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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Louis BALTHAZAR, « Le nationalisme autonomiste des Québécois. » Un texte publié dans l’ouvrage sous la direction de Michel Sarra-Bournet, avec la collaboration de Jocelyn Saint-Pierre, LES NATIONALISMES AU QUÉBEC du XIXe au XXIe siècle. Chapitre 14, pp. 195-202. Québec: Les Presses de l’Université Laval, 2001, 364 pp. Collection: Prisme. [Autorisation de diffuser toutes ses publications accordée par l’auteur le 9 octobre 2004.]

[195]

LES NATIONALISMES AU QUÉBEC
du XIXe au XXIe siècle.

QUATRIÈME PARTIE :
Les nationalismes aujourd’hui

Chapitre 14

Le nationalisme autonomiste
des Québécois
.”

Louis BALTHAZAR

Un définit le plus souvent le nationalisme comme une doctrine dont les deux principales propositions seraient les suivantes : 1) le monde est irrémédiablement (sinon naturellement) divisé en nations ; 2) à toute nation devrait correspondre idéalement un État souverain. Cette seconde proposition étant, de toute évidence, irréalisable, on la réduit souvent aux cas singuliers de nations en quête de souveraineté politique. Nationalisme et mouvement souverainiste deviennent ainsi synonymes.

Une telle définition convient assez mal à la situation québécoise. Car, il faut bien le constater, le nationalisme québécois, même au cours des trente dernières années, est un phénomène plus large que l'aspiration à la souveraineté. On peut être nationaliste au Québec sans être souverainiste.

Il est donc plus approprié et plus utile de définir le nationalisme comme un mouvement qui se porte à la défense, à la préservation et au développement d'une identité nationale. Cette définition est d'autant plus opportune qu'elle est susceptible de convenir à un assez grand nombre de manifestations, en particulier dans notre monde contemporain.

J'appelle ici nationalisme autonomiste, faute d'un meilleur adjectif, un mouvement qui vise au maintien et à l'émancipation d'une identité dite nationale ou régionale sans pour autant déboucher sur l'accession à la souveraineté entendue dans son sens classique. Cet autonomisme peut fort bien apparaître comme la voie de l'avenir un peu partout dans le monde. Il caractérise en tous cas assez bien la tendance nationaliste majoritaire au Québec. Il révèle aussi la modération du nationalisme québécois et son aptitude à échapper aux perversions de l'effervescence nationaliste.

[196]

L'autonomisme : voie de l'avenir

Les mouvements autonomistes, assez répandus aujourd'hui sur la planète, tout particulièrement sur le continent européen, correspondent bien à une certaine brisure de l'État-nation, à la caducité de plus en plus évidente de cette institution centrale des temps modernes. Sans aller jusqu'à annoncer, comme on le fait trop souvent, l'obsolescence des États-nations qui demeurent toujours fort vivants et agissants, il faut bien se rendre compte que la souveraineté nationale ne peut plus signifier aujourd'hui ce qu'elle signifiait encore il y a quelque cinquante ans. Ce qui serait apparu comme une contradiction dans les termes, en vertu de la définition classique, hobbesienne ou rousseauiste, de la souveraineté, est devenu aujourd'hui un emploi courant. On parle en effet assez fréquemment de souveraineté limitée ou partagée. Cela ne peut que vouloir dire que l'État-nation jacobin un et indivisible n'a plus guère de sens.

Cela signifie, en particulier, qu'il devient de plus en plus illusoire de créer de nouveaux États-nations ou d'envisager la souveraineté comme un absolu. Même le jacobinisme des anciens États-nations est en voie de disparaître.

