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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Louis Balthazar, Conscience nationale et contexte international”. (1991)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Louis Balthazar, Conscience nationale et contexte international”. Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Réjean Pelletier, Guy Laforest et Vincent Lemieux, Le Québec et la restructuration du Canada, 1980-1992: enjeux et perspectives, chapitre 2, pp. 31-48. Québec: Éditions du Septentrion, 1991, 312 pp. [Autorisation de diffuser toutes ses publications accordée par l’auteur le 9 octobre 2004.]

Introduction

La conscience nationale, c'est-à-dire le sentiment d'appartenir à une nation accompagné d'une valorisation de cette appartenance, ne constitue pas un phénomène spontané. Comme toutes les autres prises de conscience qui se manifestent au sein d'une population, celle qui consiste à identifier un espace national est invariablement stimulée par le discours et l'action de certains leaders d'opinion, de certaines élites. 

Faudrait-il pour cela considérer l'éclosion d'une conscience nationale comme le pur produit imaginaire d'une propagande savamment orchestrée ? À la suite de plusieurs analystes de la question nationale et du nationalisme, je crois plutôt qu'il se trouve, à la base de l’œuvre des élites, un sentiment national bien réel qui est la résultante de conditions socio-historiques concrètes [1]. Comme l'écrit Herbert C. Kelman, une élite ne peut réussir à activer la conscience nationale si n'existent pas des sentiments nationaux à mobiliser [2]

En plus de ces sources internes complexes, on peut encore déceler, à l'origine du mûrissement d'une conscience nationale, l'influence du contexte international dans lequel se situent les membres potentiels ou actuels d'une nation donnée. C'est ainsi que le sentiment national s'est manifesté, tout particulièrement en Europe au cours du 19e siècle, mais aussi en d'autres lieux et d'autres temps, en réaction à des événements internationaux et à l'évolution du système international. Le Québec moderne ne fait pas exception à cette règle. Ses élites nationalistes ont subi une forte influence de l'extérieur, alors qu'une certaine trame internationale agissait aussi sur la population dans son ensemble. Cela est vrai de toute la période qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale et davantage encore de la décennie des années quatre-vingt. Enfin, l'accession du Québec à un nouveau statut, si jamais cela se produit sous la forme d'une certaine souveraineté, ne pourra se définir autrement qu'en fonction du contexte international. 

Ce chapitre a pour objet de faire état de la dialectique nationale-internationale dans le cas du Québec moderne. La conscience nationale québécoise sera considérée comme un effet de la conscience internationale de certaines élites aussi bien que des contextes internationaux des trente dernières années. Le contexte récent et celui d'une éventuelle souveraineté feront l'objet d'une attention particulière. Mais auparavant, il importe de situer brièvement l'apparition et le développement des sentiments d'appartenance nationale en fonction de l'évolution du système international.


[1]     Voir en particulier Karl Deutsch, Nationalism and Social Communication, Cambridge, MA, M.I.T. Press, 1966 et Tides Among Nations, New York, The Free Press, 1979, p. 297 ss. ; Hans Köhn, The Idea of Nationalism, New York, Macmillan, 1956 ; Herbert C. Kelman, « Patterns of Personal Involvement in the National System : A Social-Psychological Analysis of Political Legitimacy » in James N. Rosenau, ed., International Politics and Foreign Policy, New York, The Free Press, 1969 ; Anthony D. Smith, Theories of Nationalism, London, Duckworth, 1983 ; Ernest Gellner, Nations and Nationalism, Ithaca, N.Y., London, Cornell University Press, 1983, p. 61.

[2]     « All nationalist movements are in part acts of creation, in which an enterprising elite - in the pursuit of its own ideology and interests - takes the leadership in mobilizing national sentiments. Such an elite cannot succeed, however, unless there are national sentiments to be mobilized. Both the Israelis and the Palestinians have amply demonstrated the existence and authenticity of such national sentiments ». Hebert C. Kelman, « Social-Psychological Dimensions of Nationalism and National Identity », address prepared for presentation at the 21st International Congress of Applied Psychology, Jerusalem, July 17, 1986. Texte ronéotypé, Harvard University, p. 23.

Retour au texte de l'auteur: Louis Balthazar, politologue, Université Laval Dernière mise à jour de cette page le Mercredi 17 août 2005 19:19
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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