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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

LE MARIAGE EN QUESTION. ESSAI SOCIOHISTORIQUE (1988)
Introduction


Une édition numérique réalisée à partir du texte de madame Renée B.-Dandurand, sociologue, chercheure, INRS urbanisation-culture-société, LE MARIAGE EN QUESTION. ESSAI SOCIOHISTORIQUE. Montréal: L’Institut québécois de recherche sur la culture (IQRC), 1988, 188 pp. Une édition numérique réalisée par ma grande amie, Gemma Paquet, bénévole, professeure de soins infirmiers retraitée de l'enseignement au Cégep de Chicoutimi. [Autorisation accordée le 4 juillet 2003].

Introduction

En moins d'un quart de siècle dans notre société, le mariage a été fortement mis en question. 

En 1960, une institution apparemment stable, sinon toujours harmonieuse, unissait légalement la plupart des couples : c'était le mariage religieux et indissoluble, qui présidait à la fondation de la famille, cadre où les enfants étaient conçus et élevés. 

En 1985, ce « règne incontesté du mariage légal est révolu » [1]. Après avoir autorisé le mariage civil et l'accès au divorce, la société québécoise a vu nombre de couples rompre leur union (séparations, divorces), retarder leur mariage ou s'en écarter carrément (unions libres, naissances hors mariage). En même temps, les rôles des conjoints se voyaient transformés, passant du modèle traditionnel des sociétés industrielles, l'union de la ménagère et du pourvoyeur, à celui du couple à double salaire, qui dorénavant marque la norme en Amérique du Nord. 

Juridiques, religieuses, économiques et culturelles, ces transformations matrimoniales - qui apparaissent en même temps qu'un fléchissement de la natalité - atteignent l'ensemble des pays développés : en Europe occidentale comme en Amérique du Nord, on assiste à des changements analogues des modes de vie, que n'avaient prévus ni les démographes, ni les autres spécialistes des sciences humaines (Roussel, 1987 : Kellerhais et Roussel, 1987). Chaque société est cependant touchée de façon plus ou moins variable et selon des modalités particulières. 

Le Québec présente pour sa part un profil assez distinctif. À l'instar d'autres sociétés catholiques, il fait, dans les années soixante, une entrée timide et tardive dans la modernité pour ce qui est de sa vie familiale et matrimoniale. Puis après le tournant de la décennie soixante-dix, il connaîtra « des transformations plus spectaculaires que partout ailleurs », constate le démographe français Patrick Festy (1986 : 55). Deux spécialistes dressent ainsi un bilan sommaire de la situation : 

Nous sommes frappés par la rapidité, la multiplicité et l'ampleur des changements survenus depuis la fin des années cinquante. À cette époque, les comportements traditionnels l'emportent encore : forte nuptialité, grande stabilité des unions, maintien de l'importance des familles relativement nombreuses, recours très modéré et peu efficace à la contraception. Puis au cours des années soixante et soixante-dix, ils vont céder un à un :

 

- c'est d'abord la taille de la famille qui se réduit de moitié grâce à l'adoption massive des moyens contraceptifs les plus efficaces :
 
- c'est ensuite la montée du divorce et le choix de la stérilisation contraceptive :
 
- c'est finalement la chute de la nuptialité et la montée de la cohabitatio (Lapierre-Adamcyk et Peron, 1983 : 36-37).

 

Que s'est-il donc passé ? Comment de telles transformations de nos modes de vie ont-elles pris place ? C'est le propos de ce livre de retracer l'évolution socio-historique du mariage et de la conjugalité au Québec pendant le quart de siècle qui s'étend de 1960 à 1985. 

Mais en préambule à cette étude, on ne peut éluder une autre question : pourquoi la plupart des pays industrialisés connaissent-ils, depuis 20 ans, des perturbations analogues de leur vie matrimoniale ? Une telle convergence n'oblige-t-elle pas à se demander, au-delà des frontières de notre société, quelle transition sociale est en train de s'opérer, quels arrangements fondamentaux sont ainsi contestés. Pour saisir le sens d'un tel mouvement et spécifier quelles dimensions de l'évolution matrimoniale récente sont les plus pertinentes à retenir pour les fins de l'analyse, une courte rétrospective historique est nécessaire sur le mariage en société industrielle : quelques postulats en seront tirés, qui ont guidé la recherche dans le présent essai [2]. 

