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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Petite bibliothèque d’anthropologie médicale. Une anthologie. [Tome I] (2002)
Présentation


Une édition électronique réalisée à partir du livre de M. Jean Benoist, Petite bibliothèque d’anthropologie médicale. Une anthologie. [Tome I]. Paris : A.M.A.D.E.S., Diffusion Karthala, 2002, 363 pp. [Autorisation formelle accordée par l'auteur, le19 mai 2008 de diffuser ce livre dans Les Classiques des sciences sociales.].

Présentation

Qui n’a rêvé de saisir d’un coup d’œil le panorama de ce que d’autres ont pensé, vécu, écrit sur le thème qui le préoccupe ? Or, malgré les lectures accumulées, tout semble se passer comme si la mémoire fuyait, à la façon du paysage vu d’un train en marche : ce qui est récent est bien perçu, net, évident, puis à mesure que passe le temps, tout se fond dans un tableau général, de moins en moins précis, et le détail que l’on cherche à retrouver est devenu inaccessible.

Mais surtout, il y a tout ce qu’on n’aura jamais lu…

C’est de telles réflexions qu’est née cette anthologie. Elle offre une vue panoramique, grâce à cette immense réserve de connaissances que sont les comptes-rendus parus dans des revues scientifiques. Dans cette réserve, souvent négligée, sont enfouis les multiples aspects de l’anthropologie médicale, depuis son cœur jusqu’à ses frontières fort perméables avec l’anthropologie générale, la religion, l’épidémiologie ou la santé publique. Rédigées souvent par des experts en la matière, ces analyses présentent, puis commentent, un livre. Certaines sont plus précises que d’autres, mais je me suis efforcé ici de ne retenir que des contri­butions qui apportent de l’information au lecteur, et qui concernent des livres qu’il a intérêt à découvrir, même s’ils font parfois l’objet d’une appréciation qui les conteste. Je n’ai pas hésité à élargir le champ couvert, en direction d’ouvrages qui, sans être à proprement parler au centre du thème de cette anthologie, l’enri­chissent par des données ou des points de vue novateurs.

Parmi ces livres, on en trouvera donc quelques-uns qui sont devenus des classiques, d’autres qui peuvent sembler mineurs, tandis que certains, peu connus, seront des découvertes pour le lecteur. À eux tous, ils construisent le paysage d’une anthropologie tournée vers la façon dont les sociétés perçoivent, définissent et expliquent ces agressions que sont la maladie et la mort, et les moyens qu’elles emploient pour prendre en charge les demandes de ceux qui les subissent. Par-delà l’immédiateté du mal et de la mort, ce sont des cadres de réponses aux énigmes que sont le corps et la vie qui se dégagent alors.

Car le champ de l’anthropologie médicale est fort large ; d’ailleurs, comme tout ce qui touche aux soins, il est plus un carrefour où convergent de multiples voies qu’un territoire bien clos : outre ce qui est directement concerné par le fait médical, y affluent le sacré et les religions, la botanique, l’histoire des idées et les forces et équilibres de pouvoir au sein des sociétés, et cette anthologie reflète bien cette réalité chatoyante.

Comme il est de pratique générale dans la communauté scientifique internationale, l’expression d’« anthropologie médicale », ne se limite donc pas à l’acception étroite que certains combats d’arrière-garde franco-français auraient voulu lui assigner. Pas plus que l’anthropologie religieuse ne se limite aux religions codifiées de l’Occident, ou l’anthropologie culturelle à la culture au sens du « ministère de la culture », l’anthropologie médicale ne se cantonne à ce que prennent en compte les médecins. La légitimité de sa dénomination tient justement à cette largeur de son horizon. L’anthropologie médicale implique que l’attention se porte sur tout ce à quoi on « remédie » en prenant soin de celui qui demande aide : elle traite du malheur, de sa gestion, de son interprétation ; elle dépasse le corps, ses agressions et ses lésions, et porte sur les voies multiples par lesquelles les sociétés ont donné des réponses aux questions que le fait d’être vulnérables, souffrants et mortels pose à toute l’humanité et à chaque individu.

Cette anthologie est certes loin d’être complète. Son mode de constitution impose certaines contraintes, du fait que certains ouvrages n’ont malheureusement pas fait l’objet de recensions dans les revues consultées, du moins dans celles qui ont accepté que nous reproduisions des textes qu’elles avaient publiés. Nous n’avons pas eu de refus, en fait, mais quelques absences de réponse qui ont contraint à limiter le champ couvert. D’autre part, au moins dans ce premier essai, il aurait semblé trop lourd d’aller puiser dans des revues en d’autres langues et de s’imposer des traductions. La sélection des analyses a posé quant à elle deux problèmes : certains ouvrages ont été l’objet de nombre de comptes-rendus entre lesquels il a fallu choisir. On a privilégié d’une part ceux qui donnaient un résumé clair et complet du livre, d’autre part ceux qui en faisaient une véritable analyse, appuyée sur un point de vue théorique ou personnel nettement exprimé, mais on ne peut en la matière éviter un certain arbitraire. Malheureusement il a été nécessaire de se contenter parfois de comptes-rendus plus sommaires afin qu’un bon ouvrage ne soit pas absent de ce volume. On a éliminé quelques ouvrages dont les comptes-rendus montraient les insuffisances majeures, mais cela n’a été fait que rarement, de façon à laisser ouvert le spectre des textes présentés.

Parmi les absences, on pourra noter quelques ouvrages français importants, et beaucoup d’ouvrages parus en d’autres langues. L’importante production en anglais, bien que d’une qualité très inégale et sujette à de nombreuses répétitions au long des fluctuations des modes en matière de « théorie » a beaucoup plus à apporter qu’il n’y paraît ici, et on s’efforcera ultérieurement de parer à ces limitations.

Je tiens à remercier tous les responsables des revues qui ont aimablement autorisé la reproduction de ces extraits, et j’en profite pour souligner l’importance des revues d’anthropologie. Elles seules permettent de saisir le mouvement de la pensée en marche, de la recherche qui se fait. La pratique de plus en plus fréquente des numéros thématiques permet au lecteur de s’orienter dans la multi­tude des publications.

Nous donnons en fin de ce volume les adresses des revues qui ont collaboré à cette entreprise, et nous conseillons aux lecteurs, surtout à ceux qui ne viennent pas directement d’une formation en anthropologie, de les suivre régulièrement. 

Jean Benoist



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 22 mai 2008 9:46
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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