En octobre 2004 s'est tenue à Beyrouth une conférence internationale sur le thème « Le défi euro-méditerranéen : Pour un partenariat des deux rives » organisée par la Chaire d'anthropologie interculturelle de l'Université Saint-Joseph. Cette conférence s'inscrit dans la continuité d'une première conférence en 2003 qui avait pour thème « Dialogue des cultures et résolution des conflits : Les horizons de la paix ».

En Méditerranée, il est vrai, les conflits sont aujourd'hui loin d'être résolus et l'horizon de la paix semble s'éloigner mais le partenariat euro-méditerranéen représente un défi et un espoir.

L'Union européenne, dont la vocation méditerranéenne est renforcée par l'entrée en son sein de nouveaux partenaires comme Malte et Chypre, par le désir d'intégration de la Turquie, ou par les accords passés avec des États comme le Maroc, la Tunisie ou le Liban, se doit de développer une politique cohérente dans laquelle cet espace jouera à plein un rôle majeur.

Avec la Méditerranée, l’Europe retrouve une place entière dans les relations internationales frappées par l'unilatéralisme américain. Elle devient, en effet, un lien essentiel entre une Afrique en désarroi et un Proche-Orient frappé de plein fouet par les confrontations du moment.

Le présent colloque s'articule autour de trois thématiques. La première, intitulée Mémoires de la Méditerranée, est d'ordre géo-historique. Elle rend compte de l'histoire des relations entre l'Europe et le bassin méditerranéen, une histoire commune en dépit des conflits qui l'ont jalonnée. La deuxième, La Méditerranée, des Méditerranées, relève du domaine politique et culturel. Elle vise la diversité des traditions culturelles des pays méditerranéens, leurs différences et leur complémentarité, ainsi que l'aspiration de leurs peuples à la démocratie. La troisième, État de la Méditerranée, Méditerranée des États, se réfère au domaine économique et culturel et s'attache surtout aux projets de coopération en cours d'élaboration dans le cadre de la « politique européenne de voisinage ».