* * * 

Dans les sociétés humaines, il semble que le mariage ait été l'institution sociale par excellence de la normalisation sociale des rapports entre les sexes : pour formaliser la division sexuelle du travail, pour contrôler l'exercice de la sexualité et de la procréation, pour légitimer les enfants et surtout pour leur attribuer un père, le mariage a joué un rôle fondamental dans l'histoire de l'humanité (Rivière, 1977 : Tabet, 1985). Dans les sociétés paysannes, le mariage coïncidait en général avec l'installation des conjoints dans une unité domestique, qui était également l'unité de production des moyens d'existence. bien que chacun d'eux ait été affecté à des tâches spécialisées, les conjoints étaient aussi des partenaires des activités de subsistance, recevant l'aide de leurs enfants à mesure que ceux-ci grandissaient. Cet arrangement social, qui faisait coïncider mariage, famille et unité de subsistance - et qui fut sans doute le plus répandu avant l'époque moderne -, connaîtra des changements importants avec l'industrialisation. En Europe, au début du capitalisme, là où l'industrie embauche hommes, femmes et enfants, la famille ouvrière s'est trouvée fortement ébranlée. La sociologue Roberta Hamilton (1978 : 24) décrit ainsi les aménagements qui, avec l'instauration de la ménagère et du pourvoyeur, vont dorénavant fixer maris et femmes en des lieux de travail nettement différents du tissu social. 

C'est dans la séparation de la production et de la consommation, du travail et de la maison, du travail ménager et du travail tout court, de la vie publique et de la vie privée, que s'est développée la division sexuelle du travail propre au capitalisme (traduction libre). 

C'est à partir de la fin du XIX, siècle que la société québécoise va connaître, accompagnant la prolétarisation et la migration vers les villes (voir Bradbury, 1983, Bouchard, 1986 : Hughes, 1945 : Fortin, 1971), une transformation de ses rapports matrimoniaux. L'industrialisation entraîne en effet une affectation assez exclusive des hommes et des femmes à des sphères nettement séparées de l'activité sociale, séparées autant par le lieu du travail (usine, bureau vs maison) que par les conditions dans lesquelles il s'est exercé (travail socialisé et salarié dans le cas de l'homme, isolé et non salarié dans le cas de la femme). Ces affectations, divergentes donc, à la sphère privée et domestique d'une part, et aux autres productions de biens et de services de la sphère publique d'autre part, instaurent une dichotomie des sexes assez inédite (Rapp-Reiter, 1975 : 79) : les hommes et les femmes vivent en sphères plus que jamais séparées et développent des attitudes et intérêts plus souvent opposés qu'autrefois (Lynd et Lynd, 1929). De telles différences s'accompagnent de particularités nouvelles dans les rapports de sujétion et de dépendance d'un sexe par rapport à l'autre : le rapport de domination des hommes sur les femmes dans la société conjugale est reconnu socialement dans l'autorité juridique conférée au chef de famille, d'autant plus marquée alors, qu'elle s'accompagne d'une nette minorisation juridique des femmes mariées (voir Code civil du Québec issu du Code Napoléon) : il s'inscrit également dans le fait que la société matrimoniale et familiale devient un lieu de « redistribution » des ressources (Hartmann, 1981), les femmes adultes devant subsister avec un accès indirect aux ressources monétaires, à même le salaire du mari [3]. Car il y a peu d'emplois salariés pour elles, et quand il arrive qu'elles travaillent, la loi donne au mari un droit de regard sur le salaire de son épouse, En Amérique du Nord, les épouses sont donc assez rarement des salariées et « jusqu'en 1950, les femmes mariées sont pratiquement absentes du marché du travail. Elles se trouvent totalement dépendantes, avec les enfants, du salaire d'un homme pour leur survie » (A. Gauthier, 1983 : 38). 

