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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Regroupement des Militants syndicaux, Cahier du RMS no 3. (1974)
Déclaration de principe du R.M.S.


Une édition électronique réalisée à partir du feuillet du Regroupement des Militants syndicaux, Cahier du RMS no 3. “Pour les élections du 15 nov. 1976. Appel à la désignation de candidats des travailleurs sur la base des revendications ouvrières.” Brochure. Montréal: Regroupement des militants syndicaux, 17 mai 1974, 16 pp. [Publication autorisée dans Les Classiques des sciences sociales par Louis Gill, le 23 juillet 2004].

[3]

Déclaration de principe du R.M.S.

1) De quel type de regroupement s'agit-il ?
2) Pourquoi un tel regroupement ?


1) De quel type de regroupement s'agit-il ?

S'agit-il du "lancement" d'un nouveau parti ? Non. Nous sommes des militants syndicaux qui croient nécessaire que les travailleurs construisent leur propre parti. Nous croyons que ce parti ne nous tombera pas du ciel et que le travail pour le construire est nécessaire et actuel. Nous n'avons donc pas l'intention de décréter la création du parti... mais nous voulons plutôt, par le regroupement des militants d'accord avec cet objectif, travailler systématiquement à le construire.

S'agit-il d'une chapelle, d'une secte ? Non. Nous voulons nous regrouper mais sûrement pas pour mettre sur pied une secte extérieure au mouvement ouvrier qui pratique la dénonciation abstraite des dirigeants syndicaux.

S'agit-il d'un regroupement où les militants qui y sont engagés perdent leur droit au désaccord vis-à-vis d'autres militants du même regroupement ? Il ne s'agit pas de cela non plus.

S'agit-il d'un regroupement qui se limite à échanger de belles idées sur la situation des travailleurs du Québec ou à "placoter" des problèmes ? Non plus.

Il s'agit au contraire de mettre sur pied :

* un regroupement large de militants syndicaux qui veulent pouvoir débattre ensemble de leur travail de militants dans les organisations syndicales, des problèmes auxquels ils sont confrontés et qui veulent coordonner leur action à partir d'une triple orientation qu'ils partagent, à savoir :

1) Nous sommes pour l'indépendance complète des syndicats en face du gouvernement et du patronat et nous nous opposons [4] et combattons toutes les tentatives directes et indirectes pour intégrer les syndicats dans les structures de "participation" économique ou politique du gouvernement ou des patrons.

Nous croyons que c'est seulement si elles sont indépendantes complètement que nos organisations pourront nous appartenir et nous permettre de lutter pour la satisfaction de toutes nos revendications.

2) Nous sommes pour l'action unitaire des syndicats ; nous voulons développer toutes les initiatives qui vont dans ce sens et travailler activement à résoudre tous les obstacles qui empêchent ou réduisent cette unité. Nous sommes convaincus que nous ne pouvons faire face adéquatement aux attaques centralisées du gouvernement et du patronat et obtenir gain de cause contre eux si nos organisations marchent séparément.

3) Nous sommes pour un parti des travailleurs, distinct de tous les autres partis ; nous travaillons aujourd'hui à construire ce parti et nous croyons, dans ce sens, que nos organisations actuelles, les syndicats, ont un rôle d'initiative essentiel à jouer pour y arriver. Nous voulons développer toutes les actions syndicales qui contribuent à réaliser cet objectif.

* un regroupement de militants syndicaux qui acceptant de situer leurs discussions et leurs actions à l'intérieur de cette orientation, en trois points, restent par ailleurs libres d'appartenir à l'organisation politique ou au parti de leur choix. Nous croyons qu'il serait faux d'exiger comme condition préalable à l'adhésion au regroupement des militants syndicaux, que ceux-ci rompent leurs affiliations politiques. C'est au contraire par le débat, l'action et l'expérience communes que les travailleurs vont élaborer leur propre programme politique, construire leur propre parti et joindre ses rangs massivement. C'est l'objectif auquel nous travaillons et nous ne pouvons pas faire comme si l'objectif était déjà réalisé.

[5]

* un regroupement de militants syndicaux qui sont prêts à rechercher les moyens de coordonner leurs interventions et leurs actions, sans par ailleurs perdre leur droit au désaccord vis-à-vis d'autres militants du regroupement.

* un regroupement de militants syndicaux qui refusent le "charriage" et qui veulent pouvoir trouver un cadre de discussions et d'action dans le plus complet respect de la démocratie ouvrière, où les différents points de vue s'expriment librement.

* un regroupement de militants syndicaux qui veulent aborder ensemble toutes les questions qui concernent le mouvement ouvrier et ses intérêts, au centre desquelles se trouve la politique.


2) Pourquoi un tel regroupement ?

L'orientation politique, définie plus haut, n'est pas une invention qui provient de la tête de quelques-uns.

Les récents congrès des organisations syndicales, aussi bien à la FTQ, à la CSN qu'à la CEQ, montrent que nous sommes un nombre de plus en plus grand de militants syndicaux qui veulent diriger leur action dans ces perspectives.

Cette volonté et notre nombre n'ont pas cessé de croître au cours des dernières années, du fait même des luttes dans lesquelles, avec l'ensemble des travailleurs organisés, nous avons été impliqués.

Constatant que nous sommes sur les mêmes perspectives et sans cesse plus nombreux, nous savons en même temps à quel point nous sommes séparés dans des milieux de travail, des secteurs, des syndicats, des villes et des régions différents.

Nous constatons qu'il ne suffit pas que nous nous retrouvions au moment des congrès. Appartenant à des milieux de travail [6] et des syndicats différents, nous faisons face aux mêmes questions fondamentales et chacun de nous ressent vivement l'impossibilité dans laquelle nous nous trouvons de débattre de ces questions avec des militants d'autres milieux de travail, d'autres syndicats, de confronter nos points de vue et ainsi de renforcer notre action en la coordonnant.

Pour que les choses changent, pour que nous ne soyons plus simplement une addition d'individus qui "pensent la même chose", mais continuent d'agir, nous avons décidé de nous regrouper.

Il y a, par exemple, la loi anti-scab, l'enquête du gouvernement dans les syndicats de la construction, la question de la participation des syndiqués aux Conseils d'administration des hôpitaux, écoles, ou collèges, l'action à entreprendre face à la hausse des prix, l'action politique du mouvement syndical. Ces questions, et toutes celles qui concernent les travailleurs, nous voulons les discuter ensemble, nous éclairer mutuellement, et agir de manière coordonnée à leur sujet.

(Texte adopté lors de la première assemblée du R.M.S.
le 17 mai 1974)



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 2 juillet 2011 20:02
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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