la part du personnel masculin, qui plus est si cette dernière a le moindrement un certain charme lié –subjectivement– à une physionomie retenant l’attention masculine aussi bien du côté des détenus que du personnel en place. Les rumeurs et la suspicion ne tarderont pas à se faire entendre tant du côté des employés en uniformes qui se sentiront quelque peu lésés par rapport à l’attention portée par l’employée à l’égard des détenus, que des détenus eux-mêmes qui se demanderont ce qu’elle est venue faire dans un milieu où règne mille et une frustration aux attentes jamais comblées sinon par l’imaginaire [114]. Sur le plan de l’éthique et de la déontologie, les relations affectives entre professionnel(le) et détenu(e) ne peuvent qu’être inégales puisque l'un est vu comme l'expert en charge du dossier criminel et le second comme un justiciable ayant des comptes à rendre. Autrement dit, la personne détenue est dans un état de vulnérabilité et d'influençabilité. Les relations sexuelles ou amoureuses qui se créent dans un tel contexte se situent dans l’inégalité et où la réciprocité entre deux êtres qui disent s’aimer, n’existe pas. Il y a nécessairement un déséquilibre de pouvoir lié à l'influence et aux effets transférentiels de l’employé(e). De plus, ce déséquilibre en milieu fermé demeure totalement irréaliste quant au développement d'une relation intime exempte d'ambigüité et de préjudices où tout, question de temps, finit par se savoir [115].

Il existe un certain nombre d’indices suggérant que l’employé(e) transgresse les limites de la relation d’aide avec une personne détenue :

1) En lui consacrant plus de temps que nécessaire pour répondre aux attentes liées à la tâche;

2) Lui parler de ses problèmes personnels;

3) Soigner plus que d’habitude son apparence vestimentaire;

4) En arriver à penser souvent à lui une fois à l’extérieur des murs;

5) Être sur la défensive lorsque quelqu’un vous fait une remarque sur vos rapports avec l’intéressé ou vous pose des questions à son sujet;

6) Hésiter ou être embarrassé (sauf pour des raisons de confidentialité) à discuter avec vos collègues de vos activités avec le détenu en question;

7) Finalement, ne pas tenir compte des politiques internes de l’établissement tel que fixer un rendez-vous en dehors des heures régulières de travail.

Chez l’employé(e) en proie à une telle situation et qui peut finir consciemment ou non par se complaire dans ce jeu de séduction apparemment inoffensif, du moins au début, six phases peuvent être déterminantes dans leur gradation : l’état émotionnel, l’empathie, un cas qui retient plus l’attention qu’un autre, une prise de contact semblant anodine et routinière, l’attouchement jusqu’à la relation physique puis la chute dans le vide. Toutes ces phases se font par étapes. Voyons cela d’un peu plus près.

Un état émotionnel. La nature et la charge de travail, la répétition de certaines tâches, l’imprévisibilité du milieu toujours en urgence et dans un contexte de violence à l’état latent, l’adaptation à de nouvelles normes, procédures et changements de politiques internes, le manque de soutien et de reconnaissance des superviseurs immédiats, les conflits de rôle entre membres du personnel, détenus et une direction qui ne veut surtout pas de vague, s’ajoutent l’usure compassionnelle au regard d’une population dysfonctionnelle dans pratiquement toutes les sphères de la vie sociale et active, un équilibre parfois précaire entre le travail et la vie familiale, de possibles soucis financiers, un désamour au sein du couple (séparation, divorce) ou être taraudé par des situations conflictuelles qui ne font que s’accumuler les uns après les autres [116]. L’ensemble de ces situations éprouvantes sera vécu différemment selon le tempérament, le caractère, les acquis, l’expérience, l’âge et la capacité de communiquer ou non ses émotions et surtout d’y faire face. Cet état émotionnel peut véritablement fragiliser et rendre vulnérable l’employé(e) [117].