Affectés à des sphères différentes d'activité, les conjoints verront les rapports à leur progéniture également transformés. Avec la consécration quasi exclusive des femmes aux fonctions maternelles, les enfants des sociétés industrielles sont de plus en plus placés sous la responsabilité effective des femmes (et d'une nouvelle institution, l'école). La conception nouvelle de l'enfance, l'organisation du travail masculin hors de la sphère domestique et, plus tard, l'essor de l'hygiène, de la puériculture et de la psychanalyse vont contribuer à renforcer la dyade mère-enfants. Par contre, à cause des conditions de vie auxquelles elle a été soumise, la dyade paternelle a été appauvrie : en plus de travailler hors de la maisonnée, le père, salarié comme ouvrier ou employé, a cessé d'apprendre son métier à ses fils, comme c'était le cas de l'artisan ou du paysan : dépourvu du patrimoine (la terre ou la petite entreprise), ce père est réduit au rôle de pourvoyeur. L'importance accordée à l'affectivité dans la famille moderne ne fera que renforcer la dyade maternelle et, par le fait même, affaiblir la dyade paternelle. 

À plusieurs égards, la société industrielle impliquait donc une spécialisation accrue des sexes, liée non seulement aux sphères d'activité dévolues aux hommes et aux femmes mais aussi aux institutions qui allaient assurer l'insertion et le contrôle social de chacun des sexes et ainsi marquer fortement leur identité sociale. Dans un tel type de société, si l'insertion au marché du travail salarié est le point d'entrée primordial des hommes à la vie adulte et le référent majeur de leur identité sociale, l'insertion matrimoniale joue un rôle analogue auprès des femmes et occupe une place centrale dans leur vie. Quoi qu'on dise (et le rite du mariage catholique le confirme bien), il n'y a pas de symétrie sexuelle face au mariage, car l'institution régit bien davantage - et plus exclusivement - le destin des femmes. 

Un dernier attribut qu'on reconnaît à la vie matrimoniale (et familiale) en société industrielle est son caractère de plus en plus privé. On invoque diverses « évidences » à l'appui d'une telle affirmation : le choix des conjoints relève moins des familles comme autrefois et davantage des intéressés eux-mêmes et de leurs inclinaisons amoureuses : d'ailleurs le sentiment amoureux devient peu à peu un élément tout à fait indispensable pour alimenter le lien conjugal : il se présente alors, selon l'expression de l'ethnologue Peter Rivière (1977 : 157), comme « le fondement logique du mariage dans une société où règne une idéologie individualiste ». L'affectivité est portée à l'avant-plan de la vie de chaque jour, au détriment des autres dimensions, instaurant ainsi la croyance que l'amour peut avoir raison de toutes les difficultés de la vie : ce thème de l'amour est le leitmotiv des chansonnettes, films, romans-savons diffusés par ces nouvelles institutions de la vie quotidienne que sont les médias de masse : enfin le « domicile conjugal », la « maison familiale » sont considérés comme les lieux par excellence de l'affectivité, comme des « refuges » et des « oasis » face aux agitations et aux turpitudes de la vie publique. Jusqu'à quel point la maisonnée est-elle toujours ce « havre de paix et d'harmonie » ? L'amour romantique n'est-il pas, en partie, une idéologie ? On sait maintenant, aujourd'hui, que le portrait a été idéalisé. 

De cette rétrospective historique sur le mariage en société industrielle, il ressort trois postulats majeurs :

 

- dans le complexe familial et matrimonial de ce type de société, la séparation des sexes entre les sphères domestique et publique aurait été particulièrement accusée : la dyade conjugale y serait sociologiquement plus faible qu'en d'autres types de société, de même que la dyade paternelle : la dyade maternelle serait cependant particulièrement renforcée,
 
- même si les deux sexes demeurent concernés par le mariage, cette institution serait tout à fait centrale dans la vie des femmes, étant donné leur retrait de la production socialisée et leur affectation assez exclusive à la sphère domestique :
 
- la privatisation graduelle du mariage, comme de la vie familiale, est une tendance historique réelle de la société industrielle, observable d'abord chez la bourgeoisie, ensuite en milieu populaire : elle aurait été cependant largement surestimée : et les idéologies de l'amour romantique auraient presque fait oublier que le mariage a conservé, pendant cette période, beaucoup de force comme institution, ayant de bonnes assises dans la sphère publique, dans les instances juridiques et religieuses aussi bien qu'économiques, politiques et médiatiques.

