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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Yao Assogba, La sociologie de Raymond Boudon.
Essai de synthèse et applications de l'individualisme méthodologique
. (1999)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Yao Assogba, La sociologie de Raymond Boudon. Essai de synthèse et applications de l'individualisme méthodologique. Québec/Paris, Les Presses de l'Université Laval (P.U.L) et L'Harmattan. 1999, 321 pp. Collection: sociologie contemporaine. Une édition numérique réalisée par mon épouse, Diane Brunet, bénévole, guide de musée à la retraite. [Autorisation de diffuser ce livre dans Les Classiques des sciences sociales accordée par l’auteur le 9 juillet 2012.]

[xvii]

La sociologie de Raymond Boudon.
Essai de synthèse et application
de l’individualisme méthodologique
.


Avant-propos


La sociologie sert et doit servir à comprendre la société. De toutes les théories sociologiques contemporaines, c'est celle de Raymond Boudon qui m'a fait comprendre, de façon très satisfaisante, les problèmes de la modernisation ou du développement de l'Afrique. C'est également la théorie de Boudon qui explique le mieux, à mon avis, les inégalités scolaires qui persistent dans les sociétés industrielles, malgré des décennies de démocratisation de l'éducation. J’ai pris connaissance de cette sociologie alors que j'étais étudiant au Ph. D. (doctorat) à l'Université Laval à Québec au début des années 1980, et participais aux séminaires du Groupe de recherche de Bélanger-Rocher alors dénommé Aspirations scolaires et orientations professionnelles des étudiants (ASOPE). Dans les années 1970 et 1980, ASOPE était un dispositif de travail scientifique, un milieu d'émulation et d'encadrement des assistants et des étudiants des deuxième et troisième cycles universitaires.

Sur le plan paradigmatique, le groupe ASOPE rompait, par l'approche théorique interactionniste qui orientait sa recherche, avec les théories déterministes qui dominaient jusqu'alors la sociologie de l'éducation de langue française. Les principaux travaux du groupe de recherche (Massot, 1979a et 1979b ; Levesque et Sylvain, 1982) s'inscrivaient carrément dans la perspective de la théorie de la rationalité de l'acteur de Boudon (1973a). C'est à partir de ce moment que je me suis intéressé à cette sociologie dont la portée heuristique me paraissait très tôt féconde (Assogba, 1984a). À partir des questions d'éducation, j'ai trouvé dans les écrits de Boudon des éléments conceptuels et théoriques pour aborder des questions du développement. Les articles que j'ai écrits dans ce dernier cas ont eu des échos très favorables, aussi [xviii] bien dans la communauté universitaire que dans les milieux des théoriciens et des praticiens du développement (Assogba, 1988 et 1993).

En 1993, j'ai profité d'un congé sabbatique pour passer l'automne à Paris au Groupe d'étude des méthodes de l'analyse sociologique (GÉMAS) où Raymond Boudon m'a chaleureusement accueilli et m'a permis d'approfondir mes connaissances sur la sociologie de la rationalité de l'acteur puis d'étudier certains aspects particuliers de ses œuvres. En parcourant la littérature, j'ai remarqué qu'il n'existe pas en français - à ma connaissance - un ouvrage synthèse qui présente de façon simple l'ensemble de la sociologie de Boudon, sociologie pourtant « incontournable » dans les sciences sociales contemporaines.

Dès lors, j'ai décidé par intérêt d'écrire un livre sur la pensée de Raymond Boudon. Il importe de souligner d'entrée de jeu que ce livre est une lecture de la pensée boudonienne. Il se veut un modeste essai qui rassemble, sous une forme à la fois analytique et synthétique, les notions fondamentales, les concepts clés et les éléments théoriques de cette sociologie, ainsi que ses applications dans les différents domaines : l'éducation, le changement social, le développement, l'intervention sociale, les croyances collectives et les valeurs, etc. Le livre s'adresse d'abord aux étudiants qui s'initient à la sociologie. Mais les professeurs qui donnent des cours d'introduction aux sciences sociales et les chercheurs qui veulent trouver rapidement parmi les théories sociologiques contemporaines la façon dont celle de Boudon explique les phénomènes sociaux y trouveront également leurs intérêts.

Ce livre est l'aboutissement de mon cheminement réflexif comme sociologue s'intéressant aux questions épistémologiques et théoriques. Il va sans dire que je suis redevable à plusieurs personnes dans ce parcours cognitif. D'abord, je dois remercier les professeurs Pierre W. Bélanger et Guy Rocher. Le premier pour avoir dirigé ma thèse de doctorat en me poussant à innover en introduisant de nouvelles variables dans la théorie de Boudon ; et le deuxième pour m'avoir inspiré par ses articles théoriques sur les aspirations et la sociologie de l'action.

[xix]

Les enseignements et les recherches en sociologie de l'un et de l'autre ont exercé une grande influence sur ma carrière d'enseignant et de chercheur. L'amitié que messieurs Bélanger et Rocher m'ont toujours témoignée chacun à leur façon a beaucoup contribué à mon insertion dans les réseaux d'intellectuels québécois dès les années 1980, et a facilité mon intégration non seulement à la communauté universitaire québécoise, mais également dans une large mesure à la société québécoise. Ensuite, il y a Claude R. Trottier, mon co-directeur de thèse dont la rigueur et le souci du détail m'ont fait découvrir toute la potentialité heuristique de la théorie de la rationalité de l'acteur.

Je suis reconnaissant à tous les chercheurs du groupe ASOPE qui m'ont montré que l'humour peut être un bon mécanisme de motivation pour le travail intellectuel. Je remercie mes collègues de l'Université du Québec à Hull pour leur soutien et amitié. Leur encouragement a été une grande source de motivation lors de la rédaction du livre.

Je suis reconnaissant aux populations du Sud-Togo qui les premières m'ont permis, pendant mes enquêtes sur leur rapport à l'eau, de confirmer, à l'instar d'autres chercheurs avant moi l'hypothèse d'une rationalité de l'homo africanicus. Ce faisant, elles ont contribué de façon empirique à contredire les théories déterministes qui leur niaient toute rationalité ou intentionnalité. Je veux également remercier ma famille pour son soutien et sa grande compréhension tout au long de la rédaction de ce livre.

J'exprime aussi ma reconnaissance à Caroline Gagnon, professionnelle de recherche à l'Université du Québec à Hull, pour sa lecture attentive et efficace du manuscrit. À travers ses commentaires, j'ai pu bénéficier de sa connaissance de la sociologie compréhensive. Je remercie enfin Simon Langlois, professeur au Département de sociologie de l'Université Laval, pour ses remarques qui m'ont permis de développer davantage la sociologie cognitive de Boudon et de présenter la version finale de l'ouvrage.



Retour au texte de l'auteur: Yao Assongba, sociologue, Université du Québec en Outaouais Dernière mise à jour de cette page le samedi 27 juin 2015 7:24
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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