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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Politique nationale de la recherche et de l'innovation, 2014-2019 (PNRI).
Investir dans la recherche et l'innovation, c'est investir dans le Québec
. (1971)
Recherche et innovation: un horizon pour les cinq prochaines années.


Une édition électronique réalisée à partir du document du Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Politique nationale de la recherche et de l'innovation, 2014-2019 (PNRI). Investir dans la recherche et l'innovation, c'est investir dans le Québec. Québec: Octobre 2013. Document complet, 72 pp.

[8]

RECHERCHE ET INNOVATION :

UN HORIZON POUR LES CINQ PROCHAINES ANNÉES


La préparation d'une politique gouvernementale majeure impose à la fois la recherche de la continuité et l'ambition d'avancées importantes. Comme le dit l'adage, si nous pouvons voir plus loin que les générations qui nous ont précédés, c'est parce que nous sommes assis sur leurs épaules.

La Politique nationale de la recherche et de l'innovation (PNRI) ne fait pas exception. Grâce aux efforts majeurs consentis par le Québec depuis un demi-siècle pour instruire les générations montantes, grâce au travail de nos chercheuses et nos chercheurs, à la volonté des gouvernements successifs et des entreprises qui ont misé sur le savoir, grâce à l'engagement de tous les acteurs du milieu pour mettre en œuvre une stratégie de la recherche et de l'innovation, nous pouvons aujourd'hui voir plus loin et plus globalement.

Les grandes avancées ne sont possibles que dans la durée. Le monde de la recherche en est bien conscient et réclame depuis très longtemps de pouvoir miser sur le temps. La PNRI répond à cette attente. Elle guidera les actions de l'État québécois pour les cinq prochaines années. Cela répond à une demande de longue date des chercheurs et de la communauté scientifique.

LA RECHERCHE ET L'INNOVATION : LES VALEURS

La richesse de notre nation repose sur la profondeur des connaissances que possède sa population et sur la capacité de ses citoyens à développer le génie québécois dans toutes ses dimensions. Tout en permettant à chaque individu et aux entreprises de s'épanouir et d'avoir accès aux connaissances, l'un des rôles de l'État est de soutenir la créativité et le dépassement de soi. Aussi avons-nous choisi de placer l'humain au centre de la Politique nationale de la recherche et de l'innovation.

Une telle politique, pour être pertinente et enracinée dans la réalité, doit s'inspirer de valeurs partagées par l'ensemble de la société. À ce titre, la recherche du bien commun, la quête de l'excellence et le partage d'une vaste culture en science et en innovation constituent les bases de la diffusion et de l'échange des connaissances.

Parmi les principes qui doivent guider notre action, il est essentiel de souligner :

* L'équilibre entre tous les types de recherche, qu'elle soit fondamentale ou appliquée ;

* L'importance de la collaboration et de la concertation de tous les acteurs du monde du savoir.

Tous devraient aussi reconnaître que le développement des connaissances doit se faire de façon indépendante en fonction de méthodologies rigoureuses et de règles éthiques exigeantes.

[9]

UN AVENIR PLUS RICHE

La recherche et l'innovation constituent des activités parmi les plus constantes des civilisations. Chaque société construit son avenir sur une certaine compréhension d'elle-même et du monde qui l'entoure. Ce savoir est nécessaire au développement de nos collectivités. Les découvertes que nous réalisons aujourd'hui, et les innovations qui en seront inspirées, fondent le monde où nous vivrons demain.

Le savoir ne peut être la propriété d'aucun groupe privilégié. Il doit profiter à tous. C'est une des composantes du bien commun. Le savoir, issu de la recherche et de l'innovation, est la nouvelle richesse des nations. Son développement, sa transmission, sa circulation et sa mobilisation habitent notre présent et construisent notre avenir. On comprend ici l'importance du rôle particulier des chercheurs, des « entrepreneurs scientifiques » et des innovateurs dans nos entreprises. Par leur action, ils font du Québec une véritable société du savoir. Par les relations particulières qui unissent les chercheurs à leur propre société, que ceux-ci soient rattachés à un établissement d'enseignement, une organisation gouvernementale ou une entreprise, ils forment une communauté. Leur activité s'accompagne ainsi d'une grande responsabilité, à la fois parce qu'elle est le produit d'un grand investissement collectif et parce qu'elle porte de grands espoirs.

La Politique nationale de la recherche et de l'innovation favorisera le mieux-être des Québécois et des Québécoises sur tous les plans : économique, social et humain. L'enrichissement sous toutes ses formes passe par la connaissance et la formation, par l'augmentation du nombre des diplômés, particulièrement ceux de première génération [1] que comptent nos collèges et nos universités.

