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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Dr François Wetterwald, LES MORTS INUTILES. Un chirurgien français en camp nazi. (2009)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre du Dr François Wetterwald, LES MORTS INUTILES. Un chirurgien français en camp nazi. Texte intégral présenté, annoté et commenté par Thierry FERAL. Paris: L’Harmattan, avril 2009, 109 pp. Collection “Allemagne d’hier et d’aujourd’hui”. [Une édition numérique réalisée avec le concours de Pierre Patenaude, bénévole, professeur de français à la retraite et écrivain, Chambord, Lac—St-Jean, Québec.] [Autorisation accordée par l'auteur le 23 septembre 2019 de diffuser ce livre en libre accès à tous dans Les Classiques des sciences sociales. Et un grand merci à Michel Bergès, historien des idées politiques pour toutes ses démarches auprès de l'auteur pour que nous puissions diffuser cette oeuvre.]

[11]

LES MORTS INUTILES.
Un chirurgien français en camp nazi.

Avant-propos

Encore un livre sur les camps de concentration ? Encore un, parce qu'il est des choses qu'il faut s'efforcer de sauver de l'oubli, parce qu'il est des témoignages qui doivent rester.

Souvenirs personnels ? Oui, mais rassurez-vous. Mon sort n'eut rien d'exceptionnel. Ce fut le sort commun à des milliers de Français arrêtés pour résistance à l'occupation allemande, odyssée marquée par quelques étapes communes : Gestapo, prison de Fresnes, camp de Compiègne, déportation en Allemagne et, pour quelques-uns, camp de Mauthausen, camp d'Ebensee. Pour de plus rares encore, la libération, le retour. Il est possible après tout que ce retour ait été une dérogation à un état de choses assez aisément accepté...

Un récit ? Non. Que raconter ? Après quelques mois de bagne, il ne reste qu'une sorte de brouillard confus, un mélange de sensations diverses, un nuage coupé çà et là d'éclaircies, de tableaux singulièrement précis. Ces tableaux, j'ai voulu tenter de les décrire.

Le style est décousu, heurté, violent par moments ? Bien sûr ; mais croyez-vous que, pour chanter la mort, tout le monde dispose des périodes élégantes de l'Aigle de Meaux [i] ou des vers harmonieux d'un Baudelaire [ii] ? On parle beaucoup de morts dans cet ouvrage... Que voulez-vous, il y en avait partout..

Je n'ai pas suivi la règle classique, je n'ai pas montré l'image d'Épinal attendue : les méchants SS et les bons détenus. Les SS, je les ai peu vus [iii]. Et je vivais au milieu de mes camarades déportés.

Et j'ai voulu surtout montrer à quel point un système barbare peut arriver à transformer les hommes...

[12]


[i] Surnom de Bossuet (1627-1704), célèbre pour ses sermons et oraisons sur (a mort, évêque de Meaux.

[ii] Les deux recueils des Fleurs du Mal se ferment sur La Mort.

[iii] Parallèlement à François Wetterwald, deux détenus de Buchenwald, David Roussel (L'Univers concentrationnaire, écrit en août 1945) et Eugen Kogon (L'État SS, écrit du 15 juin au 15 novembre 1945), avaient également insisté sur ce fait désormais reconnu par tous les historiens. De fait, l'extrême habileté — et perversité — des SS avait été de confier la gestion interne des camps aux concentrationnaires eux-mêmes en les hiérarchisant. Cf. mon article « Pourquoi toujours parler des camps du troisième Reich ? », in La Mémoire féconde. L'Harmattan, 2003.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mardi 31 décembre 2019 18:14
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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