Introduction

Le 15 novembre 1976, par un vote massif, les travailleurs ont écarté du pouvoir le gouvernement libéral de Robert Bourassa et porté leurs espoirs vers le Parti Québécois de René Lévesque. Ils exprimaient ainsi, à la fois, leur rejet des politiques anti-ouvrières du gouvernement libéral et leur opposition au régime fédéral canadien qui maintient l'oppression nationale des québécois.

Prochainement, la population du Québec sera appelée à se prononcer sur la question nationale par voie de référendum. Les travailleurs du Québec comme les autres composantes de la population devront prendre position. En vue de cette échéance, il est de toute première importance qu'ils puissent débattre entre eux, dans leurs organisations, de cette question centrale et que le mouvement ouvrier en arrive à une position unitaire. Le RMS intervient dans le mouvement ouvrier pour qu'un tel débat s'y tienne de manière indépendante.

En novembre 1977, un an après la prise du pouvoir par le Parti Québécois, le RMS a adopté une position définitive face à la question nationale. Il s'est prononcé résolument en faveur de l'indépendance du Québec, rejetant toute formule de compromis avec le fédéralisme canadien, dont la formule de la « souveraineté-association » mise de l'avant par le PQ.

Pourquoi le RMS a-t-il adopté cette position ? Comment y est-il arrivé à travers ses débats et son action en vue de la construction du parti des travailleurs ? Quelle est pour nous la signification du vote du 15 novembre dans le cadre de la lutte plus que centenaire du peuple du Québec contre l'oppression nationale ? Comment cette lutte contre l'oppression nationale se situe-t-elle par rapport à la lutte de la classe ouvrière pour la satisfaction de l'ensemble de ses revendications et la construction de son propre parti ? Voilà les questions auxquelles cette brochure vise à apporter une réponse.