 

Quand, dans la décennie 60 de notre siècle, surviennent en Occident certains événements majeurs, on peut dire qu'alors commence publiquement la contestation des arrangements fondamentaux qui avaient caractérisé la vie familiale et matrimoniale de la société industrielle. Dans les pays industriels avancés, on assiste donc alors à une libéralisation importante des moeurs et des lois, à une révolution contraceptive (par la mise en marché de la pilule anovulente), à une arrivée massive des femmes sur le marché du travail et enfin à une conscientisation marquée des jeunes et des femmes face aux pouvoirs qui les oppriment. Tout cela s'accomplit dans la foulée d'une mise en question des rapports de sexes et de générations qui se concrétise dans ces mouvements sociaux turbulents que sont la contestation étudiante, la contre-culture californienne et surtout le mouvement de libération des femmes. La vie des jeunes et en particulier celle des femmes va dès lors changer. Ces événements des années 60 sont donc à la fois des facteurs conjoncturels et des déclencheurs d'une transition qui s'amorce : les arrangements matrimoniaux (sinon familiaux ?) de la société industrielle ont fait leur temps et, selon l'expression de l'historien du mariage, Jean Gaudemet (1987 : 17), « un nouvel équilibre est recherché ». 

C'est donc un projet central de ce livre de démontrer que le mariage (et plus largement la conjugalité) n'est pas qu'une affaire privée à cerner dans /es rapports conjugaux de la maisonnée, mais aussi une institution qui, encore de nos jours, a de fortes assises dans la société et la sphère publique (Smith, 1981). Parce qu'elles vont à l'encontre des idéologies courantes de l'amour romantique et de la liberté individuelle, les réalités sociales et publiques de la vie conjugale sont souvent maintenues dans l'ombre, difficiles à appréhender. Pourtant, elles sont là. Ainsi on verra que dans la société québécoise de 1960, le mariage est une institution qui apparaît largement respectée non seulement parce que l'Eglise et la loi assurent la régulation des normes matrimoniales mais aussi parce que des instances économiques, politiques et culturelles de la société supportent et renforcent des conditions données de vie matrimoniale : on peut dire qu'il y a alors non seulement une institution du mariage mais un véritable système matrimonial, qui s'impose de façon rigide aux individus, exerçant des contraintes en particulier sur les femmes. Pendant cette période de transition des années 1960 à 1985, le système matrimonial en place va devenir plus flexible et même subir une certaine désarticulation : il va s'imposer avec plus de tolérance aux individus et offrir d'autres possibilités de choix que celle de la vie maritale et de la vie religieuse. En raison de son impact particulier sur la population féminine, on ne s'étonnera pas que cet essai sur l'évolution du mariage dans la société québécoise du dernier quart de siècle fasse une large place à l'histoire récente des femmes : le mariage ayant été, en société industrielle, tout à fait central dans leur vie, il était inévitable que des transformations profondes de cette institution s'accompagnent surtout de changements dans les destins féminins, l'un et J'autre apparaissant ici tout à fait concomitants. 

L'évolution des transformations matrimoniales au Québec entre 1960 et 1985 est présentée sous la forme d'un essai sociohistorique [4]. Essai, parce que cet ouvrage n'a la prétention ni d'être exhaustif, ni d'imposer des explications mais plutôt de les suggérer : face à un phénomène d'une telle ampleur et aussi proche dans le temps, on ne peut parier que d'observation participante et d'interprétation. Ce sont les aspects sociaux, soit économiques, politiques et culturels, qui ont surtout retenu mon attention : les dimensions subjectives et affectives de la conjugalité ne sont pas niées mais ne sont pas appréhendées dans cette étude, comme objet d'analyse. Enfin la dimension historique rejoint ce que Fernand Braudel (1958 : 730, 750) nomme « le temps de la conjoncture », soit une période, relativement courte, de quelques décennies : c'est également, selon Braudel, le niveau approprié pour décrire « l'histoire des institutions », et repérer « une crise structurelle et sociale ». 