L’empathie. À ne pas confondre avec la sympathie, l’empathie, cette capacité à se mettre à la place de l’Autre [118], prend toute son ampleur dans un face à face et dans l’exiguïté d’un bureau impersonnel, froid et qui, au fil des jours, va servir de caisse de résonnance à un récit de vie que l’employé(e) ne rencontre pas tous les jours au-delà des murs. Un récit qui peut le marquer et où l’intronisation du secret, en voulant se protéger, finit par avoir l’effet inverse. Il n’est plus question de portes qui s’ouvrent et se ferment sur la promiscuité, mais d’un vécu partagé dans un silence monacal entre deux êtres.

Un cas qui retient plus l’attention qu’un autre. Au contenu du récit mêlé d’échecs, souvent de maltraitance, parfois de remords liés à l’enfermement (rarement pour les victimes elles-mêmes), des habitudes se créent. Même à sens unique, l’employé(e) et le détenu s’apprivoisent après seulement deux ou trois rencontres. De son côté, l’employé(e) remarque que cette personne souvent condamnée à une lourde peine ne réagit pas, ne parle pas, ne se tient pas comme les autres détenus, mais se singularise au contraire par une multitude de détails sublimés sous une forme ou une autre : l’aspect physique, le regard, la voix, le cas échéant la sensualité n’y est pas étrangère (érotisation corporelle). Sensible, la personne détenue lui fera sans doute comprendre que si elle l’avait connu auparavant, elle n’en serait certainement pas là aujourd’hui (érotisation psychologique). L’employé(e) finit par apprécier être en sa présence. Les entrevues tournent rapidement aux discussions informelles. L’employé(e) vérifie à quand la prochaine rencontre sur son calendrier et le soir, en rentrant chez lui, il a une pensée pour cet Autre, resté seul là-bas au milieu de tous ces individus qui pourraient lui faire du mal. L’employé(e) imagine le pire… Un pas vient d’être franchi.

Une prise de contact semblant anodine et routinière. Ce qui s’inscrivait jusque-là dans une démarche régie dans le cadre de son travail est perçu par l’employé(e) comme une communion, quelque chose de sacré, d’intime et de plus en plus personnel. Alors que l’employé(e) le sait, qu’il ressente pleinement des sentiments entre interdits et amorce d’une faute professionnelle grave, son ambivalence l’amène à se taire [119]. Et puis, il ne s’est toujours rien passé, du moins pas encore, ce qui le rassure dans la continuité de ses rencontres de moins en moins espacées dans le temps. Il pourrait demander une réaffectation ou une mutation, mais il en est incapable. Il est déjà trop tard. Et puis, une telle rupture équivaudrait à une trahison. Un abandon. Dans la routine des jours qui se suivent et se ressemblent, l’employé(e) renait à travers cet Autre qui n’est pourtant pas libre de ses mouvements. Sans machine à remonter le temps, l’employé(e) lui, semble désormais incapable de rebrousser chemin. Il peut même, sous une forme ou une autre, entrer en rébellion quant au mode de fonctionnement de la prison, demander un assouplissement de certaines mesures liées au règlement interne. Son engagement, sa loyauté envers l’organisation n’a plus tellement de sens. À l’inverse de la personne retenue captive, l’employé(e) ressent au contraire une soif de liberté, d’aventure, d’un ailleurs, loin de ce qui, jusque-là, l’étouffait dans son train-train quotidien. Pour le professionnel en situation d’autorité, l’alliance thérapeutique vient définitivement d’être rompue.