C'est dans ce contexte qu'il faut voir la résurgence des identités nationales ou régionales. Dans certains cas, surtout là où l'interdépendance économique est peu manifeste, en raison d'un accès récent à l'économie de marché, des petites nations qui se libèrent et se redécouvrent accèdent à la souveraineté. Dans d'autres cas, à l'ouest de l'Europe, par exemple, les identités nationales semblent devoir demeurer en deçà de la souveraineté. Mais la différence est peut-être moins grande qu'il n'y paraît à première vue entre les États baltes, ceux de l'ancienne Yougoslavie et de l'ancienne Tchécoslovaquie, d'une part, et les nations ou régions centrifuges que sont la Bavière, la Catalogne, l'Écosse, la Flandre et la Wallonie d'autre part. Car les nouveaux États à l'est n'aspirent qu'à s'intégrer davantage dans une Europe où leur souveraineté serait fort diminuée ; au point de ne signifier guère plus que l'autonomie croissante des régions d'Europe occidentale.

Quoi qu'il en soit, il semble bien que souverainetés limitées ou autonomies à l'intérieur d'une organisation politique plus large apparaissent comme la meilleure façon de réconcilier les aspirations identitaires des petits peuples et l'appartenance aux grands ensembles. Car il s'agit bien de réconcilier deux grandes tendances plutôt que de les considérer comme des phénomènes antagonistes. S'il se trouve encore toute une [197] intelligentsia pour se contenter de dénoncer les soi-disant « replis identitaires » comme des supercheries et tout ramener à l'individualisme, il existe aussi, fort heureusement, des penseurs libéraux qui envisagent des solutions mitoyennes comme la reconnaissance des autonomies. Stanley Hoffmann, entre autres, entrevoit un nouveau libéralisme international qui :

restreindrait la souveraineté — de telle sorte que les pouvoirs qu'elle comporte pourraient être partagés à l'intérieur et mis en commun à l'extérieur — et limiterait l'autodétermination de telle sorte que les minorités partout pourraient jouir d'un choix authentique entre l'assimilation et la protection de leur caractère distinct et que le désir d'autonomie ne se traduise pas nécessairement par la souveraineté étatique entière dans tous les cas [1].

Autodétermination limitée, protection d'un caractère distinct, désir d'autonomie qui ne se transforme pas nécessairement en souveraineté, voilà bien des traits de ce nationalisme des Québécois qui réclament à la fois un Québec autonome et le maintien de l'union canadienne. Ces Québécois qu'on dit « mous », « branleux », « à cheval sur la clôture » ne sont-ils pas en train de s'inscrire à leur façon dans ce courant mondial ? Car il semble bien que l'autonomisme corresponde à une tendance lourde et persistante du nationalisme québécois.

L'autonomisme tenace des Québécois

Ce nationalisme qui consiste à défendre les compétences québécoises à l'intérieur de la fédération canadienne, on peut le faire remonter jusqu'à Honoré Mercier. Il ne s'est défini toutefois sous une forme vraiment moderne que depuis la Révolution tranquille. Il consiste essentiellement à assurer l'émancipation des Québécois francophones au moyen d'un réseau de communication unique en Amérique du Nord sous la gouverne d'un État québécois. Il se dresse à l'encontre de l'évolution d'un État-nation canadien qui tend à réduire l'importance des autorités provinciales dans la fédération canadienne.

C'est pourquoi tous les gouvernements québécois, depuis celui de Jean Lesage, ont insisté sur la nécessité d'une réforme sérieuse du fédéralisme canadien qui reconnaîtrait et sanctionnerait la prétention de l'État québécois à être plus qu'un État provincial et à se définir comme un État national ou tout au moins à présider aux destinées d'une société distincte. Voilà ce qu'on entend habituellement par [198] « fédéralisme renouvelé », cette option que la majorité des Québécois privilégie, d'après la quasi-totalité des sondages, depuis plus de trente ans.

D'un sondage à l'autre, les Québécois reconnaissent le Québec comme leur première allégeance, leur patrie sinon leur nation. Mais ils tiennent aussi à leur appartenance canadienne, au pays du Canada considéré comme une grande fédération décentralisée. Ils préfèrent donc invariablement le fédéralisme renouvelé à la souveraineté du Québec.