* * * 

Le présent ouvrage a pour cadre la société québécoise [5]. La période couverte sera abordée en deux temps : 1) les années de changement latent de la décennie 1960 et 2) les années 1970-1985, qui voient apparaître un changement manifeste des comportements matrimoniaux. La coupure est fixée à 1970 à cause des événements sociétaux majeurs qui marquent le passage d'une décennie à l'autre : accès au mariage civil (1968) puis au divorce (1969), instauration d'un régime matrimonial légal plus égalitaire (Société d'acquêts en 1970) et implantation de programmes sociaux parmi les plus importants de l'État-providence (aide sociale et assurance-santé en 1970). 

Pour chacune de ces périodes, la vie matrimoniale sera présentée aussi bien dans le contexte de la sphère publique que de la sphère domestique et cela, pour illustrer les interrelations constantes qui marquent cette double réalité. 

Sera d'abord cernée l'évolution du mariage dans la société, soit celle de ses instances économiques, politiques et culturelles, à l'aide de sources documentaires diverses : des ouvrages d'économistes, démographes, sociologues, juristes et théologiens ont été consultés mais aussi d'autres textes tels des rapports gouvernementaux, des mémoires de groupes de pression, des articles de journalistes. Devant la pénurie d'études sur le mariage, il fallait se servir de tous les matériaux disponibles. 

Le cadre privé du mariage n'a pas été négligé pour autant. Outre le rappel des données démographiques sur la nuptialité et les dissolutions matrimoniales, chacun des chapitres présente également les rapports conjugaux dans la maisonnée. Pour dresser ce portrait, ont été privilégiées les études et monographies des sociologues et ethnologues sur l'une ou l'autre facette de la vie conjugale : cette source documentaire sera désignée sous le terme « ethno-sociographie » du mariage ou du couple. Chaque référence à une telle source précise le contexte de l'observation : date, lieu et population concernée. Car les changements ne se font pas au même rythme et ne sont pas identiques selon les milieux géographiques et sociaux. Malgré le caractère complexe et diffus de la transformation de la vie conjugale entre 1960 et 1985, on pourra tout de même dresser, en conclusion, un aperçu de l'évolution du système matrimonial, ainsi que des types d'unions et de désunions qui ont marqué la période couverte.


[1] Évelyne Lapierre-Adamcyk et al., 1987 : 31.

[2] Pour un exposé plus élaboré sur ces questions, voir Renée B.-Dandurand, « Éléments pour une théorie du mariage en société industrielle et postindustrielle », article à paraître.

[3] En réalité, bien des Québécoises ont longtemps conservé (emprunté au mode paysan de subsistance) des activités qui leur ont permis d'avoir un accès à certaines ressources : couture à domicile, culture de jardin potager et entretien d'un poulailler, mise en conserve, tissage, etc.

[4] Cet essai est le résultat d'une réflexion de quelques années mais aussi d'un compagnonnage intellectuel avec certaines personnes de mon entourage : avec ma collaboratrice pour la recherche sur les Mères sans alliance, Lise Saint-Jean qui, en plus de remarques et discussions fécondes, a apporté une aide à la documentation de certaines questions abordées dans le présent ouvrage : également avec mes collègues Denise Lemieux et Marie-Marthe Brault, qui ont discuté et annoté mes textes. Je désire les remercier ainsi que ceux et celles qui ont commenté des versions antérieures de cet ouvrage, notamment Micheline Dumont, Pierre Dandurand et Évelyne Tardy. Je suis cependant seule responsable des erreurs qui ont pu se glisser dans cette analyse.

[5] La société québécoise a été choisie comme cadre d'investigation plutôt que la société canadienne parce que le Québec est une société « distincte » non seulement par la langue et la culture mais aussi par l'enracinement historique et sociologique particulier qui est le sien : qu'on pense notamment au rôle de l'Église catholique, fondamental dans l'encadrement d'une institution comme le mariage. En outre, dans notre régime politique fédératif, le domaine des institutions matrimoniales et familiales relève du seul gouvernement provincial sous plusieurs aspects, notamment pour ce qui est du code civil et des politiques éducatives, sanitaires, sociales et familiales.



Retour au texte de l'auteure: Renée B.-Dandurand, anthropologue, INRS-culture Dernière mise à jour de cette page le jeudi 7 juin 2007 8:19
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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