Le savoir-faire développé par des centaines de chercheurs et d'innovateurs œuvrant dans nos entreprises ou collaborant aux travaux de grands regroupements de recherche, la commercialisation d'une partie de ce savoir et le développement économique, partout sur le territoire québécois, permettent l'enrichissement individuel et collectif.

La recherche financée par l'État ou par l'entreprise au sein de nos établissements d'enseignement supérieur renforce ces institutions en fédérant les efforts de nos professeurs, de nos chercheurs et de nos étudiants. Nos entreprises sont plus compétitives en raison du développement technologique et de la recherche qu'elles réalisent en collaboration avec les acteurs de grands regroupements industriels ou avec les chercheurs rattachés au milieu académique.

Sur un tout autre plan, la recherche industrielle et universitaire menée au Québec fournit un accès direct aux travaux et aux découvertes réalisés par la communauté scientifique internationale. La circulation continue des connaissances alimente ici, au Québec, un vivier d'experts dans tous les domaines où la société québécoise est appelée à se déployer et à se distinguer. Les chercheurs québécois sont dans ce sens des « passeurs de connaissances ». Ils relaient vers notre société les connaissances développées ailleurs dans le monde et nous y donnent accès.

Chaque énoncé de politique est le produit d'un équilibre délicat. Il doit d'un côté couvrir le plus grand spectre d'activités possible et, néanmoins, cibler des axes susceptibles de fédérer nos efforts dans des secteurs déterminants pour notre avenir. Chaque énoncé de politique doit par ailleurs s'ajuster aux grandes orientations privilégiées par l'État et s'en faire le complément.

[10]

En matière de recherche et d'innovation, cet équilibre repose à la fois sur les besoins de la recherche fondamentale et ceux de la recherche appliquée. Dans un continuum où les éléments sont de plus en plus interreliés, la première porte sur les connaissances que nous ne possédons pas encore, et la seconde, sur ce que nous en faisons.

Une politique doit savoir mobiliser les sciences sociales et humaines comme les sciences de la santé, de la nature et de la technologie. On doit s'intéresser à l'innovation technologique mais également à l'innovation sociale et organisationnelle. La recherche et la créativité doivent y trouver leur place.

La Politique nationale de la recherche et de l'innovation se présente en cinq chapitres qui forment un tout. Chacun des acteurs appelés à se mobiliser pour son succès pourra jouer pleinement son rôle si nous parvenons à assumer le passage du savoir à l'innovation, à construire de nouveaux ponts entre la recherche fondamentale et appliquée, à tracer les voies de passages entre les sciences naturelles et les sciences sociales et humaines.

Le premier chapitre propose à la communauté des chercheurs et des innovateurs de se mobiliser autour de trois grands axes prioritaires susceptibles de les fédérer dans le but de trouver des solutions concrètes à de grands défis auxquels fait face le Québec.

Le deuxième chapitre présente des mesures pour assurer la formation d'une relève de qualité et faire en sorte que l'ensemble de la population possède une solide culture scientifique et d'innovation.

Le troisième chapitre définit des moyens qui seront mis en œuvre pour favoriser la poursuite de l'excellence dans la recherche et l'enseignement.

Le quatrième chapitre propose des domaines stratégiques où le Québec devrait agir d'une façon particulièrement vigoureuse pour soutenir la recherche et la valoriser. Dans la continuité des deux premières stratégies de la recherche et de l'innovation et en amont des politiques économiques du gouvernement québécois, il propose aussi un ensemble de mesures pour permettre aux entreprises de contribuer encore plus activement au monde de la recherche et de l'innovation.

Enfin, le cinquième chapitre décrit des moyens qui devront être mis en œuvre pour que l'État québécois, par son action, soit un véritable moteur de la recherche et de l'innovation.

Perspectives

La valeur d'une telle politique se mesurera à ses retombées, mais on peut déjà affirmer que par le soutien accordé à la recherche et à l'innovation elle permettra de :

1. Mieux répondre aux besoins des personnes, des familles et des communautés ;

2. Développer des marchés par des produits et services innovants ;

3. Créer un plus grand patrimoine de connaissances profitables aux Québécois ;

4. Faire valoir, sur le plan international, le savoir et le savoir-faire d'ici ;

5. Faire en sorte d'augmenter nos investissements en recherche et développement à 3% du PIB, comme souhaitent le faire les nations les plus innovantes au monde.


1. On parle d'un diplômé de première génération lorsque ni le père ni la mère n'ont obtenu de diplôme d'études collégiales ou universitaires.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 30 décembre 2013 6:43
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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