En raison des déboires du nationalisme autonomiste et d'une apparente incapacité du fédéralisme canadien à reconnaître et à satisfaire les aspirations québécoises fondamentales, l'option de la souveraineté a progressé de façon notable. Remarquons bien cependant que la souveraineté politique demeure, pour la majorité de ceux qui l'envisagent, une solution de rechange, un recours ultime en cas d'échec définitif du fédéralisme.

L'option de la souveraineté n'a recueilli l'adhésion assez régulière d'une majorité de Québécois qu'au cours d'une période d'environ deux ans, de la fin juin 1990 à l'automne 1992. Or cette période est caractérisée par une grande désillusion à l'endroit des réformes constitutionnelles. Elle est marquée par l'échec des accords de Meech et surtout par le refus d'un premier ministre fédéraliste de participer à des négociations constitutionnelles : une première dans l'histoire du Québec. Quand un Robert Bourassa déclare solennellement que le Québec est une société distincte, libre de déterminer son avenir, quand il se mérite les félicitations du chef de l'opposition, le souverainiste Jacques Parizeau qui emploie l'expression « mon Premier ministre », il se passe quelque chose de tout à fait exceptionnel au Québec.

Il s'est formé un consensus au cours de ces années pour cette raison essentielle que des membres du Parti libéral du Québec, des fédéralistes, se sont mis à envisager le recours à la souveraineté comme une option valable. Le Parti québécois, pour sa part, parti de la souveraineté, n'a presque jamais dépassé la barre des cinquante pour cent dans les sondages ou au moment des élections. En d'autres termes, la souveraineté a été souhaitée par une majorité de Québécois parce que des libéraux fédéralistes l'ont souhaitée. Notons bien aussi que la souveraineté qui se dessinait à l'horizon aurait été réalisée sous l'égide de Robert Bourassa. Or tout le monde savait bien que le chef libéral ne pouvait songer qu'à une souveraineté très limitée (en supposant qu'il y songeait vraiment, ce qui est fort douteux et fait l'objet d'un débat que [199] je n'entends pas ouvrir ici). Il avait d'ailleurs évoqué lui-même, dans ses déclarations les plus audacieuses, une structure canadienne supranationale (la fameuse « superstructure » de Bruxelles).

L'option souverainiste a cessé de recueillir l'adhésion d'une majorité de Québécois à peu près au moment où Bourassa y renonçait définitivement et publiquement. À partir du moment où, dans la foulée des accords de Charlottetown, les libéraux du Québec ont cessé d'envisager le recours possible à la souveraineté, cette option a semblé redevenir minoritaire.

Il est vrai que bon nombre de libéraux n'ont pas suivi leur chef et se sont marginalisés à la suite de Jean Allaire et de Mario Dumont. Ces gens ont fondé le parti de l'Action démocratique du Québec dont la plate-forme constitutionnelle reprend assez fidèlement le type de projet qu'on caressait à l'intérieur du Parti libéral et qu'on croyait acceptable aux yeux de Bourassa avant août 1992. On constate cependant qu'en dépit de la popularité remarquable du nouveau parti beaucoup de libéraux qui ont cru à la souveraineté jusqu'à l'été 1992 ont cessé d'y croire et demeurent plutôt réticents à l'endroit d'un projet qui comporte la souveraineté.

Le nationalisme québécois, si l'on doit entendre par cette expression un mouvement majoritaire et consensuel, redevient donc résolument autonomiste, c'est-à-dire qu'il se satisfait d'un statut québécois qui demeure en deçà de la souveraineté.

N'entendons pas par là que la souveraineté du Québec ne se réalisera jamais. Bien au contraire. Car la fédération canadienne semble avoir déjà emprunté une trajectoire qui ne permette plus d'espérer quelque satisfaction minimale aux aspirations exprimées par le nationalisme québécois. Il n'en demeure pas moins qu'un référendum québécois ne paraît pas pouvoir recueillir un OUI majoritaire s'il n'offre l'occasion aux Québécois d'exprimer leur volonté de maintenir une forme d'union canadienne. La souveraineté du Québec ne se réalisera que si elle apparaît comme le seul recours, la seule solution de rechange à un idéal fédéraliste irréalisable.

