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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

UN PROJET COLLECTIF.
Énoncé d'orientation et plan d'action pour la mise en oeuvre
d'une politique québécoise de la recherche scientifique
. (1980)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte du Gouvernement du Québec, UN PROJET COLLECTIF. Énoncé d'orientation et plan d'action pour la mise en oeuvre d'une politique québécoise de la recherche scientifique. Québec: L’Éditeur officiel du Québec, 1980, 106 pp. Une édition numérique réalisée par André Lemelin, chercheur, bénévole, directeur de la collection “Politiques de la recherche scientifique”.

[5]

UN PROJET COLLECTIF

Énoncé d’orientations et plan d’action pour la mise en œuvre
d’une politique québécoise de la recherché scientifique
.

Introduction

[6]

[7]

Le présent plan d'action s'inscrit dans une démarche collective dont la consultation publique sur le Livre vert Pour une politique québécoise de la recherche scientifique [1] a marqué une étape particulièrement intense et décisive. Les milieux scientifiques québécois ont d'ailleurs bien saisi l'importance de cette opération, qui, de mars à novembre 1979, ont activement participé aux analyses et aux discussions et y ont généreusement consacré temps, énergies et ressources [2].

Il faut dire que l'événement était attendu ; il y avait longtemps, en effet, qu'on réclamait chez nous une initiative gouvernementale en matière de recherche scientifique. Selon le témoignage d'une forte majorité d'intervenants et d'observateurs, tout indique que « l'événement a vraiment eu lieu » : des positions ont été publiquement prises, des points de vue ont été confrontés, des orientations et des tendances ont été identifiées, des attentes ont été explicitées, une volonté politique s'est clairement exprimée, toutes choses dont bien des chercheurs — et pas seulement de vieux routiers -— avaient presque commencé à désespérer.

Pour une politique québécoise de la recherche scientifique, titraient le Livre vert et tous les documents de travail soumis aux participants des ateliers de l'automne dernier. C'est ainsi qu'on voulait exprimer le projet, somme toute assez modeste, d'« alimenter une discussion collective sur les conditions préalables à la définition d'une politique québécoise de la recherche scientifique » [3], de « procéder à un courageux débroussaillage du terrain et de susciter un environnement propice aux choix à venir » [4]. Il ne s'agissait donc pas de définir d'emblée toute une politique scientifique, avec ce qu'une telle politique comporte de choix de priorités concernant des champs de recherche, voire de plan général de développement. Encore moins s'agissait-il de songer à régir les activités scientifiques proprement dites ou les activités de recherche qui en constituent le cœur et qui ne sauraient s'épanouir autrement que dans le libre déploiement de leur dynamisme interne. Il s'agissait plutôt de nous interroger sur la manière de relancer au Québec un développement vraiment concerté de la recherche scientifique et sur la nature des instruments collectifs exigés par une telle concertation. Par ce biais, nous entendions franchir quelques pas significatifs vers la formulation d'une politique scientifique, laquelle concerne finalement les rapports de l'activité scientifique au projet collectif d'une société ou, en d'autres termes, les rapports de la science au bien commun.

[8]

C'est dans la foulée de ces perspectives que se situe le propos de ce plan d'action. Préciser la place de la recherche scientifique dans notre vie collective et ses points d'arrimage aux politiques de développement économique, social et culturel ; définir le rôle et les responsabilités des divers agents de notre système scientifique, comme aussi les visées et les limites de l'action de l'État en matière de recherche et d'information scientifiques ; annoncer la mise en place de quelques dispositifs destinés à faciliter la relance et la concertation souhaitées : voilà qui délimite un champ d'action dont l'importance est capitale pour une collectivité qui entend s'acheminer vers la formulation et la constante mise à jour d'une politique scientifique. En tout cas, faire de cette première délimitation l'essentiel d'un programme d'action gouvernementale, c'est d'ores et déjà franchir un pas dont la grande majorité des agents de notre système scientifique semblent avoir perçu la nécessité et l'urgence.