L’attouchement jusqu’à la relation physique. Dans un milieu aussi dur, aussi sombre et placé sous un contrôle omniprésent où tout le monde surveille tout le monde, une déclaration d’amour écrite ou verbale, un simple geste échangé et l’employé(e) finit par tomber devant celui ou celle qui vient de redonner un sens à son existence au point d’en oublier toutes ces caméras… ce courrier qui est lu… ces fouilles aléatoires, ces informations confidentielles où la délation règne en maîtresse des lieux lorsque l’on donne à l’un ce que les autres n’ont pas [120]

La chute dans le vide. Après avoir éprouvé des difficultés d’ordre cognitif, d’un sentiment d’euphorie à un isolement de plus en plus insoutenable, d’une dissociation avec le monde extérieur, d’un envahissement émotif au jour le jour en passant successivement d’un état dépressif et confus avec parfois des idéations suicidaires nourries par la peur des autorités en place et la cristallisation d’une méfiance devenue maladive, c’est la découverte. Autrement dit, la chute de l’employé(e) dans le vide au vu et au su de tous. La terre semble s’être ouverte sous ses pieds et plus personne pour lui venir en aide ou l’écouter.

Quelles solutions apporter à cette réalité ?

Il n’y a pas de recette miracle, car nul n’est à l’abri de devoir un jour affronter cette ligne ténue à ne jamais franchir, surtout pas dans un monde comme celui des prisons. Toutefois, pour contrer cette réalité qui n’est ni éparse ni isolée dans le temps, il y a lieu de prendre des mesures préventives ne serait-ce que de reconnaître ce problème et de ne surtout pas feindre l’ignorer ou de le cacher sous le tapis des apparences et être ainsi, pour l’administration pénitentiaire, beaucoup plus en mesure de revoir la qualité de son recrutement, de sa formation, de cibler les personnes dotées de compétences réelles ou susceptibles de les développer si on leur en donne véritablement l’occasion; de former et par-dessus tout de maintenir un niveau de connaissances mises à jour en prenant exemple sur ce qui se fait déjà ailleurs; d’offrir une formation plus adéquate aux cadres responsables des effectifs assignés sur le terrain; d’évaluer la prestation des connaissances (contrôle de qualité), de maintenir l’excellence dans la diversité, d’opérationnaliser de façon la plus efficace possible les changements escomptés, d’optimaliser les communications internes et externes, de développer et de maintenir une plus grande efficience dans le travail à accomplir et finalement, en renforçant les pratiques de gestion à travers une communication saine et durable.

Conclusion

Cela étant, sentir de l’attraction pour une personne détenue ne relève pas en soi d’une transgression éthique, mais réagir adéquatement et promptement pour la contrer demeure une responsabilité éthique et professionnelle qui incombe à tout intervenant en milieu carcéral. L’important est de savoir être à l’écoute et ne pas avoir peur de ce que l’on ressent, d’en parler en équipe ou avec des personnes qui nous sont plus proches et de reconnaître que nous avons tous nos limites en brisant l’isolement.

Prendre un recul régulier sur ses actions, sur ses attitudes, sur son comportement, sur ses relations (par exemple, à la fin de chaque journée ou de chaque entrevue) afin d'éviter d'être pris dans la situation au moment où l’on se rend compte que quelque chose d’inhabituel est en train de se passer. Comme tout et chacun, la vie familiale et le travail peuvent être parsemées d’obstacles et rendre encore plus vulnérable la personne en l’isolant davantage. Il y a alors moyen d’utiliser des ressources mises à la disposition du personnel tel que le Programme d’aide aux employés (PAE) utilisé dans tous les ministères de la Fonction publique canadienne [121]. Programme établi sous le sceau de la confidentialité, lequel traite de sujets aussi variés que la violence conjugale, les addictions, les différends dans les relations de travail [122]. Puis de développer, de maintenir un environnement de travail constructif et en toute collégialité, être reconnu dans ce que l’on accomplit en exerçant ses qualifications, son jugement et ses prises de décision. Le reste appartient à la personne entre faire et ne pas faire.

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[1] Dans un sondage effectué par le Galt Global Issue en 2015, 63% des salariés canadiens reconnaissent avoir eu une relation amoureuse avec une personne de leur milieu professionnel. En France, 30% des couples se seraient formés sur leur lieu de travail (Gaignaire, 2015).

[2] Amaral, 2006; Boyd, 2010; Salvaggio et coll., 2011; Soares, 2013; Williams, Giuffre et Dellinger, 1999.