Ce nationalisme autonomiste des Québécois ressemble donc bien peu aux irrédentismes fanatiques qu'on identifie souvent comme les seules expressions du sentiment nationaliste. Allons plus loin ; l'autonomisme peut fort bien s'accompagner d'antidotes qui excluent ou rendent peu probables les effets pervers qui ont été souvent associés au nationalisme.

[200]

Un nationalisme ouvert et modéré

On peut ramener à deux grands maux les diverses manifestations de ce qu'on pourrait appeler la pathologie nationaliste : l'hostilité déclarée envers les autres peuples ou du moins envers ceux qu'on désigne comme les ennemis de la nation, et l'exclusion de ceux qui, à l'intérieur, sont jugés ne pas appartenir à la nation. En d'autres termes, le nationalisme peut conduire à ériger des barricades vis-à-vis de l'extérieur et à pratiquer une sorte d'inquisition ou de discrimination à l'intérieur. Ainsi la Révolution française a combattu à la fois les ennemis de l'extérieur et les traîtres de la patrie sur le sol national.

On a souvent accusé les Québécois de ces deux maux. Que cette accusation ait été fondée dans une certaine mesure, on ne peut le nier. L'hostilité envers les « Anglais », les « étrangers », les « sauvages » s'est manifestée à divers moments au cours de l'histoire du Québec. De même, on s'est laissé aller à définir l'appartenance à une nation canadienne-française d'une façon plutôt étroite et même à valoriser les « vrais Québécois » aux dépens des autres.

Mais l'observateur honnête ne peut s'empêcher de relever en même temps des exemples fréquents, tout au long de l'histoire du Québec, de coopération entre anglophones et francophones. Papineau et les Patriotes comptaient des Britanniques dans leur parti. La Fontaine est associé à Baldwin, Cartier à Macdonald, Henri Bourassa à la cause canadienne, de même qu'André Laurendeau à Davidson Dunton, pour ne nommer que ceux-là.

Plus récemment, l'esprit même de la Révolution tranquille et du nationalisme nouveau qui en est issu s'inscrit tout à fait à l'encontre de la xénophobie et de l'exclusion. Il ne s'agissait plus, à compter de 1960, de blâmer « les Anglais » pour tous nos maux mais de nous affirmer comme francophones, de prendre notre place, de bâtir un véritable réseau moderne de communication francophone. Il s'agissait aussi d'établir des liens plus étroits avec les autres peuples et même de redécouvrir les Anglo-Canadiens dans le cadre d'une redéfinition de la dualité canadienne. Il est indéniable que le Québec des trente dernières années a été animé par un esprit positif d'ouverture au monde, comme jamais cela ne s'était produit auparavant.

Mais la constitution d'un réseau francophone et l'affirmation renouvelée d'une identité québécoise n'allaient-elles pas comporter l'exclusion des minorités anglophone, allophone, autochtone ? Il est [201] bien vrai que beaucoup de Québécois se disaient et s'affirmaient tels en continuant de se penser comme des Canadiens français. Il est vrai qu'on a songé, en certains milieux, à marginaliser les anglophones. Il est encore vrai qu'on a mis du temps à s'ouvrir aux immigrants, en se contentant de leur demander de s'intégrer sans guère se soucier de les accueillir. Quant aux autochtones, ne les a-t-on pas carrément oubliés pendant longtemps ?

La dynamique du nationalisme de la Révolution tranquille allait toutefois nous entraîner peu à peu à adopter un autre comportement et à répudier des attitudes qu'on peut considérer comme des vestiges d'un passé révolu, de la mentalité d'état de siège qui était celle d'une minorité repliée sur elle-même et sur ses traditions. La nouvelle dynamique était toute empreinte de libéralisme et de pluralisme moderne.

