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AUTOUR DE JACQUES LAVIGNE,
PHILOSOPHE
Avant-propos
La méthode c'est (aussi) le choix de son point de départ et celuici peut être très simple. Au tout début donc, tout ce qu'il pourrait y avoir c'est quelque chose d'ordinaire comme la mention d'un nom et une simple question d'attitude, de présence et d'attention. Ensuite, tout le travail de la recherche qui n'aurait peutêtre pas eu lieu sans un pressentiment , tout ce travail pourrait bien, luimême, être simplement soutenu par un sentiment.
Ces pages, je les ai écrites et ces textes, retrouvés et rassemblés, à la fois pour moi et par amitié. En somme, ce sont des notes et des matériaux d'un travail de lecture, les unes rédigées et les autres rassemblés avec toute l'attention qu'impriment, sur le travail de la lecture, un sentiment d'amitié et le souci d'une pensée partageable.
L'usage que je fais de la citation donne ce qu'on pourrait appeler un architexte, un texte collectif. L'architexte est l'expression et la mesure d'une présence et d'une attention qui collectivisent le texte, en ce sens qu'elles permettent, tout à l'a fois, de retrouver et de produire un texte collectif toujours à réécrire et qui se récrit sans cesse luimême.
Mon texte est un fragment d'une histoire parabiographique toujours à faire. L'histoire parabiographique se révèle d'abord sous la forme d'un « texte autour de » se développant à partir d'un élément biographique ou d'une biographie, pour dessiner, par associations et distanciations, un moment d'une histoire plus large. Comme méthode d'accompagnement de la recherche en histoire des idées et de la philosophie au Québec, ce mode d'histoire produit donc un texte autour d'une vie intellectuelle par exemple, celle d'un philosophe tel que Jacques Lavigne texte qui, [8] élargi, vient proposer une version d'un moment de l'histoire de la pensée ici. Les exigences de cette méthode sont la précision et l'exactitude, l'attention 'aux faits et aux circonstances, l'intuition des rapports et le souci de la vérification, l'intention d'écrire l'histoire sans conter de contes ni faire d'histoires.
Il vient un moment où l'exigence vécue de la présence à ce qu'il y a de plus près de soi nous fait soupçonner les livres et les textes étudiés jusquelà de n'être ni les bons livres, ni les bons textes. Alors, on commence à lire autre chose et autrement. C'est, entre autre, ce à quoi nous invite Roland Houde, auteur d'Histoire et philosophie au Québec (1979) où il ne manque pas de mentionner le nom de Lavigne. Je veux lui exprimer mes remerciements et mon amitié et saluer de même Jacques Lavigne, en leur offrant ce fragment de mes recherches en philosophie québécoise.
J.B.
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