[3] Byrne, 2009;

[4] Le Verge, 2008.

[5] Baur, 1996; Crowden, 2008; Dahlberg, 2014; Gabbard, 1999; Lassonde, 2009;

[6] Devoir, Le, 2015; Gehlbach, Brinkworth et Harris, 2012.

[7] Gouvernement du Canada, 2011a.

[8] Même les recherches les plus poussées qui soient sur la profession sont tenues de ne pas aborder cette délicate question (Bensimon, 2004; 2006a, 2006b).

[9] Au regard du Code de discipline du Service correctionnel du Canada, commet une infraction l’employé qui :

c) établit avec un délinquant ou un ancien délinquant, ou avec les amis ou parents d'un délinquant ou d'un ancien délinquant, des relations personnelles ou d'affaires quelconques qui ne sont pas approuvées par son supérieur autorisé;

d) donne un cadeau, une gratification, un bénéfice ou rend un service à un délinquant ou à un ancien délinquant, à un ami ou parent d'un délinquant ou d'un ancien délinquant, ou en reçoit de lui, ou participe à des transactions commerciales personnelles avec lui (Gouvernement du Canada, 2011b).

[10] J’ai pu relever près de 300 cas médiatisés entre 2005 et 2015, aussi bien à travers le continent nord-américain qu’en Europe.

[11] Pour éviter ici toute discrimination, le mot « employé(e) » est utilisé aussi bien pour l’homme que pour la femme.

[12] Cheeseman et Worley, 2008; Coppola, 2007; Marquart, Barnhill, et Balshaw-Biddle, 2001; Simpson, 2014.

[13] Basha, 2015; Broder, 2012; DelaTorre, 2015; Frouin, 2014; Mullen et Simon, 2015; Remnik, 2015; Seguin, 2014.

[14] Bee, 2015; Schmuck, 2016.

[15] Beijersbergen, 2015; Bensimon, 2012; Morris et Worrall, 2014; Smith et Loomis, 2013.

[16] Cheeseman, 2013; Liebling, Arnold et Straub, 2011; Moss, 2015; Teichner, 2008.

[17] Gaulejac, de, 1996.

[18] Goodman, 2013.

[19] Sigler, 2013.

[20] U.S. Department of Justice, 2003; U.S. Government, 2009.

[21] Government, 2009.

[22] Beck, 2013b.

[23] Staff Sexual Misconduct Implications of PREA for Women Working in Corrections.

[24] Nink, 2008; Rojas, 2015; Tieman, 2014.

[25] Gallagher, 2016.

[26] Immarigeon, 2014; Virella, 2011.

[27] Beck et coll., 2013b; Blackburn et coll., 2011; Ducan, 2013; Townsend, 2015.

[28] Organisation des Nations Unies, 2008.

[29] Surveillant(e) de prison. L’agent de correction, intervenant(e) de première ligne, demeure la traduction littérale de correctional officer pour les établissements fédéraux en Amérique du Nord et de guards (gardes) dans les prisons. Une terminologie définie dans le Code criminel canadien et qui se retrouve également dans la plupart des pays anglo-saxons.

[30] Casoni, 2007.

[31] Blasko et coll. 2015; Crewe, Alison et Hulley, 2011; Hackett, 2011; Molleman et van der Broek, 2014; Nicolas, 2013.

[32] Actu pénitentiaire, 2015a, 2015b; Radio Canada, 2014; Riordan Seville, 2010; Wilson, 2013.

[33] Hall, 2014; Megerian, 2010; Smith, 2014; Tozer, 2008.

[34] Faulkner et Regehr, 2011; York, 2013.

[35] Morissette, 2003.; TVA Nouvelles, 2010.

[36] Bessin et Lechien, 2003; Brandt, 2014; Calderwood, 2015; Hoey et Reiser, 2015.

[37] Sweigart et Seitz, 2014.

[38] Helsel, 2016.

[39] CBC News, 2016.