La structure de ce plan d'action s'inspire de la dynamique collective qui s'est développée au cours des mois de consultation sur le Livre vert. Profondément marquée par l'expérimentation d'un dialogue public à maints égards nouveau et par la perception grandissante d'enjeux à portée inter- et supra-sectorielle, cette dynamique a commandé d'elle-même une approche moins systématiquement sectorielle. Aussi ne retrouvera-t-on pas ici le découpage par secteurs — gouvernement, université, industrie — qui avait été retenu pour le Livre vert. Les finalités et les responsabilités propres à chaque secteur n'en seront pas moins distinguées et respectées pour autant, mais elles le seront comme des éléments d'un ensemble plus vaste de nature essentiellement multisectorielle. C'est peut-être d'ailleurs là l'enseignement le plus interpellant qu'aient enregistré beaucoup de ceux qui ont participé à la consultation de l'automne dernier : par-delà les préoccupations des secteurs et des milieux spécialisés, c'est à l'échelle des orientations et des priorités globales de la collectivité québécoise que les problèmes de recherche et d'information scientifiques révèlent leurs vraies dimensions et convient aux tâches les plus urgentes et les plus déterminantes pour l'avenir.

C'est donc une approche globale — globale dans ses visées fondamentales, mais différenciée dans ses mesures — qui est proposée ici, une approche qui privilégie les enjeux proprement collectifs et les orientations dont le gouvernement entend s'inspirer pour son action. Pas plus que dans le Livre vert, on n'y trouvera un plan de développement de la recherche qui dicterait les priorités et les étapes de leur réalisation. On y parlera plutôt encore de grands choix collectifs et de dispositifs d'ensemble, de ces conditions sans lesquelles il ne nous serait pas possible d'élaborer démocratiquement une véritable politique de développement scientifique.

Enfin, on se rappellera que c'est une politique gouvernementale qu'on entreprend ici de définir ; y seront explicités les orientations et les moyens d'action que le gouvernement entend mettre de l'avant pour assumer ses responsabilités en matière de développement scientifique. Tout ne sera donc pas dit sur le développement scientifique [9] du Québec ; car, ici comme ailleurs, les politiques de l'État n'épuisent pas le champ d'action de tous les agents de développement. Cependant, dans la mesure où les responsabilités politiques, administratives et financières de l'État sont concernées, ce plan d'action doit définir avec clarté les orientations que le gouvernement a choisi de privilégier.

Ce document comprend cinq chapitres, chacun de ceux-ci correspondant à une dimension essentielle du développement scientifique. Le premier chapitre présente l'orientation fondamentale de cette politique, celle qui inspire et dynamise l'ensemble des politiques spécifiques, stratégies et moyens d'action annoncés ici : la démocratisation de la science. Dans le chapitre deuxième, c'est l'objet même de cette politique — sa cible, pourrait-on dire — qui est précisé, à savoir le développement de notre potentiel humain de recherche scientifique ; il faut y voir l'option majeure de tout cet énoncé. Dans les trois autres chapitres, on se situe davantage dans l'ordre des moyens et des instruments de développement. On y traite successivement de l'aménagement institutionnel des fonctions et des responsabilités (chapitre troisième), des mécanismes de financement (chapitre quatrième) et du cadre politique nécessaire à la maîtrise de notre développement scientifique (chapitre cinquième), chacun de ces dispositifs devant être mis au service de la démocratisation de la science et de la promotion de nos ressources humaines.

[10]



[1] Pour une politique québécoise de la recherche scientifique. Québec, Éditeur officiel, 1979.

[2] Pour une politique québécoise de la recherche scientifique. La consultation. Québec, Editeur officiel, 1980.

[3] Pour une politique québécoise de la recherche scientifique, p. 10.

[4] Ibid., p. 54.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 30 avril 2014 10:27
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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