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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

ENVIRONNEMENT MARIN DES ÎLES AUSTRALES. POLYNÉSIE FRANÇAISE.
Polynésie française
(2015)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre sous la direction de Bernard Salvat, Tamatoa Bambridge, Donatien Tanret et Jérôme Petit, ENVIRONNEMENT MARIN DES ÎLES AUSTRALES. POLYNÉSIE FRANÇAISE. Polynésie française, Tahiti: Institut Récifs Coralliens Pacifique, CRIOBE, et The Pew Charitable Trusts Polynésie française, 2015, 342 pp.

[19]

Introduction

Bernard Salvat et Tamatoa Bambridge

Institut Récifs Coralliens Pacifique, CRIOBE, Moorea, Polynésie française

Donatien Tanret et Jérôme Petit

The Pew Charitable Trusts, Polynésie française

Les îles Australes, l'archipel des Australes... C'est l'archipel méridional du Pays. Ce sont les îles qui regardent vers le sud, la fraicheur, le vent, une mer souvent houleuse et un environnement subtropical. C'est le dernier archipel du Pays colonisé par les Polynésiens il y a un millénaire environ. C'est aussi le dernier archipel à s'ouvrir au tourisme. C'est l'île de Râpa, l'île du bout du monde qui ne peut être abordée que par bateau, pleine de mystères.

Un chapelet d'îles, presque alignées mais distantes les unes des autres, se succèdent sur 1 300 kilomètres depuis les rochers de Marotiri au sud-est à l'île basse corallienne de Maria au nord-ouest (figure 1). Avec les îles Cook du Sud, c'est une fratrie d'îles nées dans la zone de remontée du magma profond proche du volcan sous-marin Mac Donald, actif depuis plus de 20 millions d'années. L'archipel des Australes affiche un palmarès de diversité géomorphologique unique (figures 2 à 8) allant de l'atoll (Maria), aux îles volcaniques sans lagon (Râpa et les îlots Marotiri), aux îles avec larges lagons (Tubuai et Raivavae) et à des îles parfois régénérées et soulevées par une seconde phase d'activité volcanique au second point chaud de l'archipel, Arago (Rurutu et Rimatara). Parfois nommé îles Toubouai sur les anciennes cartes, le domaine marin des Australes a une surface réduite si l'on s'attache aux formations coralliennes plus ou moins développées autour des îles, mais c'est un domaine immense si l'on considère le large qui représente environ un million de kilomètres carrés, soit un cinquième de la zone économique exclusive de la Polynésie française.

À l'exception de l'atoll de Maria et des rochers de Marotiri, les îles Australes sont habitées par une population relativement réduite, avec un peu moins de 7 000 habitants répartis sur cinq îles habitées, soit 2,5% de la population du Pays. Malgré une pression démographique faible comparativement à d'autres archipels, les activités liées à la mer sont au centre de l'économie de ces îles. Elles relèvent de la pêche pour la consommation locale, mais aussi de certaines exportations vers Tahiti, ainsi que des activités culturelles et économiques comme le tourisme. Sur le plan culturel, les insulaires des Australes appartiennent à la grande famille austronésienne. Quatre dialectes y sont recensés (le rurutu, le raivavae, le râpa et le tahitien pratiqué à Tubuai et Rimatara). Les Australes font également parti d'un ensemble culturel, historique et régional plus vaste puisque les relations régulières entre les insulaires des îles sont connues avec les îles de la Société et les îles Cook, sans parler des relations occasionnelles avec Mangareva.

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 Expédition scientifique à Rapa, 2014. © Ian Skipworth



Conférence de restitution des résultats préliminaires de l'ouvrage
sur l'environnement marin des Australes le 18 février 2015 à Papeete.
© Donatien Tanret