Aussi toutes les campagnes d'exclusion des anglophones, comme celle du McGill français, les tentatives d'abolition du secteur anglophone d'éducation, les projets de liste référendaire canadienne-française ont lamentablement échoué, même à l'intérieur du mouvement nationaliste.

Le Québec moderne est animé par deux grandes chartes, celle de la langue française de 1977 mais aussi celle des droits et libertés de la personne de 1975. Cette dernière rend illégale toute forme de discrimination en raison de la langue, de l'origine ethnique, de la religion ou d'autres allégeances et particularités des personnes. Quant à la Charte de la langue française, elle établit le français comme langue officielle sans pour cela pratiquer quelque exclusion ou discrimination. L'école anglaise demeure ouverte à tous ceux qui l'ont déjà fréquentée de même qu'à leurs enfants, frères et sœurs. La langue française n'appartient pas qu'aux seuls francophones. Elle est la langue publique de tous les Québécois sans exception et, faut-il le noter, sans préjudice à l'utilisation de la langue anglaise et au maintien d'institutions anglophones.

Peu à peu, les Québécois ont appris à concevoir leur identité en faisant place aux anglophones et allophones tout en reconnaissant le droit des autochtones à l'autodétermination. Depuis quelques années, la notion de culture publique commune a fait son chemin à l'intérieur même du nationalisme québécois. Ainsi l'identité québécoise ne peut plus se penser sans reconnaître l'importance de traditions britanniques au sein même de la culture commune, sans souligner l'apport et l'enrichissement des immigrants passés et récents, sans inclure tout ce que nous devons aux traditions autochtones. Cette identité québécoise est toujours animée par une majorité francophone d'origine canadienne-française. Elle est [202] toujours bien spécifique et distincte par rapport à l'environnement nord-américain et par rapport à l'ensemble canadien. On peut donc être à la fois gagné au pluralisme, à la diversité multiethnique, au respect des personnes et affirmer une identité collective distincte. Voilà la nature du nationalisme québécois autonomiste.

On peut encore affirmer et défendre l'identité québécoise dans le cadre d'une union canadienne à laquelle le Québec serait étroitement associé sans perdre son autonomie. En outre, les Québécois, même les plus nationalistes, sont très favorables aux associations économiques comme celle mise en place par l'accord de libre-échange nord-américain.

La volonté très nette des Québécois d'inscrire leur identité dans de grands ensembles de même que leur ouverture de plus en plus visible au pluralisme interne et à la multiethnicité constituent donc de puissants antidotes aux effets pathologiques du nationalisme. Qu'il subsiste encore au Québec des sentiments racistes, des manifestations d'étroitesse d'esprit et d'intolérance, cela est évident. Mais si l'on observe la dynamique du nationalisme québécois, ses tendances les plus prononcées, si l'on observe surtout le comportement des jeunes générations, il est clair que l'ouverture au monde et le pluralisme l'emportent sur l'exclusivisme et le repli. Un document comme l'énoncé de politique du gouvernement québécois en matière d'immigration et d'intégration [2] m'apparaît comme fort révélateur du défi que les Québécois entendent relever dans les années qui viennent.

*
*     *

Le nationalisme autonomiste a donc ceci de particulier qu'il permet à la fois l'expression d'une identité et l'ouverture à l'intégration. Les Québécois qui cherchent à affirmer leur spécificité tout en s'efforçant de maintenir une union canadienne s'inscrivent bien dans ce courant. Qu'on puisse encore, dans ce contexte, accuser le nationalisme québécois de pratiquer des exclusions et d'entretenir l'hostilité, cela ne me semble pas relever d'une observation soutenue de sa dynamique.

L’AUTEUR :

Louis BALTHAZAR est professeur au département de science politique de l'Université Laval (Québec).



[1] Stanley Hoffmann, « The Crisis of Liberal Internationalism », Foreign Policy, printemps 1995, n° 98, p. 170. Ma traduction.

[2] Au Québec : pour bâtir ensemble, ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration, 1990.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 13 mai 2017 6:38
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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