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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

LA FORMATION DES ENSEIGNANTS AU TOGO. (1978)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Yao Assogba, LA FORMATION DES ENSEIGNANTS AU TOGO. La pédagogie nouvelle à l’École Normale d’Atakpamé: conceptions de la vie scolaire et de la vie familiale par les Normaliens. Une étude de cas. Thèse de Maîtrise en Sciences de l’Éducation (Administration et politique scolaire), Université Laval, Québec Québec : Faculté des sciences de l’éducation, Université Laval, avril 1978, 234 pp. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 27 janvier 2015 de diffuser cette thèse de maîtrise dans Les Classiques des sciences sociales.]

[iii]

LA FORMATION DES ENSEIGNANTS AU TOGO.

La pédagogie nouvelle à l’École Normale d’Atakpamé: concep-tions de la vie scolaire et de la vie familiale par les Normaliens. Une étude de cas.

Avant-propos

[...] le chercheur africain n'a pas le droit de faire l'économie d'une formation technique suffisante qui lui ouvre l'accès aux débats scientifiques les plus élevés de notre temps, où se scelle l'avenir culturel de son pays.
Cheik Anta Diop,

Préface à Théophile Obenga, L'Afrique dans l'Antiquité. Égypte pharaonique - Afrique Noire. Paris, Présence Afrique, 1973.


Cette citation du grand historien africain explique très bien les mobiles profonds qui nous ont poussé à faire la présente enquête. En effet, ce travail est le fruit d'une ambition personnelle née de la volonté de vivre concrètement une expérience de recherche empirique afin d'acquérir certaines techniques et méthodes qui ne se maîtrisent que dans la pratique. Nous avons ainsi vécu toutes les étapes d'une recherche, de la germination de l'idée jusqu'à la rédaction finale du rapport en passant par la pré-enquête sur le terrain ; l'élaboration du schéma d'entrevue, l'enquête proprement dite avec tout ce qu'elle comporte comme documentations, observations, entretiens, enregistrements ; l'analyse de données c'est-à-dire l'écoute des entrevues, la retranscription (verbatim) et l'interprétation. La tâche n'a pas été facile. D'une part, à cause de l'absence quasi totale [iv] de travaux de recherche scientifiques sur la formation des maîtres au Togo et du caractère récent de l'application des Méthodes Actives à l’École Normale. D'autre part, à cause de certaines difficultés inhérentes à la recherche en Afrique en général et au Togo en particulier.

Nous savions au départ que le chemin était pavé de difficultés. Nous savions également que l'enquête allait exiger beaucoup de temps et de patience. Mais tout cela, loin de nous décourager, a au contraire stimulé notre volonté et notre détermination. Car nous avons voulu quitter les sentiers battus et connaître une aventure de recherche et peut-être faire quelque chose d'un peu original. Nous croyons avoir atteint les objectifs d'apprentissage universitaire que nous nous étions fixés.

Le choix de l'École Normale d'Atakpamé, comme terrain d'investigation, nous a été inspiré par l'importance particulière que*la réforme de l'enseignement au Togo accorde à cette institution en tant que lieu d'expérimentation de la Pédagogie Nouvelle et de formation d'un "type nouveau" d'enseignant, c'est-à-dire du "maître-camarade", du "maître-animateur". Celui-ci devra À son tour former des citoyens "démocratiques" "pleins d'initiatives", "créateurs" et "responsables".

Au moment donc où le Togo connaît une réforme scolaire, nous avons voulu porter notre réflexion sur un aspect non moins important des problèmes d'éducation du pays, à savoir l'option pédagogique de l'enseignement. Notre étude essaie de mettre en évidence les implications (logiques) scolaires et sociétales de la pensée de la Pédagogie Nouvelle, de les comparer aux conceptions ou représentations des futurs maîtres et en même temps de tenter d'expliquer et d'interpréter ces représentations par rapport aux réalités de la société globale. L'analyse se veut qualitative et donne [v] lieu à de nombreuses inférences et hypothèses explicatives. C'est donc dire que nous sommes conscient des limites de l'étude. Cependant, nous pensons que la logique qui sous-tend toute l'analyse et la démarche sociologique adoptée confèrent aux résultats de l'enquête une certaine validité. Le lecteur comprendra qu'il s'agit d'une étude de cas et par conséquent, il ne faudra pas qu'il lise ce rapport avec un esprit de technocrate avide de statistiques et de généralisations.

Si cette étude contribue tant soit peu à montrer les significations sociologiques de la Pédagogie Nouvelle, à mettre en évidence certaines contradictions entre les principes formels de cette pédagogie et le vécu des normaliens interviewés et, enfin, si elle aide à montrer les forces et les faiblesses de l'école comme agent de changement social, nos efforts seront largement récompensés et nous aurons ainsi atteint le but principal que nous nous étions fixé.



Retour au texte de l'auteur: Yao Assongba, sociologue, Université du Québec en Outaouais Dernière mise à jour de cette page le samedi 27 juin 2015 9:00
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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