[40] Dancoing, 2012; Durand-Souffland, 2012; Égré, 2015; Gougeon, 2012;

[41] CBS News, 2013.

[42] Figaro, Le, 2013a.

[43] Figaro, Le, 2013b; Saillant, 2014.

[44] Harris, 2014.

[45] American Correctional Association, 2011; Beck et coll., 2013a; Mazza, 2012-2013; Smith, 2012.

[46] Thibault, 2013.

[47] Associated Press, 2015;

[48] La Dépêche du Midi, 2004; Lefebvre, 2013; Napier, 2015; Piquemal, 2015.

[49] Peters, 2015; Winters, 2012.

[50] Giebel et Elbert, 2014.

[51] Sudinfo.bel, 2014.

[52] J’ai personnellement connu une vingtaine de cas (agentes de correction, psychologues, institutrices, criminologues, stagiaires, étudiantes).

[53] CanCrime, 2009.

[54] Horlans, 2015.

[55] American University Washington College of Law, 2012.

[56] Gardian, The (2014).

[57] Gonçalves, 2012.

[58] Barth, 2012.

[59] Great Falls Tribune, 2014; Walker, 2015.

[60] Mannix, 2015; Observatoire international des prisons – section française, 2016.

[61] Smith et Varussi, 2007.

[62] Shedding of the Ego, 2015.

[63] Money, 1986; Vitello, 2006; Watt, 2015.

[64] Samuel, 1939.

[65] Winkelstein, 2009.

[66] MacDonald, 2001. 

[67] Moscovici, 2011;

[68] Kelly, 2016.

[69] Gurnham, 2014; Oliveira, 2005; Sltakin, 2008.

[70] Leonard, 2014; Ramsland, 2010.

[71] Bonn, 2014; Brown, 2010; Gardian The, 2003; Linedecker,1993.

[72] Blindel, 2012.

[73] Sun The, 2015.

[74] Nimy, 2015.

[75] Swindon, 2015.

[76] Fischer, 2005.

[77] Webb, 2013.

[78] Parker, 2014.

[79] Op. cit.

[80] Roth-Puyo, 2009.

[81] Sennen, 2014.

[82] Quillet, 2014a.

[83] Hooton, 2015.

[84] AFP, 2015.

[85] Canadian Press, The, 2015.

[86] Il est à noter que l’accès à Internet est formellement banni dans tous les établissements carcéraux nord-américains.

[87] Quillet, 2014b

[88] Schmid, 2005; Toufexis, et Towle,1994; Vicary et Fraley, 2010.

[89] Sutton, 2013.

[90] Isenberg, 1991; Murphy, 2015; Willcox-Bailey,1999.

[91] Figaro, Le, 2014.

[92] Jones, 2010; Scott, 2007.

[93] Cardi et Pruvost, 2011; Gavin et Porter, 2015; Gurian, 2013; Motz, 2014.

[94] Perron, 2008.

[95] Lavachery et Nicolas, 2001.

[96] Williams, 1996.

[97] Atchison et Heide, 2011.

[98] O’Neill, 2015.

[99] Tonkin, 2016.

[100] Woodrow, 2011.

[101] Vronsky, 2012.

[102] Rosenfeld, 2009.

[103] New Idea, 2009.

[104] CBS Sacamento, 2013.

[105] Wride, 1992.

[106] Krajicek 2014.

[107] Los Angeles Times, 2004.

[108] Robinson, 2014.

[109] Rice, 2012.

[110] Stewart, 2013.

[111] Établissement à sécurité maximum situé au Québec.

[112] Myles, 2003.

[113] Sansone et Sansone, 2010; Sharma, 2003.

[114] Ross, 2013.

[115] Pollock, 2012.

[116] Bensimon, 2012.

[117] Jones, 2015.

[118] Brunel, 2012.

[119] McCampbell, Allen et Ault, 2005.

[120] Worley, Tewksbury et Frantzen, 2010.

[121] Santé Canada, 2013.

[122] Bensimon, 2010.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 23 février 2018 15:55
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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