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Dans cet ouvrage, nous avons voulu établir un bilan détaillé et partagé des connaissances disponibles sur le milieu marin de l'archipel des Australes, du littoral jusqu'à l'océan du large, et des relations entre les insulaires des Australes et leur environnement marin, au-delà de la barrière de récif, espace que les gens des Australes nomment « Moana ». Nous avons souhaité que cet état des lieux ne dissocie pas l'homme et l'environnement dans lequel il vit. C'est pour cette raison que trois parties aborderont successivement le milieu naturel, la culture des populations et les activités humaines associés à l'environnement marin. Pour chacune des trois parties, nous avons sollicité plusieurs experts locaux, nationaux et internationaux pour rédiger un article scientifique dans leur domaine de compétence. Ce bilan pluridisciplinaire des connaissances, composé d'une vingtaine d'articles, se termine par une synthèse qui met en avant les éléments transversaux qui ressortent dans les articles écrits par les experts, au niveau de l'archipel, puis au niveau de chaque île. Cette synthèse présente également une hiérarchisation des intérêts patrimoniaux et des enjeux de gestion des îles. Les textes du présent ouvrage ont été revus par l'ensemble des auteurs et discutés lors d'une conférence de restitution à Papeete le 18 février 2015 et lors de réunions publiques à Rimatara, Rurutu, Tubuai et Raivavae, tenues en avril 2015. Une version préliminaire de l'ouvrage a également été envoyée aux participants des conférences et au public intéressé pour commenter et valider les écrits. Ces discussions nous ont permis d'amender, de rectifier et de compléter nos rédactions.

En 2010, une analyse éco-régionale marine de Polynésie française avait été réalisée par l'Agence des Aires Marines Protégées en partenariat avec le WWF, le CRISP, et le Pays. Les principaux résultats de cette étude pour l'archipel des Australes ont été repris par l'Agence des Aires Marines Protégées et sont présentés pour mémoire avant la synthèse de l'ouvrage.

Cet état des lieux détaillé rassemble pour la première fois la plupart des connaissances sur l'environnement marin des Australes publiées dans des journaux scientifiques et dans des rapports techniques, mais aussi des données non publiées collectées directement par des experts. Quatre expéditions scientifiques réalisées dans le cadre de ce diagnostic en partenariat avec Pew, sont venues compléter les données issues de la littérature avec de nouvelles données de terrain. Une expédition pluridisciplinaire de deux semaines organisée par la National Géographie Society a réuni une dizaine de scientifiques à Râpa pour réaliser un inventaire de la biodiversité marine côtière. Une expédition menée par le Muséum d'Auckland de Nouvelle Zélande et le Muséum d'Australie a également permis de dresser un inventaire écologique du milieu marin de plusieurs îles du sud des Australes et des Gambier. Une mission du Service de la Culture et du Patrimoine de Polynésie française en association avec l'IRD, l'IRCP - CRIOBE et Pew a permis d'appréhender la culture liée à l'océan et ses représentations par les habitants des Australes à Rimatara, Rurutu, Tubuai et Raivavae. Enfin, une mission réalisée par PROGEM a permis d'effectuer un état des lieux des activités d'observation des baleines dans ces quatre îles. Ces expéditions et missions entraineront plusieurs articles scientifiques ou rapport techniques qui nécessitent encore un travail d'analyse des données recueillies, mais leurs premiers résultats sont déjà publiés dans cet ouvrage. Des encarts présentant ces quatre missions complètent les articles correspondants.

Nous remercions vivement tous les auteurs ayant contribué par leur compétence à cet ouvrage. Ils ont accepté de se plier à certaines contraintes éditoriales pour donner toute sa cohérence à l'ouvrage. Cet ouvrage offre le premier bilan détaillé du patrimoine naturel et culturel de l'environnement marin des Australes. Il permettra par la suite de nourrir une réflexion sur une stratégie de gestion et de conservation de ces ressources. Il propose un diagnostic complet pour travailler sur des mesures de conservation de ce patrimoine dans le cadre d'un développement durable et pour le bien-être des populations de l'archipel. Ce sera une autre étape...

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FIGURE 2 - Image satellitaire IKONOS de 2005 de l'île de Maria.

FIGURE 3 - Image satellitaire IKONOS de 2005 de l'île de Rimatara.

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 FIGURE 4 - Image satellitaire IKONOS de 2005 de l'île de Rurutu.

FIGURE 5 - Image satellitaire IKONOS de 2005 de l'île de Tubuai.


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FIGURE 6 - Image satellitaire IKONOS de 2005 de l'île de Raivavae.

FIGURE 7 - Image satellitaire IKONOS de 2005 de l'île de Rapa.

[25]

FIGURE 8 - Image satellitaire IKONOS de 2005 des îlots de Marotiri.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mardi 1 mai 2018